Étiquette : Terrorisme

  • Le Maroc, le Mali et la région sahélo-saharienne

    Le Maroc s’efforce depuis des années à mettre en garde la communauté internationale contre les risques qui pèsent de plus en plus sur la région du Sahel et du Sahara.

    Ces risques se sont davantage aggravés suite à la chute du régime libyen et la dispersion des groupes armés, favorisant, ainsi la multiplication des foyers de terrorisme international qui diffusent dans un espace de plus en plus vaste et incontrôlable, forts de leur alliance les mouvements séparatistes et les réseaux de criminalité transnationale organisée (trafic de drogues, trafic illégal des armes, blanchiment d’argent, traite des personnes et trafic de migrants…).

    Les enlèvements perpétrés par le groupement armé Boko-harame au Nigeria viennent rappeler que la menace terroriste est aussi en expansion au sud du Sahel.

    C’est dans le cadre de l’engagement constant du Maroc en faveur du rétablissement de la paix au Mali et de la consolidation des processus démocratiques dans les pays de région que Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, a pris part en septembre 2013, à la cérémonie d’investiture du nouveau président malien, M. Ibrahim Boubacar Keita.

    Lors de sa visite, et conformément à la volonté de SM le Roi Mohammed VI, Amir Al-Mouminine, et de M. Ibrahim Boubacar Keita, le Maroc formera 500 imams maliens sur plusieurs années, selon un accord qui porte sur la coopération en matière religieuse souscrit par le ministre des Habous et des Affaires islamiques M. Ahmed Toufik et le ministre malien de l’Administration territoriale et de la décentralisation, M. Moussa Sinko Coulibaly. La signature de cet accord entre dans le cadre de la contribution du Maroc pour faire face aux menaces de l’extrémisme.

     
    Tags : Maroc, Mali, Sahel, Sahara, terrorisme, Barkhane,
  • Stratégie de la CEDEAO au Sahel

    Résumé de la stratégie Sahel de la CEDEAO intitulée « Le programme de cohérence et d’action régionale pour la stabilité et le développement des espaces saharo-sahéliens ».

    Avant-propos :

    La région du Sahel préoccupe l’ensemble de la communauté internationale, de par la nature transfrontalière de ses défis et menaces. A cet effet, de nombreuses initiatives ont été prises à fin de remédier aux problèmes qui frappent cette région. A l’image de la Stratégie Intégrée des Nations Unies pour le Sahel et la Stratégie pour le Développement au Sahel de l’Union Européenne, la CEDEAO est en train de formuler sa stratégie pour la région du Sahel, sous forme d’un Programme de Cohérence et d’Action Régionales, pour la stabilisation et le développement (PCAR).

    Cette stratégie Sahel de la CEDEAO est élaborée en collaboration avec l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et le Comité Permanent Inter-États pour la Lutte Contre la Sécheresse dans le Sahel. L’objectif principal de cette stratégie, qui se propose de constituer une plateforme de coordination incluant les pays sahéliens, Ouest-Africains, ainsi que les pays du Maghreb à travers leur organisation régionale (UMA), est la mise en place de programmes transnationaux de sécurité et de développement, notamment dans les domaines prioritaires des infrastructures de connexion, de la résilience et de l’éducation.

    Cette stratégie vise, à horizon de trente ans, à apporter des solutions régionales aux problèmes régionaux, en assurant la synergie développement et sécurité, par le biais d’un dialogue constant avec les partenaires régionaux, y compris les pays de l’Afrique du Nord.

     
     
    Tags : CEDEAO, Sahel, UEMOA, UMA, terrorisme, Sahara,
  • Conseil de sécurité : Stratégie intégrée de l’ONU pour le Sahel.

    Le Secrétaire Général des Nations Unies vient de soumettre au Conseil de Sécurité son rapport sur la situation dans la région du Sahel incluant la stratégie intégrée onusienne pour le Sahel.
    Ce document, tant attendu par les membres du Conseil de Sécurité, a pris près de 12 mois pour être élaboré.
    Dans son rapport, le Secrétaire-Général dresse un tableau de la situation au Sahel, les difficultés auxquelles se heurtent les Etats sur le plan sécuritaire, humanitaire et de développement ainsi que sur le plan de la gouvernance avant de présenter les différentes initiatives établies à ce jour, ainsi que l’action menée par l’Envoyé Spécial, M. Romano Prodi.
    L’action de l’ONU au Sahel vise :
    – à développer une approche globale dans la lutte contre l’extrémisme et la criminalité.
    – à soutenir les pays de la région à combattre ces fléaux dans le cadre d’une approche régionale tout en veillant à une appropriation nationale de ce processus.

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    Tags : ONU, Sahel, Sahara, terrorisme, Mali, Niger, Burkina Faso, Barkhane,

  • Tchad/Nigeria : Déclaration du haut représentant/vice-président Josep Borrell sur les derniers attentats terroristes

    Le 23 mars 2020, des attaques terroristes de Boko Haram dans la région du lac Tchad ont fait environ 150 morts et de nombreux blessés parmi les membres des forces de sécurité tchadiennes et nigérianes. Des civils, dont des femmes et des enfants, ont également été tués ou blessés. Rien ne justifie de tels actes de terreur que nous condamnons avec force.

    L’Union européenne est aux côtés des autorités et les populations du Tchad et du Nigeria dans leur lutte contre le terrorisme. C’est un combat que nous gagnerons ensemble, et chaque attaque de ce genre nous renforce dans notre détermination à accélérer encore davantage nos efforts.

    Les attaques contre les civils et les militaires se multiplient dans le Sahel. Elles sont une réalité quotidienne pour des millions de personnes.

    L’Union européenne continuera à appuyer les efforts des pays de la région vers le renforcement de la sécurité, de la stabilité et de la réponse aux besoins des populations, en particulier dans les zones les plus fragiles.

    Tags : Tchad, Nigeria, Boko Haram, terrorisme,

  • Les attentats de Catalogne n’étaient pas l’idée de l’imam de Ripoll (ministre intérieur espagnol)

    Les attentats de Catalogne n’étaient pas l’idée de l’imam de Ripoll, Abdelbaki Es Satty, mais ont été induits de l’extérieur, a déclaré lundi le ministre de l’intérieur espagnol Juan Ignacio Zoido.

    Dans une interview accordée à la chaîne de TV officielle RTVE et reprise par El Païs, M. Zoido a été claire : « Les attentats de Caralogne n’étaient pas l’idée de l’imam de Ripoll, Abdelbaki Es Satty, mais ont été induits de l’extérieur, mais pas directement avec l’Etat Islamique ».

    Le responsable espagnol a parlé d’un « nouveau modus operandi» opéré par les djihadistes. La marque d’explosif utilisé par les terroristes – utilisé auparavant dans d’autres attaques dans des pays de l’entourage de l’Espagne – à l’instar des multiples voyages effectués par Es Satty, le chef de la cellule, indiquent que quelqu’un recevait des instructions.

    Une accusation qui risque de faire du buzz au Maroc, pays d’où sont originaires tous les terroristes et où leur chef se rendait fréquemment pour recevoir des instructions de ses maîtres du Makhzen. Cette déclaration fera l’effet d’une bombe au pays de Mohammed VI.

    Pour rappel, le caractère répétitif des opérations terroristes marocaines a fini par jeter les soupçons sur l’Etat marocain dont l’implication ne laisse plus aucun doute dans l’opinion publique espagnole.

    Tags : Espagne Barcelone, Ripoll, attentat, terrorisme,

  • Quand un ambassadeur à Bruxelles espérait que la Belgique souffrira du terrorisme

    «Inchallah, ça leur arrivera un jour. C’est là qu’ils comprendront ce qu’est le terrorisme», déclare Fuat Tanlay, ambassadeur de Turquie en Belgique, dans un article publié le 16/07/2009 par le quotidien turc Hürriyet. Exprimant ainsi sa colère contre la Belgique suite à la décision des magistrats de la Cour d’appel de Bruxelles de postposer leur verdict du 14 juillet 2009 au mois d’octobre 2009 dans le cadre de l’affaire DHKP-C, Fuat Tanlay estime que « la Belgique tente à présent de classer l’affaire via diverses explications » et ajoute que « leur discussion sur le fait de juger des membres de l’organisation terroriste arrêtés en 1999 sur base d’une loi réformée en 2005 est vraiment bidon. »

    Ces propos tenus en langue turque par l’ambassadeur Fuat Tanlay contrastent sensiblement avec son style plus diplomatique utilisé dans une carte blanche publiée par le quotidien bruxellois Le Soir. L’ambassadeur turc, qui était présent à l’audience le 25/05/09 lors de la reprise des débats devant la Cour d’appel, se contentait en français de préciser certains faits à l’attention de l’opinion publique belge « quelle que soit la décision de la Cour d’Appel de Bruxelles en l’affaire« .

    Parmi les éléments constitutifs d’un acte terroriste, l’ambassadeur de Turquie rappelle pourtant lui-même que « le terrorisme, par définition, n’existe que s’il est accompagné de propagande » et que « c’est par son annonce et son explication à l’opinion publique qu’un acte violent quelconque peut devenir un acte terroriste. L’acte violent en soi ne suffit pas. On ne peut dissocier ceux qui posent les bombes de ceux qui expliquent pourquoi les bombes ont été posées. Les derniers sont aussi complices du crime terroriste. Il suffit de se rendre compte du soin apporté à la médiatisation des attentats, même ceux qui échouent, par les organisations terroristes. Or aujourd’hui, on le sait, la propagande et les actes terroristes sont souvent faits dans des pays différents.«

    Compte tenu de cette acception, il convient de savoir s’il y a lieu ou non d’ouvrir une quelconque instruction judiciaire à l’encontre du diplomate turc en poste à Bruxelles au motif qu’il a « annoncé » ou « incité » la population à commettre des attentats terroristes contre la Belgique. Le Parquet fédéral n’a pas encore communiqué à ce sujet.

    A noter que ce n’est pas la première fois que Fuat Tanlay tient des propos très agressifs en turc envers les autorités belges. Lors d’un entretien publié le 21/04/07 par le quotidien Hürriyet, l’ambassadeur turc accusait le bourgmestre de Saint-Josse, Jean Demannez (PS), d’encourager le terrorisme du PKK et le séparatisme ethnique tout en lui interdisant d’utiliser les termes de « Turcs, Kurdes, Arméniens et Assyriens » car cela encouragerait la division ethnique. Le bourgmestre socialiste lui avait répondu, en envoyant copie de sa correspondance au gouverneur, au SPF Intérieur et SPF Affaires étrangères, pour dénoncer un cas d’ »ingérence » de la part d’un représentant d’un Etat étranger.

    Source : Parlemento, 20 jui 2009

    Tags : Belgique, Turquie, terrorisme, PKK, Fuat Tanlay,

  • « Des terroristes marocains étaient derrière les attentats de Marrakech, l’Algérie en est innocente » (agent marocain)

    Moussadek Mimoune, agent de renseignement marocain: « Des terroristes marocains étaient derrière les attentats de Marrakech, l’Algérie en est innocente »

    Moussadek Mimoune est un ancien diplomate marocain. Il avait travaillé en tant qu’agent de renseignement en Europe pour son pays (Maroc). Son code secret était MD17347. Il a observé le silence durant 15 ans et a gardé secret ses nombreuses missions qu’il avait accomplies. En dépit de la détérioration de ses conditions de vie à cause d’un complot monté contre lui par des généraux proches du Palais royal, cet ancien agent, actuellement âgé de 64 ans, n’a pas rejoint les rangs de l’opposition. Il vit actuellement dans une petite chambre d’hôtel dans la banlieue parisienne avec sa petite famille composée de sa femme et ses trois filles. Moussadek Mimoune était en relation directe avec l’opposant marocain Hicham El Mandari dans le cadre d’une mission d’infiltration officielle. Sa version de l’assassinat d’El Mandari en Espagne en 2004 n’est pas encore entendue par la justice. Moussadek Mimoune a décidé de sortir de son silence qui lui a coûté cher en accordant un entretien exclusif à Echorouk. Ce témoin des « jeux » troubles du Makhzen publiera dans le futur un livre dans lequel il dévoilera plusieurs vérités sur de nombreuses affaires.

    Echorouk : pouvez-vous nous parler de quelques missions que vous avez accomplies à l’étranger dans le cadre de votre travail en tant qu’agent de renseignement marocain ?

    Moussadek Mimoune : j’ai accompli beaucoup de missions. A titre d’exemple j’ai pu infiltrer le Front Polisario en 1981. A cette époque là je travaillais à Rome (Italie). Le Polisario menait des actions en collaboration avec le parti communiste italien qui lui avait organisé une rencontre à l’hôtel Léonard de Vinci dans la capitale italienne. Nous avons reçu un ordre de la part du général Ahmed Dilmi d’infiltrer la rencontre. Ainsi, il m’a demandé de me faire passer pour un opposant marocain pour me rapprocher des leaders du Polisario et pour rencontrer le président sahraoui Mohamed Abdelaziz. Le but de cette opération était de savoir les intentions du Polisario envers le Maroc.

    Echorouk : avez-vous mené d’autres actions importantes à l’étranger ?

    Moussadek Mimoune : j’ai mené des actions personnelles en 1989. J’ai interrogé des Marocains, des Algériens et des Egyptiens arrêtés par la police française. J’ai découvert qu’il y avait des personnes qui avaient des liens avec certaines mosquées en France. Ces personnes là menaient des actions politiques contre le Maroc. Ils étaient des extrémistes qui suivaient les prêches de l’imam et prédicateur Abdelhamid Kechk. Un de mes amis a transmis mes informations à la Direction de surveillance du territoire (DST). Quelques jours plus tard le directeur de la DST, Abdelaziz Alabouche, m’a contacté et m’a remercié pour les informations que je lui ai transmises.

    Echorouk : quelles étaient les informations que vous aviez remises à la DST ?

    Moussadek Mimoune : beaucoup d’informations, notamment sur des Marocains qui planifiaient d’introduire des armes au Maroc. Et des informations sur cinq Marocains qui planifiaient des attentats terroristes au Maroc. J’ai transmis en mois de février 1993 à Abdelaziz Alabouche les noms de ces personnes et d’autres informations sur eux.

    Echorouk : ce que vous venez de dire s’est passé avant les attentats qui ont visé l’hôtel Asni à Marrakech le 24 août 1994 ?

    Moussadek Mimoune : oui avant ces attentats. Les Marocains contre lesquels j’ai mis en garde la DST résidaient dans le quartier des 4000 à Aubervilliers dans la banlieue parisienne. C’est justement dans ce quartier que résidaient les personnes impliquées dans les attentats de Marrakech.

    Echorouk : pourquoi certaines parties au Maroc ont accusé l’Algérie ?

    Moussadek Mimoune : je trouve cela curieux. Je trouve encore plus mystérieux le témoignage d’une personne qui s’était présentée comme un agent algérien. Ce dernier prétendait avoir supervisé les attentas contre l’hôtel Asni. Vu mon expérience dans le domaine des renseignements et de l’infiltration, et partant des informations que je détenais et que j’avais rédigé moi-même, je peux vous assurer que les accusations contre l’Algérie étaient infondées. L’Algérie n’avait rien à voir dans les attentats de Marrakech. Ces dernières avaient été planifiées dans la banlieue parisienne. Les services de renseignements français ont mené des investigations à Paris et ils ont tous les détails sur ces attentats. Les investigations menées par les services de sécurité français ont démontré que l’Algérie n’avait rien avoir avec ces attentats et que des islamistes marocains les ont planifiés à partir de Paris.

    A suivre…

    Echouroukonline, 4 sept 2011

    Tags : Maroc, DST, DGED, attentat Marrakech, Hôtel Hasni, terrorisme, Algérie,  Moussadek Mimoun,

  • La Turquie s’est-elle simplement sacrifiée pour protéger Al-Qaïda ?

    Par Matthew Ehret − Le 1er mars 2020 − Source Strategic Culture

    Après que trente-trois soldats turcs ont été tués dans une offensive de l’armée syrienne le 27 février dans le cadre de la campagne actuelle de libération d’Idlib soutenue par la Russie, Erdogan a répondu en rejetant entièrement la faute sur la Russie et la Syrie – en évitant avec succès toute mention du fait inconfortable que la Turquie a protégé – et continue – des réseaux terroristes radicaux non seulement à Idlib, mais dans toute la Syrie pendant des années.

    Pendant ce temps, les forces islamistes en Turquie, favorables au renversement d’Assad, ont tenté de jouer un jeu complexe de géopolitique pour lequel elles ne sont absolument pas qualifiées.

    La Turquie impliquée jusqu’au cou

    L’un des membres les plus sauvages de l’OTAN, la Turquie se préparait à l’origine à entrer dans l’Union européenne avec la promesse du contrôle régional du Moyen-Orient en tant que membre fidèle du Nouvel Ordre Mondial. Cette ambition pour un Empire ottoman ressuscité a fait d’Erdogan un ardent défenseur des changements de régime au Moyen-Orient et, comme la journaliste Eva Bartlett l’a documenté pendant des années, a entraîné la Turquie dans le rôle de fournisseur de logistique, de matériel militaire, de formation et de soutien monétaire aux divers groupes terroristes, des groupes se faisant passer pour des combattants de la liberté face au régime d’Assad.

    Lorsque cette politique a failli faire en sorte que la Turquie soit rayée de la carte géopolitique régionale après avoir abattu un avion russe dans l’espace aérien syrien le 24 novembre 2015 – les allégations selon lesquelles il aurait volé dans l’espace aérien turc ont été réfutées depuis longtemps – Erdogan a commencé à changer de ton, d’abord en envoyant une lettre d’excuses à Poutine le 27 juin 2016, avec laquelle il a commencé à changer radicalement son comportement. Pour ce revirement politique, la Turquie a été remerciée par Washington avec un coup d’État à l’échelle nationale lancé par des partisans de l’étrange agent de la CIA, Fethullah Gülen, le 15 juillet 2016.

    Cette lourde leçon d’humilité, genre tarte à la crème, a apporté une dose de raison à la Turquie, qui a atténué sa rhétorique de changement de régime en Syrie, ouvert des voies diplomatiques avec celle-ci et la Russie, réduit de nombreuses opérations de soutien à État islamique – en particulier son rôle en tant que principal acheteur du pétrole volé par ISIS dans les champs pétroliers syriens – et s’est installée avec un rôle plus modeste dans la région… mais pas entièrement.

    Une partie des négociations d’Astana en 2017 – et plus tard des négociations Russie-Syrie-Turquie-Iran à Sotchi – ont impliqué la création par la Turquie de 12 postes d’observation militaire dans la province d’Idlib, ce qui a porté à 29 les installations militaires turques à Idlib, déjà importantes.

    Ce qu’ils faisaient là-bas n’a jamais été abordé dans la presse occidentale, mais en 2017, Brett McGurk, envoyé présidentiel spécial de la Coalition mondiale contre ISIS, a déclaré lors d’un forum sur la politique au Moyen-Orient que « la province d’Idlib est le plus grand refuge d’al-Qaïda depuis le 11 septembre … » Dans un rare moment de lucidité en 2014, même le bredouillant Joe Biden a admis que la Turquie était un sponsor majeur d’État islamique. Pour cela il a été dûment réprimandé et a ensuite présenté ses excuses. Tous les signes de ce genre d’honnêteté ont depuis longtemps disparu de l’esprit de Biden, laissant Tulsi Gabbard comme la seule figure présidentielle aujourd’hui à avoir soulevé ce fait inconfortable.

    En opposition aux demandes d’Ankara de suspendre l’opération anti-terroriste en cours à Idlib, allant jusqu’à menacer d’une guerre avec la Russie, les forces syro-russes ont continué à toute vitesse avec un grand succès sachant que si cette dernière zone d’insurgés est nettoyée, alors toutes les menaces terroristes résiduelles de la région peuvent être définitivement éliminées, et la reconstruction pourra commencer. Ce n’est pas un secret que cette reconstruction sera guidée dans une large mesure par un nouveau partenariat avec la Russie et la Chine dans la région, qui ont offert des milliards de dollars et une assistance technique pendant des années, apportés dans le cadre de l’initiative Belt and Road. Ce projet concerne directement l’Iran, l’Irak et la Syrie, qui seraient tous transformés par cette initiative de plusieurs milliers de milliards de dollars.

    Retour à la crise actuelle

    En réponse aux menaces hurlées par Ankara, le ministère russe des Affaires étrangères a répondu clairement en soulignant deux points : premièrement, la Turquie a refusé de donner suite à sa part d’engagement dans l’accord de Sotchi de 2018 sur Idlib, qui exigeait une séparation des terroristes (mauvais) et des modérés (bons), ce qu’elle n’a absolument pas fait, et deuxièmement, l’armée turque n’a fait aucun effort pour modifier l’emplacement de ses forces, ce qui est étrange étant donné qu’une opération militaire active était en cours. Quoi qu’il en soit, comme l’a déclaré Lavrov, «l’armée syrienne a certainement [le] plein droit de riposter et de réprimer les terroristes».

    En réponse aux morts turcs, Ankara a invoqué l’article 4 de l’OTAN en convoquant une réunion des 29 ambassadeurs des alliés de l’OTAN qui, espérait-il, entraînerait une zone d’exclusion aérienne au-dessus d’Idlib et un soutien de la défense aérienne US avec des missiles Patriot. Pour augmenter la pression, Erdogan a même tenté de faire chanter ses alliés de l’OTAN en jouant la carte des immigrés, menaçant pour la première fois depuis quatre ans d’ouvrir sa frontière nord aux millions de réfugiés « syriens » [et beaucoup autres, NdSF] qui souhaitent se rendre en Europe par voie terrestre et maritime. Après la crise de l’immigration de 2015-2016, qui a vu des millions de réfugiés affluer en Europe, venant de nations déchirées par la guerre en Libye et en Syrie, la Turquie avait accepté de fermer sa frontière nord, ce qui a eu pour conséquence que 3,7 millions de réfugiés syriens sont concentrés dans des camps turcs où ils souffrent d’hivers froids, d’un faible niveau d’assainissement et souvent de pénurie alimentaire.

    Les menaces d’Erdogan n’ont pas abouti au résultat escompté, car l’OTAN a simplement publié un message écrit de condamnation de l’offensive, mais rien de plus. À ce stade, l’analyste militaire Scott Ritter a déclaré que «à un moment où l’OTAN se concentre sur la confrontation avec la Russie dans les pays baltes, l’ouverture d’un deuxième front contre les Russes en Syrie n’est pas quelque chose que l’alliance était prête à soutenir en ce moment».

    On ne sait pas comment l’Europe répondra à ce nouvel assaut de réfugiés, mais le fait est qu’ils ne peuvent pas faire grand-chose pour faire reculer les forces russes et syriennes ou saboter le succès de l’opération d’Idlib à ce stade du conflit. Si les pays européens souhaitent obtenir les meilleurs résultats dans ce jeu de longue haleine, la meilleure chose qu’ils pourraient faire est d’accepter le flux d’immigrants à bras ouverts et d’ignorer les cris d’indignation d’Ankara. En donnant à la Russie et à la Syrie l’espace politique et militaire nécessaires pour éradiquer définitivement le terrorisme à Idlib, le Moyen-Orient se rapprochera beaucoup plus d’une véritable stabilisation et d’une possibilité de reconstruction complète. Cela, à son tour, créerait une dynamique positive de croissance et de stabilité qui inaugurerait le retour des réfugiés syriens vivant à l’étranger, qui participeraient fièrement à la renaissance de leur pays.

    Matthew Ehret

    Le Saker francophone 

    Tags : Turquie, OTAN, Etats-Unis, terrorisme, Al Qaïda, Daech, daesh, Idelb, Syrie, Russie,

  • Les martyrs de la liberté d’expression algériens ont été tués d’abord par le GIA et ensuite par ses soutiens parisiens

    L’hommage rendu cette année aux 123 journalistes et intellectuels algériens massacrés par l’hydre terroriste dans la décennie noire revêt une signification particulière.

    Car cette série d’assassinats annoncés, revendiqués et perpétrés par des groupes de psychopathes qui tournaient dans le giron du GIA, n’avait pas suscité à l’époque la moindre compassion et indignation de la part de ceux qui s’érigent aujourd’hui comme les gardiens autoproclamés de la liberté d’expression après l’ignoble carnage du 7 janvier dernier au cœur de Paris contre la rédaction de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo.

    Pourtant l’idéologie qui a armé les bras des assassins de Paris était la même que celle qui avait armé les bras des assassins des 123 journalistes, intellectuels et employés de presse algériens entre 1993 et 1997.

    Comble de l’ignominie : il s’est trouvé à l’époque dans les rédactions parisiennes des plumitifs et des mercenaires acquis aux thèses des assassins pour semer la suspicion et véhiculer l’abjecte thèse de «qui tue qui».

    Ainsi les martyrs de la liberté de l’expression algériens ont été tués doublement : d’abord par les assassins du GIA et ensuite par leurs soutiens parisiens dont on apprend aujourd’hui avec stupéfaction, à la lumière des révélations de Chris Coleman, que ces plumitifs français étaient payés pour véhiculer de tels mensonges.

    Pourtant les assassins avançaient hier à visage découvert, exactement comme les assassins des journalistes parisiens aujourd’hui.

    Comme l’a souligné le journal l’Humanité, l’un des rares médias français à ne pas se laisser entraîner dans cette désinformation obscène, Reporters sans frontières, alors dirigé par le triste Robert Ménard, mais aussi certains journaux (ils se reconnaîtront) mettaient insidieusement les assassinats des journalistes au compte des services algériens qui manipulaient les groupes islamistes !

    Pire, pour se donner bonne conscience, ils parlaient de «sale guerre» et insinuaient que derrière chaque journaliste algérien se tenait un «flic», justifiant par anticipation les assassinats à venir.

    Pourtant, ces meurtres avaient été revendiqués par les islamistes à travers leurs organes (Minbar al-Djoumou’â, Feth el Moubine, al-Ansar, Etbcira) mais aussi par leurs dirigeants comme Anouar Haddam, Omar Chikhi (aujourd’hui amnistié par le régime) et par le Fida (Front islamique du djihad armé), une organisation agissant sous le contrôle du GIA, spécialisée dans les assassinats de journalistes, de militants progressistes et d’intellectuels. «Il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.

    Si nombreux sont aujourd’hui ceux qui commencent à ouvrir les yeux, force est de constater que l’aveuglement volontaire, car idéologique, de certaines de nos élites politiques et intellectuelles, a encore de beaux jours devant lui.
    Certes, Bernard Emié, l’ambassadeur de France en Algérie, a eu le courage, la lucidité et l’honnêteté, dans son hommage aux victimes de l’attentat à Paris contre Charlie Hebdo, de ne pas oublier les victimes algériennes : «Mais je veux dire aussi que nous n’oublions pas non plus le très lourd tribut qu’ont payé les journalistes algériens dont près de 120 ont été tués pendant la décennie noire. Nous saluons aussi leur mémoire aujourd’hui.»

    Force cependant de constater que jusqu’ici cette position n’était pas celle, dominante à Paris, où, au nom de la défense de la démocratie en Libye et maintenant en Syrie, on continue de soutenir une pseudo opposition «modérée» qui n’existe que dans leur imagination, une opposition qui non seulement tue entre autres des intellectuels, mais aussi détruit des monuments érigés à la mémoire des grands symboles de l’Islam des lumières.

    Je veux parler de la décapitation en février 2013 par les terroristes de Jabhat al-Nosra (branche officielle d’al-Qaïda en Syrie) de la statue du poète-philosophe Abou al-Ala’ al-Maari, dans son mausolée érigé à sa mémoire par l’Etat syrien dans sa ville natale Maarrat al-Nou’man.

    Or, trois mois avant cette «décapitation», Laurent Fabius louait, avec son homologue saoudien Saoud al-Fayçal, depuis Marrakech où se tenait la conférences des mal nommés «amis du peuple syrien», en ces termes l’action de cette organisation terroriste : «al-Nosra fait du bon boulot.»
    Il y a quelques jours encore, on apprend par l’agence de presse tunisienne TAP (gouvernementale) que des intégristes «ont décapité la statue érigée à la mémoire du leader et réformateur fervent défenseur des droits de la femme, Tahar Haddad, auteur du livre-manifeste «Notre femme dans la loi et dans la société» dans sa ville d’El Hamma à Gabès.

    «C’est pour que ces psychopathes surgis des profondeurs du Moyen-Âge, que les journalistes et intellectuels algériens ont payé de leur vie. Pour une certaine idée de la liberté, du progrès, de la modernité et surtout pour l’avènement d’un Islam des lumières. Un Islam que ces assassins et leurs mentors voulaient justement empêcher. J’ai toujours présent à l’esprit, au moment où l’Algérie et derrière elles tous les libres penseurs du monde, rend hommage aux martyrs de la liberté de l’expression, cette leçon de courage administrée par Tahar Djaout, journaliste et écrivain algérien assassiné par le Front islamique du salut en 1993 : «Le silence, c’est la mort, et toi, si tu te tais, tu meurs. Et si tu parles, tu meurs. Alors dis et meurs.»
    Madjed Nehmé (Directeur du magazine français Afrique Asie)

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    Tags : France, Algérie, Maroc, Lobby, décennie noire, journalistes, presse, GIA, terrorisme,

  • Syrie – Une autre note brève sur les développements récents (Moon of Alabama)

    Après la confusion causée par le retrait soudain des forces russes en Syrie et les attaques de drones turcs qui ont suivi, tout semble être revenu à la normale.

    Les avions russes bombardent à nouveau les djihadistes et la Russie a déclaré à la Turquie qu’aucun de ses avions ou drones ne serait en sécurité dans le ciel syrien.

    Le Pentagone a annoncé qu’il ne fournira pas de soutien aérien à la Turquie. Il n’enverra pas non plus de défense aérienne Patriot à la Syrie, mais le président Trump a promis de demander aux autres pays de l’OTAN de le faire. Il est probable qu’ils refuseront cette demande. Il semble que le Pentagone ait gagné le combat avec le Département d’Etat qui a soutenu la pression turque pour la protection.

    Le président turc Erdogan a déclaré que la Turquie n’a pas de « problème particulier » avec les forces russes et iraniennes alignées à Idleb. Cela vient après que l’Iran et le Hezbollah aient averti que les troupes turques dans leurs « postes d’observation » désormais encerclés seraient des cibles faciles. Les unités turques qui ont envahi Idleb sont restées silencieuses aujourd’hui.

    L’armée syrienne a de nouveau repris les zones qui avaient été perdues la semaine dernière. La ville de Saraqib est à nouveau libérée. La Russie a fait savoir que sa police militaire s’occuperait de la sécurité de la ville. Cela signifie qu’elle est hors de portée pour une nouvelle attaque du djihad turc. L’autoroute M5 peut maintenant être réouverte et sera sécurisée.

    Une autre grande opération d’approvisionnement en provenance de Russie est en cours. Au cours des trois derniers jours, deux navires de débarquement russes, qui transportent généralement des armes lourdes comme des chars, ont traversé le Bosphore en direction de la Syrie. Huit avions de transport stratégique Ilyushin Il-76 ont atterri à Hmeymim, en Lattaquié, au cours des trois derniers jours. Ils transportent probablement des systèmes de défense aérienne supplémentaires ou des avions de chasse supplémentaires.

    Le réapprovisionnement devrait faire taire tout discours que la Russie a abandonné sur la Syrie.

    Erdogan veut Idlib, mais ni la Syrie, ni l’Iran, ni la Russie ne le lui permettront. Le président Poutine rencontrera Erdogan au cours des prochains jours et s’assurera que ce point est bien compris.

    Traduction SLT

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    Tags : Russie, Syrie, Turquie, Idleb, terrorisme, Erdogan,