Étiquette : vacance du pouvoir

  • Elle anticipe un vide institutionnel en Algérie: « Accompagnons l’ANP »

    Le Vice-ministre de la défense et chef d’Etat-Major de l’ANP, a anticipé les retombées du vide constitutionnel auquel se dirigeait l’Algérie et suggéré l’application de l’article 102 de la Constitution pour déclarer la vacance du poste de président de la République. Une «suggestion» qu’il revient au Conseil Constitutionnel d’assumer, selon les lois en vigueur dans le pays. Cette sortie de M Ahmed Gaïd Salah est à la mesure des risques qu’encourt le pays et dont l’ANP est partie prenante de par son rôle et ses missions constitutionnelles dans la préservation de la sécurité des frontières, des institutions ainsi que des biens et personnes. Évoquer comme le font certains agités, un coup D’État militaire, part au mieux d’une mauvaise foi au pire de calculs politiciens de bas niveau.

    Concédons toutefois à ceux-là que cette «solution» arrive un peu tard, même si celle-ci devait émaner du Conseil Constitutionnel et du parlement. Sans complaisance, l’ANP vient une fois encore, de sauver l’Algérie des frasques de ses gouvernants, sans s’immiscer dans la vie politique. A ceux qui se découvrent subitement légalistes et dénoncent ce «coup de force», il est utile de rappeler que les deux institutions citées plus haut sont le fruit d’un non droit. Belaiz n’ayant pas le droit d’occuper le poste qui est le sien et l’APN née d’un inceste politique.

    Cela étant, il est très difficile de contenter les algériens qui habitent les réseaux sociaux. Ils veulent plus et tout de suite.

    Par ailleurs, les malsaines réapparitions de quelques figures politiques sont matière à inquiétude, ce qui doit inciter les algériens à maintenir la vigilance dans le calme et la sérénité.

    Le départ de Bouteflika n’étant pas une fin en soi, il s’agit aujourd’hui, comme le fait l’ANP, d’accompagner le processus de changement afin d’éliminer toute trace du système qui a pris l’Algérie en otage depuis 1962. Il s’agit de déstructurer un système et non pas détruire un Etat. La différence est énorme et ne devrait pas être autrement médiatisée par de pseudo experts et faux analystes qui squattent des chaînes de télévision sujettes à caution.

    La situation du pays est trop sérieuse pour n’être confiée qu’à des politiques. Prudence, sagesse et vigilance sont plus que jamais de mise. Continuons notre révolution de manière réfléchie et non émotionnelle. Nous sommes près du but.

    Mechakra Chaouki

    Le Provincial, 26 mars 2019

    Tags : Algérie, Présidentielles 2019, Bouteflika, transition, vacance du pouvoir, ANP, armée, Gaïd Salah,

  • Gabon : attention au syndrome algérien !

    Le président du Gabon, Ali Bongo, est rentré, samedi dernier, dans son pays après près de cinq mois d’absence à la suite d’un accident cardiovasculaire (AVC) en Arabie saoudite puis une longue convalescence au Maroc.

    Son retour au bercail a été célébré en grande pompe par ses partisans et le Parti démocratique gabonais (PDG), sa formation politique. Le parti, qui faisait profil bas depuis l’annonce de la maladie d’Ali Bongo, a dû battre le rappel de ses troupes pour lui réserver un accueil digne de ce nom. Malgré cette forte mobilisation, le doute plane toujours dans les esprits de certains Gabonais. Pourquoi un tel accueil triomphal, alors que le chef de l’Etat est arrivé et reparti aussitôt, lors de ses deux derniers séjours au Gabon? L’on se souvient que le président Ali Bongo est rentré à Libreville où il a assisté à la prestation de serment du nouveau gouvernement, huit jours après une tentative de putsch, le 7 janvier 2019.

    La presse n’a pas pu accéder à la salle de prestation de serment et la cérémonie n’a pas été retransmise en direct dans les médias comme d’habitude. Cette situation continue de cristalliser le débat politique sur la vacance du pouvoir chez une partie des citoyens et dans les rangs de l’opposition gabonaise. Le président Bongo vient-il, cette fois encore, éteindre le débat en cours ? Dans un communiqué, le gouvernement estime que ce retour est la preuve manifeste du rétablissement total de la santé du chef de l’Etat. Si tel est le cas, il ne reste qu’aux Gabonais de lui souhaiter bon vent pour mener à terme son second mandat.

    Le hic, c’est que nombre de Gabonais affichent leur scepticisme quant à la capacité du chef de l’Etat à gouverner le pays. Ces derniers craignent le scénario algérien, où le président Abdelaziz Bouteflika a été frappé par une incapacité à conduire les affaires de son pays à la suite d’un AVC depuis 2013.

    L’Algérie est aujourd’hui dirigée par l’entourage du chef de l’Etat, qui est à la manœuvre pour se maintenir au pouvoir contre la volonté des Algériens. Ce débat vient pomper l’atmosphère politique au Gabon, qui a connu pour la deuxième fois de son histoire, un coup d’état.

    Même si ce putsch n’est pas arrivé à terme, c’est le signe d’un malaise, présenté par certains analystes comme la conséquence directe de la réélection contestée de Ali Bongo à la présidentielle de 2016, avec moins de 6 000 voix d’avance sur l’opposant Jean Ping.

    Un scrutin marqué par des accusations de fraudes et des manifestations violemment réprimées

    Le président du Gabon, Ali Bongo, est rentré, samedi dernier, dans son pays après près de cinq mois d’absence à la suite d’un accident cardiovasculaire (AVC) en Arabie saoudite puis une longue convalescence au Maroc.
    Son retour au bercail a été célébré en grande pompe par ses partisans et le Parti démocratique gabonais (PDG), sa formation politique. Le parti, qui faisait profil bas depuis l’annonce de la maladie d’Ali Bongo, a dû battre le rappel de ses troupes pour lui réserver un accueil digne de ce nom. Malgré cette forte mobilisation, le doute plane toujours dans les esprits de certains Gabonais. Pourquoi un tel accueil triomphal, alors que le chef de l’Etat est arrivé et reparti aussitôt, lors de ses deux derniers séjours au Gabon? L’on se souvient que le président Ali Bongo est rentré à Libreville où il a assisté à la prestation de serment du nouveau gouvernement, huit jours après une tentative de putsch, le 7 janvier 2019.
    La presse n’a pas pu accéder à la salle de prestation de serment et la cérémonie n’a pas été retransmise en direct dans les médias comme d’habitude. Cette situation continue de cristalliser le débat politique sur la vacance du pouvoir chez une partie des citoyens et dans les rangs de l’opposition gabonaise. Le président Bongo vient-il, cette fois encore, éteindre le débat en cours ? Dans un communiqué, le gouvernement estime que ce retour est la preuve manifeste du rétablissement total de la santé du chef de l’Etat. Si tel est le cas, il ne reste qu’aux Gabonais de lui souhaiter bon vent pour mener à terme son second mandat.
    Le hic, c’est que nombre de Gabonais affichent leur scepticisme quant à la capacité du chef de l’Etat à gouverner le pays. Ces derniers craignent le scénario algérien, où le
    président Abdelaziz Bouteflika a été frappé par une incapacité à conduire les affaires de son pays à la suite d’un AVC depuis 2013. L’Algérie est aujourd’hui dirigée par l’entourage du chef de l’Etat, qui est à la manœuvre pour se maintenir au pouvoir contre la volonté des Algériens. Ce débat vient pomper l’atmosphère politique au Gabon, qui a connu pour la deuxième fois de son histoire, un coup d’état. Même si ce putsch n’est pas arrivé à terme, c’est le signe d’un malaise, présenté par certains analystes comme la conséquence directe de la réélection contestée de Ali Bongo à la présidentielle de 2016, avec moins de 6 000 voix d’avance sur l’opposant Jean Ping. Un scrutin marqué par des accusations de fraudes et des manifestations violemment réprimées, durant lesquelles plusieurs personnes ont trouvé la mort. Le débat sur la vacance du pouvoir ne doit pas être un prétexte pour un retour à la violence, mais doit s’inscrire dans une démarche républicaine prévue par la loi fondamentale de chaque pays. Les dirigeants africains doivent se résoudre à appliquer les règles de la démocratie, même lorsqu’elles sont en leur défaveur.

    Abdoulaye
    BALBONE

    Source: Sidwaya, 25 mars 2019

    , durant lesquelles plusieurs personnes ont trouvé la mort.

    Le débat sur la vacance du pouvoir ne doit pas être un prétexte pour un retour à la violence, mais doit s’inscrire dans une démarche républicaine prévue par la loi fondamentale de chaque pays.

    Les dirigeants africains doivent se résoudre à appliquer les règles de la démocratie, même lorsqu’elles sont en leur défaveur.

    Abdoulaye
    BALBONE

    Source: Sidwaya, 25 mars 2019