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  • Algérie : Victoire du courant islamiste après le départ du régime de Bouteflika : les précisions de Mourad Dhina

    A la suite de notre article sur les propositions formulées par l’activiste exilé à l’étranger, plus exactement en Suisse, Mourad Dhina, ce dernier a fait parvenir à notre Rédaction quelques précisions pour compléter nos informations. Nous les publions comme le dicte notre déontologie et notre éthique :

    « Je n’ai pas dit que « [Mourad Dhina] estime que le courant islamiste, notamment celui de l’ex-FIS, est celui qui pourra remporter une large victoire lors des prochaines élections présidentielles indépendantes et transparentes qui doivent être organisées pour tourner la page du long règne d’Abdelaziz Bouteflika » –

    Lors de l’émission , j’ai dit qu’il était préférable de repousser les élections d’au moins quelques mois après avoir entamé la phase de transition pour éviter une polarisation de la société, car j’estime que ce serait le courant islamiste qui remporterait une majorité de voix étant donné que les autres forces n’auront pas eu le temps de s’organiser.

    Cette analyse est basée sur des réalités socio-politiques et ne doit pas être comprise comme un souhait ou l’entame d’une campagne pour un courant donné. Bien au contraire, mon souhait est de voir une dose de proportionnalité représentative de tout le spectre politique qui accompagnerait la transition. Une polarisation, surtout pendant la transition, mènera vers l’échec du processus de refondation de la république.

    Par ailleurs, et avec tout le respect dû au courant dit islamiste ainsi qu’aux autres courants, je ne vois nullement dans la ligne politique, ni dans les textes ou déclarations du mouvement Rachad (www.rachad.org) ce qui peut permettre de le cataloguer comme « islamiste ».

    Cordiales salutations, Mourad Dhina

    Algérie Part

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  • Algérie : Pourquoi les ministres du cabinet Ouyahia activent-ils encore?

    Djamel Zerrouk

    « C’est la véritable cacophonie qui règne au niveau du gouvernement ». C’est en ces termes que les analystes qualifient le cabinet actuel qui aurait dû, selon la Constitution, partir dans le sillage de la démission d’Ahmed Ouyahia.

    En effet, nombre de ministres censés être rentrés chez eux car faisant partie de l’ancien gouvernement continuent de diriger « leurs » ministères comme si de rien n’était.

    Citons, entre autres, Nouria Benghabrit (Education nationale), Mohamed Aïssa (Affaires religieuses), Mustapha Guitouni (Energie), ou encore Azzedine Mihoubi (Culture) qui poursuivent leurs activités en sortant sur le terrain et en s’exprimant en tant que ministres.

    En s’affichant dans les médias lourds, ceux que l’opinion publique désigne d’ex-ministres » assument-ils ces missions avec l’aval de Noureddine Bédoui, nouveau Premier ministre ? Oui certainement, mais toujours est-il que le fait de rejoindre chaque matin leurs bureaux, ces anciens ministres ne s’inscrivent absolument pas dans les lois de la République, particulièrement les articles 95, 98 et 100 de la Constitution.

    « Le Premier ministre peut présenter au Président de la République la démission du Gouvernement », souligne l’article 100 de la Loi fondamentale qui signifie clairement que lorsque le Premier ministre part c’est tout le Cabinet qui doit suivre. L’article 95 de la Constitution, mais ce cas de figure rappelant qu’en cas de non-approbation du plan d’action du Gouvernement par l’Assemblée populaire nationale, le Premier ministre présente la démission du Gouvernement au Président de la République.

    « Celui-ci nomme à nouveau un Premier ministre selon les mêmes modalités », est-il énoncé dans la Loi fondamentale du pays. « Le Premier ministre Ahmed Ouyahia étant parti le 11 mars, les ministres n’ont donc plus rien à faire au sein du gouvernement Bedoui qui, lui, est chargé d’en modifier la composante », souligne un enseignant à la faculté de droit d’Alger.

    Les constitutionnalistes rappellent le fait qu’en réalité ce sont les secrétaires généraux des ministères qui devront gérer les affaires courantes, en attendant la composition du nouveau gouvernement. Alors pourquoi les ministres sortants continuent-ils à prendre des décisions, donner des instructions et surtout assister à des cérémonies officielles ? Pourquoi Bedoui, un énarque rompu dans les affaires de l’Etat, n’a rien dit à ce sujet sauf l’annonce, hier, que « des consultations » étaient en cours pour la mise sur pied d’une nouvelle équipe gouvernementale ? Existe-t-il un canal décisionnel parallèle qui serait derrière le « maintien informel » en activité des ministres du gouvernement Ouyahia ?

    En l’absence d’un porte-parole de la « transition », ces questions ne trouveront malheureusement aucun écho

    Le Jeune Indépendant, 17 mars 2019

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  • Algérie : Ali Benflis met en garde contre l’internationalisation de la crise

    Des informations médiatiques font état d’un déploiement diplomatique du régime politique en place.

    Il est manifeste que ce régime a été alarmé par les déclarations de certains partenaires étrangers sur le droit du peuple algérien à manifester pacifiquement et l’élan de sympathie manifesté par l’opinion publique internationale, notamment occidentale, à l’égard du mouvement de contestation pacifique, dans notre pays.

    En réaction, le pouvoir politique en place semble s’engager dans une campagne auprès des partenaires étrangers pour plaider sa propre cause, promouvoir la feuille de route du Président de la République, déclarée nulle et non avenue par le peuple algérien, et solliciter la compréhension des uns, particulièrement les Occidentaux plus sensibles aux pressions de leur opinion publique, et le soutien des autres, notamment la Russie et la Chine.

    N’est-il pas étonnant de voir un régime politique qui stigmatise l’ingérence étrangère lorsque certaines voix dans le monde s’élèvent pour soutenir le droit constitutionnel des algériens à manifester pacifiquement et qui prend, lui-même, des initiatives qui vont dans le sens de l’internationalisation de la crise lorsqu’il se sent menacé dans sa survie ?

    La solution de l’impasse politique actuelle est entre les mains des algériens et doit le rester. L’internationalisation de la crise se traduira nécessairement par l’ouverture de notre pays aux luttes d’influence entre puissances étrangères dont on sait l’effet ravageur sur les pays qui les subissent.

    La main étrangère n’est pas venue du côté que le régime politique en place s’est longtemps et injustement plu à dénoncer, celui de ses opposants, et des dénonciations de ses critiques et de ses dérives. Le régime politique actuel trouve des vertus à la main étrangère. Il ne se retient plus et ne s’interdit rien et plus aucun tabou ne lui résiste. La main étrangère semble devenue, pour lui, une main secourable.

    Le peuple algérien est résolument contre toute forme d’ingérence étrangère dans les affaires internes de notre pays. Il a crié haut et fort le rejet qu’il leur oppose dès les premières marches. Il ne tolèrera pas l’ingérence étrangère d’où qu’elle vienne et en aucune circonstance.

    Le Matin d’Algérie

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  • Algérie : Elle ne comprend pas pourquoi il a accepté sa nouvelle mission : La population d’Amizour remontée contre Ramtane Lamamra

    Rencontrées lors de la mainifesation de vendredi à Alger, de nombreuses personnes d’Amizour, d’où est originaire Ramtane Lamamra sont en colère contre lui.

    Elles lui reprochent d’avoir accepté de revenir au pouvoir « après avoir été humilié » par le président Bouteflika qui lui avait préféré Abdelkader Messahel.

    L’élan de sympathie dont il bénéficie, après son limogeage du Ministere des Affaires étrangères, se transforme aujourd’hui en colère de la part des gens de son patelin.

    « S’il n’avait pas accepté cette mission Lamamra aurait pu être un des hommes-clé dans la prochaine phase de transition politique, vu sa maîtrise des rouages de la diplomatie » soulignent nos interlocuteurs.

    Algérie1

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  • Algérie : Un Etat combattu par ses propres citoyens risque un effondrement à tout moment

    En Algérie, les scrutins se succèdent et se ressemblent. Il s’agit de répondre à des échéances sans aucun impact positif sur le vécu des algériens.
    Les droits politiques, économiques, sociaux et culturels au cœur des revendications des citoyens sont ignorés.

    Les élections constituent une simple formalité technique que le pouvoir organise pour se légitimer et pour la consommation internationale malgré le désintérêt manifeste des populations. En effet, après de nombreux scrutins, qu’est ce qui a changé pour notre peuple ?

    Le discours officiel triomphant et les normes proclamées sont loin de refléter une réalité amère vécue quotidiennement par les algériens et les algériens.

    Cela explique les rapports entre la société et l’Etat qui sont faits d’agressivité et de conflits permanents.

    Les aspirations de démocratie, de liberté et de progrès social se voient toujours contrariées et étouffées. L’absence de gouvernance et les choix désastreux ont poussé des pans entiers dans le désarroi. Le phénomène des « harraga » est une parfaite illustration du désespoir qui prend de plus en plus d’ampleur avec de nombreux candidats au suicide collectif en mer.
    A juste titre, pour les algériens, l’Etat n’est pas protecteur mais dictateur.
    Tous les grands choix engageant la nation toute entière se sont faits de manière unilatérale et autoritaire pendant que les forces politiques, syndicales et sociales se voient ignorées et exclues de toute décision.

    Les simulacres de dialogues ou de négociations sur les questions nationales regroupent toujours les mêmes acteurs, à savoir le pouvoir et ses relais.

    Les professions de foi, à l’occasion d’échéances électorales, concernant la relance économique et une vie meilleure s’avèrent être des promesses sans lendemain malgré l’injection de masses importantes d’argent qui servent en fait à l’entretien d’une clientèle et à des relais liés à des sphères du pouvoir.
    Avec le temps, ces pratiques anachroniques ont développée dans la société une méfiance puis une haine contre l’Etat et tous ceux qui le représentent ou l’incarnent.

    Ainsi, tout conflit aussi minime soit-il peut se transformer en révolte, en émeutes, voire en drame.

    Un Etat combattu par ses propres citoyens risque un effondrement à tout moment.

    Ce type de pratiques a des effets désastreux sur l’ensemble des institutions qui ne sont pas reconnues comme siennes par les citoyens.

    L’éradication de ces pratiques est vitale pour l’existence même de la nation algérienne car elles la menacent dans ses fondements. La concentration de toutes les décisions au niveau central a élargi encore plus le fossé entre l’Etat et les citoyens

    La priorité aujourd’hui est d’apporter une solution ou des solutions à ce désastre national.
    Quelle est la solution ou quelles sont les solutions à la hauteur de cette crise?

    Qu’elle soit locale ou nationale, un scrutin ou une élection à elle seule peut-elle constituer une réponse à cette faillite nationale ? Ou s’agit-il de rechercher une solution globale dont les élections sont un aboutissement d’un processus ?

    La cacophonie orchestrée durant de longs mois autour de la tenue dans les délais ou du report du scrutin relève d’une manifeste fuite en avant. C’est une autre diversion visant à détourner l’opinion sur le blocage du pays et le remue-ménage au sommet sur fonds de règlements de compte. Aussi, au lieu de discuter des besoins du pays, les dirigeants semblent privilégier les négociations au sein du sérail afin de trouver un candidat à même de garantir leurs intérêts et la pérennité de leur système rentier.

    Le pouvoir et ses soutiens semblent ignorer la dimension et la profondeur de la crise.

    Une élection organisée par les hommes du système et au sein du système ne peut que reproduire les mêmes résultats que ceux du passé. C’est un scrutin qui ne sera ni libre ni honnête. La seule préoccupation des organisateurs demeure le taux de participation qu’ils savent bien moduler.

    Participer à cette dangereuse et inutile démarche d’une manière ou d’une autre c’est renforcer une politique anti nationale.

    Aujourd’hui, une échéance électorale n’est pas une priorité. Il n’existe pas de messie pour sortir notre pays du gouffre ou il a été plongé. L’enjeu va au-delà de l’intronisation d’un homme ou d’une femme. Le débat national doit s’articuler autour d’un changement de fond qui garantit les droits politiques, économiques, sociaux et culturels au peuple algériens.

    La priorité est la construction démocratique d’un Etat crédible au service du citoyen, respectueux et respectable sur la base de l’application des normes proclamées, reconnues et appliquées par tous

    C’est cela un Etat de droit qui incarne des valeurs au service du citoyen et non un Etat incarné par des clans ou des individus.

    Libre Algerie

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  • Algérie: Inspirer la confiance et la réussite

    Mourad Boukhelifa

    C’est tout à fait le contraire qu’inspire le pouvoir Algérien et la plupart des dirigeants. Ces deux paramètres vont ensemble et ne peuvent s’exclure car si vous pouvez inspirer la confiance et non pas la réussite on se détache de vous rapidement et si la réussite est dans votre parcours et dans votre chance et que vous n’inspirez pas la confiance alors attendez vous qu’un jour on vous débarque à défaut de vous embarquer. La confiance impose la vérité et la réussite a besoin de morale. Quand on inspire la confiance la porte vous est ouverte, la cause est acquise. La réussite suivra très souvent. Mais la réussite ne s’obtient pas seulement grâce à la confiance. Elle s’obtient quand on sait déléguer, qu’on arrive à rassembler, à motiver et mobiliser.

    Pour se mobiliser les gens ont besoin d’être motivés et d’avoir des objectifs réalisables, motivants et mesurables. Il ne suffit pas de crier à haute voix comme le font les populistes de tous bord qui très souvent finissent par détruire leur pays à l’instar d’Hitler et Mussolini ou comme l’ont fait certains qui nous ont entraîné vers la décennie noire ou d’autres encore présents, dans des chaines de télévision grotesques à l’instar d’Ennahar, qui se ridiculisent en criant à tue tête des paroles d’un autre âge à des jeunes connectés dans des réseaux sociaux libérateurs loin de ce cirque fixe qui n’en finit pas de nous ramener des grossièretés que même un zoo ne pourra pas accepter.

    La réussite c’est des programmes censés, qui sont discutés, débattus, approuvés, adoptés, partagés avec des gens qui les étudient, les mettent en oeuvre comme dans un algorithme informatique. Ce n’est pas du copie-collé ou le ciseau et la colle remplace Ctrl C et Ctrl V avec comme possibilité de commenter, de souligner, de corriger et de proposer des versions qui vont crescendo vers le parfait, l’utile, le suffisant, le nécessaire et surtout le praticable et bien sûr le maîtrisable.

    La confiance et la réussite fonctionnent avec des mots mais aussi avec des concepts. Ne dit-on pas que “gouverner c’est rétablir le sens des mots ?” Démocratie, peuple, stabilité. Au delà, ces mots sont aussi des concepts parce qu’ils sont consistants et qu’ils ont une intensité particulière, alors que pour le pouvoir c’est simplement des mots et des mots qui ne se conjuguent jamais.

    Démocratie, ce n’est pas simplement de l’expression c’est surtout une organisation de la vie à partir de règles juridiques précises soutenues par des procédures claires qui permettent à chacun d’assumer ses droits et ses obligations sans référer à un réseau ou à une appartenance familiale, régionale ou de pouvoir.

    L’exception confirme la règle c’est vrai et c’est pour cela que nous avons crée la jurisprudence. La règle doit être le dénominateur commun à tous avec les mêmes conditions d’accès pour tous. Quand la règle est juste alors que dans notre pays la règle n’est que l’élément de mise à niveau d’un fait contestable et contesté, qui rend la règle inopérante, inexploitable et non applicable.

    Lorsque certaines personnes de l’opposition parlent de rétablir l’indépendance de la justice, il ne faut croire que c’est ça qui fait défaut c’est plutôt parce qu’il y a des dysfonctionnements, des errances et des manquements, quand il ne s’agit pas de procédés rusés dans la loi. Une loi a pour objectif de créer la cohésion et la sérénité dans la société et non de permettre à quelqu’un ou quelques uns de bénéficier de ces dysfonctionnements.

    Dans la santé, par exemple, deux ex premiers ministres et deux ex ministres se sont arrangés pour imposer à plus de 200 hôpitaux un logiciel de comptabilité pour un montant qui donne le vertige et cela de gré à gré avec la complicité d’un expert comptable qui a donné sa bénédiction pour “quelques dollars de plus”. La société (SARL à 1000 Euros ) créée par deux personnes à Vincli, quelque part en France, a même eu droit à un décret particulier imposant à tous les hôpitaux d’appliquer ce système. Un décret signé par Sellal en 2014, soutenu par le ministre Boudiaf sous l’œil amusé du Directeur de cabinet Ouyahia, maître d’oeuvre de l’opération entamée en 2008 alors qu’il était ministre.

    Si ce n’était que l’argent qu’on a perdu dans cette opération d’”enfoirés” ça pourrait passer mais c’est pire que ça. Gaid Salah passe son temps à nous parler de stabilité, mais il ne sait pas que la guerre d’aujourd’hui passe par la clé USB et le mail. Les fichiers contenant la liste des employés, médecins et infirmiers, stocks de médicaments, équipements spécialisés ont tous rejoint les ordinateurs de cette société dirigée par un Algéro-Canadien et cela Mr Gaid Salah ne le sait pas lui qui approuvé la mise à mort du DRS.

    Imaginons un instant que le Canada puisse disposer de ce fichier de médecins de diverses disciplines et de divers niveaux et que le Canada envoie des visas à ces médecins à leur adresse personnelle puisque dans ces fichiers se trouve aussi l’adresse, qu’arrivera-t-il demain ? Pourra-t-il nous protéger de ce désastre avec ses avions et ses chars quand les médecins seront tous partis et que les hôpitaux se retrouveront vidés de leur sang avec comme clients des zombies qui errent comme dans “Triller” de Michael Jackson.

    Que dire alors du peuple ? Bien sûr ce n’est pas la somme des parties et si c’était cela ça aurait été simple pour Ouyahia. Malheureusement c’est plus que ça. C’est un vomissement d’abord et une vision ensuite. Un vomissement car nous avons été abusé, par abus de confiance. En plus vous n’avez pas réussi là ou d’autres pays plus petits dominent le monde et jouent à égalité avec ceux qui les dominaient.

    Enfin que voulez vous qu’on vous dise maintenant, sûr que vous ne savez pas encore travailler. Anticonstitutionnel, deux premiers ministres et des affaires étrangères pour seul rempart. Des vieux en face de jeunes. Même si on perd, on a gagné car chez nous la confiance s’est installée de nouveau. Il nous reste la réussite de notre projet. Allez oust DÉGAGEZ.

    Algérie Network, 16 mars 2019

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  • Algérie : Annoncées hier – Consultations pour un gouvernement de transition

    par Mahdi Boukhalfa

    Les consultations pour la formation d’un gouvernement de transition, chargé notamment de préparer une conférence nationale inclusive, devant ouvrir la voie à l’élection présidentielle, dans au moins une année, ont débuté, a annoncé hier dimanche, une source officielle, citée par l’APS.

    Le Premier ministre Noureddine Bedoui et le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra ont entamé les consultations pour la formation du nouveau gouvernement, dit de «compétences nationales», rapporte l’APS, citant une source bien informée. Selon la même source, «la nouvelle équipe gouvernementale sera composée de compétences nationales avec ou sans affiliation politique et reflétant de manière significative les caractéristiques démographiques de la société algérienne».

    Le Premier ministre et le vice-Premier ministre ont déjà tenu une première séance de travail, centrée sur la structure de la composante du prochain gouvernement, précise-t-on.

    Les deux chefs du prochain exécutif, qui ne sera que transitoire, doivent étendre ces consultations, qui sont en cours, aux représentants de la société civile, aux formations et personnalités politiques qui «en exprimeraient le souhait en vue d’aboutir à la mise en place d’un gouvernement de large ouverture», précise la même source, citée par l’APS.

    Lors de sa première conférence de presse, jeudi dernier, après sa nomination par le Président Bouteflika, en remplacement de M. Ahmed Ouyahia, pour diriger ce «gouvernement de larges compétences», M. Bédoui avait, notamment, expliqué que -le nouveau gouvernement- sera de nature «technocrate» et «représentatif» de toutes les forces et compétences de la Nation, en particulier les jeunes et «ouvert» à tous les courants politiques. «Concernant la composante du nouveau gouvernement, nous sommes en période de concertation et le prochain exécutif sera composé de technocrates, représentatif des forces et compétences nationales, à même de contribuer à gérer la période de transition, qui ne devrait pas dépasser une année pour répondre aux aspirations du citoyen algérien», a expliqué le nouveau Premier ministre à la presse, lors d’une conférence animée conjointement avec Ramtane Lamamra.» «Le travail du prochain gouvernement consistera à mettre tous les moyens pour permettre le bon fonctionnement des différents services et institutions du pays», a-t-il ajouté, soulignant que ce gouvernement, «qui sera ouvert à tous les courants politiques, s’attellera, dès son installation, à préparer la Conférence nationale indépendante et inclusive de consensus à laquelle avait appelé le président de la République». Selon M. Bédoui, «les portes du dialogue sont ouvertes pour tout le monde, sans exception et sans exclusion».

    Dans son message aux Algériens au lendemain de son retour en Algérie, après un séjour médical de deux semaines, en Suisse, le président avait annoncé «des changements importants au sein du gouvernement. Ces changements constitueront une réponse adéquate aux attentes dont vous m’avez saisi, ainsi qu’une illustration de ma réceptivité à l’exigence de reddition de comptes et d’évaluation rigoureuse dans l’exercice des responsabilités, à tous les niveaux et dans tous les secteurs». Des noms de personnalités politiques consultées, en prévision de la formation de ce gouvernement de transition, circulent déjà sur les réseaux sociaux, alors que d’autres sont proposés pour faire partie de cet exécutif qui devra plancher sur l’organisation de la conférence nationale inclusive, proposée par le président Bouteflika.

    Une seule chose est, pour le moment sûre: l’opposition veut que la période transitoire, avec ou sans nouveau gouvernement, soit la plus courte possible pour mettre en place les nouvelles institutions élues. Autrement, plusieurs voix dans l’opposition, ont dénoncé cette démarche du pouvoir pour «gagner du temps». L’ancien président du RCD Said Sadi, le président de Talaie El Hourryet Ali Benflis, ou la SG du PT Louisa Hanoune, et beaucoup d’acteurs de la société civile, ont déjà rejeté cette démarche du pouvoir et appelé le président Bouteflika à partir, à la fin de son mandat, le 28 avril prochain. «Et tant qu’il est encore temps, avant qu’il ne soit trop tard, que la présidence annonce le retrait de Bouteflika à la fin de son 4e mandat, la démission du gouvernement actuel, la dissolution du parlement et désigner un gouvernement technique provisoire, composé de femmes et d’hommes intègres, compétents et patriotes, chargé des affaires courantes», a annoncé, hier, dimanche Louisa Hanoune à l’ouverture d’une réunion des cadres du parti. «Il y va de l’existence même de la nation algérienne», a-t-elle ajouté.

    Le Quotidien d’Oran, 18 mars 2019

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  • Algérie: Le pouvoir algérien tente de convaincre à la veille d’un vendredi test

    Le pouvoir en Algérie tente, avec difficulté, de convaincre la rue du bien-fondé de la prolongation sine die du mandat du président Abdelaziz Bouteflika et de son plan de réformes, à la veille d’un vendredi décisif pour le mouvement de contestation populaire.

    Le pays est le théâtre depuis le 22 février de manifestations contre M. Bouteflika, d’une ampleur inédite depuis son arrivée au pouvoir il y a 20 ans, déclenchées par sa décision de briguer un 5e mandat malgré une santé défaillante.

    Sous la pression de la rue, le chef de l’Etat, 82 ans, a renoncé lundi à se présenter et reporté la présidentielle prévue initialement le 18 avril, prolongeant de fait son mandat actuel jusqu’à la fin d’une « Conférence nationale » chargée de réformer le pays et d’élaborer une nouvelle Constitution. Aucune date n’a été fixée pour cette conférence.

    Jeudi, face à la presse, le nouveau Premier ministre Noureddine Bedoui -qui a remplacé lundi le très impopulaire Ahmed Ouyahia- et son vice-Premier ministre Ramtane Lamamra ont tenté de promouvoir les décisions du chef de l’Etat, qui n’ont pas calmé la colère.

    – « Jeunes compétences » –

    « Nous avons entendu le message de la jeunesse algérienne » et « les revendications de la rue » fixeront le cap du futur gouvernement, a assuré M. Bedoui.

    Sa composition sera dévoilée « au plus tard la semaine prochaine » et il s’agira d’une équipe de « technocrates », puisant dans les « jeunes compétences, hommes et femmes », a-t-il précisé.

    « La situation générale du pays est sensible et marquée parfois par des tensions ne permettant pas de parvenir à un consensus à même de répondre aux revendications » immédiatement, a argué M. Bedoui en ouvrant la conférence de presse.

    « Il faut sortir de cette crise de manière calme et en veillant à la stabilité du pays », a-t-il poursuivi, en appelant à plusieurs reprises au « dialogue ».

    M. Bedoui, préfet de carrière jusqu’ici ministre de l’Intérieur -que le quotidien El Watan qualifiait il y a quelques mois de « ministre de la Répression »-, est souvent apparu à la peine pour répondre concrètement aux questions des journalistes.

    Il a justifié par la « volonté du peuple » le report de la présidentielle et l’extension par le chef de l’Etat de son mandat -des décisions jugées illégales voire inconstitutionnelles par de nombreux observateurs.

    Il n’a pas donné de date pour la future présidentielle à l’issue de laquelle M. Bouteflika s’est engagé à se retirer.

    Il a simplement indiqué que le mandat du gouvernement, qui n’aura qu’un rôle « de soutien et d’appui » de la Conférence nationale, « ne dépassera pas une année », laissant entendre que la Conférence elle-même pourrait avoir fini ses travaux en un an, ce dont doutent de nombreux observateurs.

    MM. Bedoui et Lamamra ont au final peiné à convaincre. « A quoi sert cette conférence de presse? », leur a demandé un journaliste: « vos réponses ont jusqu’ici été hors sujet, vous ne donnez pas l’impression de vouloir répondre aux questions (…) du peuple ».

    – Derby largement boycotté –

    Les réactions ont également paru négatives sur les réseaux sociaux, où se multiplient les appels pour un 4e vendredi consécutif de grandes manifestations à travers le pays.

    Cette journée-test, pour les contestataires comme pour le pouvoir, permettra de savoir si M. Bouteflika a réussi à apaiser la contestation qu’étudiants et universitaires, puis enseignants et lycéens, ont maintenu vivace en défilant en nombre mardi et mercredi.

    Mercredi, M. Lamamra, chargé de « vendre » le « plan de travail » présidentiel à l’étranger selon les observateurs, avait vanté les mérites des annonces du chef de l’Etat.

    Pour M. Bouteflika, « il ne s’agit pas de rester au pouvoir pendant quelques semaines ou quelques mois de plus », a-t-il assuré. « La priorité absolue est de réunir les Algériens et leur permettre d’aller ensemble vers un avenir meilleur ».

    Un autre ancien diplomate, Lakhdar Brahimi, réputé proche de M. Bouteflika, a défendu aussi les solutions proposées par le chef de l’Etat, prônant le « dialogue » et mettant en garde contre tout « changement radical ».

    Mais, selon le quotidien Liberté, ces « interventions médiatiques ont eu le mérite de confirmer le profond décalage entre les solutions (…) proposées par le régime et celles défendues par le peuple ».

    Dans ce contexte, le derby entre le Mouloudia et l’USM -clubs rivaux d’Alger-, avancé d’un jour pour ne pas coïncider avec les manifestations de vendredi, a été largement boycotté, en réponse à un appel aux supporteurs à ne pas assister à la rencontre en raison de craintes de violences qui pourraient mettre au pas la contestation.

    TV5MONDE

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  • Algérie: Le plus dur reste à faire

    Le succès de la mobilisation populaire contre le cinquième mandat est indéniable. Le mur de la peur est brisé depuis le 22 février et le mouvement s’inscrit maintenant dans la durée et parvient à préserver son caractère pacifique. Le soulèvement est impressionnant d’organisation et de détermination, certains parlent d’un deuxième 1er novembre ou de renaissance de la nation algérienne, mais la bataille n’est pas encore gagnée. Encore moins « la guerre ».

    Pour la rue et l’opposition qui, en plus du renoncement de Bouteflika à sa candidature, réclament le départ de tout le système, beaucoup reste à faire. Le premier défi c’est d’amener le président ou ceux qui agissent en son nom à retirer cette candidature surréaliste, condition sine qua non pour apaiser les esprits et réfléchir à la suite dans la sérénité.

    Pour le moment, et en dépit des démonstrations de force organisées trois vendredi de suite, le pouvoir ne montre aucun signe de fléchissement sur ce point. Dans quatre jours, le 13 mars, le Conseil constitutionnel devra dévoiler les candidatures retenues et rien n’indique que celle qui a fait sortir les Algériens dans la rue n’en fera pas partie. Néanmoins, cela ne signifie pas qu’il ne subsiste aucune chance de voir Bouteflika amené à céder par une forme ou une autre. Renoncement de son plein gré, sur pression de l’armée ou de son entourage, par l’invalidation de sa candidature ou simplement par l’application de l’article 102 de la Constitution qui prévoit l’état d’empêchement du chef de l’Etat, par quelque moyen qu’il adviendrait, le retrait du président constituera une grande victoire pour la mobilisation populaire mais sonnera aussi le début des choses sérieuses.

    L’enjeu sera ensuite de peser sur la transition qui s’ensuivra de fait. Laisser le système gérer la transition à sa guise c’est lui offrir toutes les chances de se régénérer et de se maintenir. Bouteflika est âgé, gravement malade et plus que jamais impopulaire. Ce n’est pas tant son maintien que le souci de lui survivre qui importe aujourd’hui à son proche entourage et à toutes les factions du régime.

    Pour le système, l’idée est simple : provoquer une période de transition, le temps de régler en douce la succession. En interne, bien entendu.

    L’automne dernier déjà, on a tenté de vendre l’idée d’une conférence nationale qui devait déboucher sur le report du scrutin en contrepartie de profondes réformes. L’opposition n’a pas mordu et c’est ce sursaut qui a contraint le pouvoir à cette option désastreuse pour lui de cinquième mandat.

    En réitérant, le jour même du dépôt de la candidature de Bouteflika, la même offre de conférence et de réformes pour après la présidentielle, le pouvoir n’a pas eu plus de succès. Il s’agira pour l’opposition de garder le cap et de s’imposer comme acteur clé de la transition. L’enjeu est crucial.

    Laisser le pouvoir actuel décider de son propre destin, c’est prendre le risque de passer à côté d’une opportunité historique. L’opposition, forte de la mobilisation populaire qui ne faiblit pas, peut bien s’ériger en chef d’orchestre dans l’étape à venir pour peu que ne remontent pas à la surface ses contradictions, ses clivages et les excès d’égo de ses chefs qui ont fait le bonheur du pouvoir des décennies durant.

    La classe politique n’a pas d’autre choix que de s’entendre sur un minimum syndical, soit une feuille de route aux contours clairs et la composante humaine qui aura à mener la transition. Donner un contenu politique aux manifestations est de sa responsabilité.

    Pour la rue aussi, le renoncement de Bouteflika, encore une fois s’il se concrétise, ne signifiera pas la fin de sa mission. Elle sera appelée à maintenir la mobilisation si le pouvoir se laisse tenter par l’idée d’imposer un successeur par un coup de force ou une manœuvre. Il lui appartiendra aussi de rester vigilante pour que les marches, jusque-là calmes, ne dérapent pas et de réfléchir éventuellement à d’autres formes de lutte pacifique, sans verser dans les excès, comme ces appels à la grève générale et à la désobéissance civile qui feront les affaires du pouvoir.

    Les choses sérieuses ne font peut-être que commencer pour tout le monde. Le pouvoir n’a pas dit son dernier mot et se serait une erreur de prendre son silence pour une capitulation.

    L’Est Républicain, 11 mars 2019

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