Étiquette : Sahel

  • ONU-Mali : La résolution 2133 de l’ONU ignorée ?

    par Abdelkrim Zerzouri


    La libération des quatre otages au Mali contre la libération de quelque 200 djihadistes a encore rompu le dogme, déjà très mal respecté, par les Etats occidentaux notamment, où la forte influence des sociétés, qui se solidarisent avec les otages et leurs proches, contraint les dirigeants de ces pays à nouer des tractations avec les groupes terroristes pour payer des rançons, ou autre monnaie d’échange, contre la libération de leurs ressortissants enlevés. De nombreux pays ont exprimé leur désapprobation face à cette libération négociée de quatre otages, « payée chèrement », selon le président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré.

    Cette libération de 200 djihadistes, parmi lesquels figurent de dangereux terroristes, ne peut qu’ajouter à l’inquiétude d’un pays qui a subi, pas plus tard que mercredi 14 octobre, une série d’attaques djihadistes qui ont fait une vingtaine de morts, selon les déclarations du président burkinabé.

    La France, l’Italie et le Mali ne peuvent que se féliciter de la libération des quatre otages, une Française, deux Italiens et une haute personnalité malienne, personne ne peut d’ailleurs ressentir autre chose que de la satisfaction après la libération des otages, mais les négociations avec les kidnappeurs, le prix à payer et les retombées attendues en matière de lutte antiterroriste dans cette région, poussent plus à la crainte de voir les groupes terroristes renforcer leur capacité de nuisance, sans oublier que cette victoire les encouragera à sévir encore en multipliant ces rapts qui se confirment forts bénéfiques, non seulement pour le moral des troupes, mais également pour la trésorerie et l’armement, grâce au soutien de la récolte des rançons et la libération des leurs.

    Ainsi, ce dernier coup, éclatant pour la nébuleuse terroriste en activité au Sahel, augmente les soucis sécuritaires à travers le risque accru d’attentats terroristes au Mali et les pays limitrophes, avec lesquels il partage 7.420 km de frontières, particulièrement l’Algérie (au Nord), le Niger et le Burkina Faso (à l’Est) et la Côte d’Ivoire (au Sud).

    L’Algérie, qui a plaidé avec acharnement à l’ONU, dès le début des années 2000, pour la criminalisation du paiement des rançons aux groupes terroristes contre la libération d’otages, ayant abouti en 2014 à la prise de la résolution 2133, qui interdit « de mettre des fonds, avoirs financiers ou ressources économiques ou autres services connexes directement ou indirectement à la disposition de personnes qui commettent ou tentent de commettre des actes de terrorisme et d’empêcher les terroristes de profiter directement ou indirectement de rançons ou de concessions politiques », garde un silence pesant sur ces tractations qui ont abouti à la libération de quatre otages contre l’élargissement de 200 djihadistes, parmi lesquels figurent de simples suspects arrêtés lors d’opérations de ratissage et également des responsables de certains des attentats les plus meurtriers de ces dernières années dans la région, selon des sources bien informées à ce sujet, notamment des militaires français déployés au Mali dans le cadre de l’opération ‘Barkhane’, qui se sont exprimés sous l’anonymat.

    Même si on attribue les tractations en question au Mali, qui a négocié seul avec le camp des preneurs d’otages, la France qui ne s’est pas moins sentie impliquée dans cette situation, vu son importante influence au Mali et la nationalité française de l’un des otages, a vite réaffirmé sa volonté de ne pas dévier du cadre de la lutte antiterroriste pour réconforter ses militaires au Mali, dont le moral a subi un sérieux contrecoup, ainsi que les familles qui ont perdu l’un des leurs dans les combats dans ce pays, et rassurer Alger en y dépêchant son ministre des Affaires étrangères immédiatement dans le sillage de ces évènements.

    Le Quotidien d’Oran, 17 oct 2020

    Tags : Algérie, Mali, France, terrorisme, rançons, Sahel, Barkhane,

  • Maroc : Torpiller la médiation algérienne?

    Visite au Mali du ministre marocain des AE
    Torpiller la médiation algérienne?


    Le Maroc tente par tous les moyens de «torpiller » la médiation algérienne dans la crise qui secoue le Mali. Quelques jours seulement après la visite du ministre algérien à Bamako,le Ministre des Affaires Étrangères, de la Coopération Africaine et des Marocains résidents à l’Étranger du Royaume du Maroc est arrivé, ce mardi 29 septembre, àlacapitale malienne. Il a été
    accueilli par le secrétaire général du ministère malien des affaires étrangères.

    Le Soir d’Algérie, 29 sept 2020


  • Le «grand retour» de l’Algérie sur la scène internationale (Afrique-Asie)

    Le mensuel d’analyse politique, économique, sociale et culturelle «Afrique-Asie» a consacré à l’Algérie, un pays qui «tient à sa souveraineté et à son rôle d’Etat pivot» dans le monde, un article intitulé «Le grand retour de l’Algérie sur la scène internationale». D’emblée, l’auteur de l’article écrit : «Ceux qui avaient parié sur le repli de l’Algérie sur elle-même suite à une année de Hirak, une crise économique générée par la chute des prix des hydrocarbures et la pandémie de la Covid-19, auront été pour leurs frais.»

    Il a ajouté : «Contrairement aux Cassandres médiatiques, issus majoritairement du microcosme néocons, qui n’avaient cessé de surfer sur ces questions dans l’espoir de déstabiliser un pays qui tient à sa souveraineté et à son rôle d’Etat pivot notamment dans le Maghreb, la Méditerranée, l’Afrique sub-saharienne et dans le reste du monde, l’Algérie est non seulement debout, mais s’en sort plutôt mieux que la plupart des pays avancés, que ce soit dans la lutte contre la pandémie, la diversification de son économie et l’application de la feuille de route concernant la réforme de ses institutions et la révision de sa constitution. Mais aussi et surtout par son rôle grandissant dans le concert des nations.» Il a rappelé que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a entamé, après son investiture à la tête de la magistrature suprême, la mise en œuvre des réformes structurelles qu’il avait inscrites dans son programme de campagne, surtout, la révision de la Constitution, affirmant que désormais «la machine à réformer est en marche».

    «Cet engagement pour une nouvelle république solidaire et prospère, qui s’inspire des fondamentaux du 1er Novembre et qui se traduit par une mise en application des revendications politiques, sociales, économiques du ‘‘hirak béni’’, a mis en échec les tentatives déstabilisatrices de certaines officines étrangères qui manipulaient les courants les plus nihilistes au sein du hirak», estime-t-il. Il a souligné que Tebboune a, dès son élection, clairement défini les grandes lignes de sa politique étrangère, née «dans la guerre de libération nationale, quand une délégation du FLN avait participé à la Conférence de Bandung en 1955» et qui a comme fondements la «non-ingérence, le respect du droit international, la construction d’un nouvel ordre politique et économique mondial, le droit des peuples à l’autodétermination et le soutien aux peuples colonisés».

    Concernant la question libyenne, «Afrique-Asie» a indiqué que «la conférence de Berlin sur la Libye, en janvier dernier, a donné une tribune mondiale à l’Algérie à travers laquelle, le nouveau Président a fait entendre la voix de son pays. Il y a réaffirmé ce qu’il avait toujours répété, à savoir qu’il revient aux seuls Libyens -tous les Libyens sans exclusive- de prendre leur destin en mains, avec l’aide des pays voisins».

    Une diplomatie active

    Parallèlement, ajoute-t-il, «la diplomatie algérienne s’active sur le front malien, indissociable du front libyen», rappelant que «le président Tebboune a dépêché son ministre des Affaires étrangères à Bamako à deux reprises en quelques semaines pour proposer l’activation du plan algérien de paix et de réconciliation, à la demande de toutes les parties maliennes, y compris la nouvelle junte militaire», et ajoutant que «même la France, embourbée dans les sables mouvants du Sahel, est désormais demandeuse de l’assistance d’Alger». «Afrique-Asie» a aussi mentionné que le retour de l’Algérie sur la scène internationale «a été également confirmé par la récente visite du secrétaire à la Défense américain, Mark Esper, la première d’un aussi haut responsable américain depuis 2006 (visite de Donald Rumsfeld)».

    «Cette visite historique, qui intervient dans une période charnière de l’histoire des Etats-Unis, soit près d’un mois avant l’élection présidentielle capitale, prévue le 3 novembre, n’est pas du goût de certains médias américains adeptes du régime change, un concept cher aux mal-nommés printemps arabes et révolutions de couleur», a-t-il fait remarquer, citant le cas du «New York Times», «un média qui s’est très souvent trompé dans ses analyses, particulièrement lorsqu’il s’agit du monde arabe qu’il voit à travers ses lunettes sionistes».

    Sud Horizons, 6 oct 2020

    Tags : Algérie, diplomatie, Libye, Mark Esper, Maghreb, Méditerranée, Afrique subsaharienne, Mali, Sahel, terrorisme, lutte antiterroriste, 

  • Le Soudan et l’Algérie, nouveaux alliés des Etats-Unis ?

    Washington veut passer par Khartoum pour convaincre les pays arabes de normaliser leurs relations avec Israël, et par Alger pour lutter contre le terrorisme sur le continent.

    L’Afrique revient dans le viseur des Etats-Unis. Alors que le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, est engagé dans une course contre la montre pour dénouer le contentieux de son pays avec le Soudan avant l’élection présidentielle aux Etats-Unis, le chef du Commandement militaire américain en Afrique (Africom), Stephen Townsend, s’est rendu mercredi 23 septembre en visite en Algérie.

    « Les Etats-Unis ont une occasion qui ne se présente qu’une fois d’assurer enfin une compensation aux victimes des attentats terroristes de 1998 menés par Al-Qaïda contre les ambassades des Etats-Unis au Kenya et en Tanzanie », a écrit Mike Pompeo dans une lettre à des sénateurs dont l’AFP a eu connaissance. « Nous avons aussi une fenêtre unique et étroite pour soutenir le gouvernement de transition dirigé par un civil au Soudan, qui s’est enfin débarrassé de la dictature islamiste », a-t-il ajouté.

    Au cœur de ce dossier, l’inscription du Soudan dans la liste noire américaine des Etats soutenant le terrorisme. Cette sanction, synonyme d’entrave aux investissements pour le pays, remonte à 1993. La crise s’est envenimée avec les attentats de 1998, qui avaient fait plus de 200 morts. Le Soudan d’Omar al-Bachir était alors devenu un paria pour avoir accueilli le chef d’Al-Qaïda, Oussama ben Laden.

    Ces dernières années, Washington a changé de ton lorsque l’ex-autocrate soudanais a commencé à coopérer dans la lutte antiterroriste et joué le jeu de la paix au Soudan du Sud. Les Etats-Unis ont renoué avec Khartoum, déjà sous l’ex-président démocrate Barack Obama, puis engagé un dialogue pour retirer le Soudan de leur liste noire. La révolution qui a balayé Omar al-Bachir, en 2019, n’a fait qu’accélérer le mouvement. Depuis, Mike Pompeo ne ménage pas son soutien au premier ministre de transition, Abdallah Hamdok.

    Mais les négociations achoppaient sur l’épineux dossier judiciaire de l’indemnisation des familles des victimes des attaques de 1998. Le secrétaire d’Etat pense désormais qu’une solution est en vue et en a fait « une de ses premières priorités », a dit à l’AFP une porte-parole de la diplomatie américaine. Son « plan » prévoit le versement par Khartoum, sur un compte bloqué, de fonds qui ne seront versés que sous conditions aux Etats-Unis pour indemniser les plaignants. Des médias américains ont cité le montant total de 335 millions de dollars (environ 287 millions d’euros).

    Parmi ces conditions, le retrait du Soudan de la liste noire antiterroriste et l’adoption d’un texte de loi proclamant la « paix légale » avec Khartoum, pour écarter le risque de nouvelles poursuites. Dans son courrier, Mike Pompeo fait pression sur le Congrès américain afin qu’il vote cette disposition. « Cette loi doit entrer en vigueur mi-octobre au plus tard afin de garantir le paiement des indemnisations aux victimes dès que le Soudan sera retiré de la liste des Etats soutenant le terrorisme », ce qui interviendra « très probablement » d’ici fin octobre, a-t-il expliqué. C’est-à-dire avant l’élection présidentielle américaine du 3 novembre. Au sein du gouvernement, on s’inquiète toutefois d’une résistance de quelques influents sénateurs démocrates.

    Pourquoi un tel empressement de la part d’un secrétaire d’Etat par ailleurs peu intéressé par l’Afrique ? C’est probablement au nom d’un autre dossier cher à l’administration Trump. Mike Pompeo s’est rendu fin août à Khartoum lors d’une tournée pour convaincre des pays arabes de normaliser leurs relations avec Israël. Le camp du président-candidat veut capitaliser sur les accords historiques conclus sous son égide par l’Etat hébreu avec les Emirats arabes unis et Bahreïn – un succès qui manquait à son bilan diplomatique, qui plus est favorable aux intérêts israéliens et donc susceptible de galvaniser son électorat évangélique.

    Abdallah Hamdok avait semblé doucher les espoirs américains, en affirmant qu’il n’avait « pas de mandat » pour trancher cette question sensible. Mais les tractations se poursuivent en coulisses, avec des positions peut-être moins figées. Le général Abdel Fattah al-Burhane, chef du Conseil souverain au Soudan, qui avait rencontré en février le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a eu trois jours de pourparlers cette semaine à Abou Dhabi avec une délégation américaine. Au menu, bien entendu, la sortie de la liste noire, mais aussi, selon l’agence officielle soudanaise Suna, « l’avenir de la paix arabo-israélienne » et « le rôle que le Soudan devrait jouer dans la réalisation de cette paix ».

    En parallèle à ce front, mais plus au nord sur le continent, le général Stephen Townsend, chef de l’Africom, a effectué mercredi une visite à Alger dans un contexte de tensions régionales, en particulier en Libye et au Mali, a-t-on appris de source officielle. Le général Townsend, « accompagné de membres de l’ambassade américaine en Algérie », a été reçu par le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, précise un communiqué de la présidence algérienne, qui ne divulgue pas la teneur des discussions. Le gradé de haut rang américain a également eu des entretiens avec le chef d’état-major de l’armée algérienne, le général Saïd Chanegriha, et le ministre des affaires étrangères, Sabri Boukadoum.

    « Nous avons beaucoup à apprendre et à partager les uns avec les autres. Renforcer cette relation est très important pour nous », a expliqué le chef de l’Africom, cité dans un communiqué de l’ambassade des Etats-Unis en Algérie. « L’Algérie est un partenaire engagé dans la lutte contre le terrorisme. Affaiblir les organisations extrémistes violentes, les activités malveillantes et renforcer la stabilité régionale est une nécessité mutuelle », a plaidé le général Townsend. Il s’agissait de la première visite en Algérie d’un commandant de l’Africom depuis 2018.

    L’Algérie, qui craint les risques d’instabilité à ses frontières, s’efforce de réactiver son rôle sur la scène diplomatique régionale et tente d’endosser un rôle de médiateur dans les crises en Libye et au Mali.

    Source : Decryptnews.com, 27 sept 2020

    Tags : Afrique, Armement, Économie, terrorisme, sécurité, sanctions, sahel, pauvreté, négociations, mali, islam, international, Algérie, Soudan, Etats-Unis,

  • Mauritanie : Le ministre des Affaires économiques reçoit le Secrétaire général de la coalition du Sahel

    Le ministre des affaires économiques et de la promotion des secteurs productifs, M. Ousmane Mamadou Kane, a reçu, mardi matin dans son bureau à Nouakchott, M. Frédéric Bontemps, secrétaire général de la coalition du Sahel, envoyé spécial de la France dans la zone, en compagnie de l’ambassadeur de France en Mauritanie, SEM. Robert Moulié.

    La rencontre a permis d’aborder les différents aspects de la coopération entre la Mauritanie et la France et les questions d’intérêt commun dans la région du Sahel ainsi que les voies et moyens susceptibles de développer et de renforcer cette coopération.

    L’audience s’est déroulée en présence du secrétaire général du ministère, M. Idoumou Ould Abdi Ould Jeyid, de M. Mohamed Salem Ould Nany, Directeur général des financements, des investissements publics et de la coopération économique et M. Mahfoudh Mahmoud Brahim, Conseiller technique coordinateur du G5-Sahel.

    AMI

    Tags : Mauritanie, G5, Sahel, Frédéric Bontemps, Mali, Niger, Tchad, Burkina Faso, terrorisme, 

  • Sahara Occidental : L’intransigeance du Maroc menace toute la région (Ould Breidelleil)

    MOHAMED YEHDIH OULD BREIDELEIL : LA POSITION DU MAROC AU SAHARA OCCIDENTAL, SON INTRANSIGEANCE ET SON REJET DE TOUTE SOLUTION RAISONNABLE , MENACE TOUTE LA RÉGION .- INTERVIEW

    Dans un entretien exclusif avec le Département Recherche et Etudes du Comité de rédaction du Portail Diplomatique, le grand penseur Mohamed Yahdih Ould Breideleil a abordé les différents aspects du conflit au Sahara Occidental: Dangers découlant de l’intransigeance marocaine et de son rejet d’une solution pacifique au conflit; L’horizon étroit de la présence française au sahel ; Et les relations entre les peuples sahraoui et mauritanien.

    Mohamed Yahdih Ould Breideleil, grand écrivain et historien à dimension stratégique, ancien ministre mauritanien et homme politique chevronné, a écrit de nombreux ouvrages en arabe et en français sur les questions du monde arabe, du Maghreb et de l’Afrique, en particulier la région du Sahel.

    Ould Breideleil est l’un des pionniers de l’illumination intellectuelle qui a éclairé le paysage culturel et médiatique de la Mauritanie après l’indépendance. Il est également un penseur ascétique connu pour ses positions progressistes et son plaidoyer pour les questions de libération.Il est diplômé de l’École supérieure de journalisme de la ville française de Lille….

    Pour lire l’integralit » de l’interview : Akhbar Nouadhibou

    Source : adrar.info 

    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, Mauritanie, Sahel, Maghreb,

  • Mark Esper salue le ‘‘leadership de l’Algérie’’

    Après la Tunisie où il a signé un accord de coopération militaire, le secrétaire d’Etat américain à la Défense, Mark Espère était jeudi à Alger où il a notamment rencontré le président Abdelmadjid Tebboune et les responsables militaires. Une occasion, pour le chef du Pentagone, de rappeler que les deux pays ont toujours entretenu des relations étroites notamment sur les questions sécuritaires.

    Un communiqué de la présidence de la République a indiqué que «Le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune a reçu, ce matin, Mark Thomas Esper, Secrétaire à la Défense des Etats-Unis d’Amérique, qui effectue une visite de travail en Algérie ». L’audience s’est déroulée en présence de la délégation accompagnant le Secrétaire américain à la Défense et du chargé d’affaires à l’ambassade des Etats-unis à Alger, du côté américain, et du Général de Corps d’Armée Saïd Chanegriha, Chef d’Etat-Major de l’Armée nationale populaire (ANP), du directeur de Cabinet à la Présidence de la République, Noureddine Bardad-Daidj, et du Général-major Mohammed Bouzit, Directeur général de la Documentation et de la sécurité extérieure au ministère de la Défense nationale, du côté algérien », précise la même source qui ajoute que le chef de l’Etat a offert un déjeuner en l’honneur de l’invité de l’Algérie.

    De son côté, le ministre américain a indiqué, après sa sortie de la présidence de la République, que les deux parties ont «évoqué plusieurs sujets notamment comment renforcer les relations entre l’armée américaine et l’armée nationale algérienne et l’intensification de la coordination entre elles ».

    M. Esper a souligné le « leadership constant de l’Algérie en matière de sécurité régionale.» « Nous avons évoqué les voies et moyens de renforcer la coopération bilatérale, notamment dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et la coopération entre les armées des deux pays«, a ajouté M. Esper. Le chef du Pentagone a ajouté avoir évoqué avec le président algérien le « respect de la souveraineté des Etats et les libertés, ainsi que les questions d’intérêt commun ».

    Après avoir déposé une gerbe de fleurs au Monument des martyrs, le responsable américain a indiqué que « tous les Américains ont un faible pour un peuple qui se bat et se sacrifie pour ses libertés ».

    Cette visite du chef du Pentagone est la première du genre depuis 2006. Après Alger, Mark Esper s’est envolé pour Rabat pour signer un contrat de coopération militaire. A Tunis où il était en visite mercredi, le responsable américain avait assuré, après un entretien avec le président tunisien Kais Saied, que « nous nous réjouissons d’approfondir cette relation afin d’aider la Tunisie à protéger ses ports et ses frontières et à faire reculer le terrorisme ». Mais aucun détail n’a été donné sur le contrat signé entre les deux pays.

    Akli Ouali

    L’Est Républicain, 3 oct 2020

    Tags : Algérie, USA, Etats-Unis, Sécurité, Sahel, Libye, Mali, terrorisme, 

  • L’Algérie entre Moscou et Washington

    C’est le chassé-croisé des dirigeants des deux grandes puissances militaires au monde à Alger ! Tant mieux si notre pays commence à sortir la tête de l’eau après une longue période d’hibernation diplomatique à cause de ses troubles politiques dans le sillage de la chute du régime de Bouteflika. Que deux hauts responsables de la défense de la Russie et des Etats Unis arrivent successivement chez nous est tout sauf une banalité.

    Mardi le Chef d’Etat-major de l’ANP, le général d’armée Saïd Chengriha a reçu Dmitri Shugaev Directeur du Service fédéral de coopération militaro-technique de la Fédération de Russie, accompagné d’une forte délégation d’experts. Partenaire historique et traditionnel de l’Algérie en matière de défense et d’armement, la Russie est considérée en Algérie et à juste titre, comme un pays «ami». Une amitié qui ne s’est jamais démentie mis à part un petit nuage passager en 2008 quand la Russie nous avait fourgué des MIG défectueux.

    Pour le reste, les courbes diplomatiques et stratégiques d’Alger et de Moscou se sont toujours croisées. Tel n’est pas tout à fait le cas des Etats Unis bien que les deux pays soient liés par un partenariat stratégique notamment dans le domaine de la lutte anti-terroriste. Mais au Maghreb, le cheval de Troie des Américains c’est le royaume du Maroc qui ne refuse absolument rien à l’Oncle Sam. Mais en parfaits pragmatiques, les Etats Unis ont surtout des intérêts à défendre et pas des amis à chérir.

    En l’occurrence, l’arrivée aujourd’hui à Alger du chef du Pentagone Mark Esper, pour une visite en Algérie, première du genre depuis quinze ans, (Donald Rumsfeld en 2006) suppose que les Américains ont jugé très utile de se rapprocher d’Alger.

    Sous la formule aussi vague que passe-partout d’ «approfondir la coopération avec l’Algérie sur des questions clés de sécurité régionale, comme la menace posée par les groupes extrémistes», se cache une volonté de peser sur le cours des événements au Maghreb et au Sahel. Sans doute que les Américains n’apprécient pas l’installation des forces russes en Libye et verraient d’un très mauvais œil la perspective de l’installation d’une base militaire au pays de feu Kadhafi. Pas plus qu’ils ne soient rassurés par le forcing de leur ennemie juré la Chine qui est bien lancée dans son «Safari» aux quatre coins de l’Afrique.

    Le chef du Pentagone qui arrivera aujourd’hui de Tunis avant de rejoindre demain Rabat depuis Alger, cherche sans doute des appuis à la stratégie américaine dans la sous-région. Le fait est que Mark Esper va avoir des entretiens avec les chefs d’Etats des trois pays pour tenter de tirer le Jackpot de sa virée maghrébine.

    Mais si le soutien de la Tunisie politiquement et économiquement convalescente, et celui du Maroc «partenaire traditionnel» lui sont acquis, rien n’est moins sûr pour l’Algérie dont l’agenda diplomatique n’est pas conforme à l’«American way» notamment au Moyen Orient. Il va sans dire que, pour le président Tebboune ces prestigieux invités russo-américains apportent de précieux dividendes en interne au-delà de leur dimension géopolitique.

    Imane B

    L’Est Républicain, 1er oct 2020

    Tags : Algérie, Etats-Unis, USA. Pentagone, Sahel, terrorisme, sécurité,

  • Visite du chef du Pentagone à Alger : Une escale imposée par les évolutions dans la région

    Le choix de ne pas s’impliquer militairement et sa volonté de promouvoir la résolution des conflits par le dialogue et la négociation jouent en sa faveur et octroie à l’Algérie une place de choix dans le rééquilibrage géostratégique dans la région. Longtemps en berne, la diplomatie algérienne tend à retrouver ses marques sans pour autant avoir, en aucun moment, dérogé à ses fondamentaux.
    Le rôle d’Alger s’exprime lors de chaque événement majeur, l’engageant de près ou de loin.

    Républicains ou démocrates, pour les émissaires américains, c’est une escale d’importance et qui est incontournable.

    Ce jeudi 1er octobre, le chef du Pentagone (ministre de la Défense), Mark Thomas Esper, a atterri dans la capitale avec un agenda dicté par les évolutions politiques dans la région du Maghreb et, partant, l’Afrique du Nord. La partie américaine parle de renforcement des relations bilatérales et les perspectives de développement «dans tous les domaines». Au Palais d’El-Mouradia, l’on se contente d’évoquer la volonté de «concertation et de coordination pour la paix — dans le respect de l’unité et de la souveraineté des pays de la région». Il faut observer que la démarche du représentant de Washington s’inscrit dans la tradition des périples périodiques américains dans la région du Maghreb, commençant par la Tunisie pour se terminer au Maroc, son allié de toujours, après l’escale d’Alger.

    La situation exceptionnelle que vit depuis ces dernières années la sous-région nord-africaine, inhérente à la chute du régime d’El Kadhafi, l’émergence du terrorisme et le commerce transfrontalier des armes et de la drogue apportent donc leur lot de priorités. Ce sera donc le cheval de bataille des administrations américaines qui alternent à la tête du pouvoir, républicains ou démocrates. Dans un cas comme dans l’autre, les États-Unis n’entendent pas perdre la main au Sahel et plus largement en Afrique, aujourd’hui le centre de toutes les convoitises et des plans de partage de zones d’influences. D’abord la Libye et ses immenses réserves pétrolières, derrière la guerre par procuration que se livrent des puissances régionales comme l’Égypte et un nouvel arrivé, les riches Émirats arabes unis.

    Si l’impasse faite à la paix dans ce pays paraît évidente malgré les diverses initiatives visant à réconcilier les frères ennemis, l’on ne peut «zapper» le fait que le sol libyen est devenu un espace de prédilection des groupes et autres milices armées, du commerce des armes, et une porte ouverte à l’immigration clandestine qui fait trembler l’Europe profonde. Fait aggravant : l’intrusion sur la scène libyenne de la Turquie et, plus encore, ses ambitions en Méditerranée orientale en matière d’exploitation des gisements de pétrole off-shores. Mais pas seulement puisque ses désirs de puissance la poussent à revendiquer un rôle d’influence susceptible de mettre en cause l’ordre établi, d’où les cris au loup de la France d’Emmanuel Macron, relayé en cela par des monarchies du Golfe. Les Américains, conscients de tout cela, veulent donc sortir de leur attentisme face aux ingérences dans la guerre civile libyenne, bien qu’ils soutiennent la partie du maréchal Haftar. Pour eux, le danger prend de l’ampleur avec l’implication de la Russie de Poutine qui entend ne pas perdre une place forte dans cette région du Maghreb que lui confèrent ses liens passés avec El Kadhafi, un héritage qu’elle compte préserver. Et c’est aussi la Méditerranée orientale qui est au centre de l’intérêt de la Russie.

    Pour Washington et ses alliés d’Europe et du Moyen-Orient, il n’est pas question de se laisser doubler, d’où le regain d’activisme de sa diplomatie à l’endroit des pays de la région. Faire bouger les lignes pour sortir de l’impasse actuelle est dans ses calculs. Le conflit libyen, aux yeux des États-Unis, ne peut se poursuivre encore plus longtemps si l’on prend en compte, par ailleurs, leur projet du GMO (Grand-Moyen-Orient), avec en filigrane arracher la reconnaissance de l’État d’Israël, y compris par les pays les plus récalcitrants à cette éventualité.

    Les Émirats arabes unis et Bahreïn ont, d’ores et déjà, ouvert la voie. Donald Trump, en course pour un second mandat, jubile à chaque nouvelle reconnaissance et dit ouvertement en attendre beaucoup d’autres. Sur ce sujet, l’Algérie, par la voix de son Président Abdelmadjid Tebboune, a, une fois de plus, réitéré la position de principe sur le sujet, et entend se démarquer de cette effervescence. Pour autant, Mark Thomas Ester aura eu l’opportunité de tâter le terrain sur un sujet qui fâche nos officiels.

    A contrario, la contribution de l’Algérie à la stabilisation de la région lui importent, et il a exprimé le point de vue américain sur les capacités de lutte contre le terrorisme de l’armée algérienne et la sécurisation de la région, en dépit de la recrudescence des groupes djihadistes particulièrement actifs ces derniers mois.

    Au demeurant, la coordination stratégique algéro-américaine dans la lutte contre le terrorisme ne date pas d’aujourd’hui.

    Pragmatiques, les Américains ont déjà eu à apprécier la justesse des choix des politiques étrangères de l’Algérie. Ce fut le cas lors de la crise des otages américains en 1979-1981, la médiation dans la région des Grands-Lacs dans les années 90 et au Mali notamment. Du reste, aux yeux des Américains, Alger est une place forte pour leurs émissaires. Mark Thomas Ester, le chef du Pentagone, ne vient-il pas après son prédécesseur, Donald Rumsfeld qui était en 2006 ministre de la Défense de George Bush, en pleine guerre d’Irak ? Alger a eu également à accueillir la sulfureuse secrétaire d’État aux Affaires étrangères, Madeleine Albright, en décembre 2000, Colin Powell en 2003, Condoleezza Rice en 2008 et Hillary Clinton himself en 2012 !

    Visiblement, Mark Thomas Ester veut donner un coup d’accélérateur aux évolutions politiques dans la région, en espérant que celle-ci ne deviendra pas l’otage des ambitions hégémoniques des uns et des autres.

    Brahim Taouchichet

    Le Soir d’Algérie, 3 oct 2020

    Tags : Algérie, USA, Etats-Unis, Pentagone, Mark Thomas Esper, Sahel, terrorisme, sécurité,

  • Algérie : Djezzy, Mobilis et Ooredoo, punis par l’Etat

    Selon l’Autorité de régulation de la poste et des communications électroniques (ARPCE), les trois principales sociétés de téléphonie mobile opérant en Algérie ont été contraintes de payer de lourdes amendes pour les « manquements enregistrés en matière de couverture et de qualité de services » dont la plus lourde`, celle d’un montant de 82.580.952,38 DA a a été infligée à Orascom Télécom Algérie (OTA) qui exploite la marque commerciale Djezzy.

    Pour sa part Mobilis a dû payer 63.918.956,02 DA alors qu’ Ooredoo s’en sort avec une amende de 26.019.444,45 DA.
    La décision de l’ARPCE vient suite à une « opération d’audit afin d’évaluer le niveau de prise en charge des manquements enregistrés en matière de couverture et de qualité de services », précise la même source. L’enquête a été menée du 16 au 25 août 2020, dans cinq wilayas : Adrar, Blida, Constantine, Djelfa et Tlemcen. Le 3 mai, l’ARPCE avait mis en demeure les trois opérateurs « afin de se conformer aux exigences de couverture et de qualité de service de leurs réseaux 4G, et ce suite à une opération de contrôle et d’évaluation effectuée du 16 février au 12 mars 2020, qui a porté dans une première phase sur cinq wilayas (Adrar, Blida, Constantine, Djelfa et Tlemcen) », avait indiqué l’ARPCE dans un communiqué. « Les résultats de ce contrôle ont fait ressortir que les trois opérateurs n’ont pas satisfait certaines exigences de couverture et de qualité de service des réseaux 4G dans ces wilayas », avait précisé l’autorité de régulation