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  • 33e Sommet UA : Allocution de Moussa Faki Mahamat

    Allocution de S.E. Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l’Union africaine à la 33eme Conférence ordinaire des Chefs d’État et de Gouvernement

    Allocution de S.E. Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l’Union africaine à la 33eme Conférence ordinaire des Chefs d’État et de Gouvernement

    Excellence Monsieur le Président,

    Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat, Chefs de Gouvernement et Chefs de délégations,

    Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies,

    Mesdames et Messieurs les Ministres,

    Distingués Invités de l’Union Africaine,

    Mesdames et Messieurs,

    C’est avec un réel plaisir que je vous souhaite la bienvenue dans ce creuset de l’unité africaine où nous bâtissons collectivement, année après année, l’avenir de l’Afrique. Je voudrais en même temps saisir l’occasion pour vous adresser mes souhaits sincères d’une heureuse année, pour vos Etats, pour nos peuples et pour notre Continent.

    اسمحوا لي قبل اي حديث ان اعرب عن عظيم التقدير لفخامة السيد عبد الفتاح السيسي رئيس جمهورية مصر العربية للعمل الجبار الذي قام به طيلة توليه رآسة اتحادنا السنة
    المنصرة. و انها لسانحة متميزة لاثمن عاليا طيب العمل مع فخامته و حسن تعامله معنا خدمة لقضايا القارة ولدفع مختلف مشاريعنا ذات الصبغة الاستراتيجية انني لامل ان نظل نستفيد من تجربته و حكمته في المستقبل

    I wish to congratulate His Excellency President Cyril Ramaphosa on being elected as Chairman of the Union for the current year 2020 and assure you of my full support. As we are in the Mandela Hall, the spirit of Madiba is watching over us. I imagine him telling you, Cyril, you are loyal to our struggle for Africa. You know that Africa needs leadership. I look forward to you, doing your best.

    Je saisis également cette occasion pour exprimer mes chaleureuses félicitations au Premier ministre de l’Ethiopie, Son Excellence Dr. Abiy Ahmed, pour sa distinction par le prestigieux Prix Nobel de la Paix, édition 2019.

    Monsieur le Président,

    Mesdames et Messieurs,

    L’année qui vient de s’achever n’a pas été une année de pleine paix et d’harmonie dans le monde. Celle qui s’ouvre n’annonce pas non plus que nous sommes au bout de nos peines. Elle nous appelle à la nécessité d’une constante mobilisation de toutes les énergies pour relever des défis ardus.
    Aux portes orientales de l’Afrique, la tension autour de la Mer rouge et surtout des détroits de passage de presque un tiers du commerce mondial, ne saurait nous laisser indifférents, eu égard à la gravité de ces tensions et de leur proximité avec l’Afrique.

    Ces vives tensions internationales nous rappellent la précarité du monde dans lequel nous vivons et l’inanité des engagements auxquels nous avons tous souscrits, pour préserver l’humanité des horreurs de la guerre.

    Le cas de la Palestine est celui qui illustre le mieux la fragilité des engagements internationaux. Le plan américano-israélien qualifié de «deal du siècle» conçu et élaboré en dehors de toute concertation internationale et pire encore, en l’absence des principaux concernés, les Palestiniens, est une énième violation des multiples résolutions des Nations Unies et de l’Union africaine et, un mépris supplémentaire des droits légitimes du peuple palestinien.

    Il faut craindre que ce plan censé résoudre le conflit israélo-palestinien, ne contribue au contraire, à aggraver la tension dans la région et au-delà.

    En Afrique, la persistance des foyers du terrorisme dans de nombreuses régions et leur inquiétant développement a rappelé, à la conscience africaine et internationale, que ce cancer est loin d’avoir été éradiqué. L’hydre est toujours là, en éveil actif, menaçant d’effondrement certains Etats. Il a pris pied dans les profondeurs du Continent, bien au-delà de ses foyers traditionnels, comme l’atteste les crimes odieux commis par des groupes terroristes sur les populations civiles au Mozambique, en Tanzanie et à l’Est de la RDC, où les principales victimes de la barbarie sont les femmes et les enfants.

    La Corne de l’Afrique, le Sahel et le bassin du lac Tchad sont aujourd’hui en guerre, une vraie guerre où des militaires et civils, meurent par dizaines, presque toutes les semaines. Des milliers d’enfants ont vu leurs écoles fermées, soit parce qu’elles sont détruites, soient parce que maîtres et écoliers se sont trouvés obligés de fuir.

    Dans la riposte à cet ennemi particulièrement sanguinaire et aveugle, le déficit de solidarité africaine est déconcertant. Comment échapper à l’insoutenable questionnement sur nos silences au sujet de la situation de ces pays frères ? Pour parler sans détours, en dehors des pays victimes eux-mêmes, du Rwanda et de l’annonce de la CEDEAO, aucun autre Etat africain, à notre connaissance, y compris ceux de notre Union qui disposent d’importants potentiels économique, financier, industriel, logistique et militaire, n’a fait le geste de solidarité que les frères, en péril, sont en droit d’attendre.

    Ce déficit de solidarité agissante est l’une des grandes fragilités de nos systèmes de résistance et de nos capacités globales de résilience continentale.

    Je souhaite vivement que cette solidarité africaine soit le fer de lance de la coalition internationale pour le Sahel qui nous unit avec nos amis et partenaires dans le monde.

    Cette résilience a été mise à rude épreuve par les différentes calamités naturelles : inondations au Zimbabwe, au Malawi, au Mozambique, à Madagascar pour ne citer que ceux-là ; les invasions de criquets en Ethiopie et au Kenya et les menaces de famine dans certaines régions d’Afrique australe.

    En ce moment, comment ne pas penser, avec compassion à nos amis de la République Populaire de Chine aux prises avec la redoutable pandémie du Coronavirus, auxquels nous adressons, à nouveau, nos sentiments de solidarité pleine et entière.

    Mesdames Messieurs,

    Distingués Invités,

    Nos pays font des efforts significatifs en réponse aux attentes d’une jeunesse de plus en plus nombreuse et exigeante. Ces efforts méritent d’être maintenus et renforcés, afin d’éviter que cette jeunesse n’emprunte les chemins périlleux de l’émigration ou le refuge dans les doctrines extrémistes.

    En complément des initiatives prises par chacun de nos Etats que je voudrais saluer ici, j’entends, accorder, en concertation avec le Conseil consultatif de la Jeunesse et mon Envoyée spéciale Aya Chebbi, une attention particulière à la question dans les programmes de l’Union, à travers «l’initiative de 1 million d’ici 2021». Cette initiative que j’ai lancée en Avril 2019 vise à offrir à un million de jeunes des opportunités dans les domaines de l’éducation, de l’emploi et de l’entreprenariat d’ici l’année 2021.

    L’évolution de la femme sur le Continent, qu’il s’agisse de son statut, de son autonomisation, de la parité du genre ou de la violence qu’elle subit est une préoccupation essentielle de l’Union africaine.

    L’année 2020 est une année charnière pour l’égalité des genres et la parité sur lesquelles travaille mon Envoyée spéciale Mme Bineta Diop. Nos Etats ont fourni ici beaucoup d’efforts : l’autonomisation, l’accès des femmes entrepreneurs aux marchés publics, dans la chaîne de valeur agricole, les lois promulguées et les solutions proposées pour éradiquer à jamais les violences contre les femmes. Pour réussir ce combat, je souhaite travailler avec les Etats membres pour déclarer la décennie 2020-2030 celle de l’inclusion financière de la femme africaine. Les femmes demandent davantage. Je les soutiens dans cette ambition légitime!

    Mesdames et Messieurs,

    Un troisième fléau perturbe l’évolution harmonieuse de nombreux pays africains et remet en cause l’équilibre social ancestral, ce sont les conflits intercommunautaires. Ce regain de communautarisme a lui-même prospéré sur le terreau de la faiblesse de l’Etat et des facteurs amplificateurs divers.

    La dégradation des conditions climatiques et la dislocation des systèmes économiques traditionnels accroissent les compétitions pour la protection et la conquête des espaces de survie, de plus en plus en deçà des besoins de millions d’êtres humains.

    La conjugaison de ces facteurs objectifs avec les manipulations et les velléités de certaines élites d’enfourcher ces phénomènes à des fins politiciennes, tout comme le feraient selon une autre logique, les terroristes, crée les conditions de vrais désastres pour l’harmonie de nos populations. Cette problématique interpelle autant les dirigeants politiques du continent que ses universitaires, chercheurs et académiciens.

    Aux défis globaux dont les précédents ne sont que des exemples illustratifs et non exhaustifs, je voudrais ajouter deux questions spécifiques qui élargissent nos responsabilités à de nouvelles ardentes obligations. Il s’agit de la question du Sahara Occidental et celle du sort de la Libye.

    Le conflit du Sahara occidental reste le plus ancien conflit non résolu sur le continent et demeure préoccupant tant pour le fonctionnement de notre Organisation que pour les populations. Je suis déterminé à poursuivre mes efforts pour une mise en œuvre efficace de la décision de Nouakchott consistant à charger la Troïka d’«apporter un soutien efficace aux efforts conduits par les Nations unies», auxquelles les parties ont volontairement confié la recherche d’une solution durable et juste du différend.

    Sur la Libye, l’Afrique a constamment rappelé de la voix la plus audible son rejet de la solution militaire de cette crise, sa préférence pour un processus politique authentiquement inclusif, articulé sur une véritable appropriation par les libyens de leur destin national dans le cadre de leur organisation continentale.

    Je salue et soutiens la décision du Comité de Haut Niveau pour le lancement rapide d’une initiative de paix et de réconciliation en Libye en harmonie avec les décisions de la Conférence de Berlin et conformément au principe de la solution des problèmes africains par les africains, loin des ingérences extérieures, aux agendas rivaux et périlleux pour l’Afrique.

    En affirmant ces principes, nous n’avons jamais cessé de souligner que la plénitude du rôle de l’Afrique dans la recherche de solution à cette crise, n’est pas exclusive d’une coopération active et efficace avec tous nos partenaires internationaux, notamment les Nations unies.

    A l’évidence, une telle orientation ne saurait se concrétiser que si le continent est uni et parle d’une seule voix.

    Excellences,

    Mesdames, Messieurs,

    Si l’année qui s’achève a été celle des défis dont je viens de décrire prosaïquement certains, elle a été aussi, en dépit des difficultés, celle de grandes réalisations

    Dans le domaine de la paix et de la sécurité, nous avons poursuivi nos efforts, en concertation avec l’IGAD pour la consolidation de la paix et la réconciliation au Soudan du Sud, où les parties ont été vigoureusement encouragées à accélérer le processus de pacification et de réconciliation au pays. La formation d’un Gouvernement d’union nationale dans les délais impartis aux protagonistes est une exigence et une nécessité pour l’instauration de la paix.

    En Somalie, l’AMISOM, continue de se déployer dans un contexte particulièrement difficile pour combattre le terrorisme et soutenir les efforts de stabilisation et de reconstruction entrepris par le gouvernement. Je voudrais ici rendre un vibrant hommage aux membres civils et militaires de notre dispositif en place et aux pays contributeurs de troupes pour les sacrifices consentis et les résultats obtenus.

    En République Centrafricaine, nos efforts conjugués à ceux du Gouvernement centrafricain, de la CEEAC et des Nations Unies se sont intensifiés pour veiller à une application rigoureuse des accords de paix et de réconciliation. Je me réjouis de constater que les progrès sont ici significatifs, en dépit des accès de violence enregistrés ces derniers temps.
    Au Cameroun, en dépit de la tenue du dialogue politique national, la situation mérite une attention soutenue. La Commission reste disposer à l’accompagner dans le processus de consolidation de la paix et de la réconciliation.

    Au Soudan, la médiation africaine a réalisé un succès retentissant avec l’accord ayant abouti à la mise en place des institutions de la transition, notamment le Conseil souverain et le gouvernement civil, appelés à travailler en bonne intelligence. Cette expérience montre que si les Africains, en toute indépendance, s’attèlent à la solution de leurs problèmes, en bonne harmonie avec leurs partenaires internationaux, l’Afrique fait la différence.

    Les nouvelles autorités du Soudan se sont engagées dans un courageux processus de négociation avec les groupes armés Nous les soutenons sans réserve dans cette démarche et appelons la communauté internationale à redoubler d’efforts en soutien à la transition démocratique et consensuelle au Soudan. Dans cet esprit, nous invitons les Etats unis d’Amérique, à se joindre à cet effort en sortant le Soudan de la liste des Etats parrains du terrorisme.

    Mesdames et Messieurs

    Sur le chantier de la réforme, l’année 2019 a été une année de progrès significatifs. Ces progrès ont touché la restructuration et l’obligation redditionnelle de la Commission, la gouvernance et la cohérence entre les différents organes, la division du travail entre l’Union et les Communautés Economiques Régionales, la question des partenariats ainsi que la mise en œuvre du nouveau système de financement de l’Union.

    Cette recherche de l’indépendance budgétaire va de pair avec une gestion administrative et financière plus rigoureuse, laquelle s’est traduite par l’application de sanctions infligées aux responsables d’abus et d’irrégularités et par une réduction drastique du volume du budget pour 2020.

    Le troisième chantier où les progrès ont été dignes de mention est l’Accord sur la Zone de Libre Echange Continentale Africaine. C’est un accord historique en ce sens qu’il consacre l’un des grands rêves des pères fondateurs de notre organisation et se situe au cœur des aspirations à l’intégration économique du continent.

    Le succès de ce projet-phare reste tributaire du développement des piliers de sa promotion dont le plus déterminant sont les infrastructures. Malgré les efforts fournis, un gap important reste à combler. À cela s’ajoute la libre circulation des personnes et des biens, dont le protocole n’a été signé que par 33 Etats et ratifié seulement par 4 Etats. J’exhorte les Etats qui ne l’ont pas encore fait de le faire en toute diligence.

    La vraie mission du Secrétaire général de la ZLECAf que nous devons nommer sans délais et installer dans ses fonctions sera précisément d’opérationnaliser cette grande réalisation. Je voudrais à ce niveau exprimer en votre nom notre infinie gratitude au Président du Ghana, Son Excellence Nana Akufo-Adoh qui a gracieusement offert le siège devant abriter le Secrétariat général.

    L’intégration africaine que nous voulons passe aussi par la facilité des échanges, notamment aériens. C’est pour cette raison que nous avons instauré un Marché Unique du Transport Aérien. 30 Etats se sont solennellement engagés pour sa mise en place, tandis que 18 ont décidé de le mettre en œuvre.

    Sur le plan politique, 2019 a été témoin de profondes transformations en matière institutionnelle. En 2019 et 2020, 40 élections pluralistes auront été organisées ou s’organiseront dans 31 pays du Continent.

    L’organisation des élections apaisées est un levier décisif dans nos stratégies pour une évolution sereine du Continent, d’où l’extrême importance de les conduire dans les délais et le respect des constitutions, loin de toute volonté de manipulation et de détournement de la volonté populaire. Il est grand temps qu’ici encore l’Afrique atteste d’une authentique modernité institutionnelle.

    Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernements,
    2020 a été proclamée l’année de «Faire taire les armes sur le Continent». Comment réussir cette prouesse dans un continent aux prises avec des phénomènes prégnants tels que le terrorisme, les conflits intercommunautaires, les crises pré et post électorales ou encore les différends entre Etats ? En agissant de manière concrète sur tous ces sujets et leurs causes profondes, en se donnant les moyens politiques, militaires et diplomatiques, le pari de faire taire les armes pourrait être gagné.

    L’année 2020 est également la dernière du mandat de l’actuelle commission. Nous prenons l’engagement solennel de redoubler d’efforts pour que la prochaine Commission mieux centrée, trouve une situation plus assainie et plus propice à de nouveaux exploits sur la voie tracée par l’agenda 2063, pour une Afrique pacifique, unie et prospère.

    Je vous remercie de votre aimable attention.

    Tags : Union Africaine, UA, 33e sommet, Addis Abeba, Moussa Faki Mahamat, Libye, Sahara Occidental, Maroc,

  • Le Sahara occidental revient au-devant de la scène à l’UA

    Si elle n’a jamais été évacuée des discussions politiques et diplomatiques, notamment à l’ONU, la question du Sahara occidental revient en force sur la scène internationale grâce au sommet de l’Union Africaine (UA) qui s’achève aujourd’hui avec la promesse de ses chefs d’Etats de « faire taire les armes » et « régler les conflits ». Mais pas seulement !

    Le dossier connait des développements inquiétants depuis plusieurs mois, marqués notamment par deux récentes lois marocaines qui définissent les eaux territoriales du Royaume en violation du droit international, le Sahara occidental étant un territoire à décoloniser selon l’ONU, qui se dit « préoccupée » également par la décision de Rabat d’ouvrir avec le soutien de certains Etats africains des représentations consulaires à Laayoune et l’organisation , toujours à Laayoune, de la Coupe d’Afrique des nations de futsal comme si le Maroc était souverain sur ce territoire.

    Plus récemment, des sources diplomatiques israéliennes et américaines, relayées par des médias au Maroc et dans des capitales occidentales et africaines, laissent entendre que des discussions sont en cours entre Mohammed VI, Donald Trump et Benjamin Netanyahou: le Maroc serait prêt à soutenir le « plan de paix » de Trump pour Israël et les territoires palestiniens, en échange de la reconnaissance par les Etats-Unis, de sa souveraineté sur le Sahara occidental…

    En face, le Polisario, qui gagne lui aussi des points importants sur la scène internationale, s’impatiente et menace de recourir à son droit aux armes si les instances internationales, l’ONU en premier mais l’UA également, échouent à faire valoir la légalité internationale. On imagine alors les répercussions sur la partie nord de l’Afrique et les risques d’une complication d’une donne sécuritaire des plus ardues en raison des connexions entre l’islamo-terrorisme, le trafic en tous genres et l’exacerbation-manipulation des tensions intercommunautaires dans des zones où les Etats n’existent pas ou sont en situation de faillite. Bien entendu, il n’y a rien à comparer entre un mouvement de libération visant l’autodétermination et des groupes radicaux aux agendas sans projets que ceux de la destruction, mais un retour des indépendantistes sahraouis aux armes rendrait le paysage sécuritaire plus critique.

    Et c’est sans doute pour cette raison, davantage que le soutien qu’on connait de son pays à la cause sahraouie, que le président sud-africain et nouveau président de l’UA a réaffirmé hier le soutien de son pays au peuple sahraoui et à son droit à l’autodétermination.

    Appel de Tebboune à désigner un envoyé spécial de l’ONU

    « Nous réaffirmons notre ferme soutien à un Etat indépendant et souverain, ainsi que le droit du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination », a déclaré le président Cyril Ramaphosa dans son discours lors de la 33e session ordinaire de l’Assemblée des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA. De son côté, le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki, a déclaré à l’ouverture du sommet que la question du Sahara occidental et la crise en Libye « élargissaient les responsabilités » de l’organisation panafricaine dans le règlement de ces deux conflits.

    « Le conflit du Sahara occidental reste le plus ancien conflit non résolu sur le continent et demeure une préoccupation tant pour le fonctionnement de notre organisation que pour les populations », a-t-il rappelé.

    C’est pour cette raison, aussi, que le chef de l’Etat Abdelmadjid Tebboune a indiqué, dimanche à Addis-Abeba, avoir exhorté le secrétaire général des Nations Unies à « hâter » la désignation de son envoyé personnel et à relancer le processus de règlement de la question du Sahara Occidental.« Force est de constater, avec regret, que depuis la démission de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, Horst Kohler, le processus de paix onusien est sur une voie semée d’embûches. J’ai d’ailleurs adressé, il y a quelques jours, une lettre au SG de l’ONU pour l’exhorter à hâter la désignation de son envoyé personnel et à relancer le processus de règlement de la question du Sahara Occidental », a fait savoir le Président Tebboune, dans son allocution lors du 33e Sommet de l’Union africaine (UA).

    ReportersDZ, 10 fév 2020

    Tags : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Front Polisario, UA, Union Africaine,

  • Sommet de l’Union africaine : l’ONU appelle à des réponses collectives, globales et coordonnées aux défis de l’Afrique

    « Depuis mon entrée en fonction, j’ai cherché à renforcer les liens entre nos deux organisations, sur la base de valeurs partagées, de respect mutuel, d’intérêts communs et, si je puis me permettre, de mon profond engagement personnel en faveur de la paix, de la prospérité et du bien-être de l’Afrique et de ma conviction que les défis de l’Afrique ne peuvent être résolus que par les dirigeants africains », a déclaré António Guterres.

    M. Guterres a salué les efforts complémentaires des deux organisations en matière de paix et sécurité ainsi que de développement.

    Le chef de l’ONU a souhaité mettre en exergue trois défis particulièrement urgents, à savoir la paix et la sécurité, la crise climatique et l’éradication de la pauvreté.

    Faire taire les armes et imposer la paix

    Le Secrétaire général a salué les nombreux succès en matière de paix et de sécurité au cours de l’année écoulée, menés à bien à travers les efforts conjoints ONU-UA, tels que les accords conclus en République centrafricaine et au Soudan du Sud.

    « Aujourd’hui, le maintien de la paix dépend de partenariats solides, « tant avec les États Membres qu’avec l’Union africaine et le renforcement continu du partenariat entre l’Organisation des Nations Unies et l’Union africaine est une priorité absolue », a affirmé António Guterres.

    Il a signalé que « non seulement que la plupart des opérations de maintien de la paix des Nations Unies se déroulent en Afrique, mais également que la plupart des casques bleus sont eux-mêmes africains ».

    M. Guterres a rappelé que le maintien de la paix « dans sa forme traditionnelle » ne suffit pas là où il n’y a pas de paix à maintenir, tel que dans le Sahel.

    Lutter contre le terrorisme et donner des opportunités à tous
    « Nous avons de plus en plus besoin d’opérations d’imposition de la paix et de lutte contre le terrorisme, mises en œuvre par l’Union africaine et appuyées par l’ONU », a ajouté le chef de l’ONU.

    « L’expérience du G5 Sahel et de la Somalie montre que ces opérations doivent être mandatées par le Conseil de sécurité, dans le cadre du chapitre VII de la Charte, et jouir d’un financement prévisible garanti par les contributions obligatoires », a-t-il précisé.

    M. Guterres a déploré le « manque soutien suffisant » de la communauté internationale qui laisse aujourd’hui les régions du Sahel et du lac Tchad « fragilisée par le terrorisme ».

    Face au nombre et à la complexité croissants des attaques terroristes, notamment au Burkina Faso, au Mali et au Niger, il a appelé à « contribuer à bâtir des conditions propices à l’espoir et à l’accès aux opportunités pour tous pour que le peuple puisse en bénéficier entièrement ».

    Mettre fin à la crise Libyenne

    « Nous devons également mettre un terme au conflit Libyen » a lancé le chef de l’ONU, soulignant l’incidence majeure de la crise libyenne sur le Sahel et au-delà.

    « La Libye ne se serait pas enfoncée dans un conflit toujours plus grave et destructeur sans la complicité directe de certains membres de la communauté internationale » a dénoncé M. Guterres.

    « Les résolutions du Conseil de sécurité, y compris sur l’embargo des armes, sont bafouées avant même que l’encre n’ait séché. C’est un scandale inacceptable », a-t-il déploré.

    « Nous avons établis hier ensemble un nouveau cadre de partenariat entre l’Union Africaine et les Nations Unies pour une coordination étroite de nos efforts communs », a annoncé le chef de l’ONU précisant qu’il partageait les frustrations qu’éprouve l’Union africaine face à la situation qui règne en Libye depuis 2011.

    Il s’est dit encouragé par les pourparlers tenus à Brazzaville organisés par l’UA et a voué « tout son soutien » à l’organisation d’un forum de réconciliation intra-libyenne en Afrique.

    « Je continuerai d’insister que seule une solution politique, par et pour les libyens, apportera la paix en Libye et que toute intervention étrangère dans le conflit ne fera qu’aggraver la situation. Un cessez-le-feu immédiat est absolument essentiel », a martelé le Secrétaire général.

    Crise Climatique

    L’Afrique est la moins responsable du dérèglement climatique et pourtant elle est parmi les premières et plus fortement touchées, a déploré le Secrétaire général, signalant que « ses nations ont besoin d’aide pour renforcer leur résilience afin de s’adapter aux impacts inévitables à venir ».

    L’augmentation de la température en Afrique est deux fois plus importante que la moyenne mondiale.

    « Nous devons être plus ambitieux en matière d’atténuation et, surtout dans l’intérêt de l’Afrique, plus ambitieux en matière d’adaptation et de financement afin de renforcer la résilience des pays et des communautés africains et de permettre un redressement et une reconstruction efficaces », a précisé le chef de l’ONU.

    La lutte contre les risques sécuritaires liés au climat dans la Corne de l’Afrique, en Afrique centrale et au Sahel doit être une priorité, a ajouté M. Guterres.

    Éradiquer la pauvreté

    Le chef de l’ONU s’est félicité des progrès constatés à travers le continent en matière de lutte contre la pauvreté et de mise à terme de l’exclusion, notamment traduits par un meilleurs accès à l’éducation, aux services de santé, aux infrastructures de base, et une meilleure sécurité alimentaire.

    « Ces progrès sont toutefois lents et irréguliers », a néanmoins souligne le chef de l’ONU.

    Il a déploré l’impact de la globalisation inéquitable, de la corruption et des flux financiers illicites qui « privent l’Afrique de ressources essentielles pour son développement ».

    M. Guterres a affirmé qu’il comptait continuer à revendiquer « une globalisation plus juste », qui puisse bénéficies tous les peuples y compris les africains, et s’est félicité des efforts menés par divers gouvernants du continent pour contrer la corruption tout en appelant la communauté à appuyer ces efforts.

    Pour M. Guterres la promotion de l’égalité des sexes est centrale à l’éradication de la pauvreté.

    « Nous vivons toujours dans un monde dominé par les hommes et cela devra changer » a affirmé António Guterres, soulignant que la paix, la cohésion sociale et le développement durable exigent la contribution et le leadership des femmes.

    Il a souligné la responsabilité conjointe d’assurer que les femmes soient présentes autour de la table au moment des négociations de paix et a salué le Réseaux des femmes leaders africaine et l’initiative FEMWISE AFRICA pour la médiation des conflits.

    Le chef de l’ONU a également appelé à inclure les jeunes en tant qu’agents moteur du changement pour construire l’avenir, soulignant qu’ à l’occasion de son 75ème anniversaire l’ONU comptait être à leur écoute et leur porter une attention particulière.

    Tags : Union Africaine, Afrique, 33e Sommet, UA, Afrique, Antonio Guterres, ONU,

  • Ouverture d’un consulat à Laâyoune: Comment le Maroc a piégé la Guinée-Bissau.

    La Guinée-Bissau est forcée d’ouvrir un consulat sur un territoire qui ne compte aucun résident guinéen par le Maroc.

    L’offensive diplomatique marocaine dans la légitimation internationale de la présence de Rabat dans le territoire du Sahara occidental, dont le droit à l’autodétermination est revendiqué par le Front Polisario, a porté quelques fruits, dont celui de la Guinée-Bissau.

    Laâyoune est une ville importante du Sahara occidental. Cette ancienne colonie espagnole est considérée par le Maroc comme sa région sud. Une position qui ne bénéficie pas d’un consensus au sein de la Communauté internationale, étant donné que le Front Polisario réclame l’indépendance de ce territoire depuis 1973 et insiste sur un référendum pour l’autodétermination de la population sahraouie.

    La nouvelle stratégie du Maroc pour légitimer sa présence au Sahara occidental sur le plan international implique la pression qu’il exerce, avec un certain succès, sur certains pays pour ouvrir une représentation diplomatique à Laâyoune, ce qui devient symboliquement une réaffirmation de la reconnaissance de la prétendue souveraineté de Rabat dans ces territoires contestés.

    En 1976, le Front Polisario a proclamé la naissance de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), qui revendique la souveraineté du Sahara occidental. Parmi les dix premiers pays à reconnaître officiellement la RASD au moment de sa création, on trouve précisément la Guinée-Bissau. Mais en 2010, Bissau revient sur sa reconnaissance de la RASD et défend la souveraineté marocaine sur ce territoire. Un changement de position qui n’était pas libre et qui a ouvert un agenda de négociations sur les contreparties d’un tel revirement diplomatique à Bissau.

    En juillet 2014, le président de l’Assemblée populaire nationale (ANP) guinéenne, Cipriano Cassamá, a écrit à son homologue marocain, Rachid Talbi Alami, pour demander à la Chambre des représentants un soutien de 600 millions de francs CFA (environ 916 000 euros). Selon les explications données par Cassamá, cette somme servirait à couvrir une partie du budget de fonctionnement de son institution, qui s’élève, selon le président de l’ANP, à 2,5 milliards de francs CFA, soit environ 3 186 793 euros.

    Un an plus tard, en mai 2015, le monarque marocain Mohamed VI a entamé une visite officielle de trois jours en Guinée-Bissau. Il s’installe au palais présidentiel où le drapeau marocain est hissé. Dans ses bagages, Mohamed VI transportait également 12 000 tonnes de médicaments à titre de don au pays. Parmi les autres aides opaques, qui continuent de susciter la controverse en Guinée-Bissau, Mohamed VI a décidé en 2018 d’offrir au pays 90 véhicules tout-terrain, pour les députés de l’Assemblée populaire nationale.

    La Guinée-Bissau est maintenant obligée de rembourser Rabat, et pour cette raison elle doit ouvrir un consulat à Laâyoune. Une ville qui n’a pas de résidents bissau-guinéens, et qui ne sera pas non plus un atout diplomatique pour la Guinée-Bissau. Cependant, c’est une autre victoire diplomatique pour le Maroc sur la question controversée du Sahara occidental.

    Source:e-Global.pt

    Bissauactu.com, 9 fév 2020

    Tags : Maroc, Guinée-Bissau, Union Africaine, Sahara Occidental,

  • Le Maroc et la RASD, côte à côte à Addis Abeba

    Que le régime et sa population le veuillent ou pas, le Maroc se trouve bel et bien sur la voie de la reconnaissance officielle et à haute voix de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD). Pour ceux qui cherchent encore des preuves sur cette vérité, elle est là devant leurs yeux : la présence du premier ministre marocain, Saadeddine El Othmani et du président sahraoui, Brahim Ghali, côte à côte à l’intérieur de la salle de conférences du 33e sommet de l’Union africaine (UA) dont les travaux ont débuté ce matin à Addis Abeba.

    Si l’ancien premier ministre islamiste Abdelilah Benkirane s’est retiré de la cérémonie des obsèques du président algérien Ahmed Ben Bella, son successeur a dû avaler la couleuvre parce que l’ordre vient du roi.

    En plus de la présence du leader sahraoui, El Othmani est aussi condamné à accepter le discours du nouveau président de l’Union Africaine qui n’est autre que le président sudafricain Cyril Ramaphosa qui lors de son intervention n’a pas oublié de réaffirmer le soutien de son pays au droit à l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental et sa solidarité qu’il a qualifié de « État souverain et indépendant ».

    « Faire taire les armes » étant le thème du Sommet, Moussa Faki, président de la Commission Africaine, a souligné la nécessité de résoudre les deux conflits libyen et sahraoui.  « Je voudrais ajouter deux questions spécifiques qui élargissent nos responsabilités à de nouvelles ardentes obligations, il s’agit de la question du Sahara Occidental et celle du sort de la Libye », a-t-il déclaré.

    Parmi ceux qui ont brillé par leur absence, le président togolais Faure Gnassingbé, le président du Gabon, Ali Bongo, le président Talon du Bénin, Paul Biya du Cameroun et le roi du Maroc.

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, Union Africaine, UA, RASD,

  • Mali : Les confidences de Tiéman Hubert Coulibaly au Maroc

    A

    Monsieur Le Ministre

    Objet : Compte-rendu de l’entrevue de M. le Ministre avec son homologue malien M. Tiéman Hubert Coulibaly.

    M. le Ministre a reçu le 2 mai 2013 son homologue malien S.E.M. Tiéman Hubert Coulibaly. Durant cette entrevue le ministre malien a exprimé sa grande joie d’être au Maroc et son intime conviction que les échanges qu’il a eus pendant cette visite seront l’occasion pour permettre aux deux pays de travailler et construire un meilleur avenir.

    – Situation au Mali :

    Le ministre malien a décrit la situation dans son pays comme s’orientant vers de plus en plus de paix et de sécurité. L’option militaire se poursuit avec succès et ouvre, désormais, la voie à une normalisation politique à travers l’instauration d’un dialogue politique entre les différentes composantes maliennes. La feuille de route, établie dans ce sens, prévoit des échéances électorales présidentielles et législatives qui seront organisées à partir du mois de juillet prochain. Ce rendez-vous électoral va consacrer, selon le haut responsable malien, le retour à la normalité.

    En réponse M. le Ministre a rappelé la position du Maroc vis-à-vis de l’évolution de la situation au Mali et sa disponibilité à contribuer à l’instauration de conditions optimales pour permettre à la coopération bilatérale d’entamer un nouvel élan et permettre la prospection de nouvelles perspectives par le biais de la coopération tripartite.

    – Relations bilatérales :

    M. le Ministre a accepté l’invitation que lui a adressée son hôte malien. La tenue de la Grande Commission Mixte Maroco-Malienne à Bamako, à une date qui sera définie en commun accord, sera l’occasion de passer à une page opérationnelle et écrire une nouvelle page de l’histoire des relations entre les deux pays frères et amis. Le responsable malien a exprimé à ce sujet sa conviction de l’instauration d’un axe Bamako-Rabat se projetant vers l’avenir. Les secteurs du logement social, de l’agriculture, de la santé, de la condition de la femme, de la formation seront les domaines qui feront l’objet d’une attention particulière des experts des deux pays dans la préparation de la Grande Commission Mixte Maroco-Malienne.

    – Question nationale :

    M. le Ministre a rappelé l’attachement du Maroc à la légalité internationale qui a été une nouvelle fois confirmée par la résolution 2099 du Conseil de Sécurité qui a rappelé à cette occasion sur la recherche d’une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable du conflit.

    L’attention du haut responsable malien a été attirée notamment sur l’obligation de recensement par le Haut Commissariat aux Réfugiés des réfugiés à Tindouf.

    Le ministre malien a rétorqué en s’adressant à M. le Ministre en disant : « vous êtes dans votre Sahara, nous vous voulons dans votre Sahara » et a réitéré la position du Mali en considérant que son accueil au Maroc est « un accueil d’un ami qui croit à l’intégrité du Maroc ».

    S’agissant des récentes tentatives du commissaire de l’Union Africaine (UA) Mme Nkosazana Dlamini-Zuma, M. le Ministre a fait savoir à son hôte que le Maroc s’oppose à ce que le sujet du Sahara soit réouvert au niveau de l’UA, l’évolution du dossier étant désormais aux mains du Conseil de Sécurité des Nation Unies et de son Secrétaire Général. Ces tentatives d’ingérence de l’UA ne feront que nuire au travail accompli au niveau de l’instance onusienne. En réponse le ministre malien a affirmé que le Conseil de Sécurité ne s’est jamais dessaisi d’une affaire au profit d’une organisation régionale, en précisant que ces nouvelles tentatives vont mettre à mal la cohérence au niveau de l’UA. Le ministre malien s’est dit rester convaincu que ses homologues africains trouveront dans un courrier que pourrait leur adresser M. le Ministre une raison de se constituer en front d’opposition à ces tentatives initiées, selon lui, par la Zambie.

    Source : Maroc Leaks, 9 fév 2020

    Tags : Maroc, Mali, Sahara Occidental, Union Africaine, UA, Algérie, Tiéman Hubert Coulibaly,

  • Union africaine : Une réunion, de nombreux dossiers et des «défis» pour les Etats membres

    Le sommet de l’Union Africaine est prévu les 9 et 10 février prochain à Addis-Abeba en Ethiopie. Ce sera le moment pour l’Egypte, actuelle présidente de l’UA, de laisser la place à l’Afrique du Sud. L’arrivée de ce grand pays du continent à la tête de l’organisation panafricaine aura certainement des effets importants sur de nombreux dossiers et « défis » posés aux Etats membres.

    Parmi eux, celui du Sahara occidental qui a connu durant ces derniers mois de nouveaux développements qui ne sont pas en faveur d’un règlement pacifique du conflit, notamment après la décision de plusieurs pays d’ouvrir des représentations consulaires à Laâyoune , en contradiction avec le droit international et les résolutions des Nations unies.

    Autre dossier, celui de l’accès des femmes africaines à l’indépendance économique. «Avec l’entrée en vigueur de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) cette année, nous avons la possibilité de permettre aux femmes entrepreneures de bénéficier de manière significative de ce qui deviendra le plus grand marché commun dans le monde», a dit hier le président sud-africain Cyril Ramaphosa, dans son message hebdomadaire : «From the Desk of the President» (du bureau du président).

    Tout comme il ne peut y avoir de véritable égalité entre les sexes sans émancipation économique des femmes, il ne peut non plus y avoir de croissance économique durable sans la pleine participation des femmes au développement de leur pays, a-t-il précisé. Il a noté également que la présidence sud-africaine de l’UA coïncide avec la fin de la décennie des Nations unies pour les femmes africaines et le 25e anniversaire de la Conférence mondiale sur les femmes, où les pays membres des Nations Unies ont adopté le vaste programme d’action de Beijing pour une plus grande égalité pour les femmes.

    «Nous voulons utiliser notre mandat en tant que président de l’UA pour améliorer la représentation des femmes dans les processus de prises de décisions économiques et politiques dans leur pays d’origine, à l’UA, à l’ONU et dans d’autres organisations multilatérales», a-t-il poursuivi.

    Le président Ramaphosa a souligné récemment, lors d’un séminaire avec les chefs de missions sud-africaines dans les pays africains, que son pays placera l’approfondissement de l’intégration économique en Afrique au cœur de ses priorités durant sa présidence de l’UA.

    Il s’agit, selon le chef d’Etat sud-africain, d’«un moment historique» que l’Afrique du Sud doit saisir pour contribuer «aux côtés des frères africains à la concrétisation de l’accord sur la zone de libre-échange continentale africaine».

    ReportersDz, 5 fév 2020

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Union Africaine, Futsal, CAN, FIFA, UA, femmes, égalité des sexes,

  • Quand le Maroc regrette son départ de l’organisation panafricaine

    Royaume du Maroc

    Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération

    Direction des Affaires Africaines

    L’Afrique concentre l’attention du monde entier, qui a pu observer le rythme soutenu de la croissance économique de ce continent au cours de ces dernières années. L’Afrique est aujourd’hui, plus que par le passé, devenue la nouvelle frontière du monde.

    Cette situation se reflète dans le rush de toutes les puissances vers le continent africain. Les multiplications des partenariats avec ce continent et en sont la preuve : Chine/Afrique- Japan/Afrique- UE/Afrique, Brésil/Afrique- Russie/Afrique- ASA- Vietnam/Afrique- Turquie/Afrique- France/Afrique etc…

    « L’Afrique domine le monde ». Cette citation prend aujourd’hui toute sa dimension dans un monde en panne de croissance. Pour notre pays l’Afrique n’est pas seulement un débouché pour le commerce et l’investissement, c’est surtout là où se joue son avenir politique. Les difficultés que notre pays a rencontré dans l’affaire du Sahara trouvent leur origine dans la position hostile prise dans les années 70 et 80 par une grande partie des pays africains à l’égard de l’intégrité territoriale de notre pays.

    Cette tendance n’a pas été totalement inversée, un tiers des pays africains continuent à reconnaître cet « Etat non existant » qui est le pseudo « RASD ».

    L’intérêt de Sa Majesté le Roi Mohamed VI, que dieu l’assiste et la priorité que Sa Majesté accorde à l’Afrique, l’importance de plus en plus grande accordée par les entreprises Marocaines au continent Africain, n’ont pas trouvé leur traduction au niveau diplomatique.

    Les Ambassades du Maroc en Afrique continuent à être les moins bien dotées en ressources comparativement aux Ambassades en Europe et ailleurs. Les Ambassadeurs nommés en Afrique sont dans la quasi-totalité des cas, des ambassadeurs dont c’est le premier poste, contrairement à ceux qui sont nommés auprès de l’Europe et même comparativement aux ambassadeurs des pays Africains au Maroc.

    La Croatie est-elle plus importante pour le Maroc que le Sénégal ? La Hongrie est-elle plus importante pour notre pays que le Gabon ? Le Canada est-elle plus importante pour le Maroc que la Côte d’ivoire ?

    L’Ambassadeur de la RCA au Maroc a été plusieurs fois Ministre- celui du Burkina également, le personnel diplomatique affecté dans les ambassades en Afrique, se compose dans la plupart des cas de jeunes diplomates dont c’est la première affectation à l’étranger. Les postes en Afrique sont perçus encore comme une affectation de seconde zone, les indemnités et les dotations budgétaires ne sont pas motivants. Le budget « Action diplomatique » est dans sa quasi-totalité affecté aux postes diplomatiques en Europe et en Amérique.

    Les Ambassadeurs sont une pièce maîtresse de toute action diplomatique. Leur rôle est primordial et conditionne l’échec ou la réussite de toute entreprise d’envergure. Il convient donc que ceux affectés en Afrique soient en mesure de traduire dans les faits les ambitions politiques et diplomatiques de notre pays.

    De plus le Maroc ne peut indéfiniment continuer à tourner le dos à l’Afrique Australe et orientale. Six Ambassades seulement pour vingt-quatre pays, c’est le ratio très bas pour prétendre renverser le rapport de force actuellement très favorables au camp adverse.

    L’inversion de cette situation et une condition sine quanon pour la réussite de toute stratégie vers l’Afrique. Il faudrait procéder à la nomination d’Ambassadeurs chevronnés et de personnel expérimenté partout où cela est nécessaire à Dakar-Libreville-Abidjan-Ouagadogou- Yaoundé.

    La Mission du Maroc à Addis-Abeba est réduite à sa plus simple expression alors qu’elle devrait être au diapason des représentations diplomatiques à Genève, Bruxelles ou New York.

    De même qu’il faudrait doter ces missions de moyens conséquents leurs permettant de jouer pleinement leur rôle.

    Il faudrait également procéder à l’ouverture d’Ambassades, même embryonnaire dans un premier temps, en Tanzanie, Zambie, Zimbabwe, Rwanda, Namibie et Mozambique(le budget d’une ambassade moyen ne dépasse guère trois millions de dirhams et n’est pas au dessus des moyens de notre pays.

    Source : Document confidentiel de la diplomatie marocaine

    Tags : Maroc, Afrique, Union Africaine, Sahara Occidental,

  • Maroc : Fiche succincte de la République du Cameroun (document confidentiel)

    I. Données générales :

    • Superficie : 475.440 km²

    • Population : 23.130.708 hab. (Juillet 2014 est.)

    • Capitale : Yaoundé

    • Pays limitrophes : Nigeria, Tchad, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée Equatoriale

    • Chef de l’Etat : S.E M. Paul BIYA (au pouvoir depuis 1982, élu en 1992, réélu en 1997, 2004, 2011, 2012 et en 2013)

    • Premier Ministre, Chef du gouvernement : M. Philemon YANG (30 juin 2009)

    • Ministre des Relations Extérieures : M. Pierre MBONJO MOUKOKO (décembre 2011)

    • Principales ressources : pétrole, gaz, bauxite, bois, café, manioc

    • Dette extérieure : 3,45 milliards USD (Décembre 2013 est.)

    • PIB/hab. : 2.400 USD (2013 est.)

    • Indépendance : 01 janvier 1960

    • Fête Nationale : Republic Day, 20 mai (1972)

    • Classement selon l’IDH : 150ème sur 187 pays (PNUD 2012)

    • Ambassadeur de Sa Majesté le Roi au Cameroun : M. Lahcen SAILE (nommé le 06 décembre 2011. Présentation des lettres de créance, le 18 mai 2012)

    • Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la République du Cameroun au Maroc : M. Mohamadou YOUSSIFOU (05 septembre 2008)

    • Date d’établissement des relations diplomatiques : 1965 (Le premier Ambassadeur marocain accrédité dans ce pays fut nommé le 13 août 1965)

    • Communauté marocaine au Cameroun : 90 personnes (2012) (employées et salariés des entreprises marocaines installées au Cameroun, commerçants, femmes marocaines mariées à des camerounais)

    II – Situation intérieure :

    Le processus de démocratisation, lancé en juin 1990, a abouti à l’organisation des premières élections présidentielles pluralistes en octobre 1992. Remporté par le Président sortant, Paul BIYA, ce scrutin a été contesté par l’opposition.

    Dans un pays marqué par le bilinguisme (français et anglais) et une grande diversité géographique, ethnique et religieuse, le Président Paul BIYA incarne la stabilité et le consensus. Il a été reconduit pour un nouveau mandat, le 11 octobre 2004, avec 70,9 % des suffrages et a disposé de la majorité à l’Assemblée Nationale.

    Le Cameroun a été secoué, du 23 au 27 février 2008, par des troubles à caractère social et politique qui ont fait, selon les autorités camerounaises, de nombreux blessés et des dégâts matériels évalués à 15 millions €.

    Le Ministre de la Justice camerounais n’a pas manqué de pointer le doigt sur le Social Democratic Front « SDF », principal parti d’opposition, et sur son leader, Ni John Fru Ndi, qu’il accuse d’être le cerveau de cette opération dont l’objectif serait de renverser le régime en place.

    Le Président BIYA a promulgué, le 14 avril 2008, la loi portant sur la révision de l’article 6 de la Constitution, qui supprime la limitation du nombre de mandats présidentiels. Ce texte a été adopté par l’Assemblée Nationale camerounaise, le 10 avril 2008, par 156 voix contre 05.

    Dans le cadre de l’opération d’assainissement « Opération épervier » engagée par les autorités camerounaises, sous la pression des bailleurs de fonds internationaux (la Banque Mondiale et le FMI), pour lutter contre la corruption et le détournement des deniers publics, la police judiciaire a procédé à l’arrestation de plusieurs anciens Ministres et hauts responsables (une soixantaine).

    A l’oc­ca­sion des fes­ti­vi­tés mar­quant le cin­quan­te­naire de l’in­dé­pen­dance du Ca­me­roun, le Chef de l’Etat ca­me­rou­nais M. Paul BIYA a dé­cla­ré, le 17 mai 2010, dans un dis­cours radio té­lé­vi­sé à la Na­tion, que l’ob­jec­tif de son gou­ver­ne­ment est de faire du Ca­me­roun un pays émergent à l’ho­ri­zon 2035. L’adop­tion d’un Do­cu­ment de stra­té­gie pour la crois­sance et l’em­ploi (DSCE) cou­vrant la pé­riode dé­cen­nale 2010-​2020 fixe les ob­jec­tifs de la pre­mière phase de cette vi­sion stra­té­gique à long terme.

    Les élections présidentielles du 09 octobre 2011 ont connu la participation de 23 candidats, en plus du Président sortant, M. Paul BIYA (Rassemblement démocratique du Peuple Camerounais), ainsi que le chef de l’opposition, M. John FRU NDI, Président national du parti Social Democratic Front (SDF). Ces élections ont conduit à une victoire attendue du Président Paul BIYA avec presque 78 % des suffrages exprimés et ce, loin devant son opposant historique du SDF, John Fru NDI, qui n’a remporté que 10 % des voix.

    Comme prévu, le RDPC, parti au pouvoir, a remporté ces élections avec 56 sièges, suivi par le SDF (Front Social Démocratique) qui n’a obtenu que14 places. L’UNDP et l’UDC n’ont eu aucun siège au niveau du Sénat.

    Le 14 avril 2013, des élections sénatoriales se sont déroulées au Cameroun. Quatre formations politiques étaient en lice : le RDPC, parti au pouvoir, le SDF, principal parti d’opposition, l’UNDP (L’Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès) et l’UDC (l’Union Démocratique du Cameroun).

    Le 12 juin 2013, M. Niat Njifenji MARCEL a été élu premier Président du Bureau du Sénat camerounais. L’un des plus fidèles au Président BIYA, M. MARCEL est désormais la 2ème personnalité de la République qui, selon la constitution camerounaise, assurera l’intérim du Président en cas de vacance à la Présidence, de démission, d’empêchement et de décès.

    Le 04 novembre 2013, le Président sortant de l’Assemblée Nationale, M. Cavaye Yeguié Djibril, membre du parti au pouvoir (RDPC), a été réélu à la tête de l’Assemblée Nationale camerounaise, dont il assurait la présidence depuis plus de 20 ans.

    Suite à l’augmentation des prix de carburants en juin 2014, le Gouvernement camerounais a décidé en juillet 2014, d’augmenter de 5 % les salaires de base des fonctionnaires civils et militaires de l’Etat. Cette augmentation des prix des carburants avait suscité les critiques de l’opposition et certains syndicats qui avaient lancé des appels à la grève.

    III- Politique extérieure :

    (…)

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    Tags : Maroc, Cameroun, Sahara Occidental, Union Africaine, Front Polisario, UA,

  • Le Maroc manœuvre pour perturber le prochain sommet africain

    POUR ÉVITER LE DÉBAT SUR SES VIOLATIONS DE LA CHARTE DE L’UA : Le Maroc manœuvre pour perturber le prochain sommet africain

    Le Maroc, qui conduit actuellement une diplomatie à « l’israélienne » faisant fi du processus de paix onusien pour le règlement de la question du Sahara occidental , cherche à travers une vaste campagne d’intox et de propagande à perturber le prochain sommet de l’Union africaine (UA) .

    Pour ce faire, des sites marocains, dépendant des services de renseignement du royaume chérifien, relaient depuis quelques jours une campagne insidieuse contre l’Algérie visant à fausser la réalité à quelques jours du Sommet de l’UA, qui devrait aborder les violations flagrantes de la charte de l’UA par le Maroc, en subornant une poignée de pays africains. Ces sites, créés pour s’attaquer à l’Algérie, et la lutte du peuple sahraoui, cible le chef de la Commission paix et sécurité de l’UA, l’Algérien Smaïl Chergui, que le Maroc veut faire partir de son poste.

    Cette agitation traduit en effet une démarche propagandiste qui vise à fragiliser le CPS en prévision du sommet d’Addis Abeba. Au-delà de l’organe décisionnel de l’UA, c’est toute l’organisation panafricaine que Rabat tente de fragiliser par sa politique de fait accompli, à l’instar du « modèle » de Rabat admirateur des coups tordus d’Israël.

    Il n’hésite pas à sortir des sommes énormes issues du trafic de drogue pour pousser des pays africains qui lui ont toujours été fidèles a ouvrir des « consulats » à El Ayoun et Dakhla occupées . II fait aussi dans le fait accompli en annexant les eaux du Sahara occidental, au grand dam de Madrid , qui est pourtant son complice.

    Des faits qui constituent bel et bien une violation des actes constitutifs de l’UA et du droit international et que le sommet de l’UA devra condamner et rappeler à l’ordre qui se révèle un cheval de troie qui veut saper l’organisation continentale dont la RASD est membre fondateur , alors que la Maroc ne l’est pas et qu’il est entré par la petite porte grâce à des complicités qu’il faudra bien révéler un jour.

    Au Maroc même, certains organes de presse pourtant acquis au Maghzen sur cette frénésie du MAE Bourita , qui, pour masquer ses échecs diplomatiques calque les coups fourrés d’Israel et dépense sans compter dans l’achat des consciences africaines qui se soucient peu de la volonté de leur peuple . Il est vrai que le Maroc, où la révolte sociale gronde achète des petits pays africains au prix de millions d’euros issus du blanchiment d’argent sale et du trafic de drogue , dont il est le premier producteur mondial . Rabat s’affole au moment où la présidence tournante de l’UA en 2020 devrait revenir au Sud-Africain, Cyril Ramaphosa, appelé à assurer également les commandes de la Troïka sur le Sahara occidental, instituée lors du sommet de Nouakchott en juillet 2018 et devrait l’impulser de manière décisive.

    Au demeurant, les attaques visant le chef du CPS ne sont pas nouvelles, et s’inscrivent dans le cadre d’une campagne permanente orchestrée par le Maroc et ses relais médiatiques étrangers, y compris israéliens, pour déstabiliser ce panafricaniste dont les réalisations en matière de consolidation de la paix dans le continent dérangent au plus haut niveau au Maroc. Rien d’étonnant à cela : les auteurs sont connus pour être les porte-voix des services de renseignement marocain, et même israéliens, à l’instar de Farid Mnebhi, un anti-algérien notoire qui ne cache pas sa collaboration avec Israël Flash quand il s’agit de l’Algérie.

    Il y a lieu de souligner que la vision du chef du CPS sur le règlement de la crise sécuritaire à laquelle est confronté le continent, en particulier la région du Sahel, contrarie les objectifs d’un membre influent du Conseil de sécurité, allié du Maroc.

    Chergui plaide pour une implication plus grande des Africains dans la résolution des conflits, soulignant que les droits d’auteur pour la force conjointe, G5 Sahel, reviennent aux cinq pays contributeurs et non pas à ce membre qui veut être promoteur de cette initiative. Encouragé par le succès de sa récente médiation en Centrafrique, le chef du CPS travaille d’arrache-pied pour que l’Union africaine reprenne le dossier libyen et appuie une solution politique inclusive en Libye.

    Le CPS prévoit déjà une réunion au sommet, début février, pour examiner la situation en Libye et ses répercussions sur la région du Sahel. En reconnaissance de son engagement inflexible pour le seul agenda africain, le commissaire Chergui a été décoré en décembre par le président Keïta. Il a été élevé à la dignité de Commandeur de l’Ordre national du Mali à titre étranger pour service rendu au Mali et au continent africain. C’est aussi dans le cadre de ses efforts pour la consolidation de la paix, qu’il a lancé le réseau panafricain des femmes africaines dans la prévention et la médiation des conflits (Fem-Wise-Africa).

    À ce jour, c’est plus de 200 femmes qui ont été déployées comme médiatrices dans des régions d’Afrique, dont Juba et Khartoum.

    M. Bendib

    Le Courrier d’Algérie

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, CPS, Union Africaine, Commission paix et sécurité, Smaïl Chergui,