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  • Sous le sceau de l’«Algérie nouvelle»

    Le référendum sur la révision de la Constitution s’est tenu dans des conditions particulières. Outre la crise sanitaire causée par la pandémie du coronavirus, le président de la République a été le grand absent de ce rendez-vous. Initiateur de la révision de la Constitution, qui devrait être «le socle de l’édification de l’Algérie nouvelle», Abdelmadjid Tebboune a voté par procuration.

    La veille, le président de la République a affirmé, dans un message lu par Abdelmadjid Chikhi, conseiller auprès du président de la République chargé des Archives et de la Mémoire nationales, que « le peuple algérien sera, une fois encore, au rendez-vous avec l’histoire pour opérer le changement escompté à travers le référendum sur l’amendement constitutionnel ».

    Ce référendum serait le point de départ de l’«Algérie nouvelle». C’est d’ailleurs ce qui a été souligné du côté de l’Exécutif et du Parlement. Le Premier ministre Abdelaziz Djerrad a en effet affirmé hier : « Ce jour est un jour pour l’avenir de l’Algérie nouvelle que nous souhaitons tous pour nos enfants et petits-enfants.

    La voix aujourd’hui est au peuple et au citoyen, et chacun est libre de choisir le chemin qu’il souhaite pour son pays.» Il a ajouté que ce jour, qui coïncide avec la date du déclenchement de la guerre de libération nationale, «représente, pour le peuple algérien, l’Histoire glorieuse, celle des martyrs et des moudjahidine, qui a permis à nos ancêtres de libérer le pays ».

    Pour le président du Conseil de la nation, ce référendum constitutionnel est « un rendezvous fondateur de l’Algérie nouvelle ». Salah Goudjil estime que « l’Algérie mène aujourd’hui une bataille » et que «Novembre est de retour en vue d’édifier une nouvelle République». Selon lui, le projet d’amendement constitutionnel est d’une grande importance, le qualifiant «d’important dans l’histoire de l’Algérie».

    De son côté, le président de l’Assemblée populaire nationale, Slimane Chenine, a affirmé que «le référendum sur l’amendement constitutionnel permet au peuple de choisir et de décider de l’acte fondateur pour la gestion de ses affaires», rappelant que «redonner la parole au peuple est l’une des revendications du Hirak populaire béni».

    Même son de cloche du côté du Conseil constitutionnel. Son président, Kamel Fenniche, a affirmé que «le référendum sur l’amendement constitutionnel constituait un départ pour l’édification d’une nouvelle République enracinée dans les valeurs du 1er-Novembre».

    « Cette nouvelle République, qui sera basée sur la démocratie, les droits fondamentaux et les libertés, consacrera l’Etat de droit», a-t-il ajouté. Il a par ailleurs affirmé que son instance «suit, instant par instant, l’opération électorale», d’autant que le Conseil constitutionnel est l’instance qui veille à la régularité des élections nationales et des référendums.

    Lilia Aït Akli

    Le Jeune Indépendant, 2 nov 2020

    Tags : Algérie, Constitution, Référendum, vote, algérie nouvelle, Abdelmajid Tebboune,

  • Algérie : Les urnes ont tranché

    Affluence faible, sérénité et interrogations sur le sort du scrutin ; le référendum sur la révision constitutionnelle qui s’est déroulé hier en Algérie n’a pas été à la hauteur des attentes des autorités. Elles qui tablaient sur une participation massive, ont dû se contenter de 23,7% des votants sur un projet de révision constitutionnelle qui doit être la matrice de l’Algérie nouvelle.

    Selon les chifres publiés ce matin par les autorités algériennes, le oui l’a emporté à 66,8% lors du référendum sur la révision constitutionnelle proposée par le pouvoir en Algérie, mais le scrutin de dimanche a été marqué par une abstention record historique

    D’après l’Est Républicain, à Ain-Naadja, quartier populaire situé au Sud de la capitale qui comporte plus de 100 000 habitants, les bureaux de vote ont ouvert normalement. Mais les électeurs n’étaient pas au rendez-vous. Ceux qui sont venus l’ont fait par « conviction ». C’est le cas de cette dame rencontrée au centre de vote Djebar-Messaoud. « Nous votons sur l’amendement constitutionnel pour assurer la stabilité et une vie décente mais aussi en vue de mettre en échec les plans malveillants ciblant l’Algérie », dira-t-elle. L’affirmation a été entendue de la bouche de nombreux citoyens, souvent des personnes âgées, rencontrées autour des bureaux de vote.

    Selon ce média algérien, dans d’autres régions du pays, le taux de participation diffère d’une wilaya à l’autre. Mais les chiffres fournis durant toute la journée par le président de l’autorité nationale indépendante des élections, ANIE, Mohamed Charfi, indiquent carrément une tendance baissière par rapport à la dernière élection présidentielle. A 14 heures, le responsable annonçait un taux de participation national de 13,03%, en baisse sensible par rapport aux présidentielles de décembre (20%). Sans aucune explication. Comme pour le scrutin présidentiel, les wilayas de Kabylie ont largement boycotté le scrutin référendaire.

    La même source rapporte qu’à Béjaïa, l’opération électorale s’est clôturée à 11h15 après la fermeture des 4 seuls bureaux ouverts dans la wilaya. Le taux de participation était de 0,28% dans cette wilaya, tandis que les quelques rares bureaux ouverts à Tizi-Ouzou n’ont permis d’enregistrer qu’un taux de 0,06% de voix exprimées. La situation n’est guère meilleure à Bouira, Sétif, Bordj-Bou Arreridj et Boumerdès. Malgré cela, en dehors des rares escarmouches enregistrées dans certaines communes de Bouira, la situation était globalement calme même dans ces régions où les autorités auraient apparemment préféré annuler le scrutin que de provoquer des troubles.

    Malgré ce taux d’abstention record, l’issue du scrutin n’est pas remise en cause légalement. La conjoncture sanitaire y est sans doute pour quelque chosem conclue-t-il.

    Tags : Algérie, Constitution, référendum, vote, résultats, abstention, taux e participation,