Étiquette : Union Africaine

  • Dakar et Abidjan, ont-ils laissé tomber le Maroc dans la question du Sahara Occidental ?

    Selon les documents révélés par le hacker Chris Coleman, le Sénégal, le Côte d’Ivoire et la République Centrafricaine constituaient l’équipe de choc pour la défense des intérêts du Maroc au sein de l’Union Africaine, notamment pour empêcher celle-ci de se mêler du dossier du Sahara Occidental.

    Le moment pour envoyer un message d’intransigeance à la communauté internationale semble mal choisi. Le processus de paix onusien est embourbé dans les sables du désert saharien. Le Secrétaire Général de l’ONU n’arrive pas à trouver un nouvel envoyé personnel pour succéder l’Allemand Horst Kohler.

    Dans cette situation extrêmement difficile, le Maroc tente de trouver des motifs resserrer les rangs des marocains autour du pouvoir moyennant des interventions pour entretenir l’opinion publique et l’inviter à s’autocensurer en vue d’affronter « l’ennemi commun » (les sahraouis et l’Algérie). Non sans raison, la toile marocaine est remplie de faits divers qui se répètent constamment comme le viol en groupe. Cette année, un nouvel élément a été ajouté pour amuser la galère: le vol des montres de luxe du roi Mohammed VI.

    Dans le cadre de cette « animation » téléguidée depuis le palais, le Maroc a procédé à l’annonce d’ouverture de consulats au Sahara Occidental. Parmi ces pays, la « Guinée ». Les marocains n’ont pas voulu préciser de quelle Guinée s’agit-il. Ils laissent le doute faire son travail et cachent ainsi le poids microscopique de ce pays. La Guinée Conakry a emboîté le pas du Sénégal et de la Côte d’Ivoire qui semblent avoir quitté le jeu de chantage du Maroc en Afrique et dont la base est la corruption et le mensonge. Il y a lieu de se demander pourquoi ces deux grands alliés du Maroc dans le passé n’ouvrent pas un consulat dans le territoire sahraoui disputé. Ce qui est clair, c’est que les relations entre Rabat, Dakar et Abidjan ne sont plus au beau-fixe. Libreville semble devenir la seule destination pour les vacances de Mohammed VI.

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, Union Africaine, UA, consulats,

  • Compte rendu des travaux du 27ème Sommet ordinaire de la CEDEAO (Yamoussoukro, 27-28 février 2013)

    Note à l’attention de M. le Ministre.
    Objet : Compte rendu des travaux du 27ème Sommet ordinaire de la CEDEAO (Yamoussoukro, 27-28 février 2013).
    J’ai l’honneur de porter à la connaissance de M. le Ministre que la 42ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO s’est déroulée à Yamoussoukro les 27 et 28 février 2013, précédée par une réunion ministérielle, le 25 février 2013 à Abidjan.
    La cérémonie d’ouverture a été marquée par les discours du Président de la CEDEAO, M. Alassane Ouattara, du Président de la Commission de la CEDEAO, M. Kadré Ouedraogo, le Représentant du Secrétaire Général de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest et du Représentant de la Commission de l’Union africaine. Seuls le Royaume du Maroc et le Tchad ont intervenu en tant que pays invites, parmi l’Egypte, l’Algérie, l’UE, la France, l’Italie, la Guinée Equatoriale, la Grande Bretagne, les Etats Unis, le Burundi et la Mauritanie, et bien que ces deux derniers aient été représentés par leur Président respectif.
    Les travaux ont essentiellement porte sur deux points: la crise malienne et la situation en Guinée Bissau.
    S agissant du Mali, le débat s est articule selon deux axes, l’un politique, l’autre opérationnel de l’intervention armée. Sur le volet politique, les Chefs d’ Etat et de Gouvernement ont appelé à un dialogue inclusif ainsi qu’à la mise en œuvre rapide de la feuille de route récemment présentée par le Gouvernement de Transition, afin de tenir des élections, au plus tard, en juillet 2013. Concernant l’aspect opérationnel, tous les pays ont loue l’intervention française, recommande le maintien de ses troupes et salue la solidarité du Tchad a travers sa contribution en effectifs importants. Cependant et malgré l’accord tacite du Mali pour la transformation de cette intervention en force de maintien de la paix (lettre du 20 février 2013 adressée au Secrétaire General de l ONU), certaines parties comme le Niger, ont fortement insiste sur la nécessité préalable de pacifier les régions septentrionales du Mali.
    Le débat sur la Guinée Bissau s est caractérisé des échanges francs et directs sur cette question qui demeure en suspens et au centre des préoccupations de la CEDEAO, depuis l interruption du processus électoral dans ce pays.
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    Tags : Maroc, CEDEAO, Afrique, CEN-SAD, Union Africaine, UA,

  • Lorgnant le Sahara Occidental, le Maroc instrumentalise la situation au Sahel et propose ses services au premier offrant

    Note -A- L’Attention de Monsieur le Ministre Délégué
    Objet : Maroc-UE Rencontre entre Monsieur le Ministre Délégué et le Représentant Spécial de l’Union européenne pour la région du Sahel (Rabat, 04 Juillet 2013).
    Lors de sa visite de travail au Maroc qui s’inscrit dans le cadre de la stratégie de l’Union européenne (UE) pour la sécurité et le développement au Sahel, M. Michel Reveyrand-de Menthon, Représentant Spécial de l’UE pour la région du Sahel a eu un entretien fructueux et constructif avec Monsieur le Ministre Délégué, le 4 juillet courant à Rabat.
    Les discussions de cette rencontre ont porté principalement les quatre axes suivants :
    1. Perception marocaine de la situation sécuritaire dans la région du Sahel et le rôle joué par le Maroc dans ce sens;
    2. Exploration des possibilités de coopération politique et opérationnelle entre le Maroc et l’UE dans le domaine de la sécurité (lutte anti-terroriste, contrebande et drogue) et du développement socioéconomique inclusif dans la région sahélo-saharienne ;
    3. Evaluation des instruments et mécanismes régionaux existants pouvant être mis à profit en vue de contribuer à la stabilité et au développement de la région ;
    4. Discussions et évaluation des plateformes internationales, régionales et sous-régionales susceptibles de mener des actions concrètes dans la région du Sahel.
    A cet égard, Monsieur le Ministre Délégué a souligné les points suivants :
    Situation dans la région du Sahel
    ◦ La préoccupation du Maroc suscitée par la précarité de la situation dans la région du Sahel ainsi que par l’interconnexion existante entre les différents réseaux de groupes terroristes et de trafiques en tout genre dans la bande Sahélo-saharienne, qui demeure une zone prioritaire pour la lutte contre ces fléaux.
    ◦ Le Maroc a été parmi le premier pays, sur la base des informations recueillies à travers ses services d’intelligences et de renseignement, à avoir alerté la communauté internationale et particulièrement l’UE sur les menaces terroristes émergentes et en constant développement dans le Sahel et des risques de prolifération au reste de la région.
    Rôle de l’UE dans la région
    ◦ La visite au Maroc du Représentant Spécial de l’UE pour le Sahel témoigne de la reconnaissance par l’UE du rôle de premier plan que peut jouer le Maroc dans le cadre d’une coopération renforcée dans la région grâce à sa stabilité et à ses reformes multidimensionnelles.
    ◦ La satisfaction du Maroc de l’intérêt particulier accordé de plus en plus par l’UE à la région du Sahel et à sa dimension sécuritaire en saluant dans ce sens l’approche active et opérationnelle de l’UE dans la région la nomination d’un Représentant Spécial pour la région qui témoigne de la volonté et de l’engagement de l’UE à jouer un rôle plus prononcé dans la région notamment dans le cadre de sa politique étrangère et de sécurité. Un rôle joué jusqu’à présent, selon Monsieur le Ministre Délégué, principalement par les Etats membres de l’UE et non pas par la Commission européenne notamment concernant les questions sécuritaires.
    ◦ La nécessité pour l’UE de redéfinir et de recadrer sa stratégie UE-Afrique ainsi que son approche qui n’a pas eu les résultats positifs escomptés.
    ◦ L’importance de tirer profit des instruments existants de l’UE « cross border » en vue de contribuer à la stabilité et au développement de la région en soulignant la pertinence de la Politique européenne de voisinage dans le cadre de la dimension régionale.
    Coopération Maroc-UE
    ◦ Le Maroc a été le premier pays à avoir initié avec l’UE une coopération renforcée dans le cadre du CORTER et instauré un dialogue politique renforcé et une concertation régulière avec le COPS.
    ◦ Rappel des discussions entre Monsieur le Ministre Délégué et Mme Catherine Asthon, Haute Représentante de l’UE pour les Affaires Etrangères et la politique de Sécurité, sur la nécessité de mettre en place, dans ce sens, une coopération renforcée et opérationnelle et de définir des actions à géométrie variable en vue de relever les défis de région.
    ◦ La disposition du Maroc à conclure l’accord cadre pour la participation du Maroc aux opérations de gestion de crises de l’UE et l’accord cadre portant sur les procédures de sécurité pour l’échange d’informations classifiées.
    ◦ Le COTER qui peut constituer une plateforme de coopération stratégique pour la lutte contre le terrorisme et la radicalisation.
    ◦ La priorité accordée par le Maroc pour faire avancer les reformes.
    ◦ Le Maroc souhaite associer et impliquer l’UE dans le cadre du CEN-SAD et communiquera dans ce sens les thématiques qui seront arrêtés pour le prochain sommet.
    ◦ Rappel de la coopération positive entre le Maroc et l’Espagne notamment du processus de Rabat
    ◦ L’importance du DPR et du Dialogue stratégique avec la tenue au mois de novembre prochain au Maroc de la prochaine réunion (à verifier)
    Coopération internationale et régionale
    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Union Africaine, UA, Sahel, G5, CEN-SAD, UE, Représentant Spécial de l’Union européenne pour la région du Sahel,
  • Sept priorités pour l’Union africaine en 2018

    En 2018, l’Union africaine (UA) et son nouveau président d’assemblée, le président rwandais Paul Kagame, ont la possibilité de poursuivre les réformes institutionnelles indispensables. Mais l’UA ne doit pas perdre de vue les conflits et désamorcer les violences électorales potentielles.

    Quel est le problème? Les dirigeants de l’Union africaine se réunissent à la fin du mois de janvier pour leur sommet semestriel. Les réformes institutionnelles et financières essentielles constitueront probablement l’une des priorités de l’agenda 2018 de l’UA, mais l’organisation doit veiller à ce que sa mise en œuvre ne détourne pas l’attention de la prévention et du règlement des conflits.

    Pourquoi est-ce important? Le paysage des conflits en Afrique a changé: de nouvelles menaces, émanant en particulier des réseaux transnationaux djihadistes et criminels, aggravent les formes de conflit plus traditionnelles. Le climat géopolitique est devenu encore plus difficile à naviguer. Et les élections, qui sont souvent le déclencheur de la crise politique et de la violence, auront lieu dans 18 pays africains en 2018.

    Qu’est-ce qui devrait être fait? L’Union africaine doit accorder une attention particulière aux conflits les plus graves en Afrique et à ceux où elle peut avoir un impact réel: le Sud-Soudan, la République centrafricaine et la Somalie. En priorité, il devrait faire progresser les préparatifs en vue des élections en République démocratique du Congo et déployer des équipes d’observation au début du Cameroun, du Mali et du Zimbabwe.

    Vue d’ensemble

    2018 pourrait être une année de bouleversement dramatique pour l’Union africaine (UA), qui poursuit un vaste programme de réformes institutionnelles et financières. Fin janvier, le président rwandais, Paul Kagame – l’auteur et le superviseur principal du processus – a repris la présidence de la Conférence de l’Union africaine, la plus haute instance décisionnelle de l’organisation, ce qui signifie que la réforme sera au premier rang des priorités de l’UA. Les changements sont critiques pour la santé à long terme de l’organisation, mais leur mise en œuvre ne sera ni rapide ni facile. Kagame, travaillant en étroite collaboration avec le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, devrait veiller à ce que leur mise en œuvre ne sape pas trop l’énergie des autres travaux vitaux de l’Union africaine, en particulier la prévention et la résolution des conflits au niveau continental.

    Faki lui-même, depuis son entrée en fonction en mars 2017, a mis résolument l’accent sur la paix et la sécurité, contrastant fortement avec son prédécesseur, Nkosazana Dlamini Zuma, qui avait tenté de réorienter l’organisation vers un développement à long terme. Au cours de sa première semaine au pouvoir, Faki s’est rendu en Somalie, où une force de l’UA se bat contre l’insurrection résiliente d’Al-Shabaab. Lors de sa seconde visite, il s’est rendu au Sud-Soudan, théâtre du conflit le plus meurtrier du continent. Ces visites, ainsi que les visites ultérieures dans les États de la République démocratique du Congo (RDC) et du G5 du Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) indiquent clairement à quel point M. Faki pense que les plus grands défis en matière de paix et de sécurité de l’UA se trouvent.

    En outre, il s’est employé à renforcer les relations avec les deux plus importants partenaires stratégiques de l’UA – l’ONU et l’Union européenne (UE). En avril, il a signé le Cadre commun pour le renforcement de la coopération sur la paix et la sécurité entre l’ONU et l’UA, longtemps attendu, qui devrait améliorer la collaboration entre les deux organisations. Faki a contribué à rétablir les relations avec l’UE, qui avait atteint un point bas en 2016 en raison de différends concernant le paiement de troupes à la mission de l’UA en Somalie (AMISOM). Les discussions en vue du sommet UA-UE de novembre suggèrent qu’un accord de coopération similaire à celui conclu entre l’UA et l’ONU sera probablement adopté en 2018. Le groupe de travail conjoint UA-UE-Nations Unies sur la migration, né du dégoût de l’esclave migrant enchères en Libye, est un développement positif qui tire parti des forces de chaque institution. Lorsque l’UA réévaluera ses partenariats avec d’autres organisations multilatérales et des États non africains en 2018, elle devrait s’appuyer sur ces succès et ne pas négliger les relations avec l’UE et l’ONU.

    Le climat géopolitique, déjà difficile lorsque Faki est entré en fonction en mars, est devenu encore plus difficile. Les tensions entre les puissances du Golfe, notamment entre l’Arabie saoudite et ses alliés, et le Qatar, se sont propagées dans la Corne de l’Afrique, aggravant l’instabilité en Somalie et exacerbant les tensions sur le Nil entre l’Égypte et l’Éthiopie qui avaient adopté des positions différentes sur le conflit. Les divisions entre les principales puissances au sein du Conseil de sécurité des Nations Unies rendent encore plus difficile la recherche d’un consensus sur les crises, y compris celles survenant en Afrique. Bien que le président américain Donald Trump ait largement ignoré l’Afrique, les opérations de plus en plus importantes de son gouvernement dans la lutte contre le terrorisme risquent de compliquer davantage les crises en Somalie et au Sahel en l’absence d’un soutien plus global des États-Unis aux efforts de paix.
    Face à de nombreuses préoccupations concurrentes en matière de paix et de sécurité, l’Union africaine devrait se concentrer sur les crises les plus graves en Afrique et sur celles dans lesquelles l’organe continental ou ses représentants ont un rôle utile à jouer. Gardant cela à l’esprit, cette note présente les priorités de l’UA pour 2018. Celles-ci comprennent les importants efforts de réforme; limiter les perturbations dans le travail de l’institution causées par les frictions entre le Maroc et la République démocratique arabe sahraouie (RASD); aider à résoudre ou à éviter les crises liées aux élections en RDC, au Cameroun, au Mali et au Zimbabwe; et gestion des conflits en République centrafricaine, en Somalie et au Soudan du Sud.

    Direction stratégique

    I. Construire un consensus sur la réforme institutionnelle et financière

    L’UA s’est engagée dans un processus de réforme potentiellement radical, qui, s’il était pleinement mis en œuvre, pourrait s’avérer aussi important que la transformation en 2002 de l’Organisation de l’unité africaine en Union africaine. Les réformes en cours, menées par Kagame à la demande de l’Assemblée, visent à ramener l’attention de l’UA à quatre domaines seulement: la paix et la sécurité; affaires politiques; l’établissement d’une zone de libre échange continentale; et voix et représentation dans les affaires mondiales. L’autosuffisance financière accrue fait partie intégrante de ce processus, qui devrait rendre l’organisation plus légère et plus efficace. En 2012, alors que l’UA était la plus dépendante du monde, les États membres ne financaient que 3% de son budget de programmation. En 2017, ce pourcentage était passé à 14%, ce qui est encore loin de l’engagement pris par les États membres en juillet 2015 de financer 75% des programmes de l’UA d’ici 2020, plus 25% de ses activités en faveur de la paix et de la sécurité et de toutes ses dépenses d’opérations. . Des ressources supplémentaires doivent être mobilisées au moyen d’un prélèvement de 0,2% sur «tous les produits éligibles» importés sur le continent, dans le cadre d’un plan élaboré par Donald Kaberuka, haut représentant de l’Union africaine pour le Fonds pour la paix.

    2018 est une année charnière pour ces réformes. Fin janvier, Kagame succède à Alpha Condé, président de la Guinée, en tant que président de l’Assemblée. On s’attend à ce qu’il profite de son année à la barre pour mener à bien l’agenda qu’il a élaboré, approuvé par ses collègues dirigeants lors du sommet de l’UA de janvier 2017. Les États membres, la Commission et les communautés économiques régionales (CER) se sont déclarés déçus du processus mis en place à ce jour, invoquant un manque de consultation. Les réformes pourraient être déraillées sans une approche plus inclusive et collaborative.

    En particulier, Kagame doit dissiper les craintes de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), qui a dressé une liste exhaustive de ses préoccupations, notamment le caractère pratique de la taxe à l’importation de 0,2%, le rôle réduit du Comité des représentants permanents composé d’ ambassadeurs des États membres auprès de l’UA et la création d’une troïka des présidents de l’Assemblée actuels, sortants et futurs, chargée de représenter l’Union africaine aux sommets avec les partenaires. Il doit également gagner les cinq plus gros contributeurs au budget de l’UA – l’Algérie, l’Egypte, le Maroc, le Nigeria et l’Afrique du Sud – qui ont tous de sérieux doutes sur les réformes financières, entre autres propositions. Pour ce faire, Kagame devra constituer et mobiliser une coalition d’États favorables, issus de chaque sous-région, afin de vaincre les sceptiques. Lui et Faki devraient envisager des visites communes aux secrétariats de chaque CER reconnue par l’UA ou assister à leurs sommets respectifs pour expliquer les avantages de la réforme. Les États membres auront besoin de temps pour engager des consultations nationales, notamment en ce qui concerne le prélèvement de 0,2% sur les importations, qui nécessitera la ratification du parlement ou d’autres autorités locales de nombreux pays.

    Dans le cadre du processus de réforme, l’UA devrait entreprendre un examen global de l’architecture africaine de paix et de sécurité (APSA). Le paysage des conflits continentaux a considérablement évolué depuis la conception et le développement de l’APSA au début des années 2000. De nouveaux défis sont apparus, notamment l’influence croissante d’acteurs non étatiques, en particulier de mouvements djihadistes et de réseaux criminels qui opèrent au-delà des frontières et exploitent et aggravent souvent des formes de conflit plus traditionnelles. L’UA a approuvé les forces ad hoc que les groupes d’États ont mobilisées pour réagir – l’Équipe spéciale multinationale de lutte contre Boko Haram dans le bassin du lac Tchad et la Force conjointe du G5 pour le Sahel – n’exerce que peu, voire pas du tout, de contrôle sur leur mandat ou leurs opérations. Un examen de l’APSA permettrait de déterminer si ces forces devraient être intégrées aux structures continentales et, le cas échéant, comment.

    II. Limiter les perturbations causées par les tensions entre le Maroc et la RASD

    Le Maroc a rejoint l’UA en janvier 2017, après 33 ans d’exil auto-imposé, pour protester contre l’admission de la République démocratique sahraouie (RASD). L’Algérie et plusieurs autres États s’opposaient fermement au retour de Rabat au motif que son «occupation» de la RASD contrevenait aux principes de l’UA. Beaucoup pensent que le Maroc tentera d’isoler et éventuellement d’expulser la RASD de l’UA et craignent que sa présence ne soit gênante: avant de le rejoindre, le Maroc a organisé des débrayages lors de plusieurs réunions internationales auxquelles ont assisté des représentants de la RASD. Dans son premier discours à l’Assemblée de l’UA, le roi Mohammed VI a tenté de rassurer ses collègues. « Nous n’avons absolument aucune intention de créer des divisions, comme certains voudraient l’insinuer », a-t-il déclaré, ajoutant: « L’action [du Royaume] contribuera au contraire à favoriser l’unité et le progrès ».

    Beaucoup pensent que le Maroc tentera d’isoler et éventuellement d’expulser la RASD de l’UA et craignent que sa présence ne perturbe la situation.

    Malgré ses assurances, les tensions entre le Maroc et la RASD ont déjà perturbé le travail de l’UA, retardant ou entravant les réunions internes et celles avec des partenaires extérieurs. En août 2017, lors d’une réunion ministérielle de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique à Maputo, au Mozambique, le ministre marocain des Affaires étrangères a été empêché de participer après avoir protesté contre l’inclusion de la RASD, conflit qui a dégénéré en altercation physique. Au cours des préparatifs du sommet UA-UE de novembre, beaucoup de temps et de volonté politique ont été consacrés à convaincre le Maroc de siéger, mais le roi a finalement participé pleinement, en grande partie à cause de l’importance du partenariat avec l’UE Afrique dans son ensemble.

    Les États membres et le personnel de la Commission de l’UA sont de plus en plus frustrés des deux côtés; ils devront faire preuve de diplomatie adroite pour atténuer les frictions. Faki devrait travailler avec les alliés des États membres pour persuader le Maroc, la RASD et leurs partisans respectifs de permettre à l’UA de travailler sans entrave. Des relations plus chaleureuses entre Pretoria et Rabat peuvent aider; Les deux pays ont convenu d’échanger des ambassadeurs après la rencontre entre le roi Mohammed VI et le président Jacob Zuma en marge du sommet UA-UE.

    Transitions contestées

    III. Aider à faire avancer les préparatifs pour les élections en RDC

    En 2017, le président Joseph Kabila a prolongé son mandat au moins jusqu’à la fin de 2018, malgré l’accord conclu avec Saint Sylvester en décembre 2016, qui prévoyait la tenue d’élections en décembre 2017. L’opposition et la société civile continuent de lutter pour se forger un mouvement populaire crédible face à la répression continue. Kabila conserve l’avantage, contrôlant le gouvernement, les forces de sécurité et la commission électorale. Pour le moment, il n’existe aucune garantie ni aucun engagement visible en faveur d’une organisation efficace des élections. La répression meurtrière exercée sur les manifestants le 31 décembre montre que la répression politique se poursuit sans relâche, ce qui renforce la crainte que les préparatifs électoraux ne soient qu’un écran de fumée.

    Cependant, l’économie congolaise est en crise et les pouvoirs du gouvernement sont faibles dans de grandes régions du pays. Un certain nombre de provinces subissent des insurrections locales ou des conflits intercommunautaires, entraînant l’une des pires crises humanitaires dans le monde. Le danger d’escalade de la violence reste élevé: l’expérience vécue au Kasaï, où la politisation de l’installation d’un chef local a provoqué un conflit dans plusieurs provinces, montre à quel point les troubles peuvent se propager rapidement. L’assassinat récent de quinze soldats de la paix de l’ONU à Beni est également un rappel brutal de la dangereuse dynamique dans l’est de la RDC.

    L’engagement international a été terne et incohérent, alors même que le gouvernement de Kabila avait volontairement enfreint les dispositions de Saint Sylvestre. Les États-Unis et l’UE ont été plus critiques et ont imposé des sanctions ciblées aux principaux responsables. L’UA, comme beaucoup d’autres États membres, dénonce les sanctions. Certains dirigeants africains expriment leur frustration à l’égard de Kabila en privé, mais leur soutien public tacite a donné du répit à son gouvernement.

    La commission électorale a reporté les élections présidentielle, législative et provinciale au 23 décembre 2018. Cela offre une occasion pour une diplomatie occidentale et africaine concertée et coordonnée, fondée sur le strict respect du nouvel échéancier, un vote crédible, une ouverture de l’espace politique et une garantie. que la constitution ne sera pas modifiée pour permettre à Kabila un autre mandat. L’opposition devrait s’engager activement dans le processus électoral.

    L’UA, qui a renforcé sa diplomatie en RDC au cours des derniers mois, pourrait utiliser le nouveau calendrier électoral comme base d’un engagement soutenu pour réduire les divisions entre l’Afrique et l’Ouest. Avec les acteurs régionaux (notamment la SADC, l’Afrique du Sud et l’Angola) et la communauté internationale au sens large, l’UA devrait surveiller les progrès de la commission électorale pour éviter de nouveaux retards et faire respecter les principes clés de l’accord de Saint Sylvester.

    Un groupe restreint mais représentatif de représentants des nations et organisations occidentales et africaines, y compris l’Union africaine, pourrait aider à forger un consensus international et limiter les possibilités de Kabila de faire du shopping libre. Ce groupe devrait établir et surveiller des points de repère pour le processus électoral et relier les initiatives aux niveaux local, régional et international. Enfin, l’UA devrait utiliser sa propre influence et sa légitimité, en particulier celle du Conseil de paix et de sécurité, pour inciter l’administration de Kabila à opter pour une transition et l’opposition à s’engager dans le processus électoral.

    Déployer des équipes d’observation bien avant d’autres élections critiques

    En plus de la RDC, dix-sept autres pays africains doivent organiser des élections présidentielle, législatives ou locales en 2018. Parmi eux, au moins treize sont aux prises avec un conflit ou en sortent ou ont des antécédents de conflits électoraux récurrents. Des sondages erronés ou violents, ou une série de votes qui provoquent des crises politiques, pourraient avoir des implications plus larges pour la démocratie et la stabilité sur le continent, dont certaines parties montrent déjà des signes de recul.

    Le Département des affaires politiques, sous-doté en personnel chronique et sous-financé, ne peut pas surveiller efficacement tous ces conflits. il devrait concentrer les efforts sur ceux qui nécessitent le plus d’attention. Outre les équipes à court terme qui surveillent les scrutins et les dépouillements, l’UA devrait déployer des observateurs à long terme, idéalement au moins six mois à l’avance, pour suivre les conditions plus générales des élections et l’environnement de la campagne; des conditions injustes sont souvent créées bien avant le scrutin. L’UA pourrait également envisager de combiner ses opérations d’observation avec celles des communautés économiques régionales.

    Trois sondages, hormis ceux de la RDC, méritent une attention particulière en 2018:

    Le Cameroun est confronté à une crise anglophone croissante dans le sud-ouest. Le gouvernement, déjà aux prises avec Boko Haram dans l’Extrême-Nord et les milices centrafricaines à l’est, semble mal équipé pour le désamorcer. Les troubles dans les zones anglophones montrent des signes d’insurrection naissante et pourraient déclencher une crise politique plus vaste qui risque de perturber les élections prévues pour octobre. L’UA et les autres acteurs internationaux devraient pousser le gouvernement et les militants anglophones à dialoguer et à promouvoir les conditions d’un vote crédible.

    Des élections présidentielles, à l’Assemblée nationale et régionales sont prévues au Mali, mais la mise en œuvre de l’accord de paix négocié par l’Algérie en juin 2015 reste lente. Les groupes armés se sont multipliés, se heurtant plus fréquemment aux forces maliennes et internationales. Le gouvernement reste largement absent du nord et les groupes djihadistes consolident le contrôle dans de nombreuses zones rurales. Les troubles se sont également propagés au centre du Mali, une région longtemps négligée par l’État. Dans ces conditions, administrer un vote crédible en 2018 sera difficile. Mais les élections devraient se tenir: le mécontentement populaire vis-à-vis du gouvernement actuel est élevé et toute tentative de les reporter, en particulier les élections présidentielles, pourrait alimenter les manifestations, en particulier dans la capitale Bamako. L’UA devrait assister les autorités maliennes dans leurs préparatifs électoraux, notamment en encourageant l’ONU et l’UE à appuyer un audit du registre des électeurs.

    Au Zimbabwe, l’euphorie qui a suivi l’éviction du président Robert Mugabe s’est apaisée, son remplaçant, Emmerson Mnangagwa, a consolidé le pouvoir du Front patriotique de l’Union nationale africaine du Zimbabwe (ZANU-PF) et de l’armée, en nommant un cabinet composé de partisans et de hauts responsables de l’armée au lieu de construire une coalition plus large. Lors de son entrée en fonction, le président Mnangagwa a promis que les élections, qui doivent avoir lieu avant septembre 2018, seront libres et équitables, sans toutefois indiquer les réformes nécessaires pour garantir un vote crédible. L’Union africaine, travaillant de concert avec la SADC, devrait inciter le gouvernement à assainir les électeurs, à mettre en place un contrôle indépendant de la Commission électorale zimbabwéenne et à créer un environnement politique exempt de violence, d’intimidation et de propagande. Le Conseil consultatif électoral de la SADC devrait entreprendre une évaluation des conditions électorales et l’UA devrait déployer immédiatement des observateurs à long terme. Les deux institutions devraient également faire pression sur le gouvernement du Zimbabwe pour permettre aux groupes régionaux et internationaux d’observer les élections. La ZANU-PF et Mnangagwa ont intérêt à laisser les observateurs surveiller le processus: sans contrôle, un nouveau gouvernement aurait du mal à prouver qu’il dispose de la légitimité nécessaire pour que les donateurs et les institutions financières internationales soutiennent la reprise économique au Zimbabwe.

    Crises Majeures

    V. Mettre en œuvre la nouvelle feuille de route de l’UA en République centrafricaine

    La crise en République centrafricaine (RCA) s’est aggravée en 2017, la violence ayant fait de nombreuses victimes civiles et provoquant des déplacements massifs. En dehors de la capitale, Bangui, la majeure partie du pays est aux mains de groupes armés qui se disputent les ressources dans des configurations changeantes d’alliances. Dans le nord-ouest, la violence tourne principalement autour de groupes armés rivaux et de conflits perpétuels sur le mouvement du bétail, tandis que dans le centre et l’est, des groupes mènent une guerre de guérilla autour de zones d’influence et de ressources. La stabilisation est improbable à court terme et une victoire militaire sur les groupes armés encore moins. Les perspectives de reprise d’une guerre civile plus vaste ne peuvent être écartées.

    Jusqu’à présent, le gouvernement et ses partenaires internationaux ont été incapables de mettre fin aux troubles ou de trouver des solutions durables à la violence généralisée. Une médiation efficace entre les groupes armés et l’État nécessitera non seulement un dialogue, mais également des pressions, notamment en comprimant les flux de revenus et en renforçant la dissuasion militaire, notamment en débarrassant les villes des armes et en arrêtant les organisateurs d’attaques majeures. Les autorités nationales doivent également rétablir la confiance dans les périphéries, par exemple en répondant aux préoccupations de certaines communautés en matière de citoyenneté.

    Divers acteurs ou organisations internationaux et régionaux ont lancé des efforts de médiation parallèles en 2016 et au premier semestre de 2017. Toutefois, des agendas divergents, des rivalités institutionnelles et des approches divergentes ont envoyé des messages incohérents, notamment en ce qui concerne les amnisties pour les chefs rebelles, l’intégration des combattants dans l’armée et le retour. en RCA des anciens présidents. Bien que l’UA ait pris les devants et élaboré une nouvelle feuille de route pour la paix et la réconciliation en juillet 2017, destinée à promouvoir le dialogue et à conclure un accord sur le désarmement des combattants, peu de progrès ont été accomplis depuis. Pour que cette initiative aboutisse, la Commission de l’Union africaine, le Conseil de paix et de sécurité et représentant spécial, Bédializoun Moussa Nébié, ainsi que les voisins de la RCA, doivent intensifier leur engagement, notamment en poussant les dirigeants des groupes armés et le gouvernement à négocier. L’UA devrait également engager les ressources humaines et financières requises, en veillant à ce que son bureau de liaison dispose de tout le personnel et de toutes les ressources nécessaires.

    L’Union africaine devrait également régler les points de désaccord – notamment au sujet des amnisties et de la nomination de dirigeants rebelles à des postes gouvernementaux lucratifs – parmi les partenaires internationaux de la RCA, qui ont dans l’ensemble salué la récente initiative de l’Union africaine. Tout accord éventuel entre le gouvernement et les groupes armés nécessitera des garants provenant d’États africains et occidentaux, d’organisations continentales et régionales et de l’ONU. Un cadre à travers lequel les donateurs et les autres peuvent apporter un soutien politique et financier est également essentiel. Identifier les options à l’avance serait utile. L’appropriation du processus par les Centrafricains est essentielle à son succès, de sorte que l’UA devra également obtenir une plus grande participation du gouvernement.

    VI. Éviter un retrait précipité de la Somalie

    L’année 2017 a été agitée pour la Somalie. L’euphorie et l’optimisme ont suivi l’élection de Mohammed Abdullahi «Farmajo» à la présidence en février, mais le pays n’a pas subi l’attaque terroriste la plus meurtrière de son histoire. Deux camions piégés à Mogadiscio ont fait au moins 500 morts en octobre. Les attentats à la bombe illustrent les défis auxquels fait face l’administration de Farmajo: les forces de sécurité nationales sont chroniquement faibles, tandis que l’insurrection al-Shabaab montre une puissance et une résilience constantes, reprenant récemment le territoire situé à l’extérieur de Mogadiscio. Farmajo doit également faire face à des conflits de longue date avec les clans et aux frictions grandissantes du gouvernement avec les États fédéraux, exacerbées par la crise du Golfe. Son administration n’a pas non plus beaucoup progressé dans la lutte contre les déficits chroniques de gouvernance qui sous-tendent l’instabilité de la Somalie.

    La Commission de l’UA pourrait envisager de convoquer un sommet au début de 2018 […] dans le but d’améliorer la coordination, notamment en ce qui concerne la formation et l’assistance des forces de sécurité.

    Peu de gens pensent que Al-Shabaab sera vaincu de sitôt, malgré le rythme grandissant de l’offensive militaire de l’AMISOM dans le sud de la Somalie, appuyée par les frappes aériennes américaines. La mission de l’Union africaine, elle-même sous-financée, souffre du moral des troupes et doit se retirer d’ici fin 2020. Cette date pose un dilemme aigu pour l’UA et les autres partenaires étrangers de la Somalie. Le retrait, qui a commencé en décembre 2017 avec le départ de 1 000 soldats de tous les pays fournisseurs de contingents, constitue un impératif politique. Pourtant, un retrait précipité ouvrirait presque certainement la porte aux gains d’Al-Shabaab, y compris sa possible reconquête de Mogadiscio, étant donné la faiblesse chronique et la corruption de l’Armée nationale somalienne. La Commission de l’Union africaine pourrait envisager de convoquer un sommet début 2018 réunissant des fournisseurs de contingents, des donateurs, des organismes régionaux et les Nations Unies dans le but d’améliorer la coordination, notamment en ce qui concerne la formation et l’assistance des forces de sécurité. Il est essentiel de ne pas précipiter le retrait et de se coordonner avec le gouvernement somalien et ses alliés impliqués dans la réforme du secteur de la sécurité.

    Le retrait imminent intervient à un moment de tension accrue entre Mogadiscio et les régions fédérales somaliennes. Au cours de la crise du Golfe en 2017, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont fortement incité Farmajo à prendre parti pour rompre les relations diplomatiques avec le Qatar. Ses tentatives pour rester neutre – les Saoudiens, les Emiratis, les Qataris et son principal allié international, la Turquie, apportent une aide cruciale à la Somalie – ont conduit les EAU à renforcer leur soutien et à lancer un appel directement aux gouvernements fédéraux, en contrepoids à Mogadiscio. aggraver les frictions entre ces gouvernements et Farmajo et alimenter les factions politiques.

    VII. Aider à remodeler la stratégie de stabilisation du Soudan du Sud

    La fin des hostilités de Noël au Soudan du Sud a échoué, rappelant à quel point les conflits dans le pays sont insolubles. Bien que les combats aient diminué depuis son apogée au début de 2014, la violence reste omniprésente. Les forces gouvernementales ont l’avantage sur l’armée, mais bien que moins de régions fassent l’objet de combats actifs, une grande partie du pays existe toujours entre la guerre et la paix: la pauvreté, la violence et les déplacements sont des défis constants.

    En 2017, le gouvernement de transition, dirigé par la présidente Salva Kiir, s’est lancé dans une stratégie de stabilisation incohérente axée sur: le remaniement de l’accord de paix de 2015 à médiation régionale en sa faveur; lancer des négociations discrètes avec les groupes rebelles, associées à des pressions militaires pour les amener à accepter la paix aux conditions de Juba; et organiser un dialogue national. Grâce à cette stratégie, Kiir a réussi à passer d’un forum sous surveillance internationale à une approche nationale, dirigée par le gouvernement, exempte de toute surveillance externe importune. Les pays voisins ont fourni un soutien discret, mettant fin en grande partie à l’aide fournie aux groupes rebelles, mais les gouvernements occidentaux restent opposés à ce qu’ils considèrent comme les efforts de Juba pour instaurer la paix du vainqueur.

    Les avantages limités de cette stratégie, qui comprend des accords de paix avec plus de 10 000 rebelles armés, sont maintenant menacés. Sous la pression de la troïka (Norvège, Royaume-Uni et États-Unis), l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD, l’organe sous-régional qui a négocié l’accord de 2015) a lancé un forum de revitalisation pour ressusciter l’accord de paix par un nouveau cessez-le-feu et des délais convenus, retardant spécifiquement les élections prévues pour 2018. Le gouvernement a réagi à la pression internationale en élevant des voix moins compromettantes et plus belliqueuses dans ses rangs. Préserver les quelques avancées réalisées et prévenir une nouvelle détérioration devrait toujours être possible, même si cela nécessitera un engagement politique sérieux.

    Indépendamment d’autres facteurs, le gouvernement de transition contrôle la majeure partie du pays et doit être encouragé à promouvoir la paix et à améliorer les conditions de vie. Cependant, les gouvernements occidentaux ont été réticents à engager Kiir et l’IGAD s’est concentrée sur la prévention des conflits régionaux. Cela offre à l’UA une occasion de soutenir, d’élaborer et de transmettre des messages difficiles au gouvernement de transition – en public et en privé – sur la révision de sa stratégie de stabilisation et l’établissement d’un calendrier réaliste pour les élections. Alpha Oumar Konaré, haut représentant de l’UA, est perçu comme neutre, entretient de bonnes relations avec Kiir et est capable de livrer des vérités dures qui pourraient le pousser à adopter des positions plus modérées. Mais l’engagement de Konaré a été incohérent. Une participation soutenue, y compris des visites plus fréquentes à Juba, augmenterait sa capacité d’influencer les événements au Soudan du Sud.

    L’UA réactive son comité ad hoc de haut niveau sur le Soudan du Sud, connu officieusement sous le nom de UA5, qui comprend l’Algérie, le Tchad, le Nigeria, le Rwanda et l’Afrique du Sud. L’UA5 devrait coopérer étroitement avec les voisins du Sud-Soudan dans le cadre de discussions de chef à chef, en veillant à un équilibre entre atténuer les tensions régionales et soutenir la paix au Sud-Soudan. L’UA5, conjointement avec Konaré, devrait également envisager de faire participer Kiir à la stratégie de son gouvernement. Cela les obligerait à mettre en contact des discussions de haut niveau à l’étranger avec des discussions locales sur le terrain. Pour y parvenir efficacement, Konaré et l’UA5 auront besoin d’un personnel à plein temps capable de voyager fréquemment dans tout le Soudan du Sud.

    Source : Crisis Groupe, 17 jan 2018

    Tags : Afrique, Union Africaine, UA, conflits, Sahara Occidental, Maroc, Congo, RCA, ONU,

  • Le Nigeria rejoindra officiellement la ZLECA

    Selon le communiqué de la présidence, Le Nigeria signera l’accord de libre-échange lors du prochain sommet de l’Union africaine à Niamey (Niger)

    Le Nigeria, plus grande économie du Continent et première puissance démographique avec ses 200 millions, a été l’un des pays les plus récalcitrants à la signature de la ZLECA. « Notre position est très simple, nous soutenons le libre-échange dans la mesure où il est juste et mené sur une base équitable », a déclaré le président de la république du Nigeria. L’accord de libre-échange continental africain vise à éliminer les tarifs douaniers entre les États membres.

    Le président Muhammadu Buhari avait exprimé son inquiétude quant à la possibilité pour les pays voisins d’inonder le Nigeria de produits à bas prix et de nuire aux efforts visant à redynamiser l’industrie et à développer le secteur agricole.

    L’accord sur la ZLECA signé par la quasi-totalité des pays africains à l’exception du Bénin, de l’Erythrée et du Nigeria est entré en vigueur le 30 mai 2019.

    De ces trois pays, c’est surtout l’absence du Nigeria qui a le plus fait polémique à cause de son poids économique et démographique. la population du Nigeria devrait passer de 206 millions d’habitants en 2020 à 264 millions en 2030.

    Le pays, selon les dernières prévisions économiques de la Banque africaine de développement (BAD), représente près de 20% du PIB continental et environ 75% de l’économie ouest-africaine

    Vision de l’agenda 2063

    Conformément à la vision de l’Agenda 2063, l’Afrique que nous voulons » de l’UA, la ZLECA devrait couvrir un marché de 1,2 milliard de personnes, représentant un produit intérieur brut (PIB) de 2 500 milliards de dollars.

    Selon la Commission économique pour l’Afrique (CEA), la mise en œuvre de la ZLECA pourrait accroître le commerce intra-africain de 52,3% en éliminant les droits de douane à l’importation et le doubler si les obstacles non tarifaires sont réduits.

    Afrik Economy, 3 jui 2019

    Tags : Nigeria, ZLECA, libre-échange, afrique, union africaine, UA,

  • La Zlec : un accord pour une économie africaine prospère?

    Le 21 mars 2018, les leaders des différents pays africains sont réunis afin de révolutionner le continent sur le plan économique. La création d’une Zone de libre-échange continentale (ZLEC) prend forme avec la signature de 44 pays des 55 membres de l’Union africaine. Cet accord de la ZLEC s’est tenu dans la capitale du Rwanda, à Kigali, lors du dixième sommet de l’UA (1).

    Un futur prospère à l’horizon

    La Zlec doit ultimement permettre l’élimination progressive des droits de douane entre pays membres, favorisant ainsi le commerce intracontinental (2). Important semble être l’enjeu auquel s’attaquent plusieurs États africains. On estime que seulement 16 % du commerce des pays d’Afrique se fait avec d’autres pays du continent, loin derrière l’Asie (autour de 50 %) et l’Europe (près de 70 %) (3). En enlevant les droits de douane ainsi que les frais reliés à ceux-ci, on attend d’ici à 2022 une augmentation du commerce intra-africain s’élevant à 60 %. C’est ce qu’affirme Albert Muchanga, commissaire au Commerce et à l’industrie. Celui-ci souhaite donc que chaque pays membre de l’Union africaine adhère à la Zone de libre-échange continentale (4). Bien que quarante États africains aient signé l’accord le 21 mars 2018, la mise en œuvre ne se fera qu’une fois qu’il aura été ratifié par 22 pays, soit la moitié des pays signataires (5).

    D’ici 2028, le projet devrait aussi mener à la création d’un marché commun et d’une union économique et monétaire en Afrique (6). L’accord a pour but l’émancipation des pays africains de la faible diversification de leur économie. Avec des secteurs des services et de l’industrie sous-dimensionnés, certains États africains se sont limités aux performances économiques provenant des matières premières exportées, comme le pétrole, le cacao ou l’or (7). Toutefois, l’Éthiopie et le Ghana ont investi dans les industries locales, ce qui a favorisé la croissance économique des deux États en diversifiant leur marché (8).

    Landry Signé, un expert en développement à l’université Stanford aux États-Unis, envisage une diversification considérable du secteur manufacturier par la Zlec. En effet, le marché composé de plusieurs millions de personnes représenterait éventuellement 1,2 milliard $ US. La Zlec pourrait également procurer au continent une plateforme afin de négocier de meilleurs accords commerciaux à l’échelle internationale (9).

    Des bâtons dans les roues?

    L’Afrique du Sud est un ardent défenseur de l’accord, perçu comme injuste puisque certaines économies africaines sont trop petites pour pouvoir se diversifier seules et s’industrialiser (10). Le consultant nigérian en commerce international, Sola Afolabi, pense que seuls les pays moins développés disposant de ports desservant les pays enclavés rejetteront la Zlec, de crainte de ne plus toucher leurs revenus douaniers (11).

    Il n’y a pas que les acteurs politiques et étatiques qui constituent une entrave importante au succès de la Zlec; les obstacles commerciaux en sont aussi. On remarque notamment que le sous-développement des services d’infrastructures et de réseaux nuit de façon significative au commerce intracontinental (12). De plus, les procédures fastidieuses de visas d’entrée sont reconnues pour limiter les activités des investisseurs en Afrique et des prestataires de services (13). De surcroit, le manque de réglementation et la corruption dans le secteur des services ralentissent le développement du commerce du continent également. En guise d’exemple, on mentionne que les critères relatifs à l’émancipation économique qui proviennent souvent de revirements politiques et de contradictions réglementaires engendrent une frustration chez les investisseurs (14). Enfin, l’accès aux réglementations régissant le secteur des services en matière d’immatriculation des entreprises, de procédures d’agrément, de fiscalité et de politiques de rapatriement des bénéfices pour les décisions des entreprises minimisent les vides juridiques, favorisant la corruption (15).

    Le Nigeria réticent

    Les doutes des acteurs nigérians gravitant autour de la sphère présidentielle sur les conditions de mise en œuvre de ce traité n’encouragent pas le Nigeria à rejoindre la Zlec (16). De surcroit, plusieurs organisations professionnelles du pays ont partagé des inquiétudes relativement aux implications de ce traité sur l’économie nigériane (17). Par ailleurs, certains associeraient le retrait du Nigeria à une tendance protectionniste croissante (18).

    Le Nigeria Labour Congress (NLC), une importante organisation syndicale, a exprimé sa crainte à propos des effets négatifs de la Zlec, et sa requête à être plus impliqué dans les négociations. En réaction, le président du Nigéria, Muhammadu Buhari, suspend sa visite à Kigali; d’autant plus qu’il apprend que certains acteurs nigérians n’ont pas été consultés avant la signature (19).

    Un membre de la Communauté de développement d’Afrique australe explique que le NLC ne s’oppose pas au projet, mais qu’il se montre précautionneux face à celui-ci puisqu’il ne possède pas d’études d’impact (20). inalement, selon la présidence nigériane, la décision du président aurait pour but d’acheter du temps en ce qui concerne les consultations avec le secteur privé (21).

    Références:

    (1) Perspective Monde, « Accord à Kigali en prévision d‘une Zone libre-échange continentale en Afrique », 6 juillet 2016, URL http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMEve?code Pays=JPN&codeEve=1534&grandesRegions=100&slide=200… consulté le 02/11/2018

    JeuneAfrique, « Union africaine : l’accord sur la zone libre-échange continentale signé Kigali », 21 mars 2018, URL https://www.jeuneafrique.com/544161/politique/unio… consulté 05/11/2018

    (2) N’Gampoula, Nestor, « Union africaine : 44 pays signent l‘accord créant la zone libre-échange continentale », 21 mars 2018, URL http://www.adiac-congo.com/content/union-africaine… consulté le 02/11/2018

    (3) Jeune Afrique, « Union Africaine : L’Afrique face aux défis de la Zone de libre échange continentale », 19 mars 2018, URL https://www.jeuneafrique.com/543644/politique/unio… consulté le 03/11/2018

    (4) Le Point Afrique, « Zone libre-échange africaine : ce sera sans le Nigéria », 20 mars 2018, URL http://afrique.lepoint.fr/economie/zone-de-libre-e… consulté le 02/11/2018

    (5) Allard, Daniel, « Enfin la ZLEC : 44 pays signent un accord de libre-échange quasi-continental », Commerce Monde, 4 mai 2018, URL https://www.commercemonde.com/2018/05/44-pays-dafrique/, consulté le 02/011/2018

    (6) Le Point Afrique, op. cit.

    (7) Loc. Cit.

    (8) Loc. Cit.

    (9) Loc. Cit.

    (10) Loc. Cit.

    (11) Loc. Cit.

    (12) Sawere, Viola and David Ndolo, « Négociations de la ZLEC sur les services : comment parvenir un accord d‘ici 2017? », International Centre for Trade and Sustainable Development, vol. 17, n. 4, 31 mai 2016, URL https://www.ictsd.org/bridges-news/passerelles/news/n%C 3%A9gociations-de-la-zlec-sur-les-services-comment… consulté le 11/11/2018

    (13) Loc. Cit.

    (14) Loc. Cit.

    (15) Loc. Cit.

    (16) Barma, Aboubacar Yacouba, « Zone de libre échange continentale : le Nigéria fait marche arrière et suspend sa participation », Afrique LaTribune, 19 mars 2018, URL https://afrique.latribune.fr/politique/integration… consulté le 05/11/2018

    (17) Loc. Cit.

    (18) Le Point Afrique, op. cit.

    (19) Jeune Afrique, « Union Africaine : L’Afrique face aux défis de la Zone de libre échange continentale », op. cit.

    (20) Loc. Cit.

    (21) Barma, Aboubacar Yacouba, op. cit.

    Dernière modification: 2018-11-12 16:12:12

    -N.D.L.R.: Il est possible que des hyperliens actifs au moment de la recherche et de la rédaction de cet article ne le soient plus ultérieurement.

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    Tags : ZLECA, libre échange, afrique, union africaine,

  • Sahara Occidental: Histoire d’un conflit qui perdure

    Depuis que les États membres de l’Union africaine ont voté le retour du Maroc au sein de l’organisation aucune décision responsable n’a été prise par les pays africains d’où des interrogations sur l’avenir du Sahara occidental deviennent légitimes.

    Le Maroc, qui contrôle aujourd’hui la majeure partie du Sahara occidental, considère ce vaste désert de 266.000 kilomètres carrés, soit environ l’équivalent du Royaume-Uni, comme une région appartenant à son royaume, tandis que le Front Polisario revendique l’indépendance du territoire et demande un référendum sur l’autodétermination des peuples.

    Le conflit remonte à la décolonisation espagnole, peu avant la mort du général Franco. Le 6 novembre 1975, le roi marocain Hassan organise une marche pacifique appelée la «Marche verte». Environ 350.000 personnes partent du Maroc et entrent sur le territoire qu’elles considèrent comme les «Provinces du sud». La marche comporte une forte valeur symbolique. Le 14 novembre, les accords de Madrid officialisent le partage: le Maroc obtient les deux tiers, la Mauritanie, le tiers restant. L’Algérie, et Front Polisario ne sont pas consultés.

    Entre fin 1975 et 1976, plusieurs dizaines de milliers de Sahraouis fuient la guerre et se réfugient à Tindouf, en Algérie, dans des camps administrés par des cadres du Polisario. La rupture du dialogue s’est cristallisée lorsqu’en février 1976 le Front Polisario crée la République Arabe sahraouie démocratique (RASD) qui sera reconnue par l’Union Africaine, mais pas par l’ONU. Alors qu’en 1979, la Mauritanie décide de se retirer des affrontements, le Maroc annexe son territoire, le conflit entre les deux partis s’enlise.

    Dans les années 1980, le Maroc construit un gigantesque mur de sable séparant le territoire du nord au Sud qui façonne le découpage actuel du désert. Le Maroc contrôle 80% du territoire contre 20% pour les Sahraouis. La construction du mur de défense se termine en 1987. L’ONU lance, en 1991, la Minurso (mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental) afin de fournir les bases de négociations pour instaurer la paix dans la région. Un cessez-le-feu est acté mais le référendum initialement prévu en 1992 n’aura finalement jamais lieu. Selon les sources algériennes, près de 150.000 personnes sont encore réfugiées dans les camps sahraouis de Tindouf qui devaient initialement être provisoires.

    Gelé sur le terrain, le conflit n’a jamais été clairement tranché sur le plan du droit international. Depuis 1963, le Sahara occidental est inscrit sur la liste des territoires non-autonomes de l’ONU. Au départ des troupes espagnoles en 1975, le Maroc et la Mauritanie revendiquent leur autorité «légitime». Selon un avis rendu par la Cour internationale de La Haye en 1974, il y avait pas effectivement un lien entre le Maroc et le Sahara occidental avant sa colonisation par l’Espagne en 1884. Ce n’était pas une terre sans administration, et des documents attestent pas de l’existence de liens entre le sultan marocain et certaines tribus sahraouies. La juridiction montre également qu’il n’éxistait pas des droits de nature foncière de la Mauritanie sur le territoire du Sahara occidental. Cependant, elle ajoute que l’existence de ces liens n’établit en aucun cas une relation de souveraineté territoriale ni du Maroc ni la Mauritanie.

    Depuis, le Maroc et le Front Polisario campent sur leur position et aucune solution ne semble être d’actualité. Le retour du Maroc dans l’Union africaine pourrait-il laisser entrevoir une réconciliation possible? Rien n’est moins sûr.

    Participation de la RASD à la réunion des ministres de l’agriculture de l’UA et de l’UE en Italie

    Le ministre sahraoui du Développement économique, Brahim Ahmeim, a participé vendredi à la tête d’une importante délégation à la réunion du partenariat UE-UA au niveau des ministres de l’Agriculture.

    Cette réunion est organisée conformément à l’ordre du jour approuvé par les chefs d’Etats et de gouvernements des deux organisations lors du sommet de partenariat tenu dans la capitale ivoirienne en 2017, a-t-on indiqué.

    La participation de la délégation sahraouie a mis en échec les tentatives de la partie marocaine de l’empêcher de prendre part à cette rencontre.

    Avec l’aide d’un pays européen et de membres de la commission de l’agriculture de la Commission européenne, le Maroc a déployé d’importants moyens au cours de la semaine passée et jusqu’à hier soir pour bloquer la participation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à la réunion du partenariat tenue à Rome en marge de la Conférence des Nations unies sur la nutrition et l’agriculture, précise-t-on.

    Les tentatives et manœuvres marocaines n’ont pas abouti dans son ensemble en raison de la vigilance de l’Union africaine et de la cohésion de ses membres qui rejettent les dictats coloniaux remontant au passé.

    La délégation sahraouie a participé samedi à des ateliers au cours desquels elle a abordé un certain nombre de sujets liés à la nutrition, à l’agriculture et à la question de la croissance et du développement.

    La délégation sahraouie, qui a rencontré plusieurs ministres et chefs de délégation, a saisi cette occasion pour échanger des informations et des expériences avec ses partenaires.

    La conférence ministérielle sur le partenariat entre l’UA et l’UE devrait entériner une déclaration contenant des plans et des objectifs dans le cadre d’un travail conjoint entre les deux continents dans le domaine de l’agriculture.

    Source : L’Echo d’Algérie, 24 juin 2019

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Union Africaine, UA,

  • Fútbol africano : RASD-Marruecos (1-0)

    Como muchos viernes, el rey de Marruecos se fue hoy a la mezquita para cumplir la oración del Viernes. Pero, en el acto de hoy su mente estará perturbada por un suceso relacionado con la obsesión de todos los marroquíes : el Sáhara Occidental.

    En efecto, este viernes comienza el campeonato africano de futbol. Por eso, desde la capital egipcia sopla un viento no muy sano, para no decir mortal, para los sujetos de Mohamed VI que desde hace más de 43 años sueñan con controlar la antigua colonia española y sus recursos.

    Oficialmente, el primer partido se disputará esta noche entre Egipto y Zimbabwe, pero ha sido difuminado por otro partido que se jugó a nivel mediático entre Marruecos y Egipto sobre la presencia de la bandera de la RASD en el clip de lanzamiento de la CAN. El partido fue ganado por los saharauis ya que Egypto no retiró la bandera del Sahara Occidental. Para ocultar su humillación, los marroquíes pretenden que las autoridades egipcias presentaron sus excusas por lo que calificaron de « incidente ».

    Por lo tanto, el « fantasma » saharaui sigue a Marruecos adonde quiera que vaya. Si a nivel interno, el Makhzen puede contar con el apoyo ciego de los marroquíes sin distinción, el escenario cambia cuando se trasladan al ámbito internacional donde las autoridades marroquíes y sus súbditos chocan violentamente con la cada vez más amarga realidad: Ningún país reconoce la supuesta soberanía de Marruecos sobre el territorio del Sáhara Occidental. ¡Incluso con el apoyo de Francia y Estados Unidos a su plan de autonomía!

    El equipo marroquí era el campeón de turno, pero el ambien festivo fue estropeado por la causa saharaui y su bandera sagrada, que fue diseñada por sus valientes hijos y no por el mariscal Lyautey, como lo fue la bandera marroquí.

    Como en otras ocasiones, los súbditos de Su Majestad se llevaron una desagradable sorpresa al descubrir que las autoridades egipcias no olvidaron el detalle de dejar bien a la vista las líneas de demarcación entre Marruecos y la RASD destacadas de manera notable por los colores de la bandera saharaui.

    Los espectadores pudieron ver en el video oficial diseñado con este motivo una canción interpretada por el cantante egipcio Hakim, junto a los artistas nigerianos Femi Anikulapo-Kuti y marfiliano Dobet Gnahoré, un video de más de 4 minutos donde la República Saharaui se encuentra bien presente.

    Etiquetas: Sahara Occidetal, Marruecos, Frente Polisario, CAN 2019, El Cairo, fútbol, ​​bandera sahraoui,

  • UA: le Conseil de paix et de sécurité suspend la participation du Soudan à ses activités

    ADDIS-ABEBA – Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA) a annoncé jeudi sa décision de suspendre la participation du Soudan à toutes les activités de l’UA jusqu’à la création effective d’une autorité de transition dirigée par des civils.

    Il a décidé de « suspendre, avec effet immédiat, la participation de la République du Soudan à toutes les activités de l’UA jusqu’à la création effective d’une Autorité de transition dirigée par des civils, seule solution pour permettre au Soudan de sortir de la crise actuelle », peut-on lire dans le communiqué de l’UA.

    « Si le Conseil militaire de transition échoue à transmettre le pouvoir à une Autorité de transition dirigée par des civils, le Conseil imposera automatiquement, sans autre délai, des mesures punitives aux personnes et entités entravant la création de l’Autorité de transition dirigée par des civils », ajoute le communiqué.

    Le gouvernement soudanais a déclaré jeudi que 46 personnes avaient été tuées lors de la dispersion d’un sit-in devant le quartier général de l’armée, dans la capitale de Khartoum. L’opposition, quant à elle, a estimé que plus de 100 personnes auraient trouvé la mort.

    Depuis le 6 avril, des milliers de manifestants organisent un sit-in devant le quartier général de l’armée.

    Tags : Soudan, Union africaine, conseil de paix, UA,

  • Processus de paix au Sahara Occidental : Le double jeu du Maroc à l’Union africaine

    L’ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en Algérie, Abdelkader Taleb Omar, a fustigé l’opposition du colonisateur marocain à la participation de l’Union africaine (UA) au processus de paix au Sahara occidental, affirmant que l’attachement de l’UA aux principes de son Acte fondateur, notamment le respect des frontières héritées au lendemain de l’indépendance et le droit à l’autodétermination, était un gage pour la paix et la stabilité dans le continent.

    Intervenant lors d’une conférence organisée par le Parlement africain de la société civile, samedi à Alger, sous le thème « le Sahara occidental, dernière colonie en Afrique », en célébration de la Journée de l’Afrique, Taleb Omar a dénoncé la persistance du Maroc à rejeter la participation de l’UA au processus de paix, « une position qui bat en brèche sa propagande médiatique sur le prétendu soutien acquis de l’Afrique, et qui prouve, au demeurant, que c’est « un système propagandiste » ».

    Par ailleurs, le diplomate sahraoui a salué, lors de cette rencontre abritée par l’Association nationale des échanges entre jeunes (Anej), le rôle de l’UA dans le soutien de la cause sahraouie et du droit légitime du peuple sahraoui à l’indépendance. La reconnaissance de la RASD, au début des années 80 du siècle dernier, par l’Organisation de l’unité africaine (OUA) en tant que pays membre à part entière « s’inscrit en droite ligne avec l’histoire de libération sous-tendant les principes et la doctrine de l’organisation panafricaine », a-t-il relevé soulignant que « le Maroc qui avait accepté le principe du référendum en 1981, manœuvre toujours contre la décolonisation du Sahara occidental ».

    « L’Afrique est restée sur la même ligne, même après le retour du Maroc vers elle, 32 ans plus tard, une fois qu’il avait compris que le perdant c’était lui et que l’Afrique pesait de plus en plus sur la scène internationale », a ajouté Taleb Omar, précisant que « ce retour était une tentative qui a échoué à ce jour, de « semer la division entre les États membres » ».

    Pour lui, la preuve de l’échec de cette politique était que « la RASD a non seulement été maintenue en tant que pays membre mais elle est imposée dans toutes les rencontres de l’UA avec ses partenaires internationaux, dont Afrique-Japon, Afrique-Union européenne et Afrique-Ligue arabe. Évoquant la démission de l’Envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara occidental, Horst Köhler, l’ambassadeur sahraoui a réitéré le regret du Front Polisario, expliquant que « les circonstances de cette démission démontrent que le Conseil de sécurité n’a pas pris suffisamment de mesures pour amener le Maroc à se conformer aux résolutions onusiennes, ce qui l’a encouragé à tergiverser et à perdre plus de temps », a-t-il dit.

    À ce propos, Taleb Omar a mis en garde contre le vide que laissera Köhler, auquel le Front Polisario rend hommage pour « ses sincères efforts en vue de créer la dynamique imprimée aux négociations », espérant que ce vide ne perdurera pas et que la dynamique enregistrée, dernièrement, soit soutenue par des positions fermes de la part du Conseil de sécurité afin d’éviter la répétition des démissions et la perpétuation du conflit.

    Pour ce qui est des étapes à suivre par le Front Polisario face au blocage du processus de paix et à l’intransigeance de Rabat, le diplomate sahraoui a déclaré: « nous sommes prêts à poursuivre notre combat sur tous les fronts jusqu’au recouvrement de la souveraineté », ajoutant que « quarante six ans de résilience sont une preuve de la capacité du peuple sahraoui à continuer la lutte pour un règlement juste du conflit conformément à la légalité internationale et à ses aspirations à l’édification de son État indépendant.

    Réitérant la satisfaction de la partie sahraouie quant à la prorogation du mandat de la Minurso de six mois, Taleb Omar a estimé que cette décision « sert l’organisation du référendum et la pression sur le Maroc afin d’accélérer sa mise en œuvre », dénonçant, dans ce cadre, « le rôle de la France et son parti pris pour le Maroc, alors que ce dernier continue à tergiverser, manœuvrer et mentir pour saper le processus de règlement du conflit et renier ses engagements ».

    En renouvelant le mandat de la Minurso de six mois, le Conseil de sécurité a réaffirmé son engagement à aller de l’avant dans le processus onusien au Sahara occidental, a estimé le diplomate sahraoui, déplorant dans ce sens « le fait qu’il ne soit exigé, expressément, du Maroc de mettre fin à son occupation illégale du Sahara occidental ». Cette position du Conseil de sécurité encourage le Maroc dans son intransigeance, ce qui sape le processus politique déjà fragile », a expliqué Taleb Omar citant, entre autres résultats de ce silence, les violations du cessez-le-feu et la répression barbare des populations sahraouies en territoires occupés.
    « Des actes qui requièrent une réponse ferme et une interpellation de l’État occupant », a-t-il ajouté.
    M. B.

    Le Courrier d’Algérie, 27 mai 2019

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