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  • L’Afrique découvre le vrai visage de la France

    Si la France misait sur l’ignorance des peuples africains, elle vient d’en avoir pour ses frais. Le temps est un sale traître qui permet toujours de découvrir, tôt ou tard, la vérité.

    Avec le temps, les africains découvrent le mensonge des beaux discours sur la France éternelle, patrie des droits de l’Homme et amie des peuples africains. Une escroquerie qui a eu la vie dure mais qui a été enfin dévoilée. Une escroquerie dont les recettes sonnantes et trébuchantes a permis à la classe politique française un unanimisme basé sur l’hypocrisie et le pillage des ressources africaines sans s’offusquer de la précarité engendrée par ces pratiques de la diplomatie délinquante.

    Aujourd’hui, les africains ont dit « ça suffit ! ». Ils ne veulent plus de cette protection sanglante et improductive d’une France qui leur ferme les portes en interdisant le visa et en encourageant les expulsions massives des sans-papiers africains. Il veulent dessiner les contours d’une nouvelle relation avec la France basée sur l’égalité et l’équité et sans complots, ni conspirations ni coups d’État.

    Guerres civiles, dictatures, pauvreté, analphabétisme, malnutrition… La situation précaire de l’Afrique francophone soulève de nombreuses questions. Pourquoi tant de misère dans des pays si riches en matières premières ? À qui profite l’argent du pétrole, de l’uranium, du diamant, du bois, des minerais ? Comment expliquer la présence permanente de l’armée française dans ses anciennes colonies ? Pour quelles raisons le gouvernement français reçoit-il régulièrement, avec tous les honneurs, des dirigeants africains parvenus au pouvoir par des coups d’Etat ou des élections truquées ? Autant de questions posées par une population meurtrie par « les blancs » comme on dit en Afrique. Ces blancs qui se sont avérés des vrais bouchers.

    Acculée aujourd’hui, la France tente de garder s mainmise sur l’Afrique à travers, entre autres, des pays pions tel que le Maroc et le Sénégal qui jouent le rôle de Cheval de Troye pour leur maître de l’Elysée.

    Tags : France, françafrique, spoliation, pillage, Maroc, Sénégal, ressources naturelles,

  • La France pille encore l’Afrique en 2019 : chaque année 440 milliards d’euros de taxes !

    « Je suis d’une génération qui ne dit pas aux Africains ce qu’ils doivent faire. » — Emmanuel Macron, 2017

    Le masque est tombé, lorsqu’une jeune fille africaine, l’interroge lors d’un forum public au Burkina Faso, sur la présence de l’armée française en Afrique… Macron répond alors hystériquement:” qu’ils (les africains) devraient applaudir les soldats français dans les rues africaines.

    Les Allemands se mêlent du franc CFA , et les plumes se délient ces jours-ci…

    Un journal économique allemand accuse la France de piller chaque année 440 milliards d’euros aux africains à travers le Franc CFA. (Franc pour les colonies françaises en Afrique)

    « Le gouvernement français recueille auprès de ses anciennes colonies chaque année 440 milliards d’euros de taxes. La France repose sur les recettes venant d’Afrique, pour ne pas sombrer dans l’insignifiance économique ».

    Et aussi…Pour justifier sa présence militaire, pour contrôler le sous-sol très riche en matières premières, dans toute l’Afrique La France crée des conflits, sous de bannières purement ethniques et religieux dans l’ombre évidemment.

    Rappelons que sur son territoire Européen, la France n’a pas de ressources en matières premières, pour faire fonctionner son industrie et son économie…

    La déstabilisation de ses anciennes colonies africaines, reste son nerf de guerre, avec l’assentiment, voir la complicité des chefs de tribus africaines, des USA, et leurs affidés, et bien sur les membres de l’onu de l’otan, l’Union Européenne…

    La France divise les africains dans ses armées, avec la manipulation des masses, par que sont les médias français et faux médias africains, comme jeune Afrique et tous les médias et les ” intellectuels, qui se font les relais de l’AFP Agence France Presse, organe qui dicte sa désinformation, sa propagande impérialiste, ce que les africains et le reste du monde doit comprendre concernant l’Afrique et la France …

    La France est dans ces pays pour :

    1. Liban: Pétrole et gaz naturel

    2. Mali: Or, pétrole et uranium

    3. Irak: Pétrole

    4. Syrie: Gaz, pétrole

    5. Tchad: Pétrole et uranium ..

    Mais officiellement sous le fallacieux prétexte, de combattre des groupes armés venus de Libye, pour qui, cette même France fourni les armes…

    Rebecca Bourahla

    Algérie Network

    Tags : France, Afrique, françafrique, pillage, spoliation, colonialisme,

  • ANALYSE: Le cauchemar français en Afrique – I : Contexte historique

    – Aujourd’hui, le continent africain est divisé par les frontières coloniales, les langues coloniales, et l’idéologie coloniale. Notamment, les frontières d’aujourd’hui ont émergé en grande partie de la conférence de Berlin de 1884-1885.

    Ümit Dönmez | 06.02.2020

    AA – Istanbul

    Par Mustafa Efe

    Le passé colonial français, et les motivations économiques, religieuses, sociales et politiques aux procédés assimilationnistes et jacobins, ont façonné le passé du continent africain. Il sera donc utile de jeter un bref regard sur le passé colonial de la France, notamment en Afrique. Si cette période n’est pas prise en compte, on ne pourra pas évaluer la situation actuelle, à la lumière seule des actions françaises présentes.
    Avec le début de la période d’indépendance, les administrations étatiques africaines ont été transférées à des administrateurs qui étaient députés au parlement français pendant la période coloniale, ou à d’autres personnes travaillant pour l’administration coloniale, ou ayant été éduquées dans le pays colonisateur. Cela a assuré la poursuite du colonialisme français.

    – Historique du colonialisme français

    La domination française sur l’Afrique a une histoire qui remonte au 17ème siècle. La France a planté les graines du mouvement d’occupation et d’exploitation sur le continent en 1624 en établissant des centres commerciaux au Sénégal. Avec la création de la Compagnie française des Indes orientales en 1664, le colonialisme est devenu plus systématique. L’Empire colonial français, qui s’étendait sur une superficie de 3,5 millions de kilomètres carrés dans les années 1670, atteignait 11,5 millions de kilomètres carrés dans les années 1920.

    Malgré le fait que le roi de France, François Ier, qui avait été fait prisonnier par l’empereur Charles Quint du Saint-Empire romain germanique en 1525 lors de la bataille de Pavie avait appelé à l’aide de [l’empereur ottoman] Soliman le Législateur (ou Soliman le Magnifique), et malgré le fait que de bonnes relations aient été établies entre les deux nations, et que la France doive sa survie à l’Empire ottoman; la France, après s’être renforcée, s’est attaquée à l’Empire ottoman. En 1799, Napoléon a attaqué Acre pour prendre le contrôle de l’Égypte et de Damas, et a connu sa première défaite. Napoléon a dit: « Si je n’avais pas été arrêté à Acre, j’aurais pu conquérir tout l’Orient ». Cela montre que si l’État ottoman n’avait pas arrêté la France, de nombreux pays du monde islamique, et même du continent asiatique jusqu’à à l’Extrême-Orient, auraient pu devenir des colonies françaises, comme ce fut le cas en Afrique.

    Alors que l’État ottoman avait commencé à perdre de son pouvoir, la France a occupé l’Algérie en 1830. Cette invasion marque le début des invasions de la France en Afrique du Nord.

    Pendant la Première Guerre mondiale, 1 million de soldats africains ont combattu dans l’armée française.

    Pierre Savorgnan de Brazza, un citoyen français d’origine italienne, fondateur de la colonie française ouest-africaine moderne, était un explorateur de l’ère coloniale. Brazzaville, la capitale de la République du Congo, porte notamment son nom.

    Élargissant l’arrière-pays algérien avec le traité franco-britannique de 1890, la France l’a transformé en une région où se rejoignent la région du bassin du Lac Tchad et le territoire français-africain. Avec la note du 30 octobre 1890, l’État ottoman a tracé les limites du Sahara turc. La Libye, qui est à l’ordre du jour actuellement, était en fait au centre de la lutte franco-ottomane à cette époque. Selon la note turque du 30 octobre 1890, l’arrière-pays libyen ottoman incluait la Libye, le Soudan, l’Égypte, le Tchad, l’ouest de l’Éthiopie, le Soudan du Sud, la région centrafricaine, le nord du Cameroun, le nord et à l’est du Nigéria et une région constituée du Niger pour sa moitié. L’État ottoman, en réaction aux attitudes agressives de la France, a fait état de ses droits au nord du Congo et à l’est du Niger en 1885. La note remise à la France le 12 mars 1902 confirme cette situation. Malgré toutes les luttes que l’Ottoman a menées, il n’a pas pu empêcher les activités coloniales de la France sur le continent africain.

    Pendant la traite transatlantique des esclaves, environ 5 300 000 Africains ont été réduits en esclaves en Sénégambie, en Afrique occidentale et centrale, et emmenés dans les Caraïbes, en Haïti, c’est-à-dire dans les colonies françaises du nouveau monde, dans des navires français. Les puissances coloniales ont convenu de ne pas se battre entre elles. De plus, elles ont collaboré pour qu’une possession perdue par une puissance coloniale puisse être récupérée par une autre puissance coloniale. Elles ont, par exemple, forcé les pays qu’ils avaient exploités afin de les faire enseigner en anglais dans les anciennes colonies françaises et en français dans les anciennes colonies anglaises. Cette situation perdure aujourd’hui. Par exemple, quelle langue le Rwanda remplace-t-il en prenant des mesures pour se débarrasser du français? L’anglais, qui est aussi une langue coloniale …

    – Colonialisme français et génocides en Afrique

    Les Français ont exploité une grande partie de l’Afrique de l’Ouest et centrale pendant des siècles. La France a établi des formes d’administration directes pendant la période coloniale et a suivi des politiques d’assimilation en essayant d’établir son propre système de culture et de valeurs. Elle a structuré les colonies d’Afrique de l’Ouest en « Afrique occidentale française (AOF) » et celles d’Afrique centrale en « Afrique équatoriale française (AEF) ». La France a poursuivi une stratégie visant à mettre en conflit les tribus pour gérer plus facilement leurs colonies en Afrique. De plus, pour briser la résistance des peuples, comme par exemple avec le drapeau du Congo français, la France a utilisé un drapeau similaire au drapeau ottoman, constitué d’un « croissant et une étoile ».

    Les élites africaines, qui ont grandi dans les anciennes colonies françaises, ont soutenu que le colonialisme était bon et que les colonies ne devaient pas être indépendantes. Le colonialisme avait pénétré jusqu’à dans l’âme des Africains et un « EuroAfricisme » avait émergé, qui s’opposait à l’indépendance. Ce concept a été introduit en 1927 par un Français du nom de Guernier, auteur du livre « L’Afrique, champ d’expansion de l’Europe », (publié en 1933, ndlr].

    Blaise Diagne, président du premier congrès panafricain en 1919 et député sénégalais à l’Assemblée nationale française, avait déclaré: « Nous, autochtones […] voulons rester français. Parce que la France nous a donné toutes sortes de libertés et nous a traités comme ses propres enfants sans aucune discrimination. Personne ne veut que l’Afrique française soit laissée aux seuls Africains, comme certains le souhaiteraient. L’élite française ne permettrait pas les théories révolutionnaires qui exigent la séparation et l’indépendance, ce qui contreviendrait au calme et à l’ordre, qui sont essentiels pour la sécurité de tous ».

    Léopold Sedar Senghor, qui était le [premier] président du Sénégal entre 1960 et 1980, a également soutenu que la voie la plus appropriée et souhaitée pour son pays était une union au sein de l’Empire français et que les problèmes de l’empire était également ceux des colonies. Parmi l’élite africaine certains siégeaient à l’Assemblée nationale française.

    Les membres d’une même tribu ont été séparés entre différents États avec des frontières artificielles établies par les États coloniaux. Cette situation a provoqué des conflits entre de nombreux pays africains après l’indépendance. Par conséquent, d’autres dirigeants, à l’exception d’Ahmed Sekou Touré, ont accepté une indépendance au sein de l’Union française, que Frantz Fanon (1925-1961) a qualifiée de « fausse indépendance ».

    Comme exigence du nouveau monde capitaliste fondé après la Seconde Guerre mondiale, la France n’a accepté que « l’indépendance sur papier » de ses colonies, et à certaines conditions . La Guinée a rejeté l’indépendance conditionnelle; d’autres pays africains ont accepté. Mais la France a sécurisé ses relations avec les pays africains et signé des « accords de coopération » contraignants notamment sur la monnaie coloniale française (franc africain), le système éducatif français, le cadre des relations militaires et commerciales. De plus, elle a obligé les nouveaux pays «indépendants» à payer les infrastructures construites par la France pendant la période coloniale. 14 pays africains, anciennes colonies françaises, paient des impôts coloniaux à la France depuis leur indépendance. Alors que la France a dû s’excuser pour les richesses qu’elle a pillées en Afrique, et malgré les millions qu’elle a asservis ou tués, le chaos social sans fin qu’elle a provoqué et les génocides qu’elle a causés, elle continue de percevoir des impôts pour ce qu’elle fait.

    La France a en effet joué un rôle dans de nombreux génocides sur le continent africain, et coopéré ou fourni des armes à des forces génocidaires. La France a tué des millions d’Algériens pendant la période d’exploitation et d’occupation en Algérie, qui a duré 132 ans depuis 1830, indirectement par déportation, directement par balle ou par le feu dans des fours à chaux. Plus d’un million de personnes ont été tuées entre 1945 et l’indépendance.

    Les unités militaires françaises qui ont participé aux «opérations d’aide humanitaire (!)», lors du génocide des Tutsis par des Hutus au Rwanda en 1994, ont directement soutenu ce génocide. En outre, la France a fourni des armes, des renseignements, une stratégie, un soutien à la formation militaire au génocide et a déterminé la « liste des personnes à tuer ». Les massacres ont fait près d’un million de morts.

    Le nombre de personnes tuées en Tunisie, au Sénégal, au Niger, en Mauritanie, au Cameroun, au Burkina Faso, au Gabon, en Guinée et au Bénin reste encore inconnu.

    La France, comme d’autres puissances coloniales, a visé les leaders et les universitaires qui dirigeaient la société. Elle a, par exemple, tué 400 érudits lors d’un symposium islamique en 1917 au Tchad.

    [Mustafa Efe est président du Centre africain d’études stratégiques (AFSAM)]

    Anadolou

    Tags : France, Afrique, françafrique, colonialisme, néo-colonialisme, spoliation, esclavage, pillage,

  • Mali : la production d’or augmente de 7% en 2019

    La production industrielle d’or a atteint 65,1 tonnes en 2019, contre 60,8 tonnes en 2018.

    Lassaad Ben Ahmed | 16.01.2020

    AA/Tunis/Yemna Selmi

    L’Assemblée des Représentants du Peuple (Parlement tunisien, ARP) a adopté, jeudi, un projet de loi relatif à l’approbation du transfert de l’emprunt obligataire émis par la Banque Centrale de Tunisie (BCT) sur le marché financier international au profit de l’Etat, d’une valeur de 500 millions d’euros.

    Selon la correspondante d’Anadolu ce projet de loi a été adopté avec 93 voix pour, 43 voix contre et 9 abstentions sur les 145 députés présents.

    « La BCT a émis, le 31 octobre 2018, des obligations sur le marché financier international d’une valeur de 500 millions d’euros (environ 1630 Millions de Dinars) avec un taux d’intérêt d’environ 6,75% par an et qui sera remboursé sur une seule tranche avec 5 ans de grâce (31 octobre 2023) », selon l’agence de presse tunisienne (TAP, Officiel).

    Selon le document explicatif du projet de loi, l’Etat n’a obtenu que 494,25 millions d’euros, compte tenu de la déduction des dépenses d’émission de cet emprunt (commission des banques, honoraires d’avocats…).

    Répondant aux interrogations des députés, le ministre des Finances Ridha Chalghoum a souligné que l’endettement a régressé de 5 points en 2019, prévoyant que ce rythme descendant pourrait se poursuivre et atteindre le niveau enregistré en 2003, soit 50% du PIB.

    Une grande partie des crédits en cours de remboursement par l’Etat, ont été obtenus après 2011, indique encore le ministre, rappelant que la Tunisie traverse une période transitoire difficile, caractérisée par l’aggravation de la masse salariale, laquelle est passée de 7 à 19 milliards de dinars en 2019.

    Chalghoum a souligné que le recours de l’Etat à l’emprunt « n’est pas un choix mais une obligation », soulignant que la sortie sur le marché financier international, au cours des prochaines années, se fera à des taux d’intérêt meilleurs.

    Au sujet de la pression fiscale, le ministre a mis l’accent sur l’impossibilité de la réduire, en dépit de la stabilité du taux d’imposition dans les lois de finances de 2019 et de 2020, sans pour autant apporter une modification sur la subvention des carburants et la masse salariale.

    L’aggravation du déficit du compte courant, qui dépasse actuellement 10 milliards de dinars, nécessite la mobilisation de devises pour importer les carburants, les céréales, les médicaments et les autres produits de première nécessité.

    Chalghoum a, également, rappelé que le projet de loi relatif à la régularisation des infractions de change soumis à l’ARP, permettra aux personnes disposant de ressources en devises de régler leur situation tout en payant un taux de 5% du montant.

    Anadolou

    Tags : Mali, Sahel, or, gisements, ressources naturelles, Barkhane, France,

  • L’Elysée et la Françafrique : De Foccart à Macron

    Mise en place sous le général de Gaulle, la Françafrique – réseau d’influence informel, de nature politique, diplomatique, économique et militaire – est accusée par ses détracteurs de maintenir l’Afrique francophone sous la coupe du néocolonialisme français. Les présidents français successifs proclament sa disparition, tout en veillant à ce qu’elle demeure intacte. Retour sur ce réseau d’influence occulte qui croît depuis soixante ans au sein de la Vème République, jusqu’à en dévorer son hôte.

    Selon l’expression de Francois-Xavier Verschave, la Françafrique est « une nébuleuse d’acteurs économiques, politiques et militaires, en France et en Afrique, organisée en réseaux et lobbies, et polarisée sur l’accaparement de deux rentes : les matières premières et l’Aide publique au développement… ». Il ajoute : « ce système auto-dégradant se recycle dans la criminalisation. Il est naturellement hostile à la démocratie ». (La Françafrique, le plus long scandale de la République, Stock, 1998).

    NAISSANCE DE LA FRANÇAFRIQUE

    Au moment de son accession au pouvoir en 1958, le général de Gaulle trouve un monde colonial en ébullition. La France peine à se remettre de son humiliation militaire à Dien Bien Phû (1954), de son humiliation diplomatique après la crise de Suez (1956), et subit une instabilité politique en Algérie qui précipite la IVème République vers l’abîme. Face aux mouvements politiques en faveur de l’indépendance qui émaillent l’Afrique du Nord, le général est conscient de l’incapacité de la France à tenir indéfiniment ses anciennes colonies. Souhaitant installer sa Vème République sur les décombres de la quatrième, de Gaulle s’engage donc vers le chemin de l’indépendance des anciennes colonies françaises sur toute la décennie des années 1960.

    Dans ses Mémoires d’espoir, le général de Gaulle parle d’une relation « d’amitié » et de coopération avec des chefs d’État qu’il considère comme ses « amis », afin d’ouvrir « le progrès » au continent africain. En réalité, il s’agit pour la France de garder les pays nouvellement indépendants sous tutelle économique, politique et militaire. L’ancien colonisateur ne souhaite pas voir laisser les anciennes positions géopolitiques et les fabuleuses richesses de l’Afrique sortir du giron d’une économie française en plein essor.

    Dans son entreprise, la France peut se targuer de contribuer à la lutte contre le communisme, en garantissant des pouvoirs qui resteront globalement réticents aux avances de l’URSS, qui fait de l’Afrique noire une priorité dans le cadre de la guerre froide –soutien à Patrice Lumumba en RDC, espoirs envers Modibo Keita au Mali ou encore Sékou Touré en Guinée. De même, le soutien des pays africains à la France dans les institutions internationales tout comme l’entretien de nombreuses bases militaires françaises en Afrique garantissent à l’armée française une projection opérationnelle sur tout le continent. En définitive, on en revient au désir du général de Gaulle de conserver la position mondiale de la France dans un monde dominé par les puissances américaines et soviétiques.

    Afin de matérialiser le vœu gaullien, Jacques Foccart est nommé à la tête du Secrétariat général des affaires africaines et malgaches en 1959. Mais Foccart est déjà un vieux baroudeur de l’Afrique : il gravite dans les réseaux gaullistes dès 1952 dans le cadre de l’Union française, cette institution voulue par la IVème République afin de garder les territoires africains dans le giron colonial français. Devenu rapidement intime du vieux général, Foccart le suit naturellement lorsque de Gaulle arrive au pouvoir en 1958.

    Très vite, Foccart organise un réseau d’amitié entre politiques, militaires et hommes d’affaires afin de maintenir l’emprise de la France sur le continent tout en organisant un véritable pillage de ses ressources. Celles-ci bénéficieront soit aux entreprises françaises (on pense à son ami, Pierre Guillaumat, dirigeant d’Elf), soit aux politiques français, soit aux potentats africains qui ne feront nullement, ou si peu, ruisseler leurs bénéfices vers la population. Afin de maintenir l’ensemble cohérent, Foccart s’appuie sur son grand ami Felix Houphouët-Boigny, Président ivoirien, avec un entretien téléphonique tous les mercredis. De même, le général de Gaulle se tenait informé quasiment en temps réel des évolutions politiques du continent africain par l’intermédiaire de Foccart. Mieux encore, c’est par ce secrétaire que passe les relations diplomatiques entre les chefs d’États africains et la France.

    Pour Foccart, la stabilité d’une Afrique dans le giron de la France passe par le soutien des chefs d’État dociles et la déstabilisation de ceux qui sont considérés comme hostiles à l’emprise française. Ainsi, en 1964, le Gabonais Léon Mba essuie un coup d’État militaire dans l’indifférence totale de la population. Très vite, les réseaux Foccart s’activent et, après de brefs combats, Mba est réintégré dans ses fonctions, avec comme vice-président un jeune prometteur : Omar Bongo. À l’inverse, Foccart soutien les opposants des chefs d’États hostiles à la Françafrique : Ahmed Sékou Touré a constamment dû subir les tentatives de déstabilisation de Foccart, tandis que le maréchal Mobutu bénéficie de sa bienveillance en République démocratique du Congo.

    Face à une telle violence, le pouvoir politique français doit être protégé, sous peine de passer sous les fourches caudines des institutions internationales. Il incombe donc à Foccart d’être en première ligne des coups d’États, assassinats ou arrestations qui émaillent l’Afrique, souvent à son instigation. Le principe est de garder le général de Gaulle hors de tout soupçon afin de conserver son aura historique de héros national et d’homme d’État à l’extérieur comme à l’intérieur du pays. Foccart était donc conscient d’être en première ligne, comme il le confiait à Alain Pierrefitte, porte-parole du gouvernement après l’épisode du coup d’État manqué contre Léon Mba : « Il ne faut jamais que le Général soit en première ligne pour ce genre de coups durs. Il faut les régler sans lui en parler. On parle en son nom. On le met au courant quand c’est fini. Il peut toujours nous désavouer si ça rate. » (in Jacques Foccart, dans l’ombre du pouvoir, Turpin Frédéric, CNRS éditions, 2018).

    L’APRÈS DE GAULLE

    Les convulsions du régime gaullien avec les événements de mai-juin 1968 ne changent pas grand-chose concernant le monde africain. Foccart continue d’officier sous Pompidou, avant d’être remplacé, sous Giscard, par son adjoint, René Journiac. Sous Giscard, Journiac s’est illustré par une empoignade mémorable avec « l’empereur » de Centrafrique, Jean-Bedel Bokassa, qui, de colère, lui a asséné un coup de canne sur la tête. Cette offense à la Françafrique lui a rapidement coûté son trône, avec une expédition militaire aéroportée mémorable de l’armée française vers Bangui. Après la prise de la ville, David Dacko proclame la chute de l’empire et l’avènement d’une République qui abandonne la volonté de Bokassa de se doter de la bombe atomique et de se rapprocher du colonel Kadhafi en Libye.

    En 1981, un vent d’inquiétude souffle sur la Françafrique : quelle sera l’attitude de François Mitterrand, candidat socialiste, face à l’Afrique ? Que cela n’en tienne, le « monsieur Afrique » de Mitterrand, Guy Penne, se comporte exactement comme ses prédécesseurs. D’emblée le nouveau conseiller va jusqu’à organiser un entretien entre le président et Foccart lui-même grâce à un ami commun, l’omniprésent Felix Houphouët-Boigny. Le travail de Guy Penne est tellement efficace que Foccart, s’exprimait dans une biographie peu avant son décès : « nous n’avions aucun désaccords profonds » (in Foccart parle).

    Car Guy Penne a dû s’occuper d’un des plus grands adversaires de la Françafrique : Thomas Sankara. Adversaire déclaré du système, le président Burkinabé s’exprimait sur la dette comme arme de la domination occidentale sur l’Afrique lors d’un discours à Addis-Addeba lors d’un sommet de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) le 29 juillet 1987 :

    « La dette sous sa forme actuelle, est une reconquête savamment organisée de l’Afrique, pour que sa croissance et son développement obéissent à des paliers, à des normes qui nous sont totalement étrangers. Faisant en sorte que chacun de nous devienne l’esclave financier, c’est-à-dire l’esclave tout court, de ceux qui ont eu l’opportunité, la ruse, la fourberie de placer des fonds chez nous avec l’obligation de rembourser. On nous dit de rembourser la dette. Ce n’est pas une question morale. Ce n’est point une question de ce prétendu honneur que de rembourser ou de ne pas rembourser ».

    Cette remise en question de l’hégémonie monétaire de la France et du franc CFA, monnaie des États africains dont la valeur est fixée en France, est intolérable pour le système, qui cherchera, de 1983 à 1987, à détruire Sankara par tous les moyens. Bien sûr, cette dureté est bien peu visible puisque l’on qualifiait à l’époque les relations entre le Burkina Faso et la France de « cordiale ».

    Car Thomas Sankara a bien des raisons de considérer la Françafrique comme un adversaire hostile. En 1983, Guy Penne est considéré comme un acteur essentiel de l’arrestation puis de l’emprisonnement du militaire. Son passage par la prison renforce son image de héros populaire, et contribue à la révolution qui renversera l’ancien président Jean Baptiste Ouédraogo. Mais cet épisode montre, aussi, que la Françafrique ne tolérera pas un homme d’État hors de ses réseaux, et, surtout, un idéaliste souhaitant débarrasser l’Afrique de la tutelle occidentale, et en particulier française.

    À l’instar de Foccart avec Guillaumat, Guy Penne sait s’entourer d’hommes capables de maintenir la cohésion du système malgré l’alternance. En particulier, Michel Roussin, ancien des services de renseignements, passé ensuite dans le cabinet de Jacques Chirac durant la cohabitation, pour terminer, aujourd’hui, dans le groupe Bolloré. De même, il a été à l’origine de l’éviction du jeune ministre de la Coopération, Jean Pierre Cot, qui fut le premier à remettre en question la politique africaine de la France. Il quitte le gouvernement en 1982.

    En 1986, suite à une affaire de détournement de fonds publics, Guy Penne doit quitter le navire pour laisser la place au fils aîné de François Mitterrand, Jean-Christophe. En prenant en compte le calendrier politique, l’éviction de Penne obéit plutôt à une volonté d’éviter un « mélange des genres ». En effet, 1986 est l’année de la cohabitation et Guy Penne est trop lié avec les milieux foccardiens, qui trustent les places auprès de Jacques Chirac, nouveau Premier ministre à Matignon. Mais l’éviction de Penne ne signifie pas la fin de sa carrière politique : dès septembre 1986, il est élu sénateur.

    Bien loin d’être vaincus par l’alternance, les réseaux foccardiens ont pu prospérer grâce à l’oreille des nouveaux acteurs au pouvoir. Mieux encore, les grandes lignes de la politique de Penne trouveront leur aboutissement avec la cohabitation. Le 15 octobre 1987, Thomas Sankara est assassiné par un coup d’État monté contre lui par Blaise Compaoré, qui gouvernera le Burkina Faso jusqu’en 2014. Gauche ou droite, la défense des intérêts de la Françafrique sur tout le reste prime. En ce sens, il est avéré aujourd’hui que les services de renseignement français ont participé de près ou de loin à l’élimination de Sankara.

    LA MISE EN PLACE DES NOUVEAUX RÉSEAUX DE LA FRANÇAFRIQUE APRÈS 1986

    Très vite, la droite, à présent aux portes du pouvoir fait fructifier ses relations. Ainsi, Foccart promeut rapidement ses amis du Service d’action civique (SAC), une organisation paramilitaire, qualifiée de « police parallèle » qu’il a contribué à fonder en 1960 et qui a terminé ses activités en 1981. Parmi eux, nous retrouvons Charles Pasqua, dont Foccart fut le mentor à la fois au sein de la SAC et de la Françafrique. Le truculent deux fois ministre sous la cohabitation (à l’intérieur entre 1986 et 1988, puis entre 1993 et 1995) comprend le système de la Françafrique et y installe ses amis corses. Parmi eux, nous comptons Michel Tomi, ou encore la famille Feliciaggi, qui couvraient les chefs d’État africains de cadeaux, avec, en retour, l’accès à des marchés publics sans concurrence. La puissance des réseaux Pasqua était telle qu’on peut même parler d’une « Corsafrique » à l’intérieur de la Françafrique, ce que l’intéressé ne dément même pas en disant : « J’ai des amis corses, et alors ? Ce n’est pas un délit ». Mieux, il ne renie pas sa vision d’un homme au-dessus des lois, avec une phrase restée célèbre : « Je préfère qu’on me prenne pour un voyou que pour un con ».

    L’action de Pasqua amène indéniablement une dimension mafieuse à la Françafrique que Foccart et ses successeurs avaient subordonné aux intérêts de la présidence de la République. Dans le cas des réseaux de « Môssieur Charles », on assiste, pour la première fois à une autonomisation des réseaux de la Françafrique. Si ce vieux crocodile de la politique tient ses réseaux d’une main de fer, sa rupture avec Jacques Chirac et l’échec de ses ambitions présidentielles indique une première faille dans une Françafrique soumise à la direction de l’Élysée. En effet, après 1995, Pasqua continue d’entretenir ses relations avec l’Afrique en usant 1 % du budget du conseil général des Hauts-de-Seine (il en fut président de 1988 à 2004), pour la « coopération » avec l’Afrique. Ses mandats de sénateur, puis au parlement européen, ne le permettent pas de constituer une menace pour Jacques Chirac lors de l’élection présidentielle en 2002.

    La rupture avec Jacques Chirac amène une guerre des clans qui aura raison de la Françafrique telle que l’avait imaginée Foccart. Dans les couloirs feutrés de l’Élysée, une guerre sans merci s’engage entre :

    -D’un côté, un Foccart vieillissant et ses héritiers : Pasqua, Wibaux, et un nouveau venu, l’avocat franco-libanais Robert Bourgi, qui se distinguera pour avoir trahi de Villepin, et plus tard, participera à la chute de François Fillon lors de la campagne présidentielle de 2017.

    -De l’autre, une équipe composée de diplomates sous la houlette de Dominique de Villepin, avec, entre autres, Michel Dulpuch, qui sera le « monsieur Afrique » de l’Élysée entre 1995 et 2002. Foccart, lui, sera relégué à un rôle de « représentant personnel du Président » soit l’équivalent d’une disgrâce à ses yeux.

    Le président de la République, Jacques Chirac, soutient largement le second groupe, qui exile rapidement Bourgi, attend que Foccart veuille bien mourir, et consomme sa rupture avec Pasqua. Lorsque le fondateur de la Françafrique meurt le 19 mars 1997, de Villepin tente de faire transiter par lui tout ce qui a trait à l’Afrique, via le Secrétariat général de l’Élysée. Mais n’est pas Foccart qui veut. Son autorité sera constamment battu en brèche par le camp adverse et ne trouvera son salut que par la tutelle de Chirac.

    C’est dans ce contexte fratricide que le livre de Francois-Xavier Verschave sort. La Françafrique, le plus long scandale de la République met chaque camp face à ses responsabilités, bien que le camp Pasqua soit le plus touché, du fait même de sa nature fondamentalement mafieuse. Cependant, si les réseaux Foccart ne s’étaient pas entretués sur fond de lutte de pouvoir à l’intérieur du RPR, il aurait été peu probable que Verschave ait eu la matière suffisante pour son entreprise de dénonciation de ce système. De même, un réseau uni aurait eu tôt fait de minorer voire de passer sous silence son travail.

    LA FRANÇAFRIQUE AU XXIÈME SIÈCLE

    La division entre la Françafrique « mafieuse » et la Françafrique « des diplomates » n’est pas aussi binaire qu’on ne croit. Les liens entre les différents protagonistes plongent dans les deux camps et les chefs d’États africains, à l’image d’Omar Bongo, savent cultiver leurs relations. Afin que les deux faces de la même pièce se réunissent à nouveau, il faut un homme qui soit à la foi proche de Pasqua et dans les allées du pouvoir, un homme qui n’hésite pas à être impitoyable tout en laissant une bonne part aux activités mafieuses, et, surtout, un homme capable de détruire Dominique de Villepin et ses affidés, tout en imposant le retour des copains de Pasqua à Jacques Chirac. Cet homme, c’est Nicolas Sarkozy.

    Très vite, après l’élection de Sarkozy à la présidence, une nouvelle génération de descendants de Pasqua gravite autour du président de la République.

    Très vite, après l’élection de Sarkozy à la présidence, une nouvelle génération de descendants de Pasqua gravite autour du président de la République. Mais les deux camps de la Françafrique sont à présent irréconciliables : de Villepin est empêtré dans les affaires et ne peut ralentir sa chute, Juppé est relégué à sa mairie de Bordeaux tandis que Robert Bourgi signe son grand retour. Parmi les noms à retenir de cette nouvelle Françafrique, nous pouvons citer Vincent Miclet, passé à l’école de Charles Pasqua, Pierre Haïk, avocat de Xavière Tiberi, de Charles Pasqua, de Laurent Gbagbo (lorsqu’il était président), ou encore de Jean Marie Messier. D’autres noms apparaissent, comme le clan Djourhi, impliqué jusqu’au cou dans l’affaire des financements libyens de la campagne de 2007 de Sarkozy, et, bien sûr, Claude Guéant, le sulfureux secrétaire général de l’Élysée. Le tandem qu’il forme avec Bourgi sera à l’origine de la chute de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire.

    DE HOLLANDE À MACRON, UNE FRANÇAFRIQUE TOUJOURS LIÉE AU POUVOIR

    L’arrivée au pouvoir de François Hollande en 2012 s’accompagne d’une prétendue volonté de prendre ses distances avec la Françafrique qui est devenue, par l’entremise des réseaux Pasqua/Sarkozy, une véritable organisation mafieuse autonome qui déploie ses activités en dehors du giron français, à l’instar du clan Djourhi basé à Londres. Sans poigne forte pour tenir ces hommes d’affaires, sans homme providentiel capable de se réclamer de Pasqua ou de Foccart, la Françafrique est vouée à une autonomie qui frise l’indépendance face à l’Élysée. Souhaitant mettre ses distances vis-à-vis de cet encombrant héritage, François Hollande nomme comme conseillère Afrique Hélène Le Gal, qui tente une première mise à distance avec ce réseau. Cependant cette politique se heurte rapidement au ministre de la Défense, Jean-Yves le Drian, qualifié par Serge Dassault de « meilleur ministre de la Défense qu’on n’ait jamais eu ». Déjà vampirisé par Claude Guéant et Robert Bourgi sous le mandat de Sarkozy, le poste de conseiller « Afrique » se vide totalement de sa substance. Néanmoins, sans ces réseaux, la France doit trouver un nouveau moyen de conserver son hégémonie dans la région.

    Sous François Hollande, la France, débarrassée des reliquats des réseaux Pasqua/Sarkozy, trouve un nouveau moyen de pérenniser son emprise sur ses anciennes colonies à présent cibles des appétits américains ou chinois : la lutte contre le djihadisme. Par l’opération Serval, qui a refoulé les djihadistes au plus profond du désert, la France renforce sa présence au niveau sécuritaire, et contribue à la formation des armées maliennes et tchadiennes. Face à la résilience du djihadisme et à l’apparition de Daesh en Afrique via la Libye en 2014/2015, la France se dote de nouvelles bases militaires, notamment en Côte d’Ivoire en 2014. De même, l’opération Serval est remplacée par l’opération Barkhane qui continue la lutte contre le djihadisme. Or actuellement, les djihadistes trouvent de nouveaux terrain où se développer vers le Burkina Faso alors que Boko Haram monte en puissance au Nigéria. L’ère Jean-Yves le Drian est donc profondément marquée par cette évolution sécuritaire et stratégique de la France dans son emprise envers ses anciennes colonies. Là encore, des vieux briscards de la Françafrique sont mobilisés dans cette nouvelle orientation, comme le Président tchadien Idriss Deby, dont la longévité au pouvoir depuis 1990 lui a fait connaître les années Pasqua.

    Emmanuel Macron, annonce, lui aussi, sa prétendue volonté de s’écarter des années de la Françafrique, et nomme, après sa victoire à la présidentielle de 2017, Franck Paris au poste de conseiller pour l’Afrique. L’idée de Macron serait de remplacer les réseaux d’influence français en Afrique par un « soft power », permettant à la France de se blanchir tout en conservant son influence dans les anciennes colonies. En ce sens, Franck Paris travaille donc à la création d’un « conseil présidentiel pour l’Afrique », composé d’entrepreneurs, chercheurs, journalistes etc, qui appartiennent à la diaspora africaine en France et qui agiraient en relais entre une diplomatie élyséenne rénovée et la société civile africaine.

    Au final, personne n’est dupe : la nomination du Franck Paris comme la création de ce « conseil présidentiel » n’est qu’un paravent qui cache mal la pérennisation de ces réseaux d’influence.

    Mais c’est sans compter Le Drian et son influence. De la même façon qu’avec Hélène le Gal, Le Drian reprend la main sur la politique africaine et par son approche sécuritaire. De même, la nomination d’Édouard Philippe, directeur des affaires publiques d’Areva de 2007 à 2010 laisse un mauvais signal pour ceux qui voulaient enterrer la Françafrique. Durant cette période, Philippe protège les intérêts d’Areva auprès de l’Assemblée nationale, en particulier sur le sujet des mines d’uranium au Niger. Finalement, personne n’est dupe : la nomination du Franck Paris comme la création de ce « conseil présidentiel » n’est qu’un paravent qui cache mal la pérennisation de ces réseaux d’influence.

    L’année 2017-2018 voit Macron entamer un « règne personnel » sur les sujets africains. Il débute une tournée africaine où il s’adresse directement à la jeunesse. Il vante le « défi civilisationnel de l’Afrique », s’emploie à charmer ses interlocuteurs via des discussions « sans filtre », et ouvre les archives françaises sur l’assassinat de Thomas Sankara en 1987. De même, en mai 2018, Macron reçoit les deux potentats libyens les plus influents, Fayez Al Sarraj et Khalifa Haftar, et initie les accords de Paris, qui annoncent la tenue d’élections présidentielles pour le 10 décembre 2018 en Libye. C’est sans compter sur la situation locale explosive. L’organisation d’un scrutin est impossible, alors que les Italiens ne souhaitent pas voir la France s’immiscer davantage dans leur ancienne colonie. Donald Trump s’est empressé de soutenir l’Italie, réduisant à néant le poids diplomatique français et entraînant logiquement une humiliation lors de la conférence de Palerme en novembre dernier. Après cette déconvenue lourde de sens pour la position française en Afrique, Le Drian, à nouveau, reprend la main sur la question africaine.

    « Désireux de peser à nouveau dans le jeu libyen et souhaitant stopper l’hémorragie causée par la perte de ces juteux marchés africains, Macron se tourne vers les seuls hommes capables de lui prodiguer l’un comme l’autre : les réseaux Pasqua/Sarkozy ».

    Humilié diplomatiquement et sans poids de premier ordre, Macron doit donc se rallier à l’approche sécuritaire de Le Drian, dont la nomination au quai d’Orsay ne remet pas en question ce tropisme. Sa grande entourloupe de « soft power » est remise aux calendes grecques, et le « conseil présidentiel de l’Afrique » parqué dans les locaux de l’Agence française de développement (AFD). De plus, la mise au ban des réseaux Pasqua/Sarkozy de la Françafrique a conduit à une quasi indépendance de ces hommes d’affaires. Ils n’hésitent plus à travailler pour des investisseurs étrangers, comme le Qatar, la Turquie, l’Arabie Saoudite, etc… Il en résulte une ouverture des marchés africains qui attirent les investisseurs et que la Chine comme la Russie ne mettent pas longtemps à en voir le potentiel. Or sans ces hommes d’affaires ayant l’oreille des dirigeants africains, la France, mécaniquement, à moins de poids pour faire valoir ses arguments face à ses concurrents. Il en résulte donc une pénétration de la Chine et de la Russie, très visible en Centrafrique, et qui bouscule sérieusement la suprématie française traditionnelle dans la région. Doit-on voir dans le rapprochement entre Macron et Sarkozy le désir de la part du Président de peser à nouveau dans le jeu libyen et de stopper l’hémorragie causée par la perte de ces juteux marchés africains – l’ex-président étant l’un des seuls à même de lui fournir le réseau suffisant pour y parvenir ?

    L’indépendance accrue des réseaux françafricains se matérialise par l’émergence d’une troisième génération de la Françafrique, après les bébés Foccart et les réseaux Pasqua/Sarkozy. Ces nouveaux réseaux, constitués de jeunes loups comme Charki, Djourhi junior ou encore Julien Balkany (le jeune frère du maire de Levallois), qui inaugurent de nouvelles pratiques et de nouvelles méthodes vers une organisation hors-sol qui sera de plus en plus mondialisée.

    Non content de tremper avec les pires réseaux que le milieu d’affaires français est capable de produire pour réparer les erreurs de son aventurisme diplomatique puéril, Emmanuel Macron doit, aujourd’hui, courir après ces personnes afin de les réintégrer dans le giron élyséen.

    Non content de tremper avec les pires réseaux que le milieu d’affaires français est capable de produire pour réparer les erreurs de son aventurisme diplomatique puéril, Emmanuel Macron doit, aujourd’hui, courir après ces personnes afin de les réintégrer dans le giron élyséen. Au prix, probablement, de davantage de révélations dans cette collusion entre le milieu macronien et la Françafrique. Plus largement, ces milieux de la Françafrique ont toujours su graviter autour du pouvoir et se sont réinventés avec une très grande adaptabilité à chaque alternance. Cette force de ces réseaux, tout comme son étendue et sa profondeur au sein des institutions et de l’Histoire de la Vème République, amène une question : sera-t-il possible de tuer le pouvoir de la Françafrique sur l’exécutif sans abolir la Vème République ? Mais le problème peut aussi se poser en sens inverse : serait-il concevable d’abolir la Vème République sans d’abord tuer le pouvoir de la Françafrique ? Finalement, les deux se confondent tant, et partagent une histoire commune au point qu’il est quasiment impossible de les distinguer.

    Pour aller plus loin :

    Beau Nicolas, La maison Pasqua, Paris, Plon, 2002

    Foccart Jacques, Foccart parle. Entretiens avec Philippe Gaillard, 2 tomes, Paris, Fayard-Jeune Afrique, 1995-1997

    Pigeaud Fanny, Ndongo Sylla, L’arme invisible de la Françafrique, une histoire du franc CFA, la découverte « cahiers libres », 2018

    Turpin Frédéric, Jacques Foccart, dans l’ombre du pouvoir,CNRS éditions, 2018.

    Verschave François-Xavier, La Françafrique, le plus long scandale de la République, Stock, 1998

    Le documentaire de Silvestro Montanaro : « Thomas Sankara…et ce jour là ils ont tués la félicité ». https://www.youtube.com/watch?v=94hBLBThVdo

    Sur la Françafrique version Sarkozy :      https://survie.org/themes/francafrique/article/nicolas-sarkozy-et-la-francafrique

    Un article du monde sur la Françafrique version Hollande : https://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/09/07/la-francafrique-ressuscitee-d-hollande-l-africain_4993714_3212.html

    Un article sur les débuts de la Françafrique version Macron : https://survie.org/themes/francafrique/article/emmanuel-macron-en-chef-militaire-au-mali-le-symbole-d-une-francafrique

    Un article sur les amitiés louches de Benalla : https://www.liberation.fr/france/2019/01/06/info-libe-les-amities-louches-de-benalla_1701361

    Source : Le Vent Se Lève, 29 mars 2019

    Tags : France, Afrique, Françafrique, spoliation, colonialisme, pillage,

  • Maroc : D’où vient la fortune de Mohammed VI ?

    Selon plusieurs sources bien informées, la fortune du roi du Maroc Mohammed VI est estimée à plus de 5,7 milliards de dollars. Dans un discours officiel, le souverain marocain s’est déjà demandé où sont parties les richesses du Maroc.

    Le citoyen marocain, pour sa part, s’est posé une autre question très pertinente : Si le Maroc n’a pas de gaz ni de pétrole, d’où diables Mohammed VI tire-t-il autant d’argent pour se situer bien haut dans l’échelle des têtes les plus fortunés du monde ?

    Eh bien, la réponse est là. Cet argent dissimulé dans les paradis fiscaux notamment en Suisse est le fruit d’un détournement systématique des revenus du phosphate du Sahara Occidental, des deniers publics mais surtout des lignes de crédit octroyées par les bailleurs de fonds internationaux tel le FMI et la BANQUE MONDIALE.

    Mohamed VI ne se contente pas de spolier le peuple marocain, le plus grave c’est qu’il l’endette sur plusieurs générations. Une dette qui restera à la charge éternelle des Marocains même s’il y a un changement de régime.

    Aujourd’hui Mohamed VI concentre tous les pouvoirs et décide de tout dans un Maroc qu’il considère comme son fief féodal et les Marocains comme ses serfs.

    Alors qu’ils mènent en toute quiétude « l’approche sécuritaire », le nom déguisé de l’approche répressive et violente, la presse du Makhzen, au Maroc il n’y a qu’une presse créée par les experts de Mohammed Yassine Mansouri, c’est-à-dire aux ordres du palais et et de sa stratosphère bruissent de rumeurs de bouleversements à venir dans les arcanes du pouvoir marocain et de ses administrations. Ainsi va notre vie politique: susciter des espoirs de changements à chaque révolte populaire.

    Le seul bouleversement digne de ce nom serait la disparition pure et simple du Makhzen et l’instauration d’une bonne république fédérale ! Tant que durera cette monarchie prédatrice égocentrique, féodale et despotique, point de salut !

    Tags : Maroc, Mohammed VI, fortune, Forbes, spoliation, pillage, détournement, paradis fiscaux, off-shore, Panama Papers, banques suisses,

  • Nouveau rapport sur l’industrie du phosphate du Sahara Occidental

    En 2018, le Maroc a expédié 1,93 million de tonnes de phosphate du Sahara Occidental occupé, d’une valeur estimée à 164 millions de dollars. Trouvez dans le rapport tout ce que vous devez savoir sur les volumes, les valeurs, les navires et les clients.

    Ci-dessus : Le rapport montre que le Maroc dépend de plus en plus d’un nombre réduit de clients pour ses exportations.

    Western Sahara Resource Watch (WSRW) sort aujourd’hui la sixième édition de son rapport annuel P pour Pillage, un rapport documentant le commerce du minerai de phosphate du Sahara occidental au cours de l’année dernière.

    Le rapport détaille un volume total de 1,93 million de tonnes d’exportation du Sahara Occidental en 2018, d’une valeur estimée à 163,88 millions de dollars, expédiés par 33 vraquiers. Ces exportations sont en augmentation par rapport à 2017. Les importations de la production marocaine au Sahara Occidental en 2018 sont du fait de six sociétés de quatre pays différents, tandis qu’environ 72 sociétés ont été identifiées au niveau international comme possédant ou exploitant les navires qui ont transporté le minerai de phosphate jsuqu’aux aux importateurs.

    Téléchargez le rapport ici (version Web en anglais, 3 Mo, version française à venir).

    Bien que le volume total exporté soit plus élevé que l’année précédente, il est à noter que le principal importateur, Nutrien Ltd, du Canada – à lui seul responsable pour près de 50% des cargaisons de l’année – a décidé d’arrêter fin 2018 toutes importations en provenance du territoire occupé. Ainsi prennent fin les exportations marocaines du minerai du conflit sahraoui en Amérique du Nord.

    Néanmoins en 2018, deux nouveaux clients entrent en jeu : Coromandel Ltd en Inde, responsable d’une seule petite cargaison, et Sinofert Holdings Ltd en Chine, dont Nutrien est le deuxième plus gros propriétaire.

    Bien qu’aucun phosphate du Sahara Occidental n’ait été exporté vers l’Europe au cours des deux dernières années, il existe toujours des sociétés européennes impliquées dans le transport de la matière litigieuse. L’opérateur le plus impliqué est le groupe danois Ultrabulk A / S, qui a transporté 6 des 33 cargaisons expédiées en 2018. Un nombre non négligeable de navires utilisés pour l’expédition du phosphate appartiennent à des sociétés grecques.

    WSRW a observé que depuis que des navires transportant du phosphate du Sahara Occidental ont été arrêtés au Panama et au Cap en 2017, pas un seul navire pareillement chargé n’a transité par le cap de Bonne-Espérance ou par le canal de Panama. De même tout au long de 2018.

    Des rapports P pour Pillage ont également été publiés en 2014, 2015, 2016, 2017. WSRW appelle toutes les entreprises impliquées dans le commerce à cesser immédiatement tout achat de phosphates du Sahara Occidental jusqu’à ce qu’une solution au conflit soit trouvée et que le peuple sahraoui ait pu exercer son droit fondamental à l’autodétermination. Les investisseurs sont invités à interpeller les compagnies, ou à désinvestir à moins que les entreprises ne s’engagent formellement à se retirer de ce commerce.

    Le rapport en anglais peut également être téléchargé ici en version imprimable, 18 Mo.

    Source : WSRW, 8 avr 2019

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, phosphates, spoliation, pillage,

  • La Cour européenne de justice réitère ses décisions, l’UE capitule devant le Maroc, l’occupation du Sahara Occidental est renforcée

    Après avoir accepté en janvier 2019 l’accord agricole Maroc-UE, le parlement de l’UE adopte le 12 février l’accord de pêche Maroc-UE. Le Front Polisario lance de nouveaux recours.

    Le politique écrase le droit international Au mois de mars, les pourparlers entre le Maroc et le Front Polisario doivent reprendre à Genève. Mais que s’est-il passé entre la première rencontre de début décembre et la suivante?

    Aurait-on assisté à un changement de l’UE pour affirmer au niveau international sa volonté de créer des conditions favorables en vue de trouver une issue au conflit du Sahara Occidental ? Aucunement! Les 18 pays de l’UE auraient-ils peur des réactions marocaines s’ils suivaient le droit international et favorisaient la paix ?

    Voilà donc l’UE qui durcit sa position et qui adopte le 16 janvier, à une large majorité, et le 12 février les accords agricoles et de pêche Maroc-UE. Dès janvier, le Front Polisario remet un recours à la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) et le 12 février, le jour même où est accepté l’accord de pêche, cette Cour réitère dans une ordonnance le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination : de plus, « Le tribunal demande à l’UE de se conformer aux règles de droit international qui lient l’UE au Royaume du Maroc.»

    On assiste aujourd’hui à une forte contestation institutionnelle où la CJUE s’engage à faire respecter le droit, ce que refuse jusqu’à aujourd’hui le Parlement et d’autres instances de l’UE.

    Ce bras de fer va se poursuivre puisque le Front Polisario va faire recours pour la signature toujours illégale de l’accord du 12 février. Or, les recours, malheureusement, n’interrompent pas les décisions prises.

    Inconséquence pathologique d’un Parlement

    Qui le Parlement veut-il tromper en se fendant d’un communiqué tellement aberrant après le vote de l’accord : il « ne préjuge pas du résultat du processus politique sur le statut final du Sahara Occidental et soutient pleinement les efforts de l’ONU pour aboutir à une solution politique permettant l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental ».
    Il avait une clé fondamentale pour participer à la résolution du conflit. Il n’a pas voulu l’utiliser, préférant une économie à court terme, des alliances de circonstance plutôt que le droit et la justice. Le Parlement de l’UE porte la lourde responsabilité de la permanence des souffrances du peuple sahraoui et de son occupation que les accords agricoles et de pêche ont plébiscités.

    Le 12 février, un rassemblement contre l’accord UE-Maroc s’est tenu devant l’entrée du parlement européen à Strasbourg. Les forces vives, citoyennes, solidaires poursuivent leur soutien.

    Nouvelles Sahraouies, mars 2019

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Polisario, Union Européenne, accord agricole, accord de pêche, pillage, spoliation,

  • Arguments marocains sur la spoliation des ressources naturelles sahraouies*


    De la légalité de l’exploitation des ressources naturelles au Sahara

    • Le Maroc et le Sahara à l’échelle internationale :
    • L’avis juridique du Sous Secrétaire Général aux Affaires Juridiques de l’ONU de 2002, estime que le Maroc est une puissance administrante de facto, et établit que l’exploitation des ressources naturelles de la région est compatible avec la Charte de l’ONU et ses résolutions.
    • La présence du Maroc au Sahara n’a jamais été qualifiée d’illégale, ni par le Conseil de sécurité ni par le Sous Secrétaire général aux Affaires Juridiques ni par la Cour Internationale de Justice ni par une organisation internationale.
    • Le Maroc ne correspond pas aux définitions de la puissance occupante de l’article 42 du Règlement de LaHaye (1907) et de la 4ème Convention de Genève (1949).
    • Le Sahara a été inscrit sur la liste des territoires non autonomes en 1963 à la demande du Maroc et au même titre que Sidi Ifni, dans l’objectif d’accélérer sa décolonisation. La considération du Sahara comme territoire non autonome est devenue anachronique dès lors de la signature des accords de Madrid.
    • Le maintien de la région sur la liste des territoires non autonomes est le résultat de la stratégie de l’Algérie et est, de ce fait, dû à des considérations d’ordre politiques et non juridiques.
    • Appréciations de l’exploitation des ressources naturelles :
    • Le Maroc répond aux obligations érigées par l’ONU quant à l’exploitation des ressources naturelles du Sahara.
    • A l’échelle européenne, le Service Juridique du Parlement Européen ainsi que le Conseil de l’Union Européenne ont statué que le Maroc n’est pas en situation d’illégalité quant à la délivrance de licences de pêche aux flottes européennes.
    • L’illégalité de cet accord, ne peut être statuée, selon ces organes, que sur la base de faits réels et concrets démontrant que la population ne bénéficie pas de l’exploitation des ressources naturelles de la région.
    • La population peut bénéficier de l’exploitation des ressources naturelles à travers la création d’emplois, le développement des infrastructures et l’accès aux services gouvernementaux.
    • La politique d’exploitation des ressources naturelles du Maroc se différencie des politiques ayant été adoptées par les puissances coloniales des autres territoires non autonomes, marquées par un développement économique dérisoire, une exploitation à outrance des ressources naturelles, le transfert systématique des bénéfices à la métropole, la gestion autoritaire et opaque des ressources naturelles et l’exclusion des populations locales des retombées de l’exploitation des ressources naturelles.
    • A contrario, le Maroc soutient massivement l’activité d’exploitation des ressources naturelles ainsi que le développement économique et social de la région, plus qu’il n’entrave pas l’éventuel exercice du droit à l’autodétermination.
    • Une telle exploitation des ressources naturelles est plus encline à aider au développement de la population que de représenter un obstacle à l’éventuel exercice du droit à l’autodétermination.
    • Dans les faits, l’exploitation du phosphate est soutenu par un effort d’investissement du Royaume, à travers l’Office Chérifien du Phosphate, malgré l’absence de bénéfices, pour maintenir les revenus (1769 salariés) et l’essor économique que l’activité génère indirectement (340 nouveaux emplois créés chaque année).
    • La cessation de l’exploitation des ressources naturelles sur la base du statut juridique de la région nuirait à la population et la priverait du développement économique stable, nécessaire à l’éventuel exercice du droit à l’autodétermination.
    • Le Sahara n’obéit pas aux critères des territoires non autonomes :
    • Le traitement de la question est passé, après la signature des Accords de Madrid, du Chapitre 5 (règlement pacifique des différends) au Chapitre 8 (implication des organisations régionales). L’ONU a reconnu, indirectement, le passage d’un problème de décolonisation au règlement d’un différend régional.
    • Le Sahara est le seul territoire traité par le Conseil de sécurité et par l’Assemblée générale. Le traitement de cette question par le Conseil de sécurité est dû à une certaine reconnaissance des droits du Royaume du Maroc sur le Sahara, au caractère régional du conflit et à l’implication de l’Algérie dans son déclenchement et son prolongement et à l’importance du maintien de la paix et de la sécurité dans ce conflit.
    • Le Sahara ne répond pas aux principes 4 et 5 de la Résolution 1541(1960)
    • Le Plan de règlement de 1991 a prévu la tenue d’un référendum avec une troisième option d’intégration au sein du Royaume, ainsi qu’un processus d’identification du corps électoral habilité à prendre part aux consultations d’autodéterminations, options jamais prévues pour les autres territoires non autonomes.
    • L’ONU ne traite plus le conflit comme question de décolonisation mais recherche une solution politique réaliste, à travers de nouveaux instruments (négociations informelles, troisième voie, solution mutuellement acceptable).
    • Les autres territoires non autonomes sont similaires en termes d’éloignement géographique avec les métropoles, de faible superficie et de densité démographique. Le Sahara s’étend sur 266 000 km2 et abrite 250 000 habitants.
    • Tous les territoires non autonomes sont et doivent être sous la coupe d’une puissance administrante, à l’exception du Sahara.

    Le polisario n’est pas le représentant légitime du peuple de la région :

    • L’ONU n’a jamais reconnu le polisario en tant que mouvement de libération, tel que ce fut le cas pour l’OLP ou le SWAPO.
    • L’admission du polisario au sein de l’Union Africaine ne lui accorde aucune légitimité pour représenter le peuple sahraoui.
    • Il n’a jamais été reconnu par le Comité de libération de l’Union Africaine, organe habilité à reconnaître les mouvements de libération nationale.
    • Le polisario agit en déconnection de la population de la région.

    *Note marocaine du 30 janvier 2011