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  • Algérie : Sellal, Khelil, Bouterfa, Tamazirt, Temmar, Benmeradi bientôt devant les juges

    Sellal, Khelil, Bouterfa, Tamazirt, Temmar, Benmeradi bientôt devant les juges : Les scandales BRC, Sonatrach, SNC Lavalin et Batigec remontent à la surface

    Les dossiers de six nouvelles affaires de corruption impliquant notamment d’anciens ministres jouissant du privilège de juridiction, à l’instar de l’ancien Premier ministre, Abdelmalek Sellal et des anciens ministres de l’Energie et de la Poste et des télécommunications, respectivement Chakib Khelil et Imane-Houda Feraoun, ont été transmis aux conseillers instructeurs près la Cour suprême, a indiqué hier le Procureur général près ladite juridiction dans un communiqué.

    « Dans le cadre du traitement des affaires de corruption, des dossiers ayant fait l’objet d’ordonnances d’incompétence ratione personae ont été transmis par la Cour de justice d’Alger à la Cour suprême, car impliquant des personnes jouissant du privilège de juridiction. Les dossiers ont été transmis aux conseillers instructeurs », précise-t-on de même source.

    La première affaire concerne la société « SNC LAVALIN » dans laquelle Khelil Chakib Mohamed, ancien ministre de l’Energie et des mines, Bouterfa Noureddine, PDG de la Sonelgaz, un ancien ministre et d’autres co-accusés » poursuivis pour « acceptation, de façon directe ou indirecte, d’indus avantages et leur octroi à autrui pour services rendus lors de l’exercice de leurs fonctions » et « octroi volontaire à autrui de privilèges injustifiés lors de la conclusion de contrats, d’accords, de marchés et d’avenants, contraires aux dispositions législatives et règlementaires, à l’occasion de la préparation et de l’entame de négociations pour la conclusion et l’exécution de marchés publics et de contrats au nom de l’Etat et des institutions publiques économiques ».

    Plusieurs charges ont été retenues à l’encontre des accusés, dont « dilapidation de deniers publics, exploitation de l’influence effective et supposée dans le but de bénéficier d’indus privilèges, abus de fonction volontaire pour l’obtention d’indus avantage, perception directe ou indirecte de bénéfices des contrats, des appels d’offres et de marchés conclus par la société qu’il gère ou dirige ». Il s’agit aussi de charges de « blanchiment de fonds et de revenus criminels issus de la corruption » et « transfert de biens et de fonds issus de revenus criminels dans le but d’en dissimuler l’origine illicite, et acquisition et possession de biens et de fonds issus de revenus criminels ».

    La deuxième affaire concerne la société « Batigec » dans laquelle « Temmar Hamid, ancien ministre des Participations et de la promotion de l’investissement, Mohamed Benmeradi, directeur général du Domaine national et d’autres co-accusés », sont poursuivis pour « conclusion de contrats contraires aux dispositions législatives et règlementaires en vigueur en vue d’accorder d’indus avantages à autrui, dilapidation de derniers publics et leur utilisation illicite à son profit ou au profit d’autrui ou d’une autre entité, exonération ou abattement illégal d’impôts et taxes , abus de fonction et négligence manifeste entrainant la perte de deniers publics ».

    Impliquant « Khelil Chakib Mohamed, ancien ministre de l’Energie et des mines et d’autres co-accusés », la troisième affaire concerne la société « Brown and Root Condor (BRC) », a indiqué la même source, précisant que les charges retenues contre les accusés sont « la conclusion de contrats contraires aux dispositions législatives et réglementaires, détournement, dilapidation et usage illégal de deniers publics et bénéfice du pouvoir et de l’influence des agents d’instances pour augmenter les prix, outre le bénéfice injustifié d’exonérations et d’abattements dans les taxes et impôts ».

    La quatrième affaire concerne le complexe de Corso, dans laquelle sont accusés « Tamazirt Djamila épouse Ikhtache ancienne ministre de l’Industrie et des Mines et d’autres co-accusés », pour « abus de pouvoir volontaire à l’effet d’accorder d’indus privilèges en violation des lois et réglementations, octroi d’avantages indus lors de la passation de marchés publics, dilapidation volontaire et détournement de deniers publics dans le cadre de l’exercice des fonctions, trafic d’influence, conflit d’intérêts, fausse déclaration des biens, blanchiment d’argent et de revenus criminels issus de la corruption ».

    La cinquième affaire concerne le dossier de Metidji Hocine Mansour, et dans laquelle sont accusés  » Sellal Abdelmalek, ancien Premier ministre, Rahiel Mustapha Karim, ancien ministre directeur du cabinet du Premier ministre et d’autres co-accusés », pour « octroi d’indus avantage à autrui, dilapidation de deniers publics, abus de fonction, trafic d’influence et participation au financement occulte de la campagne électorale ».

    La sixième et dernière affaire est liée à Algérie Télécom (AT), dans laquelle sont accusés, Faraoun Houda-Imane, ex-ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, et d’autres co-accusés pour  » infractions aux dispositions législatives et réglementaires, par l’octroi d’indus avantages à autrui lors de la passation de marchés publics, dilapidation de deniers publics et abus de fonction ».

    K.B.

    Source

    Tags : Algérie, Sellal, Khélil, Faraoun Houda-Imane, Tamazirt, Temmar, Benmeradi,

  • Algérie : Les hommes d’affaires enfoncent Saïd Bouteflika

    Son nom est cité dans plusieurs dossiers : Les hommes d’affaires enfoncent Saïd Bouteflika

    Le nom de Saïd Bouteflika est revenu de manière récurrente lors de plusieurs auditions auxquelles ont été soumis les hommes d’affaires incarcérés dans le cadre de la lutte anti-corruption. Des sources concordantes indiquent que le frère-conseiller de l’ancien président de la République a été une nouvelle fois cité dans le dossier Tahkout.

    Abla Chérif – Alger (Le Soir) – Il s’agit d’un dossier très lourd dans lequel 149 personnes ont été d’ailleurs auditionnées ,et plus de douze mandats de dépôt prononcés à l’encontre de Mahieddine Tahkout et ses trois frères, mais aussi des fonctionnaires, directeurs d’entreprises de transport, et cadres de sociétés publiques.

    Les principaux accusés, les frères Tahkout, ont tenté de se défendre comme ils le pouvaient, nous dit-on, mais en citant toutefois l’intervention faite par Saïd Bouteflika dans certaines situations, dont les détails seront connus lors du procès à venir. Aucune date n’a été encore retenue à ce propos, apprend-on de la même manière, mais l’instruction de l’affaire a tiré à sa fin il y a un peu plus de quinze jours.

    Durant ce processus, le nom de Ahmed Ouyahia est également apparu de manière très évidente, sur la base de témoignages qui risquent de l’accabler une nouvelle fois. L’ancien frère-conseiller de Abdelaziz Bouteflika a, d’autre part, été cité dans les déclarations faites par Tahkout (durant les enquêtes dont il a fait l’objet), au sujet du financement occulte de la campagne électorale pour le cinquième mandat. «L’invitation» de contribuer au financement de cette campagne venait de Saïd Bouteflika, et c’est également lui qui semblait gérer cette opération par hommes de confiance interposés. L’un d’entre eux s’est avéré être Ali Haddad, lequel n’a, cependant, pas hésité à évoquer publiquement le rôle joué par le frère de Bouteflika durant cette période.

    Face au juge, l’ancien patron de l’ETRHB avait livré des détails sur la manière dont avait débuté la collecte destinée au financement du cinquième mandat. «Il m’avait demandé de garder l’argent à mon niveau, car la période était très sensible», avait, alors, déclaré Ali Haddad.

    D’autres hommes d’affaires jugés durant le procès de l’automobile ont enfoncé, à leur tour, Saïd Bouteflika en déclarant que l’ordre de contribuer au financièrement de la campagne électorale venait de lui, mais en révélant également qu’il était informé des privilèges qui leur ont été octroyés.
    D’autres hommes d’affaires, dont l’instruction demeure toujours en cours (les frères Eulmi et Benhammadi en font partie), ont fait, eux aussi, des déclarations similaires.

    «Toutes les pistes, tous les témoignages mènent à Saïd Bouteflika», commentent des avocats constitués pour la défense des prévenus incarcérés pour obtention d’avantages. «La logique voudrait que de nouvelles instructions soient ouvertes à l’encontre de l’ancien frère-conseiller de Abdelaziz Bouteflika, car toutes les cartes se jouaient à son niveau. Il était le véritable détenteur du pouvoir et c’est de lui qu’émanaient toutes les instructions en faveur des hommes d’affaires.»

    Interrogés sur le sujet, les avocats de Saïd Bouteflika nous ont affirmé qu’ils n’avaient été informés d’aucune ouverture d’instruction dans le cadre de nouvelles affaires. «Il ne serait pas étonnant qu’une nouvelle affaire survienne. On entend son nom cité par plusieurs prévenus», soutiennent, par contre, ces derniers.

    Durant le procès de l’automobile, Saïd Bouteflika avait été amené au tribunal de Sidi-M’hamed à la demande du juge qui avait interrompu l’audience en attendant son arrivée. Face au juge, celui-ci avait refusé de répondre aux questions qui lui étaient posées. Vêtu de la tenue carcérale attribuée aux détenus après leur condamnation, il a gardé le silence jusqu’au bout.

    Les avocats chargés de la défense des deux anciens Premiers ministres, Ouyahia et Sellal, et des hommes d’affaires qui comparaissaient durant ce procès, ont considéré ce geste comme une «entrave au bon fonctionnement de la justice». «Les prévenus, ont-ils déclaré, ont le droit de garder le silence durant leur procès, c’est aussi un moyen de défense. Mais lorsqu’ils comparaissent en qualité de témoins, et c’était le cas de Saïd Bouteflika, ils sont obligés de répondre aux questions qui leur sont posées, auquel cas ce geste est considéré comme étant une manière d’empêcher la justice d’effectuer son travail». Aucune suite n’avait été donnée à cet évènement. En sera-t-il de même dans les autres dossiers ?

    A. C.

    Tags : Algérie, Hirak, corruption, Saïd Bouteflika, Ouyahia, Sellal,

  • Algérie : Comment Ouyahia, Sellal et consorts vivent leur détention

    COMMENT OUYAHIA, SELLAL ET CONSORTS VIVENT LEUR DÉTENTION

    Les mystères d’El-Harrach

    Le séjour carcéral des anciens ministres et hauts responsables détenus à la prison d’El-Harrach est l’un de ces «mystères» que les Algériens tentent continuellement de percer depuis un moment. Aux interrogations qui reviennent de manière régulière sur les réseaux sociaux, s’ajoutent des déplacements que certains n’hésitent pas à entreprendre jusqu’aux portes du pénitencier pour tenter d’en savoir plus. En prison, la vie d’Ouyahia, Sellal, et des autres célèbres locataires ne diffère pas réellement des autres prévenus.

    Abla Chérif – Alger (Le Soir) – Les langues, ne pouvant rester indéfiniment liées, ont fini par laisser filtrer des informations qui éclairent sur bien des points. «En prison, tous les détenus passent leur journée de la même manière, quels que soient la fonction qu’ils ont exercée, leur ancien statut ou les crimes pour lesquels ils ont été condamnés ou sont en passe de l’être», font savoir plusieurs avocats interrogés dans ce cadre.

    La sensibilité de la situation, le respect dû aux clients et à leurs familles interdisent, cependant, à ces derniers de dévoiler leur identité. Mais rien ne les empêche de contribuer à éclairer l’opinion sur la manière dont sont détenues les principales personnalités qui ont dirigé l’Algérie vingt ans durant et le processus qui a transformé la sinistre prison en véritable lieu d’attraction.

    Tout commence le 3 avril dernier. Intercepté, la veille, aux frontières algéro-tunisiennes, Ali Haddad est placé sous mandat de dépôt par le procureur du tribunal de Bir-Mourad-Raïs et conduit en fin de journée à El-Harrach où des prisonniers, surexcités, attendaient son arrivée. Ces derniers ont appris la nouvelle par la presse à laquelle ils ont droit quotidiennement, mais aussi par l’ENTV, unique chaîne de télévision autorisée et placée dans «la grande salle» où tous peuvent suivre le journal télévisé. La situation étant ce quelle était à cette époque, elle offre aux détenus des nouvelles qui les informent de l’arrivée d’un célèbre pensionnaire. A son arrivée, l’ancien patron du FCE et oligarque réputé être très proche du cercle présidentiel qui vient de s’écrouler, passe naturellement les étapes obligatoires auprès de l’administration pénitentiaire. Des affaires personnelles lui ont été récupérées, deux jours auparavant auprès de sa famille, par les éléments qui enquêtaient à son sujet.

    Le soir de son arrivée, Ali Haddad est conduit dans une aile de la prison isolée du reste des détenus. Le fait, nous dit-on, répond à des mesures de sécurité prises par le responsable de la prison que tous les avocats, interrogés dans ce cadre, qualifient «d’homme qui connaît bien son métier, qui sait préserver la dignité des détenus et respecter la présomption d’innocence».

    Haddad arrive, cependant, en prison atterré par sa nouvelle condition. Des sources concordantes affirment que ce dernier refuse de s’alimenter le lendemain. Il refuse de se présenter au grand réfectoire. Un plateau lui est acheminé par des gardiens qui ont déjà eu à faire la même chose avec d’autres détenus moins célèbres le jour de leur arrivée. Le lendemain, le régime change.

    Haddad est sommé de se rendre lui-même à la cantine pour s’alimenter. «Il fait chaque jour la queue avec tous les autres prisonniers», nous dit-on. D’autres oligarques et hommes d’affaires connus ne tardent pas à le rejoindre en prison. Le 24 avril, les frères Kouninef et Issad Rebrab arrivent à leur tour à El-Harrach.

    Les détenus de droit commun n’en reviennent pas. Ils célèbrent l’évènement par des chants et des slogans. Les trois frères sont séparés. L’un d’eux est conduit dans la cellule où se trouve Haddad tandis que les deux autres sont placés avec le patron de Cevital. Quelques semaines plus tard, une nouvelle arrivée importante a lieu. Abdelhamid Melzi, directeur général de Club-des-Pins, homme d’affaires très proche des hautes sphères, est placé sous mandat de dépôt. Il est placé avec Rebrab.

    En prison, le directeur du pénitencier tente de gérer au mieux la situation. «Ce sont des personnalités, il est naturel qu’ils attirent l’attention sur eux. Tous ceux qui ont accès à la prison, familles des détenus, parfois avocats, veulent savoir comment se déroule leur vie là-dedans. Il est normal que le directeur de la prison ait été amené à prendre des mesures pour éviter des situations fâcheuses», déclarent à ce sujet plusieurs avocats. L’une de ces mesures a consisté à fixer des horaires de «parloir» différents de ceux des autres prisonniers.

    Au cours des premières semaines, et lorsque le nombre de ces détenus était encore peu important, ces séances de «parloir» avaient lieu de 12 h à 14 h , apprend-on, «mais la situation a changé depuis qu’ils sont nombreux là-dedans. La majorité passe au même moment que le reste des détenus». Par «majorité», nos sources désignent les hommes d’affaires et autres hauts cadres arrêtés dans le cadre de la lutte anticorruption. «Leur nombre ne permet plus de les laisser séjourner dans une aile isolée, ils se trouvent dans les grandes salles où l’on compte plus de soixante personnes.» Les deux P-dg de banques, BNA et CPA, récemment placés en détention provisoire, figurent sur la liste des concernés.

    Seuls les anciens ministres sont maintenus «dans de petites cellules où ils sont regroupés à trois ou quatre», nous dit-on, sans fournir d’indication sur la nature des regroupements effectués. Seule information à avoir filtré : «Abdelmalek Sellal ne se trouve pas dans la même cellule que Ahmed Ouyahia.» Un avocat témoigne : «Je l’ai récemment vu parlant à son avocat au parloir, j’ai demandé à le saluer car c’est une ancienne connaissance, les gardiens ont refusé, c’est très strict, le directeur de la prison tient à ce que l’ordre règne.» A l’heure des repas, pas de différence, cependant. Ouyahia, Sellal, Djamel Ould Abbès, Amara Benyounès et Saïd Barkat vont avec les autres, «ici, il n’y a pas de cuisine spéciale ou de lieu retiré où ils pourraient s’isoler pour manger.

    Les gardiens veillent toutefois à maintenir les autres prisonniers dans le calme». «Au début, et surtout à l’arrivée d’Ouyahia, les détenus étaient surexcités, ils criaient ; tapaient sur tout ce qu’ils trouvaient, passaient la moitié de la nuit à faire la fête, juraient d’empêcher l’ancien Premier ministre de dormir, puis les gardiens sont intervenus pour stopper tout cela pour éviter tout dérapage», nous dit-on. «La vie est, si l’on peut dire, redevenue normale, ou presque pour les prisonniers. Pour les autres, c’est la vie carcérale qui commence et ce système a été mis en place par ces responsables aujourd’hui incarcérés, du moins rien n’a été fait pour l’alléger, et ils le subissent.» L’une des contraintes : les traditionnels couffins des prisonniers ne sont acheminés que par quinzaine «alors qu’auparavant, les détenus y avaient droit chaque semaine».

    Selon les informations que nous avons pu obtenir, les anciens ministres incarcérés n’auraient, cependant, pas le droit de recevoir ce fameux couffin «pour des raisons de sécurité». «On nous a dit qu’ils ne recevaient rien de l’extérieur, que c’est strictement interdit les concernant, la situation politique du pays est très délicate et il ne s’agit pas d’aller au-devant des problèmes.» Pour parer à «ces problèmes», le volet des soins médicaux figure également parmi les aspects primordiaux sur lequel l’accent est mis.
    La maladie dont souffre Ouyahia n’étant un secret pour personne, il est de ce fait «souvent conduit à l’infirmerie. On dit qu’il y séjourne aussi parfois en raison de son état». Il n’est pas le seul. D’autres pensionnaires âgés ou suivant des traitements «sont eux aussi souvent à l’infirmerie, l’équipe médicale doit être carrément débordée».

    Récemment, une demande introduite par la défense de Ouyahia pour une prise en charge médicale externe a été rejetée, «il se soignera en prison comme le reste de la population carcérale», nous confie-t-on.

    A. C.

    Le Soir d’Algérie, 14 jui 2019

    Tags : Algérie, transition, Hirak, Ouyahia, Sellal, El Harrache,

  • Algérie – Conférence nationale de la société civile: Un premier jalon vers le dialogue avec l’institution militaire

    par Moncef Wafi

    Réunis depuis plusieurs semaines, la rencontre de samedi dernier étant la quatrième du genre pour élaborer une feuille de route «consensuelle» pensée comme une première étape vers la construction d’un processus destiné à sortir l’Algérie de la crise politique, les représentants de 71 associations et syndicats se sont finalement quittés sans accord.

    L’un des initiateurs de cette rencontre, le Dr Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), est revenu sur cette initiative et ses objectifs au micro de la chaîne 3 de la Radio algérienne estimant que l’un des premiers acquis de cette démarche est le rassemblement d’une société civile éclatée avec «ses divergences, contradictions et différences».

    Malgré l’absence d’un accord, il affirme qu’il est satisfait du travail accompli ensemble expliquant que ces rencontres doivent déboucher sur un avant-projet de plateforme consensuel qui doit être débattu lors de la conférence nationale de la société civile, prévue le 15 juin prochain, pour aller par la suite à la rencontre des partis et personnalités politiques et autres clubs d’intellectuels pour discuter des propositions dégagées de cette conférence nationale. L’objectif final est de discuter avec les tenants du pouvoir réel à savoir l’institution militaire, précise-t-il. «On parle de dialogue et de propositions concrètes, conséquentes et responsables et je pense qu’on est dans ce sens. Et avant d’arriver à cet espace de dialogue, il faudrait proposer une démarche consensuelle», ajoute-t-il.

    A propos des manifestations populaires «sereines et apaisées qui se déroulent chaque semaine à travers le pays », il considère qu’elles ne peuvent pas durer éternellement et qu’on ne peut donc s’éterniser sur un débat sur une constituante «pouvant s’étaler sur des années», rappelant que les périodes de transition qui ont réussi dans certains pays, en Amérique Latine ou en Asie, ne sont pas forcément passées par des constituantes.

    Des discussions engagées par le groupe de travail auquel il a pris part, l’intervenant déclare que la quasi-majorité des propositions insistent sur un retour à un processus électoral, à travers l’organisation d’une présidentielle précédée, ajoute-t-il, d’un «dialogue établi après une situation d’apaisement», nécessité par la libération des détenus d’opinion, l’arrêt des interpellations de manifestants et la levée des contraintes sur la presse, autant de conditions, dit-il, pour engager un dialogue responsable et sans exclusions».

    Pour donner du crédit au scrutin à venir, l’invité considère que la concertation à engager durant la période de transition à venir devrait en outre être précédée d’un assainissement des listes électorales et la mise en place de commissions nationales et de wilayas neutres pour l’organiser, assurer la surveillance de celui-ci et annoncer ses résultats. Il rappelle, d’autre part, qu’après la présidentielle, il s’agira également d’accompagner l’exécution des réformes décidées sur la base d’un programme que le futur chef d’Etat sera chargé de faire appliquer.

    Le Quotidien d’Oran

    Tags : Algérie, Hirak, Transition, clan Bouteflika, Sellal, Ouyahia,

  • Algérie : Rendre justice

    L’opération mains propres en cours touchant tous azimuts plusieurs responsables politiques et économiques suscite l’effervescence, une certaine satisfaction mais aussi des interrogations.

    A l’évidence, il est important de récupérer les deniers de l’Etat, les juges d’instruction doivent particulièrement s’atteler à recouvrer les avoirs financiers issus de la commande publique. Récupérer le patrimoine foncier et financier de l’Algérie.

    Le pays a plus que jamais besoin, dans une conjoncture économique particulièrement fragile, de sa richesse dilapidée, voire détournée par des responsables déloyaux indignes de confiance, mais surtout encouragés par un système qui garantissait l’impunité.

    Changer les règles dans le sens de la consolidation de l’Etat de droit est un objectif qui sied à tous les Algériens. Ces derniers l’expriment chaque vendredi dans des manifestations grandioses où l’exigence de changement politique et de gouvernance est manifeste.

    Cependant, pour une partie de l’opinion, cette campagne savamment médiatisée est considérée avec une certaine incrédulité. Davantage comme une véritable chasse aux sorcières qui n’est pas exempte de soubassements de politiques.

    En plein blocage politique duquel aucune lueur de dénouement n’est visible, il reste difficile à faire soulever la grande adhésion.

    Aussi pour certains observateurs, cette action ne manquera certainement pas d’avoir un impact très négatif sur l’acte d’investir en Algérie, que ce soit à l’adresse des hommes d’affaires nationaux ou étrangers.

    Rendre compte de ses actes et de ses responsabilités devant le peuple ne saurait se faire que sous un système assaini à minima. La priorité actuelle est bien de dépasser une crise politique aiguë qui risque de tout emporter sur sa route. Ensuite, c’est aux responsables élus par le peuple d’entamer le véritable processus de réforme de l’Etat et de l’installation des nouvelles règles de fonctionnement. Et ainsi rendre justice au nom du peuple.

    Reporters

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  • Algérie : Ouyahia et Sellal convoqués devant la Cour suprême

    Le juge d’instruction près la Cour suprême a convoqué, mardi, les anciens premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, d’anciens ministres et deux walis pour être auditionnés en tant qu’accusés dans des affaires de corruption, selon Echorouk News.

    Ces anciens hauts responsables devant répondre devant le juge instructeur de leurs actes, notamment l’octroi d’indus avantages à l’homme d’affaires, Ali Haddad écroué depuis fin mars dernier à la prison de El Harrach.

    Il s’agit des anciens premiers ministres, Ahmed Ouyahia, Abdelmalek Sellal et les anciens ministres Abdelghani Zaâlane, Amar Tou, Boudjemaâ Talai, Karim Djoudi, Amara Benyounès, Amar Ghoul, Abdelkader Bouazgui, Abdeslam Bouchouareb, Abdelkader Zoukh et le wali de El Bayadh, Mohamed Djamel Khenfer.

    Rappelons que le procureur général près le tribunal de Sidi M’hamed avait auditionné ces personnalités fin mai dernier avant de transférer leurs dossiers à la Cour suprême.

    Echoroukonline

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