Étiquette : Terrorisme

  • Le Canada préoccupé par la situation en Libye

    Global Affairs Canada

    COMMUNIQUE DE PRESSE

    Le Canada préoccupé par la situation en Libye

    Le Canada appuie sans réserve le désir du peuple libyen de bâtir un pays pacifique, stable, démocratique et prospère

    ONTARIO, Canada, 22 mai 2019/ — Affaires mondiales Canada a fait aujourd’hui la déclaration suivante :

    « Le Canada est vivement préoccupé par l’escalade de la violence à Tripoli, en Libye, et dans les environs, notamment par les bombardements aveugles dans des zones urbaines et les attaques contre le personnel médical. Comme l’a déclaré aujourd’hui le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU, Ghassan Salamé, au Conseil de sécurité de l’ONU, Il ne peut y avoir de solution militaire à la crise.

    « Nous exhortons toutes les parties au conflit à appliquer immédiatement un cessez-le-feu et à œuvrer pour la réconciliation au moyen d’un dialogue politique inclusif et facilité par les Nations Unies.

    « Nous appelons toutes les parties au conflit à respecter leurs obligations découlant du droit humanitaire international, dont elles sont responsables. Il s’agit notamment d’assurer la protection des civils, dont celle des migrants et des réfugiés, et de permettre l’acheminement de l’aide humanitaire vers ceux qui en ont besoin. Nous demandons également à toutes les parties de permettre aux civils qui souhaitent quitter les zones de conflit de le faire en toute sécurité.

    « Le Canada appuie sans réserve le désir du peuple libyen de bâtir un pays pacifique, stable, démocratique et prospère. »

    SOURCE : Global Affairs Canada

    Tags : Canada, Libye, terrorisme, ISIS, EI, Daech, Haftar,

  • L’implication de l’Etat du Maroc dans le terrorisme national et international

    Ali Lahrouchi

    Les autorités marocaines ont très vite annoncé et évoqué que les attentats-suicides perpétrés à Casablanca le 16 mai 2003, qui avaient coûté la vie à 33 civils et 12 terroristes, avaient été commis par la Salafia Jihadia. Ce mouvement inconnu est lié à Al Qaida. Les autorités marocaines ont également déclaré que les terroristes eux-mêmes avaient un motif islamiste. En conséquence, 10000 musulmans ont été arrêtés, 3000 d’entre eux ont été torturés, maltraités, violés et condamnés à une longue peine d’emprisonnement et 7200 autres ont également été torturés, violés et maltraités avant d’être relâchés. Mais le cerveau derrière cela peut être retracé aux services de sécurité marocains.

    Cela a été révélé lors d’un entretien avec le deuxième homme du précédent roi, Hassan II, Driss Basri.
    Basri était l’ancien ministre de l’Intérieur. Il était également à la tête des services secrets de Hassan II depuis vingt ans. Il a déjà fait carrière avec les officiers supérieurs et les responsables redoutés de Hassan II: le général Oufkir et Ahmed Dlimi, chef de la police secrète. Les deux sont morts dans des circonstances suspectes. Il ne fait aucun doute que Hassan II en avait pris le contrôle. Driss Basri a été démis de ses fonctions lorsque le fils de Hassan II, Mohammed VI, est arrivé au pouvoir. Puis Basri s’est enfui en France. Là, il a accordé une interview à la chaîne de télévision internationale Al Jazeera et au journal international Al-Qods Al-arabi. Il a annoncé qu’il allait écrire un livre en France.

    Dans cet entretien avec Al Jazeera, il a également déclaré que les attaques de Casablanca au Maroc avaient été commises à la suite d’un règlement interne entre les Marocains eux-mêmes et non pas par les islamistes ou par quelqu’un d’autre en dehors du Maroc. Il a également déclaré qu’il parlerait de tout dans le futur comme une insulte et un avertissement au régime marocain lui-même. C’était clairement une déclaration interne des services secrets marocains. Ils avaient délibérément laissé les attaques contre les touristes et les juifs suggérer que les islamistes étaient derrière. Il existe divers services secrets au Maroc; des soldats, du gendarme, de la police et du roi lui-même. Il y a toujours des conflits entre ces services. (Voir le livre Notre ami le roi à ce sujet), qui indique que la terreur et la fraude sont les fondements fondamentaux du régime de Hassan, écrit Gilles Perrault.

    Peu de temps après, Driss Basri mourrait dans un hôpital français. Les circonstances étaient suspectes et on se demandait si les Français avaient été impliqués dans leur coopération avec les services secrets marocains. Mais aucune preuve n’a été encore avancée.

    Hicham El-Mandari, demi-frère illégitime de Mohammed VI, mourrait également dans des circonstances suspectes. C’est arrivé en Espagne. El-Mandari avait joué un rôle important dans le régime de Hassan II. Il était connu comme le « conseiller spécial » de Hassan II. Lorsqu’il a été soupçonné de fraude et de contrefaçon en 1999, il a fui le pays avec, semble-t-il, de nombreux chèques, de l’argent et des documents compromettants. Il avait dit: « Si j’étais un criminel, j’en ferai connaître d’autres ». El-Mandari connaissait tous ceux qui rondait autour du palais et de la famille royale. Il savait tout sur tout sur le rôle de la mafia, les assassins. Sa vie a pris fin sur un parking de la ville espagnole de Mijas. Il préparait une interview avec une chaîne de télévision internationale de type Al Jazeera avec laquelle il voulait combattre le régime de Mohammed VI.

    L’atmosphère de complots, de torture, d’oppression et de corruption est attribuée à Hassan II. Personne n’en a des doutes. Mais on dit souvent que son successeur, Mohammed VI, est « différent ». Rien n’est moins vrai. J’ai déjà évoqué les récits persistants sur le lien entre les services secrets marocains et l’attaque de Marrakech en 2003. Mais il existe également des relations entre les services secrets marocains et les attentats du 11 mars 2004 à Madrid. La France a également joué un rôle dans ce processus.

    C’était une opération très compliquée. Dix bombes ont explosé en moins de quinze minutes dans quatre trains de banlieue. 191 personnes sont mortes et pas moins de 2050 ont été blessées, dont plusieurs grièvement. Il s’agit de la plus grande attaque terroriste en Europe depuis l’attaque de l’avion qui s’est écrasé à Lockerbie. Les attaques à Madrid ont été attribuées aux Brigades Abou Hafs al-Masri, une mystérieuse organisation qui serait associée à Al Qaida. Un certain nombre de Marocains ont été arrêtés et condamnés pour cela. Un Syrien aurait également été impliqué. Et il y avait aussi une relation avec le trafic de drogue marocain. En outre, deux suspects étaient des informateurs de la police espagnole sur le trafic de drogue. Selon le journal espagnol El Pais, il existait un lien entre les attentats de Madrid et ceux de Casablanca. Mais les juges espagnols ont conclu qu’il n’y avait pas de cerveau derrière les attaques, rien de plus qu’un lien direct avec Al Qaida n’a pu être démontré.

    Cependant, les révélations sur le rôle du régime marocain dans les attentats de Madrid se sont poursuivies. A cette époque, les relations entre l’Espagne et le Maroc étaient mauvaises. Deux ans avant « Madrid », cela se reflétait dans un conflit sur Isla Perejil (« île de Persil »), en arabe Jazirate Leila (« Île de Leïla »), une île inhabitée, un énorme rocher en réalité qui a été revendiqué à la fois par le Maroc et par l’Espagne. Le 11 juillet 2002, la police marocaine avait occupé l’île et une semaine plus tard, une force majeure de l’armée espagnole « l’avait reconquise ». L’UE a soutenu l’Espagne, mais dans les coulisses, la France a joué un jeu différent avec le Maroc.

    Les documents publiés en 2006 ont révélé la publication d’un livre intitulé Quand le Maroc sera islamiste des journalistes français Nicolas Beau et Catherine Graciet. Le journal espagnol El Pais l’a notamment publié le 30 novembre 2006. Dans les 24 heures suivant la « reprise » de l’îlor de Persil par l’armée espagnole, la soeur de Mohammed VI, Mariam, est partie à Paris pour consulter le président Jacques Chirac.

    Selon les notes divulguées, les deux pays ont ensuite mis au point une stratégie de riposte. Les services secrets français et marocains ont travaillé ensemble. Un haut responsable des services de sécurité marocains a fait savoir aux services de sécurité français que l’Espagne alimentait une rébellion du Rif Berber. La France s’inquiétait de l’expansion de l’influence espagnole, ce qui irait à l’encontre d’un accord tacite entre les deux pays européens selon lequel l’Espagne pourrait continuer d’exercer son pouvoir en Amérique du Sud et la France en Afrique du Nord. Mohammed VI a décidé d’un programme de réarmement et a notamment acheté douze avions de chasse Mirage à la France.

    Ces sombres manipulations ont pris un nouveau tournant quand un ancien secrétaire des services secrets espagnols, José Villarejo, est allé au tribunal en 2019 avec de nouveaux documents prouvant que les attentats à Madrid avaient été organisés à partir d’un ancien château français appartenant à Mohammed VI. Un article à ce sujet a été publié le 22 mars 2019 dans le journal espagnol « El Espanol ». Villarejo prétend avoir intercepté les rapports de deux espions français par les services secrets espagnols. Concernant les attentats, dans le château français de Mohammed VI, il y avait une communication intense entre le frère du roi – Rachid – et sa soeur – Meriem – et les services secrets marocains. Dans un autre message à El Espanol du 8 mars 2019, il a été déclaré que les services secrets français en Syrie avaient été impliqués dans la dissimulation de traces conduisant aux auteurs des attentats de Madrid.

    Source : Amazigh Times, 17 mai 2019

    (traduction automatique du néerlandais)

    Tags : Maroc, terrorisme, 11M, services secrets marocains, DGED, Basri, Villarejo,

  • Signature d’un Accord de Coopération entre le G5 Sahel et l’Organisation internationale de police criminelle (INTERPOL)

    Il définit les modalités de la coopération, technique, la formation et le renforcement des capacités

    NOUAKCHOTT, Mauritanie, 17 mai 2019/ — Le Secrétaire Permanent du G5 Sahel, Monsieur Maman Sambo Sidikou et le Secrétaire Général de l’Organisation internationale de police criminelle – INTERPOL, Monsieur Jürgen Stock ont signé,le 16 Mai 2019 à Lyon en France, un accord de coopération entre les deux institutions.

    Cet accord a pour objectif d’instaurer un cadre pour la coopération entre les deux institutions dans les limites de leurs domaines de la prévention et la répression des actes terroristes et d’autres formes de criminalité transfrontalière.

    Ce partenariat permettra d’avoir un cadre juridique régissant les échanges de données et d’informations entre INTERPOL et le G5 Sahel.Il définit par ailleurs les modalités de la coopération, technique, la formation et le renforcement des capacités. Autre volet important de l’accord , il s’agit d’échanges d’expertises dans les domaines relatifs à la police.

    Le Directeur Géneral de la police nationale du Burkina Faso le controleur Géneral de police Jean Bosco KIENOU en qualité de président en exercice du comité de Défense et Sécurité était présent à la cérémonie de signature . On notait également la présence du Controleur Général KAKA Abdoulaye coordinateur régional de la Plateforme de Coopération en Matiere de Sécurité

    Source : APO

    Tags : Sahel, G5, Mali, MINUSMA, terrorisme, lutte antiterroriste,

  • Quai d’Orsay – Point de presse de la porte-parole : G5 Sahel

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    Ministère des Affaires Etrangères de la République Française

    COMMUNIQUE DE PRESSE

    Quai d’Orsay – Point de presse de la porte-parole : G5 Sahel

    Un soutien international efficace est indispensable

    PARIS, France, 17 mai 2019/ — Au point de presse de ce jour, la porte-parole a fait les déclarations et répondu aux questions suivantes :

    Q – Le ministre des affaires étrangères burkinabè a déclaré hier que le G5 Sahel ne serait pas suffisant pour éradiquer la menace terroriste dans la région et a appelé à la création d’une coalition internationale comme pour le Levant. Pensez-vous qu’une telle coalition pourrait faire partie d’une nouvelle stratégie pour la région, vu que la politique actuelle ne porte pas ses fruits ?

    R – Face à la situation sécuritaire et humanitaire au Sahel, la pleine mobilisation des États du G5 Sahel est indispensable. C’est pourquoi la France se mobilise en faveur du soutien international à la force G5 Sahel, ainsi qu’à l’Alliance Sahel. Elle appelle ses partenaires internationaux à poursuivre leur engagement dans la région et à soutenir le déploiement par les États du G5 Sahel de leurs forces de sécurité et des services publics sur l’ensemble de leur territoire.

    Un soutien international efficace est indispensable. La France veillera à ce que lors du renouvellement à venir du mandat de la MINUSMA, les modalités techniques du soutien international soient davantage adaptées aux besoins de la force conjointe G5 Sahel.

    Distribué par APO Group pour Ministère des Affaires Etrangères de la République Française.

    SOURCE : Ministère des Affaires Etrangères de la République Française

    Tags : France, G5 Sahel, terrorisme, Mauritanie, Burkina Faso, Mali, Niger, Tchad,

  • Mali: les donnateurs satisfaits du compte rendu sur les réalisations de la MINUSMA 

    BAMAKO, Mali, 14 mai 2019/ — Le rapport global annuel narratif du Fonds Fiduciaire des Nations Unies pour la Paix et la Sécurité au Mali a été présenté vendredi 10 mai 2019 au groupe de donnateurs.

    La Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations Unies au Mali, Mme Joanne Adamson a assisté à la cérémonie ainsi que plusieurs ambassadeurs dont ceux d’Allemagne, du Canada, du Danemark, des États-Unis, de Norvège et des Pays-Bas.

    Pour ne pas rater cet importante événement, des Chefs de services de coopérations internationales comme ceux de la France et de la Suède, ont également fait le déplacement, ainsi que des représentants des ambassades de Belgique, du Royaume-Uni et de Suède, et des représentants de la délégation de l’Union Européenne. Plusieurs représentants des composantes de la MINUSMA, y compris le Commandant de la Force, le Commissaire d’UNPOL, et les Chefs des Divisions des Affaires Civiles, de Droit de l’Homme, de Justice et Corrections, et de SSR/DDR étaient présents aussi lors du compte rendu sur les réalisations concrètes et tangibles du Fonds Fiduciaire en soutien à la mise en œuvre du mandat de la MINUSMA.

    Entre Mars 2018 et Avril 2019, 98 projets étaient en cours de mise en œuvre et/ou planifiés. Dans la même période, le fonds fiduciaire a, entre autre, permis la réhabilitation de la piste d’atterrissage de Gao, remis au mois d’août 2018, la formation de 2 615 éléments des Forces de Sécurité Maliennes à Gao, Mopti et Tombouctou, la construction de plusieurs camps pour les Forces de Défense et de Sécurité Maliennes, dont le camp de Kouakoura dans le cercle de Djenné, remis au mois de Décembre 2018 et ayant permis le déploiement de 60 gardes nationaux dans le contexte de la mise en œuvre du Plan de Sécurisation Intégrée des Régions du Centre (PSIRC), ou encore le renforcement de cinq postes de contrôle pour les FAMa à Mopti, remis au mois de janvier 2019, et six postes de contrôle pour les FAMa à Tombouctou, remis au mois de janvier 2019.

    Les donateurs ont exprimé leur satisfaction quant aux réalisations concrètes et tangibles du Fonds Fiduciaire en soutien à la mise en œuvre du mandat de la MINUSMA. Parmi celles-ci, il y a lieu de citer l’appui à la mise en place des principaux mécanismes énoncés dans l’Accord de paix, tels que la Commission d’enquête internationale pour le Mali, les Autorités Intérimaires et les Collèges Transitoires, l’Observateur indépendant de la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation, le processus accéléré de DDR, lancé au mois de novembre 2018 et l’appui au redéploiement des services de l’Etat, y compris les Forces de Défense et de Sécurité Maliennes.

    Lors de la cérémonie, les présents ont échangé dans une ambiance de franchise sur les modalités d’intervention du Fonds Fiduciaire. Les donateurs ont également esquissé quelques lignes directrices pour le Fonds et encouragé l’organisation à avoir des échanges similaires à l’avenir.

    Tags : MINUSMA, Mali, Sahel, terrorisme, donateurs, ONU,

  • Le Conseil de l’UE cherche à renforcer la relation de l’UE avec la région

    BRUXELLES, Belgique, 13 mai 2019/ — Le 13 mai, le Conseil a examiné et adopté des conclusions sur le Sahel. Il y a rappelé que le Sahel constituait une priorité stratégique pour l’UE et ses États membres. Les différentes sessions et réunions prévues durant la semaine du 13 mai témoignent de ce sens des priorités et de l’approche intégrée adoptée par l’UE à l’égard de la région. Les ministres des affaires étrangères ont tenu un débat – qui devrait être axé sur les aspects liés à la sécurité – visant à définir le cadre politique, dans la perspective des échanges de vues auxquels procéderont les ministres des affaires étrangères et de la défense de l’UE le 14 mai avec leurs homologues des pays du G5 Sahel (Burkina Faso, Tchad, Mali, Mauritanie et Niger). Le jeudi 16 mai, les ministres de l’UE chargés du développement débattront de la manière de renforcer la relation à long terme de l’UE avec la région, ainsi que le soutien que l’UE apporte au Sahel.

    Les conclusions rappellent que l’UE se tient aux côtés des autorités et des populations du Sahel, qui demeurent confrontées à des défis de diverse nature:

    • au niveau politique, avec en particulier de graves lacunes en matière de gouvernance, d’état de droit et de protection des droits de l’homme;
    • ii) sur le plan sécuritaire, en raison de l’expansion de la menace terroriste, de la violence extrémiste et de la criminalité organisée, y compris la traite des êtres humains, le changement climatique ayant un effet négatif sur les ressources naturelles et alimentant les conflits locaux;
    • en matière de développement, avec une pauvreté endémique, une forte croissance démographique et une faible cohésion socioéconomique;
    • ces éléments contribuent à l’aggravation de l’insécurité alimentaire, à l’augmentation de la pression migratoire et à la dégradation de la situation humanitaire.

    C’est dans ce contexte que des conflits intercommunautaires ont connu une résurgence significative en quelques mois dans plusieurs pays de la région. Relever ces défis et répondre à ces lacunes relève avant tout de la responsabilité des États du Sahel. La communauté internationale les soutient dans les efforts qu’ils déploient.

    Conclusions du Conseil sur le Sahel

    1. L’Union européenne (UE) se tient aux côtés des autorités et des populations du Sahel, qui demeurent confrontées à des défis de diverse nature: i) politiques, en particulier de graves lacunes en matière de gouvernance, d’état de droit et de protection des droits de l’homme; ii) sécuritaires, avec l’expansion de la menace terroriste, de la violence extrémiste et de la criminalité organisée, y compris de la traite des êtres humains, le changement climatique ayant un effet négatif sur les ressources naturelles et alimentant les conflits locaux; iii) en matière de développement, avec une pauvreté endémique, une forte dynamique démographique et une faible cohésion socio-économique; iv) ces éléments contribuent à l’aggravation de l’insécurité alimentaire, à l’augmentation de la pression migratoire et à la dégradation de la situation humanitaire.
    C’est dans ce contexte que des conflits intercommunautaires ont connu une résurgence significative en quelques mois dans plusieurs pays de la région. Relever ces défis et répondre à ces lacunes relève avant tout de la responsabilité des États du Sahel. La communauté internationale les soutient dans leurs efforts

    2. Le Sahel est une priorité stratégique pour l’UE et ses États membres.
    La réunion entre les ministres des affaires étrangères et de la défense des vingt-huit États membres de l’UE et des cinq États membres du G5 Sahel lors de la session du Conseil des affaires étrangères du 14 mai 2019 en témoigne. Dans le cadre d’un dialogue politique permanent et d’une approche intégrée axée sur le nexus développement et sécurité, et sur la base de la stratégie de l’UE pour la sécurité et le développement au Sahel et de son plan d’action régional, ainsi que des cinq piliers du plan d’action adopté lors du sommet de La Valette en 2015, l’ensemble des instruments européens d’action extérieure ont été déployés. L’UE soutient ainsi individuellement chacun des cinq pays rassemblés au sein du G5 Sahel et accompagne leurs efforts de coopération. L’UE et ses États membres sont les principaux partenaires de la région, mobilisant plus de 8 milliards d’euros entre 2014 et 2020 au titre de l’aide au développement pour des programmes nationaux et régionaux, notamment à travers le fonds fiduciaire d’urgence. L’UE et ses États membres soutiennent également la sécurité au Sahel en déployant de très importants moyens humains et matériels dans le cadre notamment des missions menées au titre de la politique de sécurité et de défense commune (PSDC) – EUTM Mali, EUCAP Sahel Mali et EUCAP Sahel Niger -, par leur participation à la mission MINUSMA des Nations unies, au travers de l’opération française Barkhane, soutenue par d’autres États membres, et dans le cadre de nombreux engagements bilatéraux.

    3. L’UE réaffirme son engagement, conformément à la résolution 2391 du Conseil de sécurité des Nations unies, en faveur du G5 Sahel et rappelle le soutien significatif qu’elle apporte à la mise en place de ses structures de gouvernance, à l’opérationnalisation de la Force conjointe (FCG5S) et à la mise en œuvre du Programme d’investissements prioritaires du G5 Sahel (PIP) et de son Programme d’urgence, avec l’appui de l’Alliance Sahel et d’autres donateurs. Elle salue la reprise des opérations de la FCG5S et appelle à une intensification de ses efforts. Un an après la conférence de haut niveau sur le Sahel qui s’est tenue à Bruxelles le 23 février 2018, l’UE et ses États membres s’engagent à poursuivre la mise en œuvre des 147 millions d’euros déjà alloués à la Force.

    4. L’UE reste toutefois gravement préoccupée par la montée des violences terroristes, mais aussi communautaires, au Mali et au Burkina Faso. Elle appelle les autorités à lancer ou à diligenter des enquêtes appropriées, y compris sur les violences sexuelles et basées sur le genre, pour déterminer les responsabilités, directes ou indirectes, de l’ensemble des protagonistes, à ne laisser aucune place à l’impunité et à tenir les citoyens informés des progrès réalisés à cet égard. Elle appelle également les gouvernements à dissoudre et à désarmer toutes les milices actives sur leurs territoires et à lancer pour les régions concernées un processus politique ambitieux et inclusif de dialogue et de réconciliation pour résoudre les problèmes de cohésion sociale et de confiance, notamment entre la population et les forces armées. Elle appelle à cet égard à un comportement exemplaire des forces de sécurité et de défense dans le respect des droits de l’homme et du droit international humanitaire ainsi qu’à un suivi judiciaire des incidents, qui peuvent constituer des violations de ces droits. La prévention du recrutement et de l’utilisation d’enfants soldats et la lutte contre ce phénomène ainsi que la réinsertion des enfants soldats doivent être assurées. L’UE encourage le G5 Sahel et chacun de ses États membres à accorder la priorité aux zones d’instabilité les plus critiques, sans négliger les zones stables, et à traiter de manière intégrée les causes profondes de l’insécurité pour prévenir la violence et satisfaire aux besoins et aux aspirations des populations, y compris des femmes et des jeunes.

    5. L’UE souligne l’importance des réformes majeures que doivent entreprendre les gouvernements du G5 Sahel afin d’assurer une paix, une sécurité et une prospérité durables. D’une part, la gouvernance inclusive des territoires au niveau national et local, une véritable décentralisation, en particulier le retour des services publics, y compris l’accès à l’éducation, en particulier pour les filles et les femmes, la réouverture des écoles, l’accès à la justice pour tous, la lutte contre la corruption et la bonne gouvernance sont clés. D’autre part, la réforme du secteur de la sécurité, afin de rendre plus efficace la lutte contre l’insécurité et à mettre un terme aux exactions commises contre les populations civiles, s’impose. Des perspectives économiques plus équitables, le respect des droits et l’autonomisation des femmes et des filles, la protection et l’intégration des personnes en situation de vulnérabilité et l’égalité en matière d’accès aux services publics, y compris l’accès aux services de soins de santé sexuelle et reproductive doivent être assurés. Enfin, pour un développement économique inclusif et durable, un accès équitable aux ressources naturelles, des réponses appropriées aux changements climatiques et écologiques et un environnement plus favorable à l’entrepreneuriat et à l’investissement sont également nécessaires. L’UE souligne aussi l’importance d’une participation pleine et entière des jeunes, des femmes et de la société civile aux processus de paix, y compris à la prévention des conflits, en général également au niveau local. Cela est indispensable pour la paix et le développement durable dans la région du Sahel. L’UE encourage le G5 Sahel à intégrer une perspective de genre dans l’ensemble de ses actions.

    6. L’UE appelle les États du G5 Sahel à redoubler, accélérer et approfondir leurs efforts en matière de coopération régionale, notamment en donnant au secrétariat permanent les moyens de remplir sa mission, et à renforcer leur mobilisation pour une opérationnalisation complète de la Force conjointe et une mise en œuvre immédiate du PIP dans les zones les plus vulnérables. Elle souligne une nouvelle fois l’impératif d’une mise en œuvre effective, par la FCG5S et ses États membres, du cadre de conformité pour les droits de l’homme et le droit international humanitaire, et la nécessité de mettre en place une véritable composante « police » en appui à la Force conjointe, en vue de garantir une interface efficace entre la Force conjointe et les systèmes nationaux de justice pénale. L’UE se réjouit à cet égard de la tenue, le 21 janvier dernier à Niamey, de la deuxième conférence sur le renforcement des liens entre sécurité, justice et développement dans l’espace du G5 Sahel.

    7. Face à la dégradation de la situation sécuritaire dans la région, aggravée par l’instabilité dans les pays limitrophes, l’UE rappelle que tous les acteurs – les gouvernements nationaux des pays du G5 Sahel, le G5 Sahel, la CEDEAO et les pays voisins, l’Union africaine et les Nations unies – ont la responsabilité de mobiliser leurs moyens dans le cadre d’une approche cohérente et globale de stabilisation permettant le retour de la sécurité et du développement. L’UE salue à cet égard le travail des gouvernements des pays du Sahel et des acteurs nationaux et internationaux et le rôle de coordination des Nations unies. Elle souligne le rôle crucial de la MINUSMA pour la stabilité, la paix et la réconciliation au Mali, y compris son rôle au nord et au centre du pays, en particulier ses missions d’appui au redéploiement de l’État, de protection de tous les civils, sans discrimination, d’appui au retour des services de base et de bons offices pour le processus politique malien qui doit impérativement être mené à terme, ainsi que sa capacité d’interaction avec les autres forces de sécurité, y compris par l’appui qu’elle apporte à la FCG5S. En conséquence, l’UE accueillerait favorablement l’adoption, par le Conseil de sécurité des Nations unies, en juin prochain, d’un mandat de la MINUSMA à la hauteur de ces enjeux.

    8. L’UE salue les avancées constatées au Mali dans la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation signé en juin 2015, y compris à travers le comité de suivi, mais appelle les parties prenantes, en particulier le nouveau gouvernement malien, à poursuivre leurs efforts et à les faire aboutir rapidement, notamment en ce qui concerne la réintégration effective des combattants via le processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration, la réforme du secteur de la sécurité, l’avancée du processus de décentralisation et la création d’une zone de développement pour les régions du Nord. Elle appelle les plus hautes autorités maliennes à mener le processus de révision de la Constitution dans un esprit inclusif, pour que celle-ci soit acceptée par l’ensemble de la société malienne et qu’elle soit à même de contribuer au retour de la paix dans un Mali refondé. L’UE souligne l’importance d’une inclusion pleine et entière des femmes, des jeunes et de la société civile dans la mise en œuvre de l’accord.

    9. L’insécurité croissante contribue à la détérioration de la situation humanitaire. Les déplacements causés par la violence ne font qu’exacerber les difficultés liées aux crises alimentaires et nutritionnelles récurrentes, et augmentent les besoins en matière de protection des personnes en situation de vulnérabilité, en premier lieu les enfants, les femmes et les personnes handicapées. Bailleur humanitaire majeur avec plus de 250 millions d’euros alloués au cours des deux dernières années en faveur des populations des pays du G5 Sahel, et dans un contexte où la réponse d’urgence reste sous-financée, l’UE invite les pays du G5 Sahel à intensifier leurs efforts afin de prévenir de nouveaux déplacements et de garantir l’accès des populations touchées par les conflits et la violence aux services de base. L’UE continuera à se tenir aux côtés de la population.

    10. L’UE continuera à attacher une importance prioritaire à la région du Sahel et à prendre les initiatives appropriées, tout en restant attentive à l’engagement de ses partenaires et à l’efficacité des actions menées. L’UE rappelle sa détermination à accompagner le retour de l’État et des services de base, la stabilisation des zones périphériques, la lutte contre les trafics, par exemple au moyen du projet GAR-SI Sahel, et toute initiative de dialogue et de réconciliation. Elle est également prête à continuer à soutenir la nécessaire réforme des forces de sécurité et de défense des pays du G5 Sahel, la poursuite du développement de leurs capacités, sur la base des stratégies locales, et leur redéploiement, en s’appuyant en particulier sur les missions de PSDC existantes au Mali et au Niger, conformément au mandat de ces dernières. Par ailleurs, elle souligne que le soutien de l’UE ne peut être efficace que s’il accompagne d’efforts conséquents des pays du G5 Sahel pour améliorer la gouvernance, le développement et la sécurité dans l’ensemble de la région. L’UE continuera à suivre de près la situation et identifiera, le cas échéant, des ajustements nécessaires dans la mise en œuvre des actions qui sont en cours, sur la base d’avancées concrètes, notamment en vue de la réunion ministérielle annuelle entre le G5 Sahel et la haute représentante prévue à Ouagadougou en juillet 2019.

    Source : UE

    Tags : Union Européenne, UE, Sahel, terrorisme, sécurité, G5, Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad, Barkhane,

  • Opération Barkhane – Comment éviter l’enlisement des forces françaises au Sahel ? (rapport confidentiel)

    EM GT International/ES Paris, 19 octobre 2016

    Note 15 (statut : confidentiel)

    Objet : Opération Barkhane – Comment éviter l’enlisement des forces françaises au Sahel ?

    1- Objectifs de l’opération Barkhane

    Lancée le 1er août 2014, l’opération Barkhane1 a succédé à l’opération Serval, lancée au Mali le 13 janvier 2013. L’objectif de l’opération Barkhane est de lutter contre les groupes terroristes djihadistes dans la région du Sahel, en soutenant l’action des Etats du « G5 Sahel » (Mauritanie, Mali, Niger, Tchad et Burkina-Faso), organisation régionale créée en 2014. Après la reprise des villes du Nord-Mali aux groupes terroristes (AQMI, MUJAO, Ansar Eddine), en 2013, en grande partie grâce à l’opération Serval, l’opération Barkhane étend le dispositif militaire français au niveau de la « bande sahélo-saharienne » afin d’empêcher la reconstitution de zones de refuges des terroristes dans la région.

    2- Activités de l’opération Barkhane

    Les forces françaises de l’opération Barkhane mènent trois types d’action :

    a- Des opérations contre-terroristes au Sahel de manière autonome (forces spéciales), en accord avec les autorités des Etats du G5 Sahel ;
    b- Un soutien aux armées des Etats du « G5 Sahel » pour lutter contre la menace terroriste : appui à la planification d’opérations militaires transfrontalières, fourniture de renseignement, appui aérien aux armées du G5 Sahel ;
    c- Un mandat du Conseil de sécurité des Nations unies pour soutenir les Casques bleus de la MINUSMA au Mali, en cas de menace grave.

    3- Moyens de l’opération Barkhane

    Moyens humains : 3 500 militaires, commandés par un général de division depuis N’Djamena, où se trouve l’Etat-Major de l’opération. Barkhane s’appuie sur une petite dizaine de sites (cf. carte jointe), principalement au Mali (Gao, Tessalit), Niger (Niamey, Madama) et Tchad (N’Djamena, Faya-Largeau, Abéché) ;

    Equipement : Barkhane dispose d’une vingtaine d’hélicoptères, 200 véhicules de logistique, 200 véhicules blindés, 6 avions de chasse, 5 drones et une dizaine d’avions de transport.

    4- L’opération Barkhane a été jusqu’à présent un succès dans la lutte anti-terroriste

    Alors que les groupes terroristes avaient la capacité de contrôler l’ensemble du Mali en 2012, l’action de Serval puis de Barkhane a permis qu’ils ne menacent plus la viabilité des Etats du Sahel. Les forces françaises ont empêché la constitution d’un « califat » ou d’un territoire djihadiste de grande envergure au Sahel. Depuis sa création, Barkhane, seule ou conjointement avec les armées du G5 Sahel, a mené 221 opérations contre-terroristes, mis hors de combat ou remis aux autorités des autorités des Etats du Sahel 200 terroristes et saisi ou détruit 16 tonnes d’armes. En contribuant à sécuriser une région du monde proche de l’Europe, Barkhane contribue à sécuriser le territoire français.

    La méthodologie des forces françaises intéresse nos partenaires britanniques et américains, les Etats-Unis ayant eux-mêmes tenté à partir du début des années 2000 de fédérer les Etats de la région en matière de contre-terrorisme, sans réel succès. Barkhane, à l’inverse, a suscité et appuyé une coopération inédite en matière de sécurité entre les Etats du G5 Sahel qui mènent depuis 2014 des opérations militaires transfrontalières conjointes. Ces opérations incluent un droit de poursuite, grâce auquel les forces d’un Etat peuvent intervenir dans le territoire d’un Etat voisin, conjointement avec ses forces.

    5- L’opération Barkhane représente un coût élevé pour la France

    L’opération Barkhane a un coût élevé, que la France supporte seule ou presque.

    5.1- Coût politique

    La présence durable de Barkhane dans les Etats du Sahel contredit les engagements pris par les présidents Sarkozy et Hollande de réduire la présence militaire française en Afrique – sans équivalent parmi les pays occidentaux – et de fermer la plupart des bases militaires françaises sur le continent2. A l’inverse, cette présence créé des liens très forts avec ces Etats, qui contraignent parfois la France à fermer les yeux sur la situation des droits de l’Homme et de la démocratie dans certains de ces Etats, en particulier le Tchad.

    5.2- Coût financier

    Estimé à 600 M€ par an, le coût de l’opération Barkhane représente plus de 50% du budget annuel de l’ensemble des opérations militaires extérieures (OPEX).

    La France a été à l’initiative de la création au Mali de la MINUSMA, opération de maintien de la paix des Nations Unies de 11 000 soldats, ainsi que de missions de l’Union européenne pour former les forces de sécurité au Mali et au Niger. Pour autant, la France supporte sur son budget national l’essentiel de la lutte contre le terrorisme djihadiste au Sahel, région qui ne représente pas un enjeu de sécurité de premier plan pour les Etats-Unis et qu’ils ont de facto « sous-traité » à la France. L’opération Barkhane se répartit au Sahel et au Sahara sur un espace géographique plus vaste que l’Europe de Lisbonne à Moscou dans des conditions climatiques extrêmes (températures désertiques, tempêtes de sable, élongations logistiques), qui éprouvent les soldats et les matériels.

    6- La France menacée d’enlisement au Sahel

    Au début de l’opération Serval au Mali en 2013, le président Hollande avait fixé pour objectif stratégique de frapper les groupes terroristes fort et vite afin que les forces françaises puissent se retirer rapidement. Il s’agissait d’éviter un enlisement durable tel que les forces internationales l’avaient connu en Afghanistan et en Irak dans les années 2000. Au début de l’opération Barkhane en 2014, l’Etat-Major des armées françaises établissait des chronogrammes avec des échéances de retrait des forces françaises. Depuis, il n’existe plus d’échéancier ni de conditions d’un éventuel retrait. Au contraire, le Premier Ministre Valls, devant l’Assemblée nationale le 19 octobre 2016, a affirmé que la France resterait engagée au Mali « tant que la menace djihadiste continuera de peser sur le destin de ce pays et de cette région ».

    En dépit de conditions très difficiles, l’armée française n’a pas intérêt à se retirer du Sahel. Elle y trouve un terrain qui lui permet de développer et maintenir ses capacités opérationnelles ainsi qu’une source de prestige par rapport à ses homologues occidentales. La présence française au Sahel procure en outre des avantages matériels aux militaires français : soldes relevées, congés exceptionnels, abaissement de l’âge de la retraite.

    7- Recommandations

    7.1- Fixer des critères d’évaluation ainsi qu’un horizon de retrait pour Barkhane

    Il n’existe aucune stratégie de sortie de l’opération Barkhane. La France reproduit ici ce qu’elle a reproché aux Etats-Unis en Afghanistan et en Irak. Le terrorisme djihadiste se nourrissant de la grande pauvreté et de la désertification au Sahel, l’absence de critères pour évaluer le rapport coût/avantage de l’opération Barkhane conduit à une présence militaire de durée indéfinie, l’objectif de « 0 djihadiste » y étant inatteignable.
    Il est urgent par conséquent d’établir pour l’opération Barkhane :

    – des critères pour évaluer son bilan coût/avantage, qui doivent en particulier reposer sur la capacité des Etats du Sahel à assurer eux-mêmes un niveau de sécurité raisonnable face à la menace terroriste ;

    – un horizon de retrait possible, qui doit être communiqué en amont aux pays du Sahel ainsi qu’à nos partenaires occidentaux, afin de les inciter à s’impliquer davantage.

    7.2- Fixer un cadre réellement démocratique pour employer les forces françaises

    L’opération Barkhane illustre le fait que la France est l’une des très rares démocraties occidentales dans laquelle le pouvoir exécutif peut engager un volume illimité de forces de manière totalement autonome. Dans ce système concentré à l’extrême dans les mains du Président de la République, l’Etat-Major des Armées et l’Etat-Major particulier du Président jouissent d’une très forte influence. Il en résulte que les objectifs politiques à moyen et long terme des opérations militaires françaises sont souvent mal définis.

    La révision constitutionnelle de 2008 impose un débat parlementaire 60 jours maximum après le lancement d’une intervention militaire et donne au Parlement le droit d’autoriser ou non la prolongation de l’opération au-delà de quatre mois. En outre, comme le relève le Sénat dans un rapport de juillet 2016, il s’agit d’une « clause d’éternité », dans la mesure où le gouvernement n’a plus à solliciter d’autorisation du Parlement au-delà de quatre mois.

    Pour s’assurer du bon emploi de nos forces à l’avenir, en tirant les leçons de l’opération Barkhane, un débat parlementaire pourrait se tenir avant le lancement d’une intervention militaire, sans nécessairement donner un droit a priori au Parlement de s’y opposer. Le Parlement doit pouvoir interroger régulièrement le gouvernement sur la stratégie politique d’ensemble de Barkhane, comme de toute intervention militaire. Cela permettrait d’affiner les objectifs, les moyens, l’horizon temporel ainsi que les possibles partenaires étrangers des éventuelles opérations militaires extérieures. Le nouveau Président de la République devrait en prendre l’engagement auprès du Parlement avant d’envisager éventuellement une nouvelle révision de la Constitution. (ES)./.

    Source: Wikileaks

    Tags : France, Sahel, Barkhane, terrorisme, djihad, Mali, Azawad, G5,

  • Libye: un rapport italien révèle l’existence de pilotes de chasse mercenaires à Misurata de 20.000 $/mois

    Pilote capturé: « travail pour Alhadi ». Voici qui pourrait être de donner des ordres au mercenaire

    Par Vanessa Tomassini

    Le pilote étranger, capturé mardi, a révélé d’importants détails sur son travail en Libye aux hommes de l’armée nationale libyenne. Le jeune homme, qui est apparu dans des vidéos très effrayées après avoir abattu le Mirage F1 qu’il conduisait, a prétendu être là pour détruire des routes et des ponts et avoir été embauché par un certain Alhadi, dont il ne se souvient pas le nom de famille. L’avion de combat en question a décollé de la base militaire de Misrata, où se trouve l’Air College, l’aviation sous le commandement du Premier ministre du gouvernement de l’Accord national, Fayez al-Serraj.

    Après des recherches approfondies, nous avons constaté qu’un précédent rapport d’experts de l’ONU identifiait le colonel ingénieur Alhadi Ali Maklouf, responsable de la planification du Mir-F1, ainsi que commandant des affaires techniques à l’académie de mesure. Le rapport, publié le 1er juin 2017, montre un contrat signé par Alhadi en tant que représentant de l’Air College avec un groupe d’ingénieurs de l’Équateur, conclu par la société jordanienne « Gateway to MENA for Logistics Services ». à son tour, il avait admis qu’il avait « fourni certains services au gouvernement de l’accord national ». Les enquêtes, qui avaient révélé des paiements pouvant aller jusqu’à 20 000 euros par mois pour les pilotes, ont été menées à la suite du décès d’un citoyen portugais, même à cette époque, mais résidant en Allemagne, décédé le 2 juin 2016 à la suite d’un raid aérien contre l’EIIL à Syrte.

    Pour le moment, contrairement à ce que disent de fausses pages imputables aux Frères musulmans qui cherchent à détourner la véracité de l’information sur les réseaux sociaux, l’opération Eunavfor Med Sophia nie toute relation avec le pilote capturé dans la région d’Al-Hira, au nord de Gharian.

    Source: Specialelibia.it

    Tags: Libye, terrorisme, Haftar, Tripoli, pilotes mercenaires, Mifage-F1,

  • A propos du discours d’El Baghdadi

    Le discours du leader de l’ autoproclamé Etat islamique dans la vidéo publiée lundi porte un message destiné à ses partisans et ses ennemis. Et il est basé sur la stratégie de Ben Laden et d’Al-Qaïda.

    Bachir Mohamed Lahsen

    Source : La Marea, 02 mai 2019

    Le leader de l’autoproclamé Etat islamique (EI), Abou Bakr El Baghdadi, a choisi ce lundi pour démentir la nouvelle de sa mort avec un enregistrement diffusé par des plates-formes djihadistes. Au cours des dernières années, des pays comme les États-Unis, l’Irak ou la Russie, entre autres, se sont vantés au moins sept fois de l’avoir assassiné.

    Dans cet enregistrement, qui est sa deuxième apparition devant les caméras, El Baghdadi est entouré de trois personnes qui ne se montrent pas, mais selon des sources expertes dont les analyses ont éé diffusées par différents médias, il s’agit de son frère aîné, Yumaa, son chauffeur et son garde du corps. Abdelatif Aljaburi et son assistant Saoud Alkourdi.

    A cette occasion, le réseau médiatique du groupe extrémiste Alforkan a radicalement changé les formes et le contenu du discours. L’une des caractéristiques de la propagande de l’organisation est l’exagération dans le soin apporté à la terminologie du message, tant destinée aux sympathisants qu’aux ennemis du groupe. Dans la vidéo de 18 minutes, El Baghdadi aborde différentes questions d’actualité avec un langage qui n’est pas habituel dans ce type de propagande. Tous les mouvements djihadistes s’adressent à l’audience en arabe classique car c’est une langue comprise dans tous les pays arabes ou à majorité musulmane, atteignant ainsi le maximum d’audience. Il semble que le leader du groupe extrémiste ait négligé cette règle cette fois-ci, en simplifiant son message et en parlant en arabe classique, mais avec un accent irakien marqué.

    Le leader du mouvement fondamentaliste, après avoir remercié les émirs décédés dans le dernier bastion syrien, Albaguz, admet la défaite en Syrie, mais offre des chiffres sur les attaques perpétrées par ses combattants dans différentes parties du monde depuis la perte de leur bastion syrien il y a un mois: 92 dans huit pays.

    En outre, il y a quelque chose qui ne peut pas passer inaperçu dans ce discours: Elbaghdadi, a fait une mention spéciale aux branches de son groupe en Libye et au Sahel, en particulier au Mali et au Burkina Faso, bien qu’il ne s’agisse pas précisément des filiales les plus actives, puissantes et organisées du groupe. Cette mention révèle la stratégie de l’organisation visant à déplacer son poids du Moyen-Orient vers le Sahel africain. Cette région représente le terrain idéal pour l’établissement de ce groupe en raison de son instabilité politique, de sa pauvreté, de sa marginalisation et de l’absence de toute autorité sur une surface qui franchit les frontières. Les dernières publications de propagande du groupe terroriste sont pleines d’allusions à cette zone géographique.

    Dans le dernier numéro de l’hebdomadaire Alnabá, l’organisation présente un aperçu hebdomadaire de ses attaques dans le monde entier. La wilaya (province) d’Afrique du Nord, qui comprend les pays du Sahel, n’est surpassée que par l’Irak, la Syrie ou le Sri Lanka, ce dernier étant classé parmi les derniers attentats. Les attaques au Sahel ont fait 23 morts selon Alnaba. L’organisation extrémiste s’étend également aux pays à majorité chrétienne qui n’ont jamais connu d’activité djihadiste importante, comme le Burkina Faso ou la République démocratique du Congo, où l’État islamique a revendiqué la responsabilité d’un attentat qui a tué huit soldats la semaine dernière.

    En ce qui concerne son apparence physique, il semblerait qu’Elbaghdadi veuille ressembler à Ben Laden dans son costume arabo-afghan et dans sa manière de s’adresser aux fidèles. La dernière et unique apparition d’Albagdadi a eu lieu en juin 2014 à la mosquée Alnouri de Mossoul; il y apparaît en tant que calife des Abbassides (une dynastie sunnite au pouvoir depuis 767 ans). A cette occasion, on constate qu’Albagdadi a veillé au moindre détail en vue de ressembler à Ben Laden. Il utilise la même arme paru dans certains enregistrements de l’ancien dirigeant d’Al-Qaïda et de ses successeurs, Azawahiri ou Azarqaui, toujours appuyés contre le mur. C’est une AK-47, une mitraillette russe qui a été utilisée pour la première fois en 1974 lors de la guerre soviétique en Afghanistan.

    En d’autres termes, au moment du déclin de l’organisation, Albagdadi veut donner signal de vie et envoyer un message à ses partisans et à ses sympathisants en annonçant le lancement d’une nouvelle offensive appelée « guerre d’usure contre l’ennemi ». Mais c’est aussi un message qui s’adresse précisément à ceux qu’il considèrent ses ennemis: prévenir qu’il entame une nouvelle stratégie, l’alqaedización de l’État islamique, qui signifie être présent partout sans être physiquement nulle part.

    Tags: Terrorisme, Daech, État islamique, ISIS, Al-Qaïda, Al Bagdadi, Sahel,

  • Il n’y a pas de conditions propices pour réintégrer les anciens djihadistes au Maroc (Think tank)

    Selon une étude conjointe publiée par Egmont Institute et la Fondation Konrad Adenauer Stiftung, deux think tanks belge et allemand respectivement, les autorités marocaines procèdent incessament au démantèlement de cellules terroristes avant qu’ils ne passent à l’acte, ce qui pourrait induire à des erreurs et à « l’emprisonnment de personnes qui n’ont été impliquées dans aucune activité terroriste ».

    Le Maroc a renforcé son dispositif sécuritaire en créant le Bureau central d’investigation judiciaire (BCIJ) et en déployant 50.000 informateurs gérés par le Ministère de l’Intérieur. Ces mesures pourraient imposer un contrôle excessif sur la société marocaine allant jusqu’à affecter le liberté d’expression, la liberté de la presse et d’autres libertés civiles au nom de la lutte contre le terrorisme. L’étude cite un rapport de Human Rights Watch publié en 2017 dénonçant la pratique de la torture sur des personnes soupçonnées de terrorisme.

    En 2014, les autorités marocaines ont renforcé le code pénal avec des lois plus sévères dont des peines allant de 5 à 15 ans de prison et 45 000 euros d’amende pour tout Marocain qui rejoint ou tente de rejoindre une organisation armée non étatique, à l’intérieur ou à l’extérieur du Maroc. Dans cette même lignée, il a mis en place un programme de dé-radicalisation dans les prisons connu sous le nom de « Reconciliation » conçu pour les djihadistes marocains rapatriés ainsi que ceux qui n’ont jamais quitté le pays.

    Le programme, qui dure quatre mois, comprend des conseils psychologiques, des enseignements théologiques et des outils nécessaires à la réinsertion dans la société. Dans sa première version en 2016, 25 détenus volontaires ont bénéficié de ce programme. En 2018, ce chiffre est passé à 300. Ceux qui réussissent le programme sont libérés par décret royal de grâce.

    Mais, selon les analystes européens, ce programme est limité au séjour en prison des personnes concernées, mais, une fois libérés, il leur est difficile de réintégrer la société en raison du manque d’emploi et d’une position économique et culturelle leur permettant de faire partie de la société. Après tout, beaucoup de Marocains qui ont rejoint les rangs de l’État islamique n’avaient pas ce sentiment d’appartenance à la société et étaient issus d’un milieu social, économique et culturel très bas.

    A part ce programme de réconciliation, ajoute l’analyse, le Maroc n’a pas conçu d’autre programme spécifique pour les ex-combattants rapatriés. A cela il convient d’ajouter que le royaume chérifien n’a pas résolu le problème des citoyens à double nationalité ni répondu au débat sur les femmes et les enfants. Ni celui des orphelins des ex-combattants, car dans les camps syriens, plus de 2500 enfants solitaires sont en train d’attendre une réponse des gouvernements européens ainsi que de ceux d’Afrique du Nord.

    Une autre particularité du cas marocain est que 80% des recrutements de djihadistes ont été effectués via les réseaux sociaux, Facebook et Twitter, car en raison du contrôle serré de la situation dans les rues et dans la société marocaine, il est difficile de le faire en personne comme c’était le cas dans d’autres pays du Maghreb tels que la Tunisie et l’Égypte.

    Tags : Maroc, BCIJ, lutte antiterroriste, terrorisme, djihadistes, retour, répression, réintégration, Syrie, Irak,