Étiquette : Sahel

  • Stratégie de la CEDEAO au Sahel

    Résumé de la stratégie Sahel de la CEDEAO intitulée « Le programme de cohérence et d’action régionale pour la stabilité et le développement des espaces saharo-sahéliens ».

    Avant-propos :

    La région du Sahel préoccupe l’ensemble de la communauté internationale, de par la nature transfrontalière de ses défis et menaces. A cet effet, de nombreuses initiatives ont été prises à fin de remédier aux problèmes qui frappent cette région. A l’image de la Stratégie Intégrée des Nations Unies pour le Sahel et la Stratégie pour le Développement au Sahel de l’Union Européenne, la CEDEAO est en train de formuler sa stratégie pour la région du Sahel, sous forme d’un Programme de Cohérence et d’Action Régionales, pour la stabilisation et le développement (PCAR).

    Cette stratégie Sahel de la CEDEAO est élaborée en collaboration avec l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et le Comité Permanent Inter-États pour la Lutte Contre la Sécheresse dans le Sahel. L’objectif principal de cette stratégie, qui se propose de constituer une plateforme de coordination incluant les pays sahéliens, Ouest-Africains, ainsi que les pays du Maghreb à travers leur organisation régionale (UMA), est la mise en place de programmes transnationaux de sécurité et de développement, notamment dans les domaines prioritaires des infrastructures de connexion, de la résilience et de l’éducation.

    Cette stratégie vise, à horizon de trente ans, à apporter des solutions régionales aux problèmes régionaux, en assurant la synergie développement et sécurité, par le biais d’un dialogue constant avec les partenaires régionaux, y compris les pays de l’Afrique du Nord.

     
     
    Tags : CEDEAO, Sahel, UEMOA, UMA, terrorisme, Sahara,
  • Conseil de sécurité : Stratégie intégrée de l’ONU pour le Sahel.

    Le Secrétaire Général des Nations Unies vient de soumettre au Conseil de Sécurité son rapport sur la situation dans la région du Sahel incluant la stratégie intégrée onusienne pour le Sahel.
    Ce document, tant attendu par les membres du Conseil de Sécurité, a pris près de 12 mois pour être élaboré.
    Dans son rapport, le Secrétaire-Général dresse un tableau de la situation au Sahel, les difficultés auxquelles se heurtent les Etats sur le plan sécuritaire, humanitaire et de développement ainsi que sur le plan de la gouvernance avant de présenter les différentes initiatives établies à ce jour, ainsi que l’action menée par l’Envoyé Spécial, M. Romano Prodi.
    L’action de l’ONU au Sahel vise :
    – à développer une approche globale dans la lutte contre l’extrémisme et la criminalité.
    – à soutenir les pays de la région à combattre ces fléaux dans le cadre d’une approche régionale tout en veillant à une appropriation nationale de ce processus.

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    Tags : ONU, Sahel, Sahara, terrorisme, Mali, Niger, Burkina Faso, Barkhane,

  • Drogue: le Maroc héberge le prédécesseur de Kamel El Bouchi

    Le Maroc est en train de mettre de la pression sur l’Algérie pour l’inciter à ouvrir les frontière terrestres fermées depuis 1994. Le forcing a augmenté d’un cran depuis l’éclatement de l’affaire de la saisie de 701 kg de cocaïne destinée au marché européen.

    Pour la plupart des gens au fait de ces histoires de drogue, toutes catégories confondues, le Maroc a été le plus touché par l’affaire de Kamel El Bouchi. Car, l’Algérie est devenue plus vigilante à l’égard de ce business et moins perméable au passage des drogues. Le Makhzen tente, donc, par tous les moyens d’obtenir l’ouverture des frontières pour casser le blocage de toutes les routes qui sont à l’origine de la nouvelle alliance narco-terroriste.

    Qui est Cherif Ould Tahar?
    Ancien cadre du Mouvement pour l’Unité du Jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) et élément incontournable du Mouvement Arabe de l’Azawad (MAA), Cherif Ould Tahar était le contact privilégié des producteurs colombiens de Cocaïne.

    Pendant plus d’une décennie, Chrif, basé au nord du Mali, a été le principal fournisseur en cocaïne, de tous les pays européens de la Méditerranée.

    Cherif Ould Tahar était l’ami et le confident de Belmokhtar Mokhtar et de Abdelhamid Abou Zeid, les principaux chefs d’El Qaida au Sahel. Il bénéficiait de leur protection et profitait surtout de l’impunité au sein des territoires qu’ils contrôlaient au nord du Mali.

    Cherif était également associé à de hauts responsables du gouvernement malien. Des témoins, contactés par E-Bourse, racontent que du temps de l’ancien président malien Amadou Touré, des avions, en provenance de Colombie, atterrissaient en toute impunité au niveau de la région de Gao et de certaines pistes à Tombouctou pour livrer de la drogue à Cherif Ould Tahar.

    Des tonnes de cocaïne étaient livrées au Mali, au profit de Cherif qui s’arrangeait de les faire acheminer en Europe via des routes maritimes, subrepticement créées par des transporteurs qui simulaient des campagnes de pêche dans les eaux territoriales mauritaniennes. La drogue traversait plusieurs territoires pour atterrir en Europe, précisent ces témoins.

    D’ailleurs, à la veille de chaque arrivage, le marché parallèle du change de devise est ébranlé par la hausse vertigineuse de la demande en dollar par rapport à l’Euro. Les gambistes du Square Port Said n’étaient pas en mesure d’analyser ce phénomène de gens venus du Sud du pays afin d’acheter toutes les quantités de Dollar disponibles sur le marché.

    En fait, Cherif achetait sa marchandise aux colombiens contre des dollars et la revendait en Euro.

    Quand il s’agit de transactions qui dépassent généralement 100 millions de dollars à échanger contre l’Euro, le marché parallèle algérien est forcément déstabilisé.

    L’alliance de la drogue avec le terrorisme

    A la chute du gouvernement d’Amadou Touré et la tombée du nord malien entre les mains des terroristes d’El Qaida, une vaste offensive a été lancée en avril 2012 contre la région de Gao, ville malienne du nord.

    Le Consul et six membres de la mission diplomatique algérienne au Mali sont enlevés par les hordes terroristes.

    C’était une aubaine autant pour Cherif Ould Tahar que pour Belmokhtar et ses acolytes.

    L’arrivée timide de l’armée française, préoccupée beaucoup plus par la sécurisation de Bamako, n’a pas changé grand chose à ce business de la cocaïne colombienne destinée à l’Europe.

    Les avions en provenance de Bogota ont continué à atterrir au nord du Mali. Cherif a vu son business se développer avec une hausse exponentielle du chiffre d’affaires. Autant pour la taxe prélevée au profit de Belmokhtar en guise de Zakat, pour soutenir le Djihad.

    Le rôle de Cherif Ould Tahar a pris de l’ampleur avec un nouveau rôle qui lui a été dévolu par les terroristes d’El Qaida. En 2012, il a accueilli une délégation d’hommes d’affaires qataris qu’il a réuni à Gao avec Mokhtar Belmokhtar et l’état major d’El Qaida.

    Une nouvelle frontière est alors franchie: désormais, il fallait compter avec l’alliance des pétrodollars , le terrorisme et le narcotrafic.

    A partir de 2014, la France a réussi à reconquérir le nord du Mali grâce à l’implication des forces de certains pays africains, notamment le Tchad. Mais cela n’a pas affecté le business de Cherif.

    En février dernier, le journal nigérien, L’événement a consacré un long article à l’impunité de Cherif Ould Tahar autant au Niger qu’au nord du Mali.

    « A lui seul, Chérif Ould Tahar est un Etat dans plusieurs Etats. Pour preuve, il peut se permettre d’enlever en toute impunité des citoyens sans que cela n’émeuve les dirigeants sahéliens », écrit le journal.

    Suite à des pressions internationales, Chérif Ould Ataher ou Chérif Ould Tahar a été visé par un mandat d’arrêt international lancé en janvier 2013 par le procureur général près la Cour d’appel de Bamako. Ce mandat a été levé ensuite par les autorités maliennes dans le cadre du processus de négociation ayant abouti à la signature, le 15 mai 2015, de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali.

    Le nom de ce notable arabe de Gao est apparu une première fois dans l’affaire “Air Cocaïne” relative à l’avion qui a atterri, novembre 2009, avec 4 tonnes de drogue sur une piste artisanale aménagée à Tarkint.

    Tarkint est une commune du nord du Mali, située à 123 km de Gao. Un Boeing 727-200 venant du Venezuela via Guinée Bissau et transportant, selon l’ONU, de “la cocaïne et autres produits illicites” avait alors atterri près de Tarkint.

    L’avion est retrouvé en partie calciné. L’appareil a déchargé sa marchandise puis est sorti de la piste avant d’être incendié par les trafiquants, selon des recoupements faits sur place par des enquêteurs de l’ONU. Au départ, les informations faisaient état d’un crash survenu au décollage. Mais des fûts vides de carburant retrouvés sur le terrain ont prouvé l’hypothèse selon laquelle les narcotrafiquants de Cherif Ould Tahar ont délibérément incendié l’avion à la suite de l’accident qui s’est produit au moment du décollage.

    Changement de cap

    Fin 2014. D’un seul coup, ce business de la cocaïne est disloqué. L’alliance narco-terroriste est rompue. Belmokhtar regagne la Libye alors que Cherif Ould Tahar trouve l’asile au Qatar.

    Après l’embargo décrété contre ce pays, Cherif est contraint de quitter Doha. Il trouve refuge au Maroc où il mène une vie de VIP.

    Nul ne peut jurer que Cherif Ould Tahar a pris sa retraite et a cessé toute activité liée à la cocaïne.

    Le réseau de drogue créé alors autour du business de Kamel El Bouchi est venu justement combler une partie du vide laissé par l’absence de Cherif dans la plateforme nord malienne.

    L’ouverture, donc, des frontières avec le Maroc va certainement aggraver la vulnérabilité de l’Algérie et permettra la prolifération des routes du Hachich et de la cocaïne colombienne qui vont transiter par le pays.

    Source : E-bourseDZ, 31 jui 2018

    Tags : Maroc, Algérie, Sahel, Mali, Niger, trafic de drogue, cocaïne, Cherif Ould Taher,

  • Quand Madiba s’indignait de certaines pratiques du roi du Maroc

    Aveuglés par la propagande de la françafrique et ses lobbies qui roulent à coups de l’argent qui coule du palais royal, les africains sont loin de connaître celui qui se fait appeler « Commandeur des Croyants », alors qu’il n’est qu’un simple négrier des intérêts de la France et ses pratiques négrières s’appliquent aussi à ses sujets de race noire.

    Il avait une garde personnelle composée des fils de ses esclaves qu’il loge dans le quartier Twarga qui veut dire « touaregs ». Ils ont, probablement, été enlevés du nord du Mali lorsque les razzias marocaines faisaient la loi au désert du Sahara. Le sultan Moulay Ismail en a fait une armée pour défendre son trône contre les menaces de puissances étrangères.

    Le roi du Maroc impose à ses esclaves de baiser sa main enveloppée d’une sorte de mouchoir en tissu ou un fichu.

    Le jour où Nelson Mandela a appris cette histoire il n’a pas hésité à exprimer son indignation à un politicien marocain qu’il considérait comme un ami et qui, bien sûr, n’osera jamais la transmette au roi.

    Sans doute, Madiba ne savait pas qu’il y a pire au Maroc. Hassan II et son fils Mohammed VI ont incrusté dans la conscience de chaque marocain l’habitude de se soumettre et baiser la main au premier arrivant avec quelques miettes pour aider ce peuple dont une grande partie est affamée par les prédateurs qui entourent son souverain.

    Si Madiba voyait aussi ce que les marocains faisaient aux migrants subsahariens en quête d’un passage vers l’Europe, il aurait procédé immédiatement à la rupture de toute relation avec ce Maroc raciste et dont le régime se sert du trafic des stupéfiants pour arrondir ses fins de mois, même au détriment de la stabilité de la région du Sahel où les mouvements terroristes pratiquent la vente du haschich marocain pour financer leur guerre.

    Tags : Maroc, Sahel, trafic de drogue, Nelson Mandela, Madiba, racisme,

  • Sahel: des crise de sécurité en spirale

    Le Sahel est un endroit principalement semi-aride sur la frange sud du désert du Sahara qui traverse de nombreux pays africains.

    Bien que les délimitations géographiques varient, le Sahel est généralement défini comme s’étendant du nord du Sénégal sur la côte de l’océan Atlantique, à travers certaines parties de la Mauritanie, du Mali, du Burkina Faso, du Niger, du Nigéria, du Tchad, et jusqu’au Soudan et à l’Érythrée dans la mer Rouge.

    Les bonnes affaires des pays du Sahel ont en fait lutté contre les mouvements environnementaux extrêmes qui conduisent à la répétition de périodes sèches avec des résultats néfastes sur les populations actuellement sujettes vivant dans la zone sous-développée.

    Tout récemment, certaines parties de l’ouest du Sahel sont également restées sous les projecteurs internationaux en raison d’une «foyer de tension» qui comprend de nombreux groupes armés, des projets militaires des armées nationales et des partenaires internationaux ainsi que des milices régionales.

    La crise de sécurité a commencé en 2012 lorsqu’une alliance de groupes séparatistes et armés a pris le contrôle du nord du Mali, déclenchant une intervention militaire de l’ancienne puissance coloniale française pour arrêter leur avancée vers la capitale, Bamako, et empêcher un effondrement total de l’État malien.

    Cependant, les combats se sont intensifiés de manière significative tout récemment, car les groupes armés ont en fait élargi leur portée, en recourant à des défis et à des critères ethniques et spirituels pour le recrutement.

    Risque en spirale

    Bien qu’il existe une pléthore de groupes armés non étatiques qui opèrent dans la région, les deux principales mouvement derrière des attaques considérablement innovantes au cours des deux dernières années ont en fait été Jama’at Nasr al-Islam wal Muslimin (lié à al-Qaïda) ( JNIM) et l’État islamique affilié à l’EIIL dans le Grand Sahara (ISGS).

    D’autres groupes qui opèrent dans un endroit plus large sont al-Mourabitoun, Ansarul Islam, Plateforme, Ansar al-Din et Boko Haram.

    Selon les Nations Unies, les attaques ont en fait quintuplé au Burkina Faso, au Mali et au Niger en y pensant en 2016, avec plus de 4000 décès signalés en 2015 dans les zones frontalières entre les 3 pays les plus durement touchés.

    La violence à l’épicentre du désaccord a en fait déclenché une crise humanitaire importante alors que les attaques visant des civils augmentent en nombre et en fréquence.

    Au cours des 12 derniers mois, plus de 700.000 personnes ont dû quitter chez eux au Burkina Faso, selon l’ONU. De nombreux maliens et nigériens ont également été déplacés tandis que de nombreuses écoles ont été fermées.

    Livraison des forces étrangères

    Une force militaire internationale comprenant des soldats apportés par l’organisme régional du G5 Sahel – Burkina Faso, Tchad, Mali, Mauritanie et Niger – a en effet eu du mal à arrêter la violence car elle a commencé ses opérations en 2017 au milieu de déficits de financement constants et différences de coordination.

    Au début de février, la France, en revanche, a révélé qu’elle élargissait sa présence militaire sur place et envoyait 600 soldats supplémentaires à son objectif actuel de 4.500 hommes.

    Cela a été fait suite à un sommet France-G5 Sahel en janvier qui s’est terminé par l’acceptation par les dirigeants de l’avancement d’une nouvelle structure visant à rassembler les deux forces de sécurité sous un seul commandement, ainsi qu’à faciliter les opérations conjointes et à améliorer le partage des renseignements.

    Dans toute la hiérarchie de Pau, le président français Emmanuel Macron a également cherché une déclaration claire de ses équivalents validant leur option pour l’engagement militaire de la France au moment où la croyance anti-française grandissait dans certains pays au milieu de la détérioration rapide des conditions de sécurité.

    Le mécontentement face à l’incapacité constatée des forces françaises et de l’ONU à endiguer la vague de violence a en fait été amplifié par les atteintes aux droits humains attendues – y compris les homicides illégaux – tout au long des opérations militaires des armées de tout le pays dans la région.

    Les groupes humanitaires ont également mentionné que la réaction militaire dans la région «fait partie du problème», les observateurs avertissant que des problèmes sociaux et financiers devraient également être traités pour endiguer la crise.

    En septembre, les dirigeants du bloc local de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont dévoilé une stratégie d’un milliard de dollars pour aider à la lutte contre les groupes armés.

    L’aide financière est préparée pour s’exécuter entre 2020 et 2024 au milieu des problèmes d’un certain nombre de pays ouest-africains également frappés par des attaques.
    John Mahon

    AsumeTech, 29 fév 2020

    (traduction automatique)

    Tags : Algérie, Sahel, Tchad, Mali, Niger, Burkina Faso,

  • La Banque Mondiale au coeur d’une arnaque africaine ?

    Une partie de l’aide aux pays pauvres est détournée par les élites africaines qui placent l’argent dévoyé dans les paradis fiscaux, accuse une étude. Papa Demba Thiam, un ancien fonctionnaire de la Banque mondiale, appelle à des réformes en profondeur et suggère que l’institution aiderait davantage l’Afrique en y menant une politique active d’industrialisation.

    Dévoilé il y a une dizaine de jours, le scandale de détournement de l’aide au développement versée par la Banque mondiale à des pays pauvres défraie la chronique, particulièrement en Afrique. Selon l’étude «Elite Capture of Foreign Aid» réalisée par l’un de ses cadres et deux collaborateurs extérieurs, une partie des financements serait dévoyée par les élites des pays assistés et placée dans des comptes offshore en Suisse, au Luxembourg et dans d’autres paradis fiscaux. Pour Papa Demba Thiam, un économiste sénégalo-suisse qui a travaillé pendant quatorze ans à la Banque mondiale, le rapport qui incrimine les dirigeants africains corrompus reflète la réalité. Mais ce n’est que le côté pile de la pièce.

    Côté face, selon Papa Demba Thiam, «la corruption est à la Banque mondiale. Ses cadres sont présents à chaque étape – de la conception à l’évaluation finale, en passant par le financement par tranches – de tout projet, détaille-t-il. Le décaissement ne se fait pas sans avoir obtenu le satisfecit de la mise en œuvre. Il y a forcément des complicités à l’intérieur.»

    Ce n’est pas la première fois que la Banque mondiale est confrontée à de telles accusations. Pour ne pas rester les bras croisés, elle a mis en place une unité spécialisée dans la lutte contre la corruption. Une unité qui traque les pots-de-vin dans l’exercice d’appel d’offres pour des projets financés par elle. Mais pour Papa Demba Thiam qui dit connaître le mal de l’intérieur, la bureaucratie étouffe les initiatives. «Des lanceurs d’alerte sont censurés et dans certains cas, ils sont licenciés sous des prétextes divers», accuse-t-il. Mais plus généralement, selon lui, des collaborateurs ne daignent pas dénoncer leurs collègues ou leurs supérieurs.

    L’économiste sénégalais tient à signaler que des centaines de collaborateurs de la Banque mondiale, originaires d’Afrique et d’Asie, se complaisent dans leurs rôles respectifs par peur d’être licenciés. «Ils préfèrent garder leur emploi de fonctionnaire international avec les privilèges (le salaire moyen est de 15 000 dollars, sans taxe) qui vont avec, y compris le permis de séjour aux Etats-Unis, raconte-t-il. Pour certains, il est impensable de sacrifier leur emploi dans la mesure où leurs enfants sont scolarisés aux Etats-Unis ou ont des prêts à rembourser.» Et d’ajouter: «Le système se nourrit de lui-même et tous les maillons sont solidaires.»

    La Banque Mondiale au coeur d’une arnaque africaine ?
    La Banque mondiale est mise dans une position inconfortable par l’étude. Cette dernière était prête déjà en novembre 2019 mais, pour la direction, les conclusions étaient trop à charge. C’est seulement après que l’un des auteurs l’a publiée sur son propre site internet, faisant éclater le scandale au grand jour, que la Banque mondiale l’a adoptée et finalement fait paraître le 18 février, non sans avoir nuancé certains propos. C’est dans le sillage de cette affaire que sa cheffe économiste Pinelopi Goldberg a démissionné de son poste.

    Dans une note laconique postée sur son site internet le même jour, l’institution reconnaît que l’étude commençait à attirer beaucoup l’attention. «La direction prend au sérieux la corruption et les risques de fiduciaire, peut-on lire. L’étude «Elite Capture of Foreign Aid» a été revue plusieurs fois et a, par conséquent, été améliorée.»

    Selon Papa Demba Thiam, cette étude serait restée dans les tiroirs sans le courage de ses auteurs. Le fait qu’elle a été réalisée par trois économistes ressortissants de pays nordiques a joué un rôle décisif. «Ils ont une culture de bonne gouvernance et du respect de la loi, commente-t-il. Ils ont bravé le système d’autant plus que leurs pays sont les premiers pourvoyeurs d’aide.»

    La Banque mondiale reste-t-elle tout de même pertinente? Papa Demba Thiam, qui la qualifie de «gestionnaire de la pauvreté», affirme que David Malpass, son président depuis avril 2019, est partisan des réformes. «Il faut aller revoir la mission de cette institution de sorte qu’elle fonctionne comme une banque commerciale. Elle ne doit prêter que pour financer des projets solides et avérés. Mais surtout, elle doit promouvoir en Afrique une politique d’industrialisation fondée sur les matières premières locales, avec des partenaires qui acceptent qu’une partie de la valeur ajoutée revienne au continent.»

    Source : decryptnewsonline.com, 28 fév 2020

    #Afrique, #Corruption, #Crime, #Education, #Emploi, #Environnement, #Économie, #sécurité, #pauvreté, #sahel, #mali, #négociations

  • L’insistance du Maroc pour appartenir aux pays du Sahel

    Jaloux de la position de l’Algérie dans la région du Sahel, les autorités marocaines se sont affolées de trouver un prétexte pour que le Maroc soit compté parmi les pays qui composent le Sahel. Voici ses arguments à cer égard:

    • Les deux réunions qui ont eu lieu au Mali au sujet d’abord du suivi de la feuille de route « ensemble pour le renouveau du Mali » (donateurs) et ensuite de la mise en œuvre de la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel, ont permis à la délégation du Maroc de se positionner fortement dans le soutien et l’appui aux processus visant la stabilité du Mali et du Sahel.

    • Le concept avancé par notre délégation que  » c’est la menace qui détermine l’espace  » et qui vise à mettre un terme au concept  » pays du champ » a été repris par un grand nombre de délégations présentes qui ont souligné que c’est ce concept qui devrait déterminer l’étendue de la zone « sahel » et non l’inverse.

    • Ainsi sur le plan conceptuel la notion « pays du champ » est dépassé et n’a été citée aucune fois tout au long de la réunion.

    • Par extension, il peut même être avancé que le « G5 », notion inventée par l’Europe et principalement par la France, n’a pas connu un grand soutien.

    • Le nouveau concept que c’est « la menace qui détermine l’espace » a été enrichi par la notion que le Sahel est avant tout un espace homogène du point de vue géographique et culturel qui s’étend de l’Atlantique à la mer rouge et que par rapport aux critères de la menace et de la sécurité, il devra être approché dans sa totalité, sans distinction, ni différenciation.

    • Admettant la pertinence du concept « la menace qui détermine l’espace »,  délégation du Mali et de la Mauritanie ont souligné que le G5 est un groupement non exclusif et reste ouvert à la participation de tout autre pays du Sahel qui en manifeste le souhait.

    • Le Président IBK a d’ailleurs souligné que le Président Macky Sall a abordé avec lui la question et il lui a affirmé que le G5 n’est pas un groupe fermé et que le Sénégal pouvait y adhérer.

    • Le représentant du Bénin a souligné dans son intervention que le Bénin se considère comme appartenant au Sahel.

    • Tout concourt finalement à ce que la CEN-SAD soit l’organisation idoine pour peu qu’elle saisisse cette opportunité. En effet la CENSAD correspond largement à cette configuration.

    • S’agissant de la situation au Mali , il était prévu qu’ une réunion ait lieu le Samedi à KIDAL sous présidence algérienne entre le gouvernement et les groupes armés du Nord . Le MAE mauritanien m’a confirmé la tenue de cette réunion mais m’a affirmé que la Mauritanie, le Niger et le Tchad qui y étaient conviés ont fait savoir qu’ils n’y prendront pas part. Le MAE mauritanien estime que le jeu n’est pas clair et que la partie malienne n’a pas précisé ses attentes. D’autres sources, ont souligné que l’attitude « trop discrète » du gouvernement malien quand à ses objectifs, n’est pas à même de faire adhérer autour de lui un maximum de pays.

    • La Secrétaire d’État Française au développement et à la Francophonie qui avait pris part à la réunion « Ensemble pour le Mali » s’est rendue à Tombouctou le Vendredi et semblait optimiste par rapport au retour de la sécurité dans le Nord Mali. Les événements survenus à KIDAL démentent ce sentiment et ont torpillé la réunion prévue.

    Sahel / « la menace qui détermine l’espace »

    • Les deux réunions qui ont eu lieu au Mali au sujet d’abord du suivi de la feuille de route « ensemble pour le renouveau du Mali » (donateurs) et ensuite de la mise en œuvre de la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel, ont permis à la délégation du Maroc de se positionner fortement dans le soutien et l’appui aux processus visant la stabilité du Mali et du Sahel.

    • Le concept avancé par notre délégation que  » c’est la menace qui détermine l’espace  » et qui vise à mettre un terme au concept  » pays du champ » a été repris par un grand nombre de délégations présentes qui ont souligné que c’est ce concept qui devrait déterminer l’étendue de la zone « sahel » et non l’inverse.

    • Ainsi sur le plan conceptuel la notion « pays du champ » est dépassé et n’a été citée aucune fois tout au long de la réunion.

    • Par extension, il peut même être avancé que le « G5 », notion inventée par l’Europe et principalement par la France, n’a pas connu un grand soutien.

    • Le nouveau concept que c’est « la menace qui détermine l’espace » a été enrichi par la notion que le Sahel est avant tout un espace homogène du point de vue géographique et culturel qui s’étend de l’Atlantique à la mer rouge et que par rapport aux critères de la menace et de la sécurité, il devra être approché dans sa totalité, sans distinction, ni différenciation.

    • Admettant la pertinence du concept « la menace qui détermine l’espace »,  délégation du Mali et de la Mauritanie ont souligné que le G5 est un groupement non exclusif et reste ouvert à la participation de tout autre pays du Sahel qui en manifeste le souhait.

    • Le Président IBK a d’ailleurs souligné que le Président Macky Sall a abordé avec lui la question et il lui a affirmé que le G5 n’est pas un groupe fermé et que le Sénégal pouvait y adhérer.

    • Le représentant du Bénin a souligné dans son intervention que le Bénin se considère comme appartenant au Sahel.

    • Tout concourt finalement à ce que la CEN-SAD soit l’organisation idoine pour peu qu’elle saisisse cette opportunité. En effet la CENSAD correspond largement à cette configuration.

    • Il vous appartiendra lors de la réunion « 5+5 » de continuer à faire prévaloir ce concept.

    Tags : Maroc, Algérie, Sahel, terrorisme, Mali, Niger, Burkina Faso,

  • Sahel : l’exception mauritanienne

    par Isselkou Ahmed Izidbih

    Le vocable « Sahel » signifie « rivage » en langue arabe, en référence à la bordure méridionale de la « mer de sable » qu’est le Sahara. Il s’agit d’une bande géographique qui s’étend des côtes atlantiques mauritaniennes à l’Ouest aux côtes érythréennes sur la mer rouge à l’Est, soit environ 7000 km, et dont la profondeur variable sépare les dunes vives du Sahara et la savane subsaharienne.

    C’est une région de transition par excellence, jadis majoritairement peuplée de nomades. La religion musulmane y est omniprésente, aux côtés du christianisme et de divers autres rites religieux locaux.

    1. Des racines de la crise au Sahel

    Les spécialistes évoquent différentes causes à l’origine de la profonde crise que traverse le Sahel, dont les effets désastreux du réchauffement climatique sur le mode de vie traditionnelle des populations sahéliennes. En effet, l’élevage extensif du bétail, la culture de subsistance et le commerce sont simultanément et négativement impactés par le déclin du cumul pluviométrique annuel, le caractère erratique des précipitations et leur conséquence et une accélération de la désertification. Cette réduction drastique des ressources économiques est accompagnée d’une explosion démographique qui fera passer la population des seuls pays du G5-Sahel d’environ 83 millions (2019) à 196 millions en 2050. Le stress environnemental est perceptible dans la tension accrue entre des éleveurs tentés de descendre toujours davantage en direction du Sud à la recherche de nouveaux pâturages pour leurs troupeaux, et des cultivateurs confrontés à une telle pression doublée d’un déclin des quantités d’eau disponibles et de l’érosion des sols. Ainsi, une sorte de « sahélisation » dynamique engloutit, chaque année, des zones de la savane subsaharienne autrefois impropres à la pratique de l’élevage extensif, exacerbant à l’extrême une rivalité entre éleveurs et cultivateurs, prégnante dans la région, comme c’est le cas en ce moment au niveau la zone du Luptako-Gourma dite “zone des trois frontières”, un territoire de 370 000 km2, aux confins du Burkina Faso, du Mali et du Niger, véritable ventre mou sécuritaire du Sahel.

    Parmi les causes de la crise au Sahel, l’on peut également citer les tensions politico-ethniques latentes, notamment au Nord du Mali remontant au début des années soixante, les répercussions des événements politiques survenus en Algérie au cours des années quatre-vingt-dix, et plus récemment la crise en Libye. L’effondrement de l’Etat central libyen, en 2011, a non seulement créé un vide géopolitique propice à toutes sortes d’exploitations préjudiciables à la sécurité régionale et mondiale, mais il a aussi été à l’origine de la dissémination des arsenaux libyens à travers le Sahel, des arsenaux réputés les plus colossaux d’Afrique. Des groupes, précédemment enrôlés dans l’armée régulière libyenne, ont pu rejoindre, avec armes et bagages, leur pays d’origine, notamment le Nord du Mali, bouleversant les rapports de force sur le terrain en faveur d’une rébellion historique ou d’un groupe terroriste préexistants, et fragilisant ainsi (davantage) la souveraineté territoriale de certains Etats de la région.

    Le trafic de drogue en direction des marchés lucratifs du Nord, constitue, lui aussi, un élément causal de la présente crise au Sahel, car les (auto)routes traditionnelles qu’empruntait ce produit étant à présent hermétiquement closes, les réseaux de narcotrafiquants ont décidé d’en établir de nouvelles qui passent par des zones de « moindre résistance » sécuritaire, idéalement le Sahel, puis la Libye, ensuite l’Europe méditerranéenne et le Proche-Orient. Une forme de connivence s’est progressivement instaurée entre, d’une part, les réseaux de trafiquants et de nombreux groupes établis au Sahel. Les enjeux financiers sont désormais irrésistibles pour un chef local ou un simple éleveur nomade sahélien, car les droits perçus en contrepartie de la sécurisation du transit d’une tonne de résine de cannabis, peuvent égaler ou dépasser les fruits cumulés de toute une vie de labeur. D’éleveurs sobres et résilients, certains habitants du Sahel se sont transformés en une armée de redoutables passeurs de cargaisons de stupéfiants, de preneurs d’otages, de contrebandiers de cigarettes prohibées ou de trafiquants d’armes et d’immigrants illégaux.

    Il convient de noter qu’à chaque payement de rançon pour libérer un otage au Sahel, les membres de ce véritable écosystème crapuleux acquièrent des moyens logistiques supplémentaires leur permettant d’accroître leur rayon d’action pour perpétrer de nouveaux kidnappings et autres actes violents, comme le prouvent les tragiques événements du 13 mars 2016, au Grand Bassam, en Côte d’Ivoire ; raison pour laquelle, la Mauritanie a constamment été contre le payement de rançons pour la libération d’otages au Sahel, et ce en dépit de la grande sensibilité de cette question d’un point de vue strictement humanitaire et sur le plan politique, particulièrement au sein des opinions publiques occidentales.

    Contrairement à une thèse assez répandue, la dimension religieuse dans la crise au Sahel, n’a pas toute la prépondérance que d’aucuns veulent lui attribuer, pour une raison somme toute évidente: tous les habitants du foyer historique de la crise au Sahel, le Nord du Mali, sont musulmans sunnites, de rite malékite ; on peut ainsi considérer qu’un prosélytisme offensif pouvait se choisir meilleure location à travers la planète, autre qu’une région islamisée depuis une dizaine de siècles, car, selon le dicton local, nul besoin “d’apporter des pierres à la montagne”.

    En Mauritanie, l’expression « activité mafieuse à but lucratif, menée sous un habillage islamique » servait de définition aux agissements d’AQMI au Sahel. Il est cependant vrai que des acteurs étrangers ont eu le temps et les moyens de prêcher des thèses religieuses radicales, sans rencontrer de résistance doctrinale à laquelle on pouvait s’attendre, sans doute en raison de la misère économique ambiante et du niveau de ressentiment de populations livrées à elles-mêmes ( pas d’école, ni de dispensaire ou poste de sécurité), à l’endroit de certains pouvoirs publics locaux.

    Face aux redoutables tactiques de guérilla dans un espace géographique et social qui s’y prête idéalement, grâce notamment à l’usage de motocyclettes et de pickups armés, certains pouvoirs politiques et militaires désemparés, recourent à la mobilisation de « milices d’autodéfense » suivant les lignes de fracture tribales et ethniques ; une stratégie d’apprenti sorcier qui jette de l’huile sur le feu et donne parfois à la crise sécuritaire au Sahel, des allures de guerre civile larvée.

    La Mauritanie, le premier pays du G5-Sahel, à subir les attaques meurtrières du terrorisme.

    Une série d’attaques terroristes contre la Mauritanie fut perpétrée entre 2005 et 2011, citons-en:

    * le 4 juin 2005, l’attaque de Lemgheyty, par le GSPC( Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat) près des frontières avec l’Algérie et le Mali, eut pour bilan la mort de 15 soldats mauritaniens et de neuf terroristes

    * le 24 décembre 2007, quatre touristes français sont sauvagement assassinés par des terroristes d’AQMI ( Al-Qaeda au Maghreb Islamique, nouvelle dénomination du GSPC), près de la ville d’Aleg

    * le 27 décembre 2007, l’attaque contre un objectif militaire à Elghallaouya fut à l’origine de la mort de quatre soldats mauritaniens

    * le 14 septembre 2008, 12 soldats mauritaniens sont tués lors d’une embuscade tendue par AQMI à Tourine, près de la ville minière de Zouérate

    * le 25 août 2010, un véhicule bourré d’explosif refusa d’obéir aux tirs de sommation de la caserne de Néma, à l’extrême sud-est mauritanien, et explosa à l’entrée de la caserne, sans faire de victimes, autre que ces occupants

    * du 17 au 19 septembre 2010 et pour contrer une attaque imminente contre cette même garnison de Néma, l’armée mauritanienne engagea une opération terrestre à Hassi Sidi puis à Ras-el-maa, au Mali

    * le 29 novembre 2010, trois travailleurs humanitaires espagnols furent victimes d’un rapt, « pour le compte » d’AQMI, sur la route Nouakchott-Nouadhibou

    * les 29 janvier et 2 février 2011, un double attentat visant le Ministère de la défense nationale et l’ambassade de France à Nouakchott, fut déjoué in extremis, aux portes de Nouakchott, après que deux véhicules bourrés d’explosifs (1,5 tonne chacun) ont été neutralisés par les forces armées mauritaniennes

    * en juin-juillet 2011, l’armée mauritanienne lança, avec succès, une opération militaire d’envergure ayant duré une quinzaine de jours, contre une importante base d’AQMI dans la forêt malienne de Wagadou, près de la frontière entre les deux pays

    * Le 20 décembre 2011, le gendarme Ely Ould Mokhtar est enlevé par un commando d’AQMI à Adel Bagrou, environ 1400 km de Nouakchott, à quelques encablures de la frontière malienne

    * Durant cette même période, une autre demi-dizaine d’incidents sécuritaires divers, impliquant AQMI ou ses « proxies », fut également enregistrée au niveau des axes routiers et dans certaines localités excentrées du pays (Cheggatt, Tamchekett …).

    Au vu de ce qui précède, l’on peut relever que la Mauritanie fut le premier pays du G5-Sahel, à avoir subi de plein fouet les attaques meurtrières du terrorisme venu du Nord, et ce dès 2005, prenant au dépourvu des forces armées nationales sous-entraînées et sous-équipées pour affronter ce nouveau type de défi sécuritaire, spécialement entre 2005 et 2010. À titre d’illustration, des témoignages crédibles font état, à l’époque, de difficultés logistiques quasi insurmontables pour les forces armées mauritaniennes pour apprendre en temps réel les graves exactions dont étaient victimes de petites garnisons isolées dans l’extrême Nord-Est du pays, sous les coups de boutoir d’un GSPC et de ses complices, maîtres du terrain. Pour acheminer les premiers secours ou renforts, lors de certaines de ces agressions, l’armée mauritanienne a, parfois, recouru à de vulnérables moyens de transport de marchandises, empruntés à des hommes d’affaires du pays. Mais comme le prouvent les échecs des opérations de février 2011, contre le ministère de la Défense nationale et l’ambassade de France à Nouakchott, contre la garnison militaire de Néma en août 2011, et la réussite exemplaire de l’audacieuse frappe préventive contre la base de Wagadou au Mali, l’armée mauritanienne a non seulement réussi, à partir de 2010, à contrecarrer les menées terroristes sur son territoire, mais aussi à porter des coups décisifs à l’ennemi, y compris au niveau de ses bases réputées inexpugnables, en profondeur du territoire malien.

    De la sécurité nationale à la sécurité régionale

    Lorsque la Mauritanie a réussi le tour de force de sécuriser, dans la durée, son territoire, en boutant dehors les bandes terroristes et en dissuadant les auteurs d’incursions contrebandières hostiles venues du Nord et de l’Est de s’aventurer dans ses « zones militaires interdites », elle a acquis l’autorité et la légitimité de parler au sujet de la sécurité sous-régionale, sur les scènes africaine et internationale, en adoption de la sagesse ivoirienne : « quand la case de ton voisin brûle, hâtes-toi à l’aider à éteindre le feu de peur que celui-ci ne s’attaque à la tienne ».

    Une dimension diplomatique venait ainsi étoffer l’approche mauritanienne en matière de paix et de sécurité. Ce fut donc tout logiquement que la première conférence de la « Mission de l’UA pour le Mali et le Sahel » fut lancée à Nouakchott , le 17 mars 2013, avec la participation de onze pays sahélo-sahariens et de partenaires internationaux, marquant la naissance du Processus de Nouakchott, en déclinaison de l’« Architecture africaine de paix et de sécurité », au niveau du Sahel.

    Cette conférence s’est tenue, deux mois après le lancement, le 11 janvier 2013, de l’opération militaire française Serval, sans laquelle les groupes armés au Mali, renforcés par les soutiens fraîchement arrivés de Libye, auraient « somalisé » non seulement ce pays frère, mais bien au-delà, en profondeur de l’Afrique occidentale…

    En vertu de la Résolution 2100 du Conseil de sécurité de l’ONU, en date du 25 avril 2013, la Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation au Mali, plus connue sous l’acronyme MINUSMA, fut mise sur pied. Les règles d’engagement de cette mission de paix, fruits de tractations intenses, principalement entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, n’ont pas paru répondre aux attentes des dirigeants de la région ; d’ailleurs un rapport ultérieur sur l’évaluation de l’efficacité de cette mission, la qualifierait de « la plus meurtrière » de toutes les missions similaires. C’est dans ce contexte, foisonnant d’initiatives et d’appréhensions, spécialement côté sahélien, qu’il convient d’inscrire la création, le 16 février 2014, du G5 Sahel, à la faveur d’un sommet des dirigeants du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad, à Nouakchott. En plus des réserves déjà évoquées au sujet de la mission de la MINUSMA, ces dirigeants mettaient en avant le nécessaire couplage de la dimension sécurité avec celle de développement, pour accroître les chances d’une résolution, à moyen terme, de la crise économico-environnementale, en grande partie à l’origine, à leurs yeux, de la crise que traverse le Sahel.

    Doté d’un secrétariat permanent basé à Nouakchott, le G5 Sahel a désormais plusieurs initiatives politiques, militaires et économiques à son actif, la plus importante étant, sans doute, la création, le 2 juillet 2017, à Bamako, d’une Force conjointe (FC-G5 Sahel) des cinq États membres, à raison de 1000 soldats par pays, pour combattre, ensemble, le terrorisme, le crime organisé transnational et la traite des êtres humains, avec un droit de poursuite de 50 km à l’intérieur des frontières du pays voisin.

    L’opérationnalisation de cette force régionale, en trois « fuseaux » (Est [Tchad-Niger], Centre [Burkina Faso-Niger-Mali] et Ouest [Mali-Mauritanie]), a connu bien des retards, pour des raisons politiques et logistiques, car certains membres permanents du Conseil de sécurité ne voyaient pas d’un bon œil l’inscription d’une telle force sous le Chapitre VII de la charte de l’ONU, une exigence fermement et unanimement défendue par les dirigeants des cinq pays membres du G5 Sahel. Le 20 juin 2017, à l’initiative de la France, le Conseil de sécurité « accueillit favorablement » la nouvelle force, sans apporter de solution définitive à son mode de financement.

    En résumé, le Conseil a, en l’espèce, donné son « autorisation », sans donner de « mandat ». En dépit d’actions concluantes sur le terrain, cette force régionale tarde à monter en puissance en raison justement des deux considérations tantôt évoquées: l’ambiguïté de son statut du point de vue onusien et l’absence de visibilité quant à la question de son financement. Pourtant, une fois prise en compte dans le cadre de la nécessaire synergie opérationnelle entre les différentes forces présentes au Sahel, cette force régionale pourrait surprendre bien des détracteurs sur la scène internationale. Dans cette dynamique sous-régionale en faveur de la paix et de la sécurité, la Mauritanie, comme nous l’avons vu, a joué et joue encore pleinement son rôle de pays « pourvoyeur » de bonnes pratiques.

    La région du Sahel souvent présentée par les médias internationaux sous l’angle quasi exclusif de la menace sécuritaire ou marginalement du pourcentage élevé ( environ 80%) de ses ressortissants dans la composition des migrants clandestins en direction de l’Europe méridionale, représente en réalité l’un des horizons énergétiques les plus prometteurs de la planète, renferme des ressources minières colossales, dispose d’un marché intégré conséquent et d’un dividende démographique enviable.

    Dans sa nouvelle diplomatie globale post-Brexit, le Royaume Uni, membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU et puissance scientifique, industrielle et financière incontestée, dispose, en la Mauritanie, d’un allié stratégique sûr aux portes du Sahel, et bien au-delà au Maghreb et en Afrique subsaharienne. Le Président de la République, SEM Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani, a récemment rappelé cet extraordinaire potentiel de coopération mauritano-britannique, lors d’une intervention dans le cadre du « Sommet de l’Investissement R.U.-Afrique », tenu à Londres, le 20 janvier 2020.

    Mauritania Malouma

    Tags : Mauritanie, Sahel, G-5, terrorisme, djihadisme, Mali, Burkina Faso, Niger,

  • L’Europe et son secret de polichinelle

    Le président français Emmanuel Macron et ses partenaires européens, notamment l’Allemagne et l’Italie se sont réunis dernièrement à Berlin. Ils ont les yeux braqués sur la Libye dans le cadre d’une vision plus globale intégrant tout le Continent africain.

    La parution du phénomène de la migration, la crise financière qui secoue le monde occidental est une conséquence directe des graves perturbations qui secouent les deux régions limitrophes de l’Europe, à savoir le Maghren et le Sahel. Les Américains, les Français, les Britanniques et autres Russes, tentent de coordonner avec l’Algérie pour contrôler au mieux la situation qui, si on n’y prend pas garde, pourrait se transformer en menace d’ordre planétaire.

    Vraisemblablement satisfaits de la stabilité de l’Algérie face à un Mali et une Libye en guerre, les grands de ce monde construisent des scénarios divers et montent des parades aux fins de répondre aux risques présents et futurs ainsi que plans visant à faire reprendre la croissance économique chez eux.

    Dans tous leurs prévisions, les stratèges américains, britanniques et autres, omettent un point très important ou alors pensent tellement bien le «gérer» qu’ils ne le font pas figurer sur leurs plans de batailles. Le point en question est un pays de près de 40 millions d’habitants connu par les activités terroristes de ses ressortissants en Europe et au Proche Orient et son trafic de drogues.

    Il est protégé par une puissance européenne qui s’est porté en premier défenseur de ses aventures expansionnistes dans la région et sa politique de répression contre la population du Sahara Occidental et il est souvent décrit comme « meilleur allié de l’Europe » au Maghreb.

    Il se trouve, cependant, qu’il y a un lien direct entre ce pays et la situation dans la région. Selon les différents rapports de l’ONU et des organisation de lutte contre le trafic de stupéfiants, le Maroc est premier exportateur de cannabis. Celui-ci transite par le Sahel et enrichit les chefs terroristes. Le rapport est également dans le fait que les milliards de dollars de la drogue sont gérés à partir du Maroc, sans que les autorités de ce pays ne bougent le petit doigt pour arrêter les chefs du cartel du kif qui alimentent les organisations terroristes du Sahel. Mais là est un secret de polichinelle…

    Tags : Sahel, terrorisme, Maroc, trafic de drogues, cannabis, France, Europe. Libye,

  • Niger : 6 personnes tuées par Boko Haram à Diffa

    AA/Niamey/Kané Illa

    Au moins six personnes ont été tuées, dans la nuit de vendredi à samedi, dans une attaque attribuée à Boko Haram à Diffa, au sud-est du Niger, a appris Anadolu de sources locales concordantes.

    « Six personnes, dont trois frères, ont été tuées dans l’attaque perpétrée la nuit dernière dans le village de Gogone situé à quelque 3 kilomètres au sud-est de la commune rurale de Toumour, dans le département de Bosso », a rapporté le mouvement de la société civile « Urgence Diffa » dans un communiqué diffusé samedi sur sa page Facebook.

    « La situation sécuritaire dans la région de Diffa reste très fragile au regard de la fréquence des attaques et enlèvements des groupes terroristes », a ajouté la même source.

    Joint par Anadolu, Lawan Boukar, correspondant local de la radio « Studio Kalangou » a confirmé l’attaque.

    Aucune déclaration officielle n’a été faite sur cette attaque et aucune partie ne l’a encore revendiquée samedi à 14h30 GMT.

    Cette attaque est la deuxième attribuée à Boko Haram enregistrée dans la région de Diffa depuis le début de la semaine.

    Dans la nuit de lundi à mardi, au moins trois personnes avaient été tuées et deux autres blessés dans une attaque contre des camps des déplacés dans les localités de Makintari et Kangouri.

    La région de Diffa est confrontée, depuis février 2015, aux attaques du groupe terroriste Boko Haram basé au Nigeria. Dès les premières attaques un état d’urgence a été instauré dans la région et est toujours en cours.

    Anadolou

    Tags : Niger, Boko Haram, terrorisme, Sahel, Barkhane, Mali,