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  • Tebboune: « Le Hirak a mis fin à la comédie du 5ème mandat » en Algérie

    Par Nabil Semyane

    Le président de la République s’est exprimé à nouveau mercredi sur le quotidien français « l’Opinion », dans un long entretient dans lequel il revient sur la situation politique du pays depuis la destitution de l’ancien président en passant par la période intérimaire, l’élection présidentielle et les première mesures prises et les perspectives politiques et économiques de l’Algérie.

    En parlant du Hirak, le président Tebboune a rappelé que « le 22 février, pratiquement tout le peuple, en tous cas la majorité du peuple algérien, est sortie dans la rue pour exprimer le ras-le bol par rapport à la comédie du cinquième mandat ».

    Parlant de l’état de santé de l’ancien président , à la veille de sa destitution, Tebboune décrit un président malade, il ne parlait pas, il ne marchait pas, cela aurait pu aboutir (NDLR cinquième mandat) à une catastrophe ».

    « Le Hirak a mis fin à cette comédie, un hirak civilisé qui a traduit la volonté d’un peuple qui s’est exprimé de façon politique et pacifique », ajoute le chef de l’Etat qui rappelle que le mouvement de protestation « est protégé par les services de sécurité contre les risques de provocation et de dérapage avec cette attitude civilisée « qu’aucun lampadaire, aucune vitrine n’ont été cassés pendant le déroulement des marches » ‘

    Revenant sur les doléances du « Hirak Béni », comme il le rappelle souvent, le président Tebboune en pointe trois, à savoir « arrêter le processus (projet du cinquième mandat), empêcher le prolongation du quatrième mandat et aller vers un changement radical ».

    Au sujet de la révision de la constitution, qui sera soumise à référendum le 1er novembre prochain, le président rappelle qu’il s’agit d’un engagement électoral, expliquant que la nouvelle constitution sera « la première pierre, le soubassement « du changement politique » projeté.

    Au sujet des ONG qui ont une attitude critique par rapport aux autorités algériennes, le président Tebboune dit qu’il y a ONG et ONG, certaines sont stigmatisées pour leur négativisme, il y en a d’autres qui sont respectables nous tenons compte de leurs avis ».

    Répondant à une question sur « l’arrestation des journalistes », le président Tebboune s’en défend rappelant à ce propos son engagement, mais rappelle aussi « la nécessité du respect de l’ordre public, mais les arrestations opérées ne sont pas faites sur la base des idées des personnes » dira t’il.

    Et d’insister pour dire que « je peux vous assurer qu’aucun journaliste n’est arrêté parce qu’il est journaliste, nous respectons les journalistes, j’ai le plus grand respect pour la presse, mais le fait d’être journaliste ne donne pas droit à l’immunité ».

    Algérie1, 7 oct 2020

    Tags : Algérie, Tebboune, Hirak, 5ème mandat, Bouteflika,

  • Algérie : L’Histoire pour seul juge

    Ce vendredi, le hirak a bouclé sa première année. 53 vendredis sans discontinu qui ont façonné la nouvelle Algérie et surtout changé le cours de l’histoire, qui ne s’est pas écrite comme voulue par l’ancien régime, mais comme voulue par le peuple et sa volonté indestructible. Un 53é vendredi attendu et célébré par l’écrasante majorité des Algériens.

    Mais aujourd’hui, l’histoire doit s’écrire sur la naissance de ce mouvement, sans pareil dans les annales de l’Algérie, mais aussi dans le monde. Et si le monde entier a découvert le vendredi 22 février une masse humaine estimée à des millions de personnes défiler dans les rues des grandes villes du pays, la grande question à laquelle doit répondre l’histoire, c’est de savoir ce qui s’est passé le jeudi 21 février et comment cet élan populaire a pris la forme qu’on lui a connu le lendemain et comment il est arrivé à bout d’un système qui a tout verrouillé pendant de longues 20 années, pour paniquer d’un coup et s’effondrer totalement un certain 2 avril avec la démission de l’ancien président dans une scène surréaliste retransmise par la télévision nationale.

    Une chute qui allait révéler et lever le voile sur un système de gestion basé sur la rapine, le vol et la corruption qui a mis l’Algérie sous l’entonnoir, et qui devait emporter tout l’Etat national, comme l’a si bien dit le président de la République Abdelmadjid Tebboune lors de sa dernière rencontre avec la presse nationale. «Le Hirak béni a préservé le pays d’un effondrement total… l’Etat national a failli s’effondrer totalement comme ce fut le cas dans certains pays, aujourd’hui, en quête de médiations pour le règlement de leurs problèmes…L’effondrement de l’Etat national est synonyme de l’effondrement de toutes ses institutions et toutes les données laissaient présager un tel scénario… Dieu merci, le peuple a, grâce à sa maturité, déjoué le complot tout en réussissant à réaliser plusieurs de ses revendications».

    Les mots sont forts et révèlent le grand complot dont était la cible notre pays. Le pays se dirigeait vers l’éclatement total. Et c’est pour toutes ces raisons et d’autres encore graves que l’histoire doit s’écrire sans concession et sans manipulation sur ce moment majeur de l’histoire de notre pays, alors qu’il est à la veille de l’édification de cette nouvelle Algérie qui doit couper tous les ponts avec ces années d’imposture et de diktat pour que jamais de telles dérives ne soient possibles dans l’avenir.

    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 21 fév 2020

    Tags : Algérie, Hirak, Tebboune,

  • Algérie : Dialogue et refondation de l’Etat

    Tout est pratiquement à refaire pour rattraper la double décennie de gabegie et de dilapidation des ressources nationales, toute vouée à l’enrichissement illimité de la poignée de prédateurs et provoquant un séisme social et économique d’une rare intensité.

    Le désastre est incommensurable. Il a aggravé la lourde facture du terrorisme estimée à 20 milliards de dollars en destruction des infrastructures économiques et socio-éducatives.

    Il a aussi contribué à approfondir la fracture irrémédiable entre la caste des corrompus et le peuple privé de son droit au développement, au discrédit des institutions nationales et la poussée fiévreuse de l’algéro-pessimisme, brandi en arme de déstabilisation par les faiseurs de chaos. Tout est donc à refaire pour remettre en ordre l’Etat national menacé dans ses fondements historiques, institutionnels et unitaires.

    En toute urgence, le dialogue national inclusif s’impose pour restaurer la confiance, loin de toute discrimination et marginalisation. La main tendue au hirak «béni» et le cycle de rencontres avec les personnalités influentes, des responsables de partis politiques et des médias s’inscrivent dans cette démarche consensuelle pour concrétiser la volonté de «changement radical des fondements de notre démocratie et de l’édification d’une démocratie réelle», a affirmé le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors de la rencontre avec des directeurs de journaux et de chaînes de télévision.

    «Il est de mon devoir de le faire pour briser la glace entre les Algériens», a-t-il souligné, «prêt» à rencontrer l’ancien président de la République, Liamine Zeroual, que des «circonstances particulières» l’ont empêché de faire le déplacement à Alger.

    Cette convergence se traduit concrètement dans les consultations entreprises avec toutes les personnalités influentes, «qu’elles soient du hirak ou non», sollicitées pour donner leur avis sur l’élaboration de la nouvelle Constitution confiée au comité d’experts dirigé par Ahmed Laraba.

    «Cette Constitution marquera le début de l’étape fondamentale», a déclaré le président de la République. Elle sera soumise à l’appréciation de toutes les catégories de la société, avant son adoption par les deux chambres du Parlement et son passage par la voie référendaire sous la supervision de l’Autorité nationale indépendante des élections. Elle constitue l’acte de naissance de la nouvelle République.

    Horizons, 25 jan 2020

    Tags : Algérie, Hirak, tebboune, Liamine Zeroual,

  • Le Hirak peut-il déjouer le complot contre l’Algérie?

    De nombreux algériens ont été surpris par le nom du gagnant de la chevauchée présidentielle du 12 décembre 2019. Des cinq candidats alignés au champ de course pour le grand prix d’El Mouradia, le cartel militaire a retenu un Premier ministre éphémère de Bouteflika. Rappelons que Tebboune avait été limogé au bout de trois mois parce qu’il avait osé s’en prendre à certains oligarques.

    En fait, cet épisode de 2017 semble être le point de départ d’une guerre de clans autour du partage de la rente des hydrocarbures, réduite en peau de chagrin par des budgets de corruption apparemment incompatibles avec un prix de pétrole et des exportations d’hydrocarbures en baisse. Bouteflika a tranché en faveur des oligarques en faisant appel à Ouyahia qui a eu recours à la politique de la planche à billets pour financer le statu quo au niveau des forces en présence. Il est aujourd’hui en prison.

    Force est de constater que tous ceux qui se sont opposés en 2017 aux décisions annoncées par Tebboune ont été neutralisés bien avant son intronisation en tant que nouveau Président de la République. Mais ce n’est pas tout. Le pouvoir profond qui l’a adoubé lui a facilité la tâche en demandant au Président sortant de ne pas lui refiler certaines patates chaudes, notamment la loi sur les hydrocarbures, les raffineries d’Augusta et de Hassi-Messaoud etc. A cet effet, Bensalah a été forcé de prendre des décisions stratégiques qui pouvaient attendre 2020. Pourquoi cet excès de zèle et qui coordonne ces actions?

    J’ai rêvé cette nuit d’une Algérie prospère et proche du plein emploi, sans haragas ni SDF. J’ai vu des hôpitaux performants, des salles de cinéma, des usines produisant des plus-values et des centres de recherche avec des universités qui attiraient de nombreux étudiants étrangers. J’ai vu des millions de touristes étrangers dans les aéroports dotés d’infrastructures modernes. J’ai vu défiler des images de champs de blé et de panneaux solaires qui s’étalaient à perte de vue. Dans mon rêve, l’Algérie rayonnait du Nord au Sud dans tous les domaines, littérature, cinéma, sciences, médecine. Le peuple était libre et pouvait s’exprimer.

    A mon réveil, je me rends très vite compte de la triste réalité et je me prépare à affronter la misère quotidienne de plus en plus insupportable. Comment en est-on arrivé là ?

    Depuis l’indépendance, les gouvernants algériens ont opté pour un modèle économique rentier basé sur les hydrocarbures, non viable à long terme. Les médias ont choisi de vivre au jour le jour et de ne pas entendre le FMI lorsqu’il prédit “une crise lancinante et dangereuse” avec le tarissement des réserves de change. Bercée par ces médias, la majorité des algériens ignore que la situation économique de l’Algérie est alarmante.

    La maffia algérienne, société anonyme régie selon les règles non écrites de la « Cosa Nostra », contrôle la distribution de la rente pétrolière à travers les administrations liées aux secteurs des finances et de l’énergie. Le secteur des finances distribue une partie de la rente pétrolière aux oligarques à travers notamment des prêts sans garanties accordés par les banques publiques. On pourrait même se demander si l’oligarchie, sortie de nulle part grâce à ces prêts, existe réellement. Certains vous diront que c’est un stratagème mis en place par le pouvoir profond pour piller les banques publiques et qu’un général se cache derrière chaque oligarque. C’est une nouvelle variante de l’affaire Khalifa. On désigne des liquidateurs qui s’arrangeront pour brûler les pièces à conviction compromettantes. On ne retrouvera pas les traces des délits. Le Trésor effacera l’ardoise des banques publiques et leurs managers risquent tout au plus de sortir en retraite anticipée.

    Comme pour l’affaire Khalifa, il y aura un simulacre de procès pour boucler des enquêtes mal ficelées. Les complices récupéreront leurs passeports pour rejoindre leurs comptes à l’étranger. C’est le prix du silence qui permet à un groupuscule de traitres qui constitue le pouvoir profond d’entretenir des milliers de mafiosos appâtés par les gains illicites.

    Le maintien d’anciens membres de la « Issaba » au niveau de la triade exécutive du plan de sabotage (Président, ministres des Finances et de l’énergie) confirme que nous sommes dans le 5eme mandat qui sera l’acte final de la mise à mort de l’Algérie. Il y aura toujours des traitres pour exécuter la feuille de route du maître d’œuvre, le puissant Etat protecteur de l’américain Chakib Khelil. Le général Tewfik a perdu une importante bataille le 15 janvier 2020, lorsque la justice italienne a innocenté, au nom d’intérêts suprêmes secrets, les hommes de main de Chakib Khelil en fuite à Dubaï. Ils pourront dorénavant voyager et rentrer au pays pour participer au 5eme mandat.

    Le gouvernement algérien a, en 2011, lancé un programme d’installation d’une capacité d’énergie renouvelable de 22.000MW qui s’étale jusqu’à 2030 (les-energies-renouvelables-une-priorite-en-algerie/). Etait-ce une première réponse pour renforcer la sécurité énergétique? L’Algérie avait-elle réellement décidé de changer de cap pour relever les défis futurs? On sait aujourd’hui que ces annonces très médiatisées concernant les énergies renouvelables sont un autre mensonge d’Etat puisque, dans les faits, le gouvernement de Bouteflika a conclu en 2014 avec General Electric un accord pour réaliser un complexe de fabrication de turbines à gaz à Batna (https://www.dzentreprise.net/6723-2/). Cette usine de production de centrales électriques réalisée à Batna en 2019 est, à l’image des usines d’assemblage de voitures, une manière d’importer en gré à gré et sans taxes des équipements à faible taux d’intégration pour repousser la transition énergétique. Sonelgaz s’est engagée à acquérir 16 000 MW d’ici 2028 auprès de l’américain GE, ce qui va aggraver considérablement notre dépendance au gaz naturel (https://maghrebemergent.info/le-sud-coreen-hyundai-ec-va-realiser-une-centrale-thermique-a-biskra/).

    Selon son PDG, Sonelgaz va réaliser en l’espace de 10 ans un parc de production équivalent à celui réalisé en 50 ans, soit 20.000 MW de capacité supplémentaire pour dit-il « assurer notre sécurité énergétique et construire un puissant catalyseur pour la diversification de l’économie nationale». http://bourse-dz.com/electricite-capacite-additionnelle-de-20-000-mw-dans-10-ans/.

    Tout est dit. Le concept de pseudo intégration des centrales à gaz achetées en gré à gré à General Electric n’est pas seulement le justificatif politique d’une opération de corruption, c’est un acte de trahison dont les conséquences sont graves puisqu’il enterre le programme des énergies renouvelables et génère d’importantes surcapacités de production d’électricité. Après l’immense gaspillage engendré par les surcapacités des cimenteries et des usines d’engrais (des volumes importants de gaz naturel destinés initialement aux exportations à long terme sont réaffectés aux secteurs privés et livrés à un prix inférieur à leur coût de production), c’est au tour de Sonelgaz de participer à la saga sournoise du sabotage du modèle énergétique national. Dans quel but ? Rapprocher la date fatidique du chaos national et de la guerre civile?

    L’Egypte a affiché les mêmes ambitions que l’Algérie en termes d’énergie solaire à partir de 2010. Le programme égyptien d’énergies renouvelables financé par des organismes internationaux a été conduit par un ministère dédié à cet objectif. L’Egypte atteindra 20% de renouvelable dans son mix énergétique en 2020 et vise 42% à l’horizon 2035. Elle vient de construire le plus grand parc solaire d’Afrique (comment-l-egypte-veut-devenir-le-n-1-de-l-electricite-solaire). Le Maroc qui a réalisé une capacité d’EnR de 3700 MW, dont 711 MW pour le solaire en 2018 s’est fixé pour objectif de dépasser 50% d’EnR dans le mix électrique.

    L’Algérie, quant à elle, vient pratiquement d’annuler en catimini son objectif initial de 22.000MW. Ce constat est triste car il nous rappelle le programme du GPL carburant des années 80. Indéniablement, il existe depuis les années 80 une constance au niveau du sabotage du modèle énergétique algérien qui est un élément essentiel du modèle économique national. A ce stade, il est légitime de s’interroger sur la démarche politique et économique suicidaire de nos gouvernants, sans aucune vision de long terme, démarche qui n’inquiète ni les acteurs algériens de la société civile, ni les organes de sécurité à qui on a fait croire que la rente des hydrocarbures sera au rendez-vous jusqu’en 2030, voire 2040 alors que tous les experts s’accordent à dire qu’il n’y a aucune rente associée au gaz de schiste.

    Les scandales continuent de secouer la Sonatrach. Elle a signé sous Ould-Kaddour un contrat avec le géant américain Exxon Mobil afin que cette dernière établisse un inventaire de toutes les ressources énergétiques du Sahara. Cette décision a fait réagir les experts en énergie qui se demandent comment une information aussi stratégique puisse être mise à la disposition de puissances étrangères.

    Par ailleurs, un communiqué publié par la société espagnole Tecnicas Reunidas (confirmé une semaine plus tard par Sonatrach) annonce aux algériens la réalisation d’une nouvelle raffinerie à Hassi Messaoud « visant à augmenter la production locale de carburants et autres produits pour répondre à la demande nationale croissante et pour être au diapason des exigences environnementales Euro V. La conception de l’usine (5 MTA) respectera les normes de sécurité et d’environnement les plus strictes, tant dans sa construction que dans son fonctionnement».

    https://algerie7.com/economie/exclusif-sonatrach-veut-offrir-dans-des-conditions-troublantes-un-mega-marche-de-3,8-milliards-de-dollars-a-tecnicas-reunidas-et-samsung/

    Pourquoi une raffinerie au sud (coûteuse à cause de la fabrication des essences) alors que la demande d’essence est au Nord ?
    Un quotidien algérien (https://www.liberte-un-avant-poste-de-lindustrie-du-schiste-) nous donne une version originale. Cette raffinerie serait alimentée par du pétrole lourd (importé par des bateaux qui navigueront sur la mer de sable ?) pour produire plus de gasoil qui serait destiné aux futurs forages de gaz de schiste. Cette théorie n’explique pas le surinvestissement pour la fabrication d’essences.

    Le communiqué tardif du Groupe Sonatrach du 08 janvier 2020 précise que : « Cette nouvelle raffinerie s’inscrit dans le cadre du programme de SONATRACH visant …à dégager des volumes à l’export. » https://sonatrach.com/presse/raffinerie-de-hassi-messaoud/

    Une raffinerie à Hassi-Messaoud qui va exporter des carburants? Là aussi avec des bateaux navigants sur une mer de sable ?

    Bref, on a l’impression que Sonatrach est instruite pour jeter des milliards de dollars par la fenêtre (génératrices de rétro commissions) car aucune étude ne supporte ces décisions d’investissement.

    On connaît les résultats de la bataille du sérail autour du management de Sonatrach qui a commencé en janvier 2010 par la “décapitation judiciaire” du Comité exécutif de Sonatrach pour “association de malfaiteurs et détournement de fonds publics” et qui s’est achevée par le verdict de février 2016, soit un mois avant le retour triomphal en Algérie du principal coupable.

    La valse des PDG de Sonatrach depuis une quinzaine d’années montre qu’il existe une volonté de saboter cette entreprise stratégique. Toutefois, la nomination d’Ould Kaddour au poste de PDG de Sonatrach, en mars 2017, alors qu’il avait été condamné à 30 mois de prison pour haute trahison, a marqué un tournant qui restera gravé dans l’histoire de l’Algérie. Des analystes ont tiré de graves conclusions. Pour eux, l’Algérie ne dispose plus d’institutions (civiles et militaires) en mesure d’assurer la défense des intérêts nationaux. Ce personnage qui a une triple nationalité a notamment créé un véritable gouffre financier en achetant une raffinerie à l’état de ferraille en Italie à ses amis d’Exxon (sonatrach-va-reinjecter-150-millions-deuros-dans-les-caisses-de-la-raffinerie-augusta/). Comme son mentor Chakib Khelil, il a été ex filtré par ceux qui se sont pourtant attaqués au clan des Bouteflika. Le nouveau PDG de Sonatrach devra nous expliquer comment il va s’en sortir avec cette raffinerie invendable d’Augusta pour lequel il doit débourser chaque année plus de 300 millions de dollars de charges.

    L’épisode Chakib Khelil, très documenté à l’étranger depuis le début du feuilleton du procès de Milan, donne un aperçu des mécanismes de pillage du secteur de l’énergie. Ouvert en 2015, le procès du tribunal de Milan portait sur le versement de 197 millions d’euros de pots-de-vin à des responsables publics algériens, entre 2007 et 2010. La justice italienne a clôturé le dossier le 15 janvier 2020 en innocentant les proches de Chakib Khelil, notamment Farid Nourredine Bedjaoui, Samir Ouraied et Omar Habour (https://surprenant-rebondissement-dans-laffaire-eni-saipem/). Ce dénouement politico-judiciaire du procès de Milan n’est pas surprenant. Il s’inscrit dans le prolongement du retour aux affaires de l’équipe de Chakib Khelil venue pour terminer le boulot de sabotage et confirme, à l’international, que Chakib Khelil est un agent fédéral américain en mission en Algérie (Financial Hitman). Se basant sur ce verdict de Milan, le département américain de la justice va enfin pouvoir renoncer à poursuivre ENI/Saipem pour corruption. La boucle est bouclée.
    Chakib Khelil est le ministre qui a détruit le fleuron de l’économie algérienne, Sonatrach. Il a ordonné la surexploitation des gisements en interdisant la réinjection qui permet de maximiser la récupération d’hydrocarbures liquides. Son lieutenant Ould Kaddour de retour aux affaires avec le grade suprême de PDG de Sonatrach confirme cette instruction de sabotage des gisements passible de la peine capitale. Son passage à Sonatrach n’effacera pas ses frasques à BRC (Brown and Root Condor) et les surfacturations hallucinantes (http://face-cachee-de-chakib-khellil/) qui n’ont fait l’objet d’aucune instruction judiciaire. A ce jour, ces personnages n’ont pas été inquiétés par la justice algérienne et leurs biens n’ont pas été saisis. Sonatrach n’a pas été indemnisée pour les préjudices subis car elle ne s’est pas portée partie civile.

    Il faut à ce stade rappeler que le couple Zeghmati/Charfi qui a ouvert le dossier judicaire de Chakib Khelil en 2013 a été limogé en 2015 par Bouteflika puis récupéré par Gaid Salah en 2019. Chakib Khelil et ses acolytes y compris Ould Kaddour (car la dissolution de BRC par Bouteflika n’efface pas ses délits) n’ont toujours pas été jugés et jouissent pleinement de leurs biens en Algérie. Zeghmati garde son poste de ministre de la justice dans le nouveau gouvernement.

    Lorsqu’il n’y aura plus de devises pour soutenir les dealers de Port Said, le taux sur le marché parallèle grimpera à plus de 400 DA/euro, ce qui accélérera le processus inflationniste. Mais il y a plus grave car notre pays risque d’être confronté à une crise financière avant trois ans aggravée par une crise énergétique à l’horizon 2030. En fait, le sabotage du secteur de l’énergie n’est que l’un des invariants d’une feuille de route exécutée par les gouvernants qui se sont succédés depuis plus de 40 ans. Cette thèse a été déjà développée par différents auteurs. Leur analyse montre que la maffia algérienne n’est que l’organe d’exécution d’une feuille de route qui s’articule autour de trois axes:

    La déliquescence du secteur de l’éducation qui va brider la qualité de la relève de nos ressources humaines sous le dogme de l’arabisation des sciences et nous condamner à l’assistanat étranger et à quémander l’aumône aux émirs du Golfe (on y est, opérations en cours);
    La destruction de l’économie nationale alors que le pays a bénéficié d’une manne pétrolière de 800 milliards $;

    Le sabordage du secteur de l’énergie qui va priver le pays de sa capacité de financement et menacer sa sécurité énergétique.

    La mise en œuvre de cette feuille de route a nécessité des moyens importants – notamment pour son financement- et une coordination au niveau des actions. On sait aujourd’hui que le financement a été assuré par des opérations de corruption à grande échelle (réf. Chakib Khelil, Bouchouareb, Hadad…) avec la complicité de bureaux d’avocats internationaux et parfois des Etats pour le blanchiment des montants détournés et la protection des agents d’exécution.

    Pour certains axes de sabotage et de propagande qui nécessitent une base idéologique, le pouvoir fait appel à des partis politiques, à certains syndicats et à des associations.

    L’argent de la corruption et parfois l’argent public distribué sous forme de subventions ou de budgets de publicité servent à contrôler les médias publics et privés qui se multiplient à grande échelle pour diffuser la bonne parole ou acheter le silence sur les sujets sensibles (autocensure).

    Les invariants de la feuille de route exécutée par le pouvoir profond depuis plusieurs décades reflète une stratégie de long terme développée par des groupes d’intérêts étrangers visant à mettre la main sur le domaine minier algérien. Ces groupes semblent privilégier un passage en force avec un mépris manifeste pour le peuple. Ils ont pris les commandes opérationnelles en Algérie à travers quelques exécutants galonnés rémunérés par la corruption. Ces « galonnés » qui composent la « Issaba » exécutent un plan extrêmement sophistiqué et jouissent d’un support logistique conséquent notamment au niveau du renseignement. Il faut se demander si le futur de l’Algérie n’est pas déjà écrit dans le cadre de l’initiative du «Grand Moyen Orient » divulgué en 2003.

    S’il est clair qu’il existe un complot contre l’Algérie et qu’on prépare la privatisation du secteur des hydrocarbures, Il ne faut pas perdre de vue que cet objectif a d’autres conséquences:

    La sécurisation militaire par les forces de l’OTAN des futurs investissements de BP, Total et Exxon etc. en Algérie. Rappelons qu’Ould Kaddour en tant que PDG de BRC, société algéro-américaine, a construit la première base militaire US.

    L’installation au pouvoir d’un régime qui va poursuivre l’œuvre de dégradation et d’asservissement de la société algérienne, à travers notamment la destruction de l’école et de l’université.

    Que restera-t-il de l’Algérie après l’épuisement des réserves de change et le transfert des réserves d’hydrocarbures à des parrains étrangers? Un pays avec un peuple docile qui accepte les conditions du FMI (thèses de Chakib Khelil) ou un pays livré au pillage et à une guerre civile qui justifiera l’intervention militaire des nations de l’OTAN qui ont déjà pris position autour de nos frontières (Tunisie, Libye, Tchad, Mali, Maroc..).

    Le Hirak peut-il sauver l’Algérie ?

    La revue Le Point du 09/01/2020 a publié une contribution de Kamel Daoud « Où en est le rêve algérien? ». On observera sur la page de couverture de la revue un autre titre : « la révolution perdue par Kamel Daoud ».

    Kamel Daoud considère que le Hirak est piégé dans une impasse urbaine. Il écrit : « D’un côté des protestataires passionnés, admirables mais piégés dans les grands centres urbains et, de l’autre, une offre de solution avec une élection présidentielle qui pare le vide, l’instabilité et donc le cauchemar à la libyenne. Epuisés et sans visibilité sur l’avenir, beaucoup, dans l’avenir profonde, feront le choix pragmatique entre la démocratie et la sécurité. Comment un mouvement d’une telle ampleur…a-t-il pu échouer? »
    Je vais me permettre d’être critique car j’analyse ce complot contre l’Algérie depuis très longtemps (https://www.lematindz.net/news/14110-le-complot-de-sid-kaci-06-avril-2014.html).

    Le peuple algérien est un troupeau qu’on amène à l’abattoir depuis plus de 20 ans. Aujourd’hui, la proximité de l’abattoir qui n’est plus qu’à deux années de marche, les révélations sur les actes de trahison et surtout l’instinct de conservation nous ont tirés de notre léthargie.

    Le Hirak gardera les yeux ouverts. Il a tout compris sur l’avenir qu’on lui prépare qui est tout sauf la sécurité. Il ne se laissera pas faire et ne sera jamais épuisé car sa vie en dépend. Il continuera à dénoncer les traitres qui l’amènent vers l’abattoir et restera vigilant. Le temps joue pour lui. Les traitres auront du mal à cacher la vérité. L’Issaba va tenter de vendre le domaine minier et le foncier (touristique/agricole) aux cheikhs du Moyen Orient pour financer la marche vers l’abattoir. Le Hirak ne lâchera rien. Il descendra dans la rue pour dénoncer ces actes de trahison.

    Mouloud Hamrouche, un homme issu du système, estime que le Hirak est « une opportunité historique pour sauver le pays, protéger l’armée et lancer ce qu’il a appelé le projet Algérie ». Il détaille son point de vue dans El Watan du 4/09/2019 (https://www.elwatan.com/wp-content190904.pdf ). Pour lui, « le mouvement du peuple est un sursaut de survie et une action préventive contre une possible déstabilisation généralisée et internationalisée … Par cette mobilisation inattendue, les Algériens ont refusé que leur pays chute ou cède au chaos … Autre mérite du hirak, c’est d’avoir révélé tant de désordres et de malversations dont la presse et les médias abreuvent l’opinion impliquant des plus hauts responsables et fonctionnaires de différentes institutions, Premiers ministre, généraux-majors, ministres et autres hauts cadres et agents de l’Etat, banquiers et entrepreneurs. Sont-ils victimes ou bourreaux, ou de simples serviteurs zélés d’un système qui interdit toute gouvernance institutionnelle, toute surveillance politique et toute administration légale?…. Le système algérien n’est pas un modèle et ne ressemble à aucun autre. C’est un non-système appelé système pour indiquer ses complexes négations. C’est un système liberticide, antipolitique, anti-militance, anti-gouvernance, anti-institutions, anti-organisation et antinational. C’est pour toutes ces raisons qu’il a anéanti l’embryon de l’Etat, fruit de la guerre de la Libération nationale, annihilé la loi et détruit la gouvernance. »

    Il conclut : « Pour sa survie, il finira par briser la cohésion de l’ANP ».
    Hamrouche lance-t-il un appel à une faction de l’armée pour l’inciter à un coup d’état contre la « Issaba » qui exécute depuis trente ans une feuille de route étrangère?.

    Au-delà des enjeux économiques, c’est un conflit géostratégique qui est préparation. Le défi majeur de l’Algérie, c’est l’instauration d’une démocratie véritable et le recours à un modèle économique qui nous permettrait de gérer l’après-pétrole. C’est l’œuvre d’au moins une génération. Les recommandations en ce sens relèvent du bon sens: il faut récupérer l’école et former des ressources humaines compétentes, rétablir la justice, promouvoir notre potentiel agricole, encourager le développement d’industries stratégiques et des services créateurs d’emplois et de valeurs ajoutées et surtout, redonner l’espoir à nos jeunes. Mais pour que tout cela se réalise sans violence, il y a un prix à payer que le peuple va exiger avant d’accepter de se serrer la ceinture: il faut lui rendre justice en faisant la lumière sur tous les scandales et les actes de corruption et de trahison du clan au pouvoir et de leurs complices. Les crimes de corruption sont imprescriptibles et régis par des accords internationaux. Il faudra juger et condamner ces criminels pour pouvoir saisir leurs biens. C’est la seule et unique recette pour éviter dans 2 ou 3 ans la guerre civile programmée par la feuille de route du GMEI dont l’objectif reste «la sécurisation militaire étrangère» des futures installations multinationales en Algérie.

    Sid Kaci

    Le Quotidien d’Algérie, 20 jan 2020

    Tags : Algérie, Hirak, Tebboune, complots,

  • Le dossier n’a pas figuré dans l’ordre du jour du Conseil : Quid des problèmes financiers de l’Algérie ?

    Le Conseil des ministres de samedi dernier a été consacré à l’examen des dossiers commerce, logement, industrie, santé, start-up et, donc, à des questions urgentes. La réunion présidée par le chef de l’Etat ne s’est pas limitée à des constats, mais à l’exposé de feuilles de route sectorielles jusqu’à l’horizon 2024, en particulier pour les branches habitat, industrie, commerce, agriculture. Mais le plus étonnant dans ce premier Conseil des ministres, à la veille de la finalisation du plan d’action du gouvernement, est l’absence d’examen du volet financier qui constitue l’urgence des urgences sur le plan économique.

    Un large cercle d’économistes avait pourtant affirmé que les mesures les plus urgentes du gouvernement Djerad, au chapitre économique, s’avère celles qui tendent à redresser la situation financière marquée par un déficit important du Trésor, estimé à plus de 2 000 milliards de dinars en 2020, de la balance commerciale et de la balance des paiements. En un mot, l’urgence des urgences est d’abord l’annonce de nouvelles décisions pour faire face au déficit budgétaire important et aux nouvelles dépenses budgétaires induites par la mise en oeuvre du programme présidentiel. Il s’agit là de mesures à court terme qui pourraient soulager le pays en attendant d’autres remèdes, la mobilisation de nouvelles ressources financières pour couvrir les besoins d’investissements publics à moyen terme.

    Paradoxalement, pour plusieurs économistes, parmi les urgences figure la réduction des dépenses publiques, en particulier le train de vie de l’Etat. Pour un économiste, le volet financier reste en outre à la marge dans ces premières semaines de gouvernance Tebboune. Pour preuve, l’absence d’un Secrétaire d’Etat ou d’un ministre délégué à la réforme bancaire et financière dans le gouvernement Djerad. Quand on sait l’importance de cette réforme structurelle sur la redynamisation de l’économie du pays, cette omission demeure surprenante. Parallèlement, l’un des chantiers les plus urgents est la définition d’une trajectoire à moyen terme qui donnerait plus de lisibilité ou de visibilité aux investisseurs. C’est du reste un préalable au recours à l’endettement extérieur (recours aux crédits multilatéraux, c’est-à-dire consentis à des conditions favorables) en vue de couvrir une partie des besoins de financement du pays.

    Il convient ici d’adopter cependant la prudence. La feuille de route en matière de réforme fiscale avec ses mesures à court et moyen termes n’est pas prête aujourd’hui. Idem probablement pour la trajectoire budgétaire. On en saura davantage quand le programme du gouvernement Djerad sera rendu public dans quelques jours, voire au cours des prochaines semaines.

    Ce qu’il faut noter, au chapitre rose, lors de ce Conseil des ministres, c’est une série de recommandations pertinentes du Président de la République telles que la lutte contre le gaspillage du pain, l’imposition de normes aux frontières pour empêcher la commercialisation de produits non conformes, dont les appareils de chauffage qui seraient à la source de la mort de dizaines de citoyens par inhalation de monoxyde de carbone depuis le 1er janvier 2020, le traitement en urgence du dossier véhicule SKD-CKD en vue de mettre fin à l’importation déguisée de véhicules qui a profité à certains oligarques aujourd’hui emprisonnés.

    A noter que le caractère dépensier de l’Etat semble perdurer au regard de la déclinaison d’un programme de réalisation de 1 million de logements d’ici à 2024 en contexte de crise financière. Cette politique de l’habitat, qui consiste à donner le logement à des catégories sociales qui peuvent épargner pour obtenir le logement aidé, est-elle soutenable ? s’interrogent plusieurs économistes. Selon eux, le logement devrait aller aux catégories sociales les plus démunies. Pour les couches moyennes des formules de location plus souples et plus accessibles qu’aujourd’hui, conjuguées à des formules d’épargne logement (effort d’épargne consenti) seraient plus appropriées. En un mot, l’Etat peut-il continuer à donner gratuitement un logement à des bénéficiaires qui vont, pour certains, le revendre ou le louer une année ou quelques années plus tard ? En attendant le plan d’action proprement dit, sur le volet dépenses, jusqu’ici, le chef de l’Etat ni le Premier ministre ne nous disent, quitte à le rappeler, comment financer toutes ces dépenses.

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    Tags : Algérie, Hirak, Tebboune, gouvernement, économie, situation financière,

  • Maroc : La presse se déchaîne contre Tebboune et l’Algérie

    La presse marocaine se déchaîne contre Tebboune

    En dépit de la prudence de la presse marocaine à l’égard de la situation en Algérie depuis plusieurs mois, un intérêt soudain pour l’actualité algérienne a rebondi depuis l’élection présidentielle du 12 décembre dernier.

    C’est le cas pour le quotidien arabophone «Al Sahraa» de relater pour la énième fois lors de son édition du 2 janvier, le récit du capitaine Ali Najab en précisant «25 ans dans les geôles de Tindouf , un récit sur la brutalité des bourreaux polisariens à la solde du régime algérien».

    A vrai dire, depuis l’élection de Abdelmadjid Tebboune, les chroniqueurs font état d’un climat de contestation continu en Algérie . La première sortie médiatique du nouveau président élu, juste après l’annonce de sa victoire à l’élection présidentielle, où il s’est exprimé sur notre voisin le Maroc, a été perçue du mauvais œil par nos voisins .En effet, Tebboune avait déclaré : «Le peuple marocain aime l’Algérie et les Algériens aiment le peuple marocain, mais la maladie ne disparaît que lorsque disparaissent les causes.»

    Un message suffisant pour que la presse s’enrôle dans sa cabale habituelle au lendemain de ces déclarations. Les éditions du 16 décembre n’en font pas exception et c’est sur un ton mi-sarcastique que le quotidien Assabah avait titré «nous aimons tous Tebboune» rappelant que «le voisin de l’Est n’a jamais cessé de provoquer le royaume, tantôt en l’accusant de voler son patrimoine (caftan, couscous, musique rai…), tantôt à travers les sorties diplomatiques puériles de ses hauts responsables» a écrit Assabah.

    Le journal est allé encore loin en précisant que «selon la majorité des internautes marocains, le nouveau président n’apportera rien de nouveau dans les relations maroco-algériennes, car n’ayant aucun pouvoir» conclut le quotidien dans un second article de la même édition.

    Dans son billet, Al Ahdath Al Maghribia n’a pas manqué de fustiger la première déclaration du nouveau Président algérien, qui a conditionné l’ouverture des frontières terrestres à des «excuses» de la part du Maroc.

    Pour sa part, Akhbar Al Yaoum avait rapporté que le Maroc ne doit pas s’attendre «à du bon de la part du nouveau président algérien, dont les différentes interventions durant la campagne électorale télévisée ont donné à voir un «ennemi viscéral du Maroc».

    Même après le décès du général du corps d’armée Gaïd Salah, la donne ne semble pas être changée pour nos voisins qui avaient estimé que «le changement surprise à la tête de l’armée n’apportera pas de grands changements aux relations entre les deux pays», notamment avec son successeur.

    Le site le360.ma a fait intervenir le politologue marocain Mohamed Taj Eddine El Hosseini, qui a jugé que dans les relations algéro-marocaines «ce sont les civils qui œuvrent pour la réconciliation, le progrès et la paix, pas les militaires» et ce, dans un entretien vidéo publié sur le site.

    Cette nouvelle approche de la presse marocaine par rapport aux relations entre les deux pays ne peut être que «suggérée» par le palais royal.

    Selon de nombreux observateurs, le Maroc a gardé un mutisme inhabituel vis-à-vis de l’Algérie, espérant certainement que le mouvement du Hirak puisse accoucher d’une solution qui sied à ses desseins politiques.

    Ilhem Tir

    Le Soir d’Algérie, 4 jan 2020

    Tags : Maroc, Algérie, Hirak, Makhzen, Tebboune,